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Critiques de Nicolas Le Golvan (35)
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50 Micronouvelles

Etonnant ! Pas seulement vite lu, ce qui est la qualité la plus évidente d'un tel livre. J'ai lu ces 50 micronouvelles avec intérêt, 50 petits messages, 50 tweets.



Ces micronouvelles donc, sont destinées à être lues en version numérique.

Je les ai lues sur mon ordinateur portable, pas sur ma liseuse (quoique le format y serait accessible aussi après quelques manipulations informatiques).



Les nouvelles ont plus souvent le goût étonnant d'un court polar, une touche de suspense, un trait d'absurde, d'humour noir ... Peu ont la poésie d'un haiku (pourtant une forme courte aussi, si on y songe), mais j'avoue largement préférer des micronouvelles à du "nouveau roman". Je peux lire avec plaisir des pavés, mais à condition qu'une ponctuation bienvenue permette de respirer.



50 courts textes à découvrir.



PS ouvrage disponible en EPUB gratuit à ce jour (27 septembre 2014). Bonne lecture.
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Reste l'été

Un livre dans lequel le héros vit une crise au moment de son anniversaire et du passage à la quarantaine. Ceci va le conduire à une introspection, à une remise à plat de son existence et de ses sentiments.

Livre bien écrit, que j'ai lu avec une certaine distance, et un léger malaise, m'interrogeant sur la fragilité d'un couple et des sentiments.
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Reste l'été

C'est un rituel annuel, Greg, sa femme Mylène et leurs deux enfants Louis et Rose passent leurs vacances d'été sur l'île de Ré, dans leur maison de famille. Cette « cabane » comme l'appelle Greg appartenait à ses parents. Tout ses souvenirs y sont enfermés ; de sa petite enfance aux escapades amoureuses avec celle qui deviendra sa femme, les premiers pas de son fils sur le sable, l'arrivée de sa fille, les retrouvailles avec les amis, le sable, la mer, le farniente, les barbecues, les soirées arrosées et chaque année ça recommence...

Mais cette fois, une amertume s'empare de Greg ; un sentiment de lassitude – cette maison, son couple –, un bilan de vie – crise de la quarantaine –, le poids d'un passé, des interrogations qui remontent à la surface – son père a brutalement quitté femme et enfants et n'est jamais réapparu, Greg avait neuf ans, l'âge de son fils aujourd'hui –... et lui quel genre de père est-il ?

L'homme n'est plus qu'une ombre auprès de sa famille cet été-là : il observe ce qui l'entoure : sa femme étendue à ses côtés sur la plage, ses enfants qui courent dans les vagues, une femme portant une casquette blanche à visières qui ressemble étrangement à sa mère. Même lorsqu'on fête son anniversaire avec des amis, il ne réagit pas, il semble être en dehors de la vie.

Greg prend alors la décision de rester sur l'île seul. Femme et enfants partis, il peut enfin se laisser aller complètement à ses reflexions, à ses doutes, à ses angoisses. À vélo, à pieds, il parcourt l'île de long en large et fait ainsi défiler sa vie.

La parenthèse qu'il a imposé à sa famille doit se refermer, il est bien obligé de faire des choix et de les assumer. Ce qu'il fait. Mais, pendant ce temps à Paris, sa femme aussi a eu le temps de cogiter...

J'aurais aimé connaître les pensées de Mylène, avoir un autre point de vue. Du début à la fin, le lecteur est dans la tête de Greg et sa passivité a tendance parfois à lasser voire agacer. En revanche, l'écriture de Nicolas Golvan est ciselée. Il y a de la musicalité, des images et de la poésie dans ses mots. Un premier roman prometteur.
Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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Reste l'été

Ce premier roman se singularise des autres romans d’été que j’ai lu récemment. En effet, le narrateur est un homme, et ce choix modifie forcément la donne. Il est un homme qui se laisse porter. Pendant que sa femme et ses deux enfants, Louis et Rose, jouent sur la plage, lui ne se définit que par la négative. Il ne se baigne pas, il ne joue pas avec ses enfants, il ne parle même pas, ne noue aucun lien avec les autres vacanciers. Même ses amis de longue date, Julie et Bertrand, ne parviennent pas à la sortir de cette zone maussade et indéfinissable. Ce n’est pas réellement la crise de la quarantaine, cet anniversaire le touche peu. Ce n’est pas non plus une dépression. C’est une crise d’identité car le narrateur, qui n’est nommé que tardivement, regarde sa vie et la considère sans aspérité, sans tragédie non plus. Quelques retours en arrière nous font découvrir une vie de couple confortable, puisque sa femme a toujours pris les décisions quand lui se défaussait.

Je n’ai pas pu m’empêcher de chercher une autre explication à ces limbes dans lesquels le narrateur flotte. Preuve de son anonymisation, je ne me sens pas autorisée à l’appeler par son prénom. Son fils Louis, si désiré, déjà prénommé avant même sa conception (pour quelles raisons ?) a atteint l’âge que lui-même avait quand son père est parti, un jour, pour un “chantier lointain”, pour ne plus revenir. Notre personnage principal n’a ni su, ni voulu (il en aurait la possibilité) régler ses problèmes d’enfant, aussi essaie-t-il d’être père sans y parvenir complètement. Parvenant à donner le change avec son fils, il reconnaît, au milieu du méandre de ses réflexions, ne pas y être parvenue avec sa fille, moins désirée, moins fantasmée, ajoutant ainsi une fissure de plus à l’édifice fragile de son couple.

Je ne vous dirai pas s’il se trouve ou non, ni quelles seront les conséquences, je vous dirai simplement que j’ai beaucoup aimé ce texte, cette écriture, fine, légère et musicale. Preuve en est que les premiers romans ne sont pas seulement prometteurs, ils peuvent aussi être très réussi.
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Luminol's band

Luminol's Band, un roman un peu particulier. L'auteur a un humour certain et il nous offre une histoire rocambolesque.



Le meurtre est atypique puisque le corps est cuisiné et conditionné dans des boites de conserve. De plus, il est retrouvé dans le coffre d'une voiture de flic. D'ailleurs, ce flic n'est autre que le coéquipier de celui qui doit mener l'enquête ! Farfelus n'est-ce pas !



Le climat de ce roman est lourd. Il fait une chaleur de tous les diables, pas un petit souffle de vent pour alléger l’atmosphère. Mais en plus, nos personnages sont gros, essoufflés, patauds. On manque de souffle avec eux. On a du mal à monter les étages. On sue à grosses gouttes.

J'ai senti une oppression qui m'a gêné, mais volontaire par l'auteur ! Enfin, je l'espère !



On y parle bouffe, sexe. Notre flic est un chaud lapin...Et sa surcharge pondérale ne lui pose aucun problème de sex-appeal ! Ce dernier va se retrouver impliqué bien malgré lui dans cette sombre affaire.

Tout est cocasse mais je me demande pourquoi le nom des personnages sont si "bizarre", on imagine que ce sont des pseudos, mais rien ne nous le garantit..Le problème c'est que cela ne m'a pas permis de m'attacher à cette histoire du coup 😔



La plume de l'auteur est soutenue, voire incisive par moment ! J'ai aimé les références aux nombreux auteurs classiques. Et malgré le peu de pages de ce roman, j'ai trouvé son écriture "dense" .



Un roman qui ne conviendra pas à tous ! Mais à des lecteurs avertis, férus de littérature classique et polars ! pour ma part, je suis assez mitigée !


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Dachau arbamafra

Fais attention, Sancho, à ne pas mâcher des deux côtés à la fois, et à n’éructer devant personne.



- Je n’entends pas, dit Sancho, ce mot d’éructer » (Cervantès, Don Quichotte, Partie II, chapitre XLIII ; citation liminaire du récit).



Et il va pourtant falloir l’entendre, cette éructation de Dachau, ce rot-rire corrosif, ce vomissement de paroles à la destinée incontrôlable !



Dachau Arbamafra est un anti-roman initiatique : on y suivra l’éducation et le destin ubuesque d’un enfant né au mépris de toutes les conventions sociales, porté comme un hématome par une « presque vieille », nommé contre la raison (« le mal absolu est intenable. [..] Le mal est voué au néant, Dachau ne pouvait pas durer. A peine avais-je entendu ce nom – on verra comment et par qui- que je décidai de m’en emparer, puisqu’on me le laissait à moi, abruti, nu et niais »), grandi à Thou (lui qui n’est rien) malgré les précautions prises pour qu’il n’existe pas (ou plutôt : qu’il cesse d’exister, que l’aberration imbécile s’arrête d’elle-même), toisant le néant où on voudrait le confiner, lui, l’étrangeté terrible, l’« idiosyncrasie messianique », l’indigne d’éloges (ce n’est pas faute de crier « louez-moi ! »), l’incarnation de la transgression ricanante («Dachau veut dire Je te désire »).



La suite par ici :
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Taravana

Je n’ai pas été séduite par Taravana. Parlons d’abord des points positifs de ce petit recueil.

Le Golvan a mélangé deux genres qui sont pour moi très opposés : poésie et nouvelles…

Au début, j’ai trouvé intéressant cette poésie en prose car je ne m’y attendais pas.

Le Golvan a enrichi mon vocabulaire en m’apprenant des nouveaux termes et une explication au titre de Taravana. Mais en aucun cas, je n’ai pris du plaisir à lire ces nouvelles sauf la dernière qui pour moi avait du sens et était suffisamment construite pour être agréable.

Les autres étaient trop courtes, pas de fil conducteur sauf en bas de la ceinture…Moi, j’ai été lassée…

Je voulais partir en Polynésie avec un personnage haut en couleur, travesti peut-être mais attachant pas l’explication d’un vibro masseur nippon.

Est-ce que je lirais du Golvan, sincèrement, je pense que non car je n’aime pas trop la poésie en prose…Une préférence pour celle en vers. Puis son style et son sujet prédilection sont tellement éloignés de moi que je n’ai pas éprouvé de plaisir à ma lecture…Dommage !

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Luminol's band

Je suis un peu mitigée à la fin de ma lecture. Il y a un humour bien particulier mais qui m'a quand même arraché quelques sourires ou petits bruits de souris. L'histoire est plutôt assez cocasse et hors normes, mais on se demande où cela va bien nous mener, car mettre une personne en boîte (sans jeux de mots) il fallait y penser.



La plume de l'auteur est très soutenue avec beaucoup de référence littéraire, j'ai beaucoup apprécié les clins d’œil à de nombreux auteurs ou comédiens.



Des personnages sans prénoms, enfin presque, je crois que sur le grands nombres de personnages que j'ai pu croiser seulement trois ont un prénom. Les autres seront nommés par des surnoms loufoques et c'est bien l'état d'esprit de tout ces personnages, elles sont loufoques, uniques. Un parler potache, cru à la limite du vulgaire parfois.



Des personnages où l'auteur nous fait comprendre qu'ils ont une surcharge pondérale, presque tous, c'est presque hallucinant. Ce côté pondéral, on le retrouve pour tout, dans le phrasé, les actions, l'humour, la vulgarité....



Dans ce thriller, pas de scènes spectaculaires, pas de bains de sang, pas d'enquête approfondie. Mais alors, pourquoi ce roman?! Et bien, je pense que l'auteur voulait faire quelques chose de différent, de marquant et le paris est réussi. Je ne dirais pas que c'est un coup de coeur car loin de là, j'ai eu du mal avec cette masse de vulgarité, mais j'ai pris plaisir à parcourir ces 116 pages.
Lien : http://les-mots-de-gaiange.o..
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50 Micronouvelles

Etrange ouvrage s’il en est que ce recueil de textes ultra courts ! Les éditions Thaulk ont proposé à 50 auteurs d’écrire autant de micro-nouvelles de 140 caractères maximum. Le résultat en est aussi disparate que leur notoriété (importante pour Norbert Spinrad ou Joëlle Wintrebert, un peu moindre pour Thierry Crouzet et quelques-uns ou carrément confidentielle pour certains autres). Le lecteur y trouvera quelques haïkus, aphorismes, poèmes en prose, sans oublier quelques additions ou jeux de mots ou d’idées. Comme toujours, du bon et du moins bon, du quelconque et de l’excellent. Chaque micro-nouvelle est présentée sur une page elle-même précédée de la couverture d’un livre de l'auteur.

Il est bien difficile de donner une impression générale de ce recueil à la Prévert. Le lecteur se contentera de noter au passage ce qui lui a plus particulièrement plu : « Le lendemain de la fin du monde, le silence se fit dans l'univers. Soulagé, Dieu rangea ses éclairs et ôta ses boules Quiès. » (Michel Pagel) ou « Suite à des restrictions budgétaires, l'auteur de ce texte a été licencié avant d’entamer l’écriture de son manuscrit. » (Nicolas Ancion) ou encore « La souffrance des autres, je peux la supporter, mais pas la mienne. Bizarre. Les morts ont raison d'être morts, la preuve : ils y restent. » (Ulysse Terrasson) ou bien « Las de constater qu’ici tout était sexe, là tout était argent, qu’ailleurs tout était Dieu, il se contenta de penser que tout était relatif. » (Pacco) Rien que pour ces quelques (rares) pépites, cet ouvrage mérite la lecture, sans s’illusionner toutefois sur le côté promotionnel de cette bizarre entreprise.
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Reste l'été

Oui, le sujet est rebattu mais tout le mérite de ce premier roman est d'avoir su anatomiser, avec une rare acuité, l'instant de la crise de la quarantaine, plutôt que d'en illustrer simplement le désarroi , comme dans de nombreuses autofictions contemporaines. Non, ce n'est pas un roman de circonstance, un roman de plage d'été indien, l'île de Ré n'est pas le simple décor qui donnera au lecteur la nostalgie des vacances passées : l'île,c'est le narrateur, Greg qui, à coups de râteau puérils,endigue ses souvenirs, jusqu'à l'enlisement, jusqu'à l'ensablement dans un lieu qui n'est plus le sien,brise les ponts...Le temps resserré du récit donne sa pleine mesure à l'introspection -ou la rétrospection, selon les âges...- sur nos effarantes lâchetés ordinaires.Le regard et le style de Nicolas Le Golvan sont une clairvoyance à surveiller dans les années à venir...
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Reste l'été

Un quarantenaire (en crise), l’été (et les plages de sable fin de l’île de Ré), le couple (et la difficulté de durer) : la trame narrative mince de Reste l’été repose sur des stéréotypes-châteaux de sable que font et défont les marées littéraires depuis l’avènement des congés payés. Peut-on se réinventer une vie, après s’être glissé, pantin consentant, dans le prototype du père en retrait, du mari-suiveur, de l’ami-déserteur ? Peut-on faire tabula rasa du passé après s’être fait le fantôme, l’ « usufruitier distrait » de son existence ? Sort-on jamais des symboles-jalons qui ont construit, parfois malgré nous, notre univers ? Et, pour l’écrivain, est-il possible d’introduire des grains de sable dans la mécanique bien huilée des « conte[s] cruel[s] sur l’amour » qu’ont déjà vanté tant de quatrièmes de couverture ?



La suite par ici :
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Regarde ton père

Attention : ce livre contient parmi les plus belles pages exprimant l’amour d’un père pour sa fille jamais écrites (ou que j'ai eu l'occasion de lire, en tout cas)!



“Regarde ton père” est le deuxième livre de Nicolas Le Golvan chez Flammarion nous indique-t-on en quatrième de couv’… certes, on se souvient de “Reste l’été” magnifique livre sur le délitement d’un couple lors des vacances d’été paru en 2012 mais ne vous y trompez pas, lecteurs, c’est un auteur chevronné qui a roulé sa bosse de maison d’édition en maison d’édition (avec une fidélité notable aux éditions Sipayat) et qui a aiguisé sa plume en publiant dans de très nombreuses revues (dont l'Ampoule très régulièrement, pour mon plus grand plaisir).



Avec “Regarde ton père”, Nicolas Le Golvan reprend plus ou moins ses personnages et l’histoire là où il les avait laissé avec “Reste l’été”, en nous racontant la vie d’un papa solo qui a la garde alternée de sa petite fille de 8 ans, Rose. Entre deux visites à la grand-mère et deux promenades printanières sur les bords de la Loire, il lui cuisine des légumes, lui fait écouter Proust, la regarde grandir avec inquiétude espérant que leur complicité ne s’altèrera jamais.



Il serait trop réducteur de résumer ce livre à un seul thème, qui plus est un thème “sociétal” (celui des pères divorcés), car il charrie – comme tous les bons romans - de nombreuses thématiques (l’amour, la famille, le racisme ordinaire, la vie en province, l'amour de la littérature, le rôle de l'écriture, le temps qui passe, la mort….) et des personnages complexes et attachants qui interrogent le lecteur sur lui-même, ses limites et ses contradictions. Surtout, comme toujours avec Nicolas Le Golvan, tout (dialogues, situations) sonne terriblement juste, porté par un style affirmé et personnel.



S’il est question dans ce roman d’une fillette qui dit ne plus distinguer les couleurs, les 200 pages de “Regarde ton père” proposent toute la palette des teintes de la vie, des plus sombres aux plus éclatantes.




Lien : https://lepandemoniumlittera..
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Dachau arbamafra

N'attendez pas, à travers ce premier récit de Le Golvan, d'y trouver les remugles révisionnistes ou négationnistes -très "tendance" en cette rentrée littéraire- d'un novice en quête de reconnaissance, comme pourrait le laisser penser une quatrième de couverture à la fois percutante, provocatrice et judicieusement choisie par l'éditeur . Dachau Arbamafra, c'est le nom du personnage,qui reçoit cette identité comme un tatouage à vie et qui sera nécessairement poussé à se rendre en ce lieu devenu parc d'attraction mémoriel. Rien n'aurait pu être renié, dans ce récit lucide,par un Primo Levi qui pressentait déjà l'imposture à venir, sans en prévoir la caricature -comme la lubie de politiques voulant faire endosser cette mémoire par de jeunes enfants...-Le style est rabelaisien, jubilatoire,foutraque en diable ; Le Golvan sait tout écrire (il a su le montrer chez Flammarion, en cette rentrée littéraire). Bienvenue dans le Disneyland de la mémoire...avant d'en ressortir à coups de plombs dans les fesses...
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Reste l'été

Comme tous les ans, Greg part avec sa femme et ses deux enfants dans une cabane familiale à l'ïle de Ré. Cette année sera celle de l'introspection.



Il va vivre ses vacances comme un observateur. Il va regarder sa femme se baigner, ses enfants s'amuser, son anniversaire se fêter. Mais lui, rien.



Alors à la fin des vacances, il laissera repartir sa petite famille et lui restera sur son île. Il tentera de faire une sorte de bilan de milieu de vie et trouver l'envie de continuer.



Mon avis :

Ce roman est le premier que j'ai lu après le décès de ma maman. Alors, mon cerveau n'était pas forcément très disponible et ce n'était probablement pas le genre de littérature qui convenait à ce moment là.



Cet homme qui regarde impuissant sa vie et qui ne semble pas décidé à se donner " le coup de pied aux fesses " nécessaire m'a agacé. Plutôt normal compte tenu de mes propres événements, je serais plutôt dans le " profiter à fond " que dans le "j e m'apitoie sur mon sort sur le sable de l'île de Ré ".



Forcément mon avis est complètement faussé.



Néanmoins, si le moment n'était pas le bon pour cette lecture, j'ai quand même pu apprécié une plume séduisante. J'ai eu l'impression que chaque mot était bien choisi, très réfléchi, parfois un peu trop, mais là je chipote !!!



Une nouvelle rencontre sera nécessaire avec ce même roman ou avec un nouveau de cet auteur.
Lien : http://www.livr-esse.com/art..
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Reste l'été

Eh oui, Greg ne rentre pas.

Voilà. Cela ne le retourne pas plus que cela, alors que sa femme semble dévastée.

Il cogite, il pense, mais reste dans un état léthargique qui m’a donné l’impression qu’il était en pleine dépression, mais surtout très passif.

Il s’agit sûrement de la crise de la quarantaine, mais j’avais envie de le secouer comme le fait d’ailleurs Julie sans que cela ne provoque aucune réaction chez Greg. Pas même une parole !

Pendant trois semaines, il va ainsi errer dans l’île, avec son vélo ou à pied, prenant l’air tout en restant insatisfait.

Il marche jusqu’à ne plus pouvoir rentrer, il ne téléphone pas et reste assis dans son fauteuil, puis il décide de vendre la cabane.

Malheureusement, les cheminements de sa pensée ne sont pas donnés au lecteur. On ne suit pas ses divagations ou très peu. L’auteur décrit simplement l’état du personnage et quelques une de ses pensées.

Il semble chercher son enfance, il tente de régler ses comptes avec ses parents, avec ses souvenirs et ses traumatismes, tout en restant amorphe.

Puis d’un seul coup, il décide que tout est réglé et il rentre. Voilà. C’est tout. Toujours pas d’émotions. Sa vie est bouleversée, mais il se laisse porter.

Mylène s’occupe de tout, elle organise tout, il la suit, il se laisse faire et accepte les décisions qu’elle prend sans rien dire.



Le style du roman, par contre, est irréprochable.

C’est bien écrit, on se laisse porter et les pages se tournent sans problème.

L'auteur a un vrai talent de conteur. Aucune phrase n'est de trop, les mots sont choisis et bien choisis, c'est appréciable.

Mais il ne se passe pas grand chose.



Ce livre est donc trop nombriliste pour moi, mais si vous aimez les romans doux et calmes, il pourrait vous plaire.
Lien : http://lirerelire.blogspot.f..
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18

18... mais quel 18 ?

Lors de ces week-ends "en immersion", chacun laisse son portable sous clé, dans le local à l'entrée du camp : 8 hectares pour batailler dans les accoutrements de cinéma jusqu'au dimanche soir autour d'un bon gueuleton...

Sauf que ce 18 là, tout dérape !

La gué-guerre a pris corps, elle a pris UN corps, puis DEUX... "C'est pas possible... c'est pas possible..."

A nouveau, 18 vient de germer dans le gras de la terre.

18 dépasse l'entendement de nos trois ou quatre générations dites "de paix".

Le village est à 3 kilomètres, ça c'est factuel... Mais elle est où cette foutue réalité !

Au milieu des tranchées, de la boue, des larmes et du sang, Nicolas Le Golvan nous entraine vers l'Enfer.. comme si nous y étions, en 1918...

Un court roman en totale immersion... et ça fait du bien lorsqu'on parvient à émerger de cette tranchée.

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Daghailchiih

Derrière ce titre imprononçable et ce sous-titre pour le moins intriguant se cache un beau pavé de 436 pages. Roman initiatique de la quête identitaire d'une jeune indien Navajo, David qui va essayer d'accomplir la dernière volonté de son père, sans que l'on sache si c'est vraiment cette phrase qu'il a voulu prononcer. L'action se déroule en 1938 en Arizona. David part à l'aventure et quitte sa réserve et les siens, son père, son grand-père, sa soeur (très beau personnage, tout en force et détermination) mais aussi son professeur qui lui a appris la culture des Blancs, pour faire ce qu'il faut afin d'accomplir le rituel traditionnel. En route, il rencontre plusieurs individus plus ou moins bien intentionnés, dont Lloyd, afro-américain avec qui il partage un sort plus ou moins similaire... et l'ambiguë Ide qui l'accueille chez elle et lui demande de lui apprendre sa langue.

Ce roman se lit avec un vrai plaisir grâce à la plume alerte, précise et sensible de Le Golvan et il pose de passionnantes questions sur le rapport à nos racines, à notre langue, à nos rites et traditions ainsi que les dilemmes difficiles liés à l'acculturation. C'est aussi un roman sur l'Amérique, réelle et fantasmée.
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Luminol's band

"J'ai le timbre fluet d'une brebis au sacrifice, je m'attends à ce que Virginia Woolf fasse le service déguisée en soubrette, une longue épingle à cheveux contre ses reins pour me la planter bientôt entre les yeux !"



Mon avis :



Ce court roman de 115 pages se déguste comme un bon film avec Gabin et Ventura. Si le phrasé spécifique nous incite à rester concentré, le ton est enjoué et l'on s'amuse de ce langage d'un autre temps. Déroutant certes mais truculent ! Annoncé comme un thriller pondéral, il est certain que notre lecture sera atypique et qu'elle marquera de part son originalité.



Le pitch est simple mais lui aussi fait preuve d'excentricité et c'est sûrement ce qui en plus de la couverture singulière attire le regard et l'envie de lire. Une femme endocrinologue (médecin spécialiste des dérèglements liés aux hormones) est retrouvée dans 12 boîtes de conserves, du confit de canard un peu particulier en somme. Le tout gentiment déposé dans le coffre d'un policier par on ne sait quel tour de magie incroyable. Ajoutez à cela un été caniculaire et des personnages qui souffrent quasiment tous d'une surcharge pondérale.



Des descriptions de sudation extrême au manque libidinal de notre personnage principal, en passant par les difficultés de se mouvoir par pareille chaleur et sans oublier les morceaux de choix de notre victime confite et mise en boîtes, l'auteur qui se cache sous une anagramme nous sert un plat qui n'est pas du tout indigeste. L'on retient évidemment la particularité qui l'honore, et l'on ne peut que saluer la performance. Que l'on aime ou pas, c'est assurément un récit qui ne laisse pas indifférent.



Défi Lecture 2017, catégorie 62 : un livre dont le titre et la couverture sont drôles.
Lien : http://the-love-book.eklablo..
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Taravana

Taravana, c’est, ainsi que les pêcheurs de nacres et de perles des îles d’Océanie nomment le mal des profondeurs – l’accident de décompression des plongeurs en apnée. Pour s’être trop longuement et fréquemment approché des fonds marins, l’homme affligé de Taravana, Icare aquatique, s’en est retourné les membres raidis, les sens engourdis et l’esprit dément, sénile avant l’âge. Taravana, ce mot sert plus prosaïquement, chez les Polynésiens, à désigner le type un peu dérangé. D’où sa composition : « tara », tomber et « vana », fou. Deux significations également valables, relevant du registre soit technique soit générique, et que nous retrouvons l’une et l’autre présentes – et même conjointes – dans ce livre.



Taravana... ce titre intervient deux fois : d’abord comme désignation d’une nouvelle – et c’est le syndrome brutalement clinique –, mais aussi de l’ensemble du recueil – incitant le lecteur à scruter, dans chacun de ces neuf récits de vie, le grain de folie des personnages, et en eux agissante, l’attraction destructrice de tréfonds intérieurs.



Nicolas Le Golvan nous fait découvrir une galerie contrastée de personnages souvent aux lisières, ayant atteint le point culminant où tout pourrait basculer, et que l’équilibre précaire d’une existence, maintenu coûte que coûte, menace de décomposer irrémédiablement ; – des personnages gorgés de solitude et d’inutilité, ou dont la vie s’est comme figée, et fonctionne à vide ; – qui cherchent à fuir et à s’extirper de ce monde qui les tient si étroitement et qu’ils se sont eux-mêmes construits à l’insu de leur plein gré : carrière professionnelle, attachements amoureux et filiaux, autant de liens qu’ils ont si laborieusement tissés... D’une individualité à l’autre, les points d’usure dans la couture humaine, tels que nous les décrit Le Golvan, varient infiniment, mais nous nous y reconnaissons pourtant : puisqu’ils sont faits de la même pâte que nous.
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Luminol's band

Son épaisseur, Simon, est commissaire et Croquette (à l'huile rance sans doute) son inspecteur. Ce dernier est le commensal préféré du commissaire pour bouffer des conneries, grasses de préférence. Tous deux sont mêlés à un meurtre et à une disparition. Ils mangent plus qu'ils ne travaillent.

L'auteur, qui semble avoir une culture littéraire classique (beaucoup de citations ou de références à des œuvres majeures), ne fait pas dans le gastronomique mais plutôt dans le gastro-entérique. Tous les synonymes de gras, gros, huileux, indigeste, friture, sudation, obésité... sont utilisés par l'auteur.

K. Von Gella fait preuve d'un humour qui ne me laisse pas insensible. Son idée de mettre une victime dans des boîtes de conserve est originale. Cependant, l'enquête, à l'image du commissaire, manque de rythme. La fin est décevante. Je suis resté sur ma faim.
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