Après "Le Manteau de neige" et "La Bête en cage", avec "Toujours vivantes" Nicolas Leclerc s'affirme comme le nouveau souffle du thriller français !
À vingt ans, on n'est pas censé traverser l'enfer...
Aïssatou et Sékou, à peine vingt ans, n'ont qu'un seul rêve : rejoindre l'Angleterre. Depuis la Guinée, ils ont parcouru l'Afrique, la Méditerranée et bien des dangers pour échapper à leur misère.
Arrivés en France et suite au braquage d'un bar-tabac qui a mal tourné, les voilà contraints de prendre en otage un cardiologue niçois et sa femme pour traverser la France, les gendarmes à leurs trousses.
Sauf qu'Hélène et François, sous le vernis du couple bourgeois modèle, cachent de profondes fêlures qui pourraient faire basculer leur cavale.
Né en 1981 à Pontarlier, Nicolas Leclerc a quitté les montagnes du Haut Doubs pour étudier l'audiovisuel et le cinéma. Il travaille aujourd'hui pour la télévision.
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La neige fond à vue d’œil, l’eau ruisselle sur les bords du chemin. L’étang est encore gelé, mais la glace se fissure par endroits. Le vent du nord siffle entre les cimes des épicéas et s’écrase contre les falaises à vif. La forêt, engourdie sous les couches de neige tassée, attend les premiers rayons du printemps pour renaître et embaumer les plateaux.
La réalité s'efface et son esprit s'envole au-delà de l'hôtel, de la plage, de la Crête. Des rêves de voyage. D'Asie, d'Afrique, d'Amérique. Des grands espaces. Des lacs et des montagnes, le désert, le silence. Des langues inconnues. Des saveurs et des odeurs. Pas le cocon douillet et illusoire d'un quatre-étoiles refermé sur lui-même. L'authenticité. Voilà ce qui lui manque. Sincérité. Spontanéité. Franchise. Naturel. Bienveillance. Douceur. Envie. Passion. Compassion. Honnêteté. Partage. Liberté.
Personne ne pensait se lancer à la mer dans ces cercueils flottants. Et pourtant pas un ne recule. Quand on est arrivé là, rien ne peut être pire que les épreuves déjà traversées.
Samuel se montre impuissant à réconforter sa tante avec des mots, ou des gestes, et reste planté là, face à sa détresse. Rien de ce qu’il pourra dire ne changera les choses. Claude fixe la sépulture, hagard, ne lui apporte aucun soutien : il est rongé par la culpabilité, se sent responsable. Mais il sait que quelqu’un a tué Simon pour un paquet de pognon. Lui et Samuel peuvent cristalliser leur rage sur un ennemi. Catherine, elle n’a rien pour évacuer sa souffrance : Simon s’est tué tout seul, parce qu’il roulait trop vite, parce qu’il se pensait invincible. Le seul substitut qu’elle ait sous la main, c’est Samuel, c’est la ferme de Hautecombe. Alors Samuel rentre la tête dans les épaules et encaisse les reproches muets, affronte seul le visage supplicié de sa tante. Les minutes s’égrènent, la bise hurle entre les stèles. Personne ne bouge
Le fossé entre les plus aisés et les laissés-pour-compte se creuse d'année en année, et les pompiers ramassent les morceaux, décrochent les pendus, extraient les alcoolos de leurs voitures broyées.
ette vision, cette sensation. Ça, c’était nouveau. Une crise d’angoisse ? L’haptophobie qui l’assaille sous une forme inconnue ? Les couleurs qui ondulent, la chaleur qui se répand dans son corps. Perd-elle la raison ? Finira-t-elle comme sa grand-mère ?
Cette silhouette, ces cheveux.
Des sensations inédites qu’elle ne peut pas expliquer, qu’elle n’arrive pas à comprendre.
Samuel se remet à la tâche en grommelant, les vaches n’attendent pas. Il
dégèle la tuyauterie à grands baquets d’eau chaude, sinon le purin ne
s’écoulera pas correctement. Il nourrit les bêtes, renouvelle le paillage de la
stabulation.
Il fixe la lame de déneigement sur son tracteur Massey Ferguson de cent
chevaux pour s’attaquer à la cour. À 11 h 30, il termine sa matinée et
s’attable enfin devant une assiette de pâtes au pesto. Il sort son portable
pour consulter la météo de l’après-midi, remarque le SMS arrivé deux
heures plus tôt. « On t’attendra. 21 heures à la boîte. »
C’est ça. Qu’ils attendent. C’est pas toujours à lui de se plier aux autres,
merde.
Les clients pressés de massent devant les portes automatiques pour être les premiers à fouler du chariot les rayons de pâtes ou de fromage, la vie reprend ses droits pour une nouvelle journée d’achats effrénés.

Un roman rude et noir qui nous plonge dans le monde rural du Jura.
Samuel, éleveur, tire sur la corde pour joindre les deux bouts. Sous la pression de son oncle, notable du village à qui il doit de l'argent, il planque ponctuellement une cargaison de drogue dans sa grange. Une nuit, son cousin, qui la convoie, n'est pas au rendez-vous. Ils découvrent le véhicule accidenté, son conducteur mort...mais de drogue, il n'en reste rien. Commence une lutte inégale pour la survie entre Samuel et les trafiquants, décidés à trouver qui les a doublé.
Des enchaînements millimétrés, des flash-backs qui nous trimballent d'un personnage cabossé à un autre, une écriture précise qui sait planter le décor, l'auteur nous emporte dans un tourbillon inexorable, où les destins se mêlent, se retrouvent et se rejoignent dans la tragédie.
Hormis certaines réactions des intervenants, qui sont parfois moyennement crédibles car ils sont forts habiles pour tirer, et négocier avec des narco-trafiquants, c'est une très belle surprise que la découverte de cet auteur!
La drogue inonde les campagnes, aide les gens en détresse à supporter le quotidien, le stress, les infirmiers dans les hôpitaux, au bout du rouleau, les serveurs de restaurants, les agriculteurs aux cadences infernales. La bibine ne suffit pas à noyer l'ennui, l'héro anesthésie, la coke vififie.