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Critiques de Nicolas Mahler (26)
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Maîtres anciens

♫La vérité n'est pas toujours une beauté

La beauté n'est pas toujours la vérité♫

- Arno - 2007 -

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Il n'y a pas de tableau parfait

et il n'y a pas de livre parfait

et il n'y a pas de morceau de musique parfait,

a dit Reger,

voilà la vérité.

Ma façon de lire est celle d'un feuilleteur supérieurement doué

c'est à dire d'un homme qui feuillette donc des douzaines, parfois même des centaines de pages

avant d'en lire une seule.

Celui qui lit tout n'a rien compris, a-t-il dit.

Thomas Bernhard, Morceaux choisis

C'est celui qui dit qui est

Pour notre plus grand, Mahler l'a dessiné...

Reger exigeait avant tout la ponctualité

J'ai regardé ma montre,

il était onze heures et demie moins dix minutes.

Quand il y a un temps pour tout, tout

Il y a un sale temps pour rien au tri chien ...





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Lone Racer

Les personnages sont en forme de “A”, tête pointue, pieds écartés, des “A” tous mous, les décors sont aussi comme des lettres molles, de grandes courbes qu’il faut prendre à toute vitesse, le zinc du bar est comme un “C”. Les voitures se tordent en virgules dans les virages. Le graphisme est au trait, sans nuances, des noirs qui contrastent avec les blancs comme sur un échiquier, les formes circulent dans la page, se répondant d’une vignette à l’autre, instaurant de la vitesse, de l’aérodynamisme. La page est maculée de lignes, de pictos, c’est radical, les personnages, sans qu’on ne voie jamais leurs visages, sont très expressifs, par la forme de leur corps, leur posture.



Lone Racer est pilote de course, mais il est depuis longtemps “dépassé”, “hors course”, il persiste mais les jeunes ont pris le pouvoir. Sa femme végète à l’hôpital depuis un accident de voiture. Ses deux amis, Pompant et Dupneu ont quitté le milieu depuis déjà longtemps, il se retrouvent au bar, juste des losers, accrochés à la vitesse, le temps les a définitivement dépassés, ils sont décrochés de la réalité, de la vie.



Style direct, c’est court, les images et les textes ont un impact immédiat, schématiques, entre le dessin enfantin et le logo avant-gardiste. Et puis dans cette histoire de lose, de perdants, on finit par être touché, par admirer leur côté pathétique, des champions dans leur genre.
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Mystery Music

Les éditions L’Association propose de tout petits fascicules, très court, en noir et blanc, dans la collection “Pattes de mouches” qui porte bien son nom. Mystery Music est une variation graphique sans paroles sur le thème de la musique. Le dessin de Nicolas Mahler est minimaliste, un peu grotesque, un musicien soliste vient jouer un morceau dans une ou deux pages de quatre images, le son sort comme une boule ou un boudin noir. Il joue sur l'incongruité, se sont des saynètes surréalistes, poétiques et drôles, un petit bonheur malin à savourer doucement.
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Pornographie et suicide

Mahler s’en est pris plein la gueule lorsqu’il a voulu faire publier ses planches :

« Nous trouvons la nouvelle histoire trop calme. »

« Nous trouvons la nouvelle histoire trop contemplative. »

« Nous trouvons la nouvelle histoire trop autoréférentielle ET trop calme. »

Un seul moyen pour apparaître quand même sur le papier : « la manière rectale ». C’est-à-dire ? « Les mauvaises contributions entrent par derrière ». C’est un peu pornographique. Mais ce n’est pas pour cette raison que l’album se nomme Pornographie et suicide. Pour cette douce association mélodieuse, l’inspiration provient d’une des histoires rapportées par Malher au milieu d’une trentaine d’autres anecdotes qui révèlent le pouvoir énigmatique de l’esprit humain pris dans le fil des conventions culturelles. On imagine également qu’il s’agit d’un appât pour attirer le lecteur en quête de glauque (et j’en suis).





Malher se représente sous la forme d’un personnage dessiné qui rappelle vaguement ceux de Mix et Remix. Ses congénères varient un peu leur forme ce qui évite de devoir loucher sur les cases trop longtemps pour comprendre le sens des interactions entre chacun. Autre ressemblance : la forme narrative brève privilégie l’étonnement en se concluant sous la forme d’une chute qui ne doit rien à l’imagination de Malher mais tout à l’absurdité et au grotesque du comportement de ceux qui l’entourent. A un interlocuteur qui lui demandait comment il arrivait à rapporter des évènements toujours étranges dans ses planches, Malher lui répond : « Il faut simplement user discrètement de son sens de l’écoute et de l’observation ». Facile ? Il faut tout de même être bien disposé… se mettre à l’écoute… et rapporter ses observations sous une forme synthétique qui n’omet rien des détails les plus curieux. Qu’il s’agisse d’un groupe de touristes ou de cosplayers dans le métro, d’une conversation d’étudiants en théâtre dans un restaurant, de conversations téléphoniques kafkaïennes avec le ministère des Arts, de séances de dédicaces désespérées (« je n’ai jamais trouvé mon bonhomme ») ou de conseils inopinés (« Niki ! J’en ai vécu des choses, dans ma vie. Mais je n’en ai tiré aucune leçon »), on finirait presque par croire que Mahler est poursuivi par l’absurde –mais peut-être ne l’est-il finalement pas davantage que nous, et sans doute se distingue-t-il particulièrement par une finesse d’observation et un sens de l’humour subtil qui rend sa lecture lentement corrosive.





Enfin, une dernière petite explication en ce qui concerne le titre de cet album ?



« Eh bien en fait, je voulais écrire sur les raisons pour lesquelles le suicide est interdit dans notre société. Mais à l’université, ils n’ont pas voulu. Alors ça a été la pornographie ».



Et cela en dit beaucoup sur l’univers culturel viennois. Malher, lui aussi, apportera sa pierre à l’édifice de manière voilée : on rit plutôt que de pleurer. La pornographie vaut mieux que le suicide…
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Le Labyrinthe de Kratochvil

Le minimalisme dans tout ce que je déteste le plus éperdument du monde. Encore une bd qui ne sert à rien. De la gesticulation inutile dans un pseudo-intellectualisme élevé au rang de l'art. On va vite se perdre dans ce labyrinthe qui n'a aucun sens.



Une histoire pétillante ? Oui, d'ennui le plus mortel dans le genre le quotidien tue. Bref, c'est une lecture dont on peut aisément se dispenser à moins d'y être obligé, contraint ou forcé. Est-ce votre cas ?
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Serie Z

Les classiques de la série Z (Frankenstein, Van Helsing, les momies et autres loup garous) ont été revisités par l'auteur. Voilà pour le principe !



Le lecteur pourra sans doute être happé par le vide profond de cette oeuvre au dessin minimaliste le plus absolu. Les arrière-plans sont inexistants tout comme l'histoire ce qui est plus gênant. L'humour m'est passé totalement au-dessus de la tête. Rien ne prête à rire, ni à sourire.



Oui, tout cela m'a laissé une mauvaise impression. Fort heureusement, cela se lit en 5 minutes car il n'y a rien que des pattes de mouche plutôt grotesques.
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Oiseaux de nuit

Dans la nuit, deux amis déambulent, allant de bar en bar au rythme de leurs fermetures successives, éclusant les bières et se livrant à des discussions spirituelles sur les difficultés de la vie en société, sur les amours déçus et, finalement, sur soi-même.
Lien : https://actualitte.com/artic..
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Pourquoi lire

Ce livre est un recueil de raisons pour lire, ou ne pas lire. Plusieurs auteurs se cachent derrière ces quelques pages où l'on découvre les raisons propres à chacun qui peuvent nous amenés à lire, à aimer le monde des lettres et qu'est-ce qu'iels en retirent dans leur vie en générale.



Chacun des auteurs y va de sa petite anecdote, de son histoire personnelle, avec son propre style, ce qui donne une lecture enrichissante et intéressante.



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Alice dans le Sussex

Des dessins hideux, un petit bréviaire du désespoir dûment référencé en fin d’ouvrage en guise de pays des merveilles... L’humour s’est perdu en route et moi avec. Pauvre Alice !

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Pornographie et suicide

Poursuivant son travail d'observation sur la vie culturelle viennoise et mondiale, Mahler dresse une cartographie de la bêtise humaine qui sévit dans le milieu de l'art. Cet auteur autrichien est un digne descendant de Thomas Bernhard.
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Pourquoi lire

Mis à part ceux d’Annie Ernaux et de 3-4 autres auteurs sur les 13, les textes de ce recueil sont très exigeants sur le plan du vocabulaire et/ou de l’écriture et surtout passent souvent à côté de la question « Pourquoi lire ? », n’y revenant que dans le paragraphe final. C’est vraiment dommage car on trouve ici et là des arguments très pertinents (pas toujours en faveur de la lecture d’ailleurs).
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Le rituel

Eiji Tsuburaya. C'est un nom que peu de gens connaissent aujourd'hui. Mais on connait plus sa création la plus célèbre: Godzilla. En effet, Tsuburaya est la personne derrière les effets spéciaux et le costume du célèbre monstre. Cette BD humoristique retrace la vie professionnelle du maître, aujourd'hui encore resté dans l'ombre mais à qui l'on doit les plus beaux (si je peux me permettre l'expression) monstres des tous premiers Kaiju Eiga.



Pour vraiment comprendre cette BD, un petit cours d'histoire s'impose. Après les drames d'Hiroshima et Nagasaki, les deux villes sur lesquelles les Américains ont largué des bombes atomiques, le Japon vit dans l'effroi. Ce sentiment finit par se manifester sous diverses formes dont les films de style Kaiju Eiga, où des monstres gigantesques détruisent des villes. Ce genre donnera plus tard naissance aux super sentai dont le plus connu est la saga "Power Rangers". Le Kaiju Eiga ayant vu le jour dans les années 50, il faut faire preuve d'imagination et de beaucoup de travail afin de faire des représentations toujours plus impressionnantes de monstres. Et c'est là qu'intervient notre BD. Elle retranscrit les évolutions du genre ainsi que le travail de ceux chargés des effets spéciaux sous un regard critique et comique. Les dessins de Mahler, toujours aussi simples et épurés, permettent de véhiculer avec une grande agilité l'humour de l’œuvre. Une BD donc que je recommande tant aux bédéphiles qu'aux cinéphiles.
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Alice dans le Sussex

Alice au pays des merveilles qui était à la limite est bien passé du côté des fous dans le sussex. Fou et désabusé. La bd retranscrit bien le côté labyrinthique de l’œuvre originale. Ici la fantaisie laisse place au désespoir et à la morbidité. Le livre parfois semble prétexte à la citation.
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Kyoto Manga

Kyoto Manga est une Patte de Mouche tout ce qu'il y a de typique : une respiration de quelques minutes dans lequel l'auteur en dit souvent plus sur lui-même qu'en deux cents pages d'autobiographie.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
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Les souffrances du jeune Frankenstein

En une petite trentaine de dessins pleine page, Nicolas Mahler en dit beaucoup sur cet âge qu’il peint en noir, blanc et vert triste. [...] Rien de sombre ou de pathétique pourtant, mais pas mal de tendresse et d’esprit que font ressortir des textes réduits au minimum.
Lien : https://www.avoir-alire.com/..
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Alice dans le Sussex

[Il faut] se laisser porter par les dialogues aux limites de l’abscondité et par une forme de poésie un peu Dada, où les scènes s’enchaînent sans logique apparente, ni trame définie. Le dessin de Nicolas Mahler correspond parfaitement à ce mode de narration.
Lien : https://www.actuabd.com/Nico..
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Alice dans le Sussex

(SC971) J'avoue ne pas avoir été convaincue par cette adaptation très libre du classique Alice au pays des merveilles. Je pense que les élèves risquent de ne pas accrocher à cette version absurde et déroutante. Pour moi c'est non pour le Prix
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Bagatelles

[...]ce cartonné proche de l’album type franco-belge permet de rêver de voir l’implacable style de Mahler, sorte de ligne (très très) claire, s’imposer en classique.
Lien : http://www.bodoi.info/bagate..
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Emmanuelle'S Last Flight

Emmanuelle, icône érotique des années 70.

Emmanuelle a vieilli. Son corps empesé n'a plus la grâce de ses plus belles années.

Lors d'un voyage en avion, Jacques, son amant, la quitte.

Ce petit livre raconte cette rupture. Violente et cynique.

L'amant est un vieux diplomate qui s'est lassé d'Emmanuelle. Qui la jette comme un jouet abîmé.

Sous couvert de chanter ses louanges passées, il lui signifie quasiment son congé, comme on congédierait un employé.

Sa chair lui est devenue triste.

Il veut de la chair fraîche.

Comme le fut Emmanuelle.

Livre triste et d'une violence rare, ce dernier vol d'Emmanuelle rappelle la domination de l'homme sur la femme. Cette cruauté subtile lorsqu'un vieil homme considère qu'une femme est trop vieille pour lui, sans se demander si lui n'est pas trop vieux pour elle. Lorsqu'un homme est persuadé que sa propre recherche du plaisir comble sa partenaire, sans même lui demander ce qu'elle désire.

Emmanuelle ne peut que refuser du bout des lèvres la proposition d'un dernier coup pour la route dans les toilettes de l'avion, causant l'incompréhension totale de son ancien amant. "Tu te laisses aller" lâche-t-il. On le devine pourtant partiellement soulagé de ne pas devoir une dernière fois se farcir la vieille.

Il est déjà passé à autre chose.

A d'autres nymphettes qu'il jettera quand l'heure sera venue.

Un livre subtil et cruel dans laquelle Emmanuelle, d'objet du désir, devient un objet usagé et désincarné.

Parce que c'est ainsi que son amant la voit désormais.
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Pornographie et suicide

Piquant, Mahler l’est toujours, et plusieurs séquences valent le détour : les gags sur les cosplayers sont à la fois terribles et criants de vérités, les séquences d’insupportables dîners mondains et d’interviews pittoresques ne laissent également pas indifférents.
Lien : http://www.bodoi.info/critiq..
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