Citations de Nicolas Maleski (67)
- Je suis déçue Franck, globalement déçue. Par ce soir, par toi ... Par les hommes , je crois . Par la vie en général... Oh, ce n'est pas très grave, il fallait bien que ça m'arrive...
- Oh je tiens un jardin à temps perdu . Sinon, je suis au foyer ...Enfin, je suis à la maison , je m'occupe des enfants...
J'encaissai des regards compatissants et j'eus droit à un concert d'approbations tempérées où se mêlaient la gêne et la surprise. (...) Un verre s'imposait .
(...), éduquer des enfants c'est surtout résoudre des problèmes...
-mais je gardais pour moi ma théorie qui voulait qu'un écrivain ça écrive, ça se lève le matin pour bosser , ça y passe ses journées en s'accommodant du quotidien, et surtout ça ferme sa gueule , sans quoi ça se répand, sans quoi ça pose, ça fréquente les mondanités, ça parade à la radio, ça finit même à la télé avec une mèche de cheveux pas croyable et des airs ombrageux , et personne n'a besoin de connaître la tronche de l'écrivain qui a écrit le bouquin, ni de savoir combien de mètres de ficelle il a utilisé pour emballer son rôti.
Je ne comprenais pas certaines femmes au foyer dont le plus grand désir était de s'insérer dans la vie active alors qu'elles n'y étaient pas strictement contraintes par l'aspect financier . Elles éprouvaient le besoin de s'investir , d'être indispensable à la société... A mon avis, c'était l'ennui qui les guidait, la brûlure de parler, de voir des gens .
Je me sens plus heureuse aujourd'hui qu'à vingt-cinq ou trente ans, plus solide et sereine. Je sais ce que je veux et plus seulement ce que je veux pas. Ce n'est pas vain de vieillir.
l'emballement de Valérie, ce besoin effréné d'échanger présupposait une vie intérieure assez sèche, l'incapacité à être seule. C'était une donnée à prendre en compte, ça signifiait qu'elle exigerait bientôt de moi d'être attentif à ses problèmes, de montrer une réelle implication sentimentale, d'être à l'écoute, (...).
On ne prévoyait pas spécialement ça avant de débuter dans l'infidélité. Je découvrais en temps réel qu'un adultère ça ne se limitait pas forcément à une histoire de sexe, il pouvait y avoir des à-côtés psychologiques.
Je n'étais qu'un incident pas très sérieux, qui ne prêtait pas trop à conséquence. Elle avait dû me considérer comme un petit garnement avec lequel on commet un vulgaire faux pas .
Quand je dansais, j'étais pire que le choléra, je faisais fuir tout le monde, les gens s'écartaient de peur d'attraper du ridicule.
Tant que le pire ne s'était pas produit, le meilleur pouvait encore arriver.
Quand on a suffisamment de fric pour se payer une bonne, ça signifie qu'on en gagne trop.
Je me sentais porté par une énergie qui me soulevait de terre (...). Je concrétisai ce bonheur de vivre par une bière en terrasse, affalé sur ma chaise, à l'abri d'un parasol, les yeux fermés, conscient, et même ostensiblement heureux, de sentir, sous mon jean, mon membre flasque et encore poisseux des humeurs de Valérie Ricard-Schmitt.
Elle se leva et porta sur moi un bref regard dans lequel se peignait la lassitude, mais une lassitude indulgente quand même, une lassitude qui ne faisait pas l'économie d'un foyer irréductible de mansuétude.
- Quand je pense que tu couches encore avec elle , ça me rend malade ...
- Désolé, mais c'est le principe. Je suis censé coucher avec ma femme ...C'est le contraire qui serait bizarre. Enfin, pardon, je ne disais pas ça pour toi..
J’étais soucieux, il y avait un malaise, je ne pouvais pas me le cacher. Au-delà de la lettre anonyme, il y avait des signes pas très encourageants ; notre couple ne présentait pas toutes les garanties de la félicité ; quelque chose semblait avoir changé, avoir dévié imperceptiblement. Entre nous ce n’était plus la même complicité naturelle, je n’avais pas besoin d’un courrier pour m’en rendre compte. J’étais pourtant resté quelqu’un d’assez marrant, pas toujours très causant, mais marrant quand même ; et d’humeur égale, plutôt ombrageuse d’accord, mais égale.
Dès lors qu'on a appris à déconstruire ce que les autres donnent à croire d'eux, la vie devient plus praticable.
Il repense à une scène, un jour où il a vu un camion de déménagement renversé sur l'autoroute. La sueur froide qu'il a éprouvée de voir tout ce qu'on peut entasser avec les années, répandu sur le bitume, cartons de vaisselle éventrés, meubles disloqués, matières plastiques roulées par le vent. Et les voitures qui dépassaient en ralentissant à peine. [...]
Il avait encore ce souvenir en tête, plusieurs années après, lorsque sa raison de vivre ne consistait déjà plus qu'à rembourser des crédits, accumuler les objets, les appareils, multiplier les abonnements, les contrats d'assurance. Acheter, penser à l'argent, toujours. Poursuivre pour que rien ne s'écroule. Travailler à la seule fin de perpétuer le train de vie moderne, en être complice, maintenir la surenchère jusqu'au dernier souffle, transmettre le virus à la progéniture.
Aucun homme n'est celui pour lequel il se prend. Wozniak le sait d'expérience. C'est fondamental, ça. Dès lors qu'on a appris à déconstruire ce que les autres donnent à croire d'eux, la vie devient plus praticable.
Il se dit que les femmes sont plus jolies dans les petites localités, moins sophistiquées, à l'abri des effets de la compétition dévastateurs sur l'apparence. Il n'y a pas d'aggressivité dans l'environnement, pas d'affiches partout pour prescrire du rouge à lèvres et des sacs à main.
« – Qu’est-ce que t’as fait ? T’es un gangster, t’as braqué une banque ? T’es un truand ? T’as tué quelqu’un ?
Non de la tête.
–Pire que ça. T’imagines même pas. »
« En réalité, il a cru pouvoir changer de direction in extremis. Il lui restait trop longtemps à vivre pour considérer que tout était foutu et ne pas tenter le pari de renaitre. Il subsistait une fenêtre de tir, une porte dérobée par laquelle se faufiler. Et même si on se trompe, même si c’est désespéré, au moins saisir l’opportunité. Alors il s’est mis à creuser des galeries avec l’idée d’un bon de sortie. Il s’est mis à consulter les horaires de trains. »