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Critiques de Nicolas Marchal (23)
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Les faux Simenon

« Vous n'imaginez pas ce qu'on trouve sous la littérature quand on la soulève »





Vous n'imaginez pas ce qu'on trouve dans ce roman de Nicolas Marchal quand on l'ouvre.

Un vieil homme suisse, sosie de Simenon, devenu clochard par passion.

Un jeune homme belge, passionné par l'Histoire.

Une jeune femme portugaise, fuyant ses propres démons, passionnée par Simenon.

Et puis Liège ! Liège omniprésente, tortueuse, liquide, haute et basse, aux escaliers infinis, aux égouts profonds. Liège historique, de Charles « dit » le Téméraire, de Jean d'Outremeuse, des V1 et V2. Liège du Standard Champion mené par Raymond Goethals. Liège de la fête avec son quartier du Carré où « on se frotte de si près qu'on est comme habillé des autres. Ils sont là, les personnages de Simenon, si l'on parvient à repérer les frontières entre les corps ».





La passion règne dans ces lignes pleines de pièges. La passion, mais aussi la déraison. Et Simenon, dont l'ombre plane et rigole.

Qu'est-ce qui est vrai ? Qu'est-ce qui est faux ? Les livres recèlent-ils la vérité ? La littérature n'est-elle qu'artifice ?

Nicolas Marchal s'amuse. Il mêle l'histoire de ses 3 personnages à l'histoire de Liège, et à notre propre histoire, finalement. Car on s'y retrouve toujours. Et on sourit. On acquiesce. Il faut dire que le narrateur nous prend à partie, nous interpelle, nous force à le suivre. Il nous convainc presque que nous sommes les auteurs des « Faux Simenon ».





Mais pourquoi pas ? Où se trouve la frontière entre la littérature et la vie ?

Nicolas Marchal, l'auteur belge aux 5 romans atypiques et au style faussement relâché, vraiment maitrisé, adore jouer.

Et moi, j'adore ses livres.





Alors, voulez-vous jouer ? Voulez-vous soulever la couverture des faux Simenon ? Je vous y invite !

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Agaves féroces

Qui a lu « Au-dessous du volcan », de Malcolm Lowry, ce chef-d’œuvre de la littérature ? Pas moi...mais Nicolas Marchal, oui !

Tant mieux pour nous, car ce roman est le prétexte à une envolée intello-humoristico-déjantée tout à fait logique pourtant, propre à ce jeune auteur belge déjà connu par « Les Conquêtes véritables » (prix du premier roman) et « La tactique katangaise ».



Reprenons donc. Nous sommes dans le sud de la France (oui : les scorpions, les mouchettes, les cigales, le vent, les vieux assis sur un banc...). Yves, un chercheur universitaire en proie au supplice de sa thèse sur « Au-dessous du volcan » est convoqué par son chef, le Professeur honni, dans un petit appartement d’un tout petit village aux cyniques ruelles, soi-disant parce que le « Rocher des Vierges » surplombant Arboras ressemble en tout point au volcan du roman susnommé.

Ce professeur, il ne le rencontrera pas. Par contre, il croisera Rose, ce qui provoque chez lui un choc terrible (je ne vous explique pas la scène d’anthologie où il est ivre...).

Un enchainement de circonstances se passant dans le cerveau à multiples connections d’Yves et dans le cadre restreint du village nous entraine mentalement au Mexique, avec John Huston, le réalisateur du célèbre roman, et ses acteurs Jacqueline Bisset et Albert Finney.



Tout est liaison, tout est relation avec « Au-dessous du volcan ». Même moi qui ne l’ai pas lu (oui, je sais, je l’ai déjà dit), j’ai compris et j’ai ri, mais ri !

Un phrasé naturel suivant la pensée du narrateur, un vocabulaire choisi et juste, et des métaphores hilarantes et innovatrices, tout ceci caractérise le style de Nicolas Marchal.

Original, je vous dis ! Même si tout est intertextualité ! Cocktail détonnant, explosif ...incendiaire.



Préparez-vous donc à vous laisser entrainer dans un lacis de ruelles tortueuses, à tomber sur des ivrognes, à crever de chaud sous le soleil de plomb et à boire du mezcal issu de l’agave, évidemment.

Féroce !



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Le grand cerf

Qui n’a jamais pesté contre le facteur parce qu’il n’apporte pas ce que l’on attend avec impatience ? Ou parce qu’il passe lorsqu’on n’est pas là ?

Ah, ce facteur ! Nous en faisons toute une histoire... Skarmeta en a fait un roman. Nicolas Marchal en fait une (dé)-construction intello-débridée de haute voltige !



Il ne m’a pas étonnée, une fois de plus, cet auteur brillant et impertinent. J’ai retrouvé dans son 4e roman toute la verve des 3 autres.

Imaginez-vous un petit village perdu du Sud de la Belgique, très rural, près d’une petite ville charmante, Namur.

Représentez-vous un Ecrivain qui attend avec impatience la réponse d’un éditeur, pour l’envoi de son 2e manuscrit.

Immiscez-vous dans la vie de cet Ecrivain, marié à une épouse très ordonnée, très à cheval sur l’aspirateur, et père d’un gamin de 3 ans, ne jurant que par la comptine « Dans sa maison un grand cerf, regardait par la fenêtre... »

Apprenez que cet Ecrivain déteste la chasse et les chasseurs.

Rapprochez-vous du facteur, celui qui doit apporter la lettre tant attendue...



Ca y est, vous êtes pris ! Un engrenage diabolique mêle tous ces éléments de façon - apparemment –anarchique. Nicolas Marchal joue avec les codes de la vie conjugale, sociale et littéraire. De façon subversive et jubilatoire, il nous promène dans les méandres scrofuleux des cerveaux - celui de l’Ecrivain et celui du facteur - pour mieux nous perdre.



Peut-être lui manque-t-il un peu de tendresse dans sa façon d’appréhender les êtres, ce qu’il avait pourtant bien montré dans « La tactique katangaise » ? Peut-être s’est-il amusé un peu trop longtemps ? Ce sont les 2 petites réserves que j’attribuerai à ce roman.

Fougue intellectuelle, bagou...Nicolas Marchal s’amuse.

Voulez-vous jouer avec lui ?

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La tactique Katangaise

Critique réalisée du tac au tac après la lecture du roman de l’énergumène hurluberlu belge : « La tactique katangaise », de Nicolas Marchal.

C’est avec jubilation que j’ai parcouru, non pas le Katanga, comme on pourrait le croire, mais les arcanes de l’âme humaine.

Oui ! Nicolas Marchal a l’art et la tactique de puiser aux tréfonds du cerveau et du coeur tout ce que l’homme, qu’il ait 17 ans ou qu’il soit très âgé, que ce soit une vieille dame ou un prof d’histoire, a refoulé : toutes ses petites manies, tous ses petits renoncements, ses espoirs déçus, ses fautes inavouées, ses pauvres rêves de grandeur et de gloire…« Les hommes ne sont plus ce qu’ils étaient, il est bien fini le temps des gentlemen, le temps où les hommes ressemblaient à des héros de romans. Aujourd’hui même les héros de romans se mettent à ressembler à des hommes. »

4 narrateurs tournent autour d’1 seul livre : « La tactique katangaise » qui raconte sous forme romancée la décolonisation belge du Congo. Ces 4 narrateurs n’en finissent pas d’y revenir, à ce roman. Ils ont tous une très bonne raison …

En effet, l’auteur du livre s’en veut de l’avoir écrit et veut à tout prix détruire le Musée africain qui a baptisé de son propre nom une de ses ailes ! Le prof d’Histoire un peu timbré en a fait son livre de chevet, son Modèle et veut en faire profiter son élève Stan qui lui a déclaré que son grand-père avait été un agent des Services Secrets au temps de la décolonisation du Congo, dixit sa grand-mère, romantique à souhait et voulant léguer à son petit-fils un souvenir héroïque du grand-père, s’abreuvant donc des informations données dans le roman...

Donc, vous l’aurez bien compris, un imbroglio règne dans ces pages : les narrateurs passent du coq à l’âne (tout à fait normal ! Quand vous pensez, c’est structuré, vous ? ) et c’est ça qui est hilarant. Il faut être extrêmement attentif à tous les mots qui défilent, souvent dans des phrases interminables. Attentive, je l’ai été, et même trop parfois, car j’ai remarqué beaucoup de « coquilles » et c’est dommage. Dommage aussi, au début du roman, le long, trop long monologue autour d’un étron…Cette rumination scatologique m’a quelque peu semblé…indigeste.

Mais passons outre, car Nicolas Marchal m’a emmenée là où il voulait, c’est-à-dire là où je voulais…Chaque lecteur peut, je pense, s’y retrouver. Chacun peut retrouver la folie qui l’habite, la tendresse aussi, car il y a beaucoup de tendresse sous ces airs de « je me fous de tout », et l’intense plaisir de sortir des sentiers battus.

Nicolas Marchal, le nouveau Belge, quel remarquable tacticien ! Après « Les conquêtes véritables », « La tactique katangaise »…Et il paraît que son 3e roman est en route. Chouette !

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Les faux Simenon

Liège. Trois personnages entremêlent les fils de leurs vies : Serge, solitaire, termine ses études d'histoire, Pilar, fraîche et pétillante, arrive de Lisbonne pour découvrir la ville de Simenon, Jean-Luc, vieux clochard sosie de Simenon, lit son journal sur un banc en pensant à son amoureuse qu'il a laissée en Suisse. De la légèreté, mais tout en finesse et en harmonie. Le style est enlevé, la langue est remarquable. C'est bon, c'est belge ! Que du bonheur !



Je remercie les éditions Weyrich de m'avoir fait découvrir le talent de mon compatriote Nicolas Marchal, dans le cadre d'une Masse critique de Babelio. Il m'arrive souvent, Dieu merci, qu'un texte me procure un agréable moment de plaisir de lecture. Mais il n'est pas si fréquent que, comme pour ce livre-ci, je perçoive le plaisir d'écriture qu'il a procuré à son auteur !



L'ambiance est jeune et dynamique, les personnages sont extrêmement attachants. Pilar est une aventurière à sa manière. Elle ne manque aucune minute de bonheur que le hasard dépose sur sa route. Elle touche le coeur de Serge, qu'elle attire hors de la solitude dans laquelle il s'était emmuré pour travailler sur son mémoire de fin d'études (et aussi parce qu'il est naturellement solitaire). Comme elle ressemble à l'amoureuse qu'il a abandonnée en Suisse, elle touche aussi le coeur de Jean-Luc, qu'elle remarque sur son banc parce qu'il est le sosie de Simenon, qui motive sa visite à Liège. Tous ces personnages attirent la sympathie parce qu'ils vivent véritablement la vie qu'ils se sont choisie, même si ces choix sont parfois douloureux. À leur manière, ils sont libres ! Leurs portraits sont dressés avec finesse.



Le récit m'a mis de bonne humeur. Par lui-même mais aussi parce qu'il m'a évoqué des petites touches de bonne humeur que j'avais rencontrées ailleurs : Serge m'a rappelé les historiens «  évangélistes » de Fred Vargas, Pilar et l'escalier de Buren m'ont rappelé Amélie Poulain et les escaliers de Montmartre, le libraire qui emploie Serge m'a rappelé les personnages de conte d'un beau roman de Yôko Ogawa qui m'a ravi très récemment... La dernière partie est plus « dramatique »; le changement de rythme est appréciable, mais j'avoue avoir un peu (un tout petit peu) moins accroché à cette partie-là.



Par ailleurs, j'ai beaucoup apprécié la langue du récit. L'auteur, dirais-je comme un compliment, atteint l'excellence de la langue populaire. J'entends par là qu'il produit un texte d'une finesse remarquable en utilisant un vocabulaire et des constructions du français contemporain courant. Il se rend sympathique au lecteur en lui donnant l'impression que, lui aussi, pourrait se mettre à écrire (bon, ce n'est pas si simple, mais ça fait du bien d'y croire, le temps d'une lecture). Et puis il se rend encore sympathique en s'adressant au lecteur de temps en temps au fil du texte, tel un conteur à la veillée.



Je saluerai enfin Nicolas Marchal de s'être fait éditer en Belgique. de bons auteurs aident à la promotion de nos éditeurs, et le cercle est vertueux. Chez Weyrich, je me suis déjà régalé de «  Sept histoires pas très catholiques » d'Armel Job et de «  La grande fugue » de Ziska Larouge; je les avais commentés sur Babelio. Là-dessus, je m'en vais déposer d'autres livres de Nicolas Marchal et feuilleter le catalogue de Weyrich. Vous l'aurez compris : je vous recommande d'en faire de même !
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Le grand cerf

Reçu dans le cadre d'une masse critique babelio. Je suis déçu par ce roman. L'idée de départ est bonne : un écrivain reçoit une lettre de refus par un éditeur. Il accuse alors le facteur de ne lui transmettre que des courriers négatifs. S'en suit un écrit assez fouillis entre son imagination, sa vie de couple et de parent et sa relation avec le facteur.

J'ai quand même rigolé à certains moment lorsque l'auteur reproduit les lettres de refus d'éditeurs pour des sujets complètements différents (les carcasses qui se refusent aux chasseurs, le grand cerf qui refuse la balle qui l'a tué...). Il est dommage que cette idée n'est pas été encore plus développée.
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La tactique Katangaise

Quel lien y a-t-il entre un ado boutonneux qui apprend avec jubilation que feu son grand-père était agent secret au Congo, entre un professeur un peu parano adepte de la théorie du complot, entre un écrivain coincé dans une maison de repos qui regrette d’avoir écrit le roman qui l’a fait connaître et entre une grand-mère qui vient de perdre son mari et revit son amour en l’enjolivant ? Ce lien est un livre intitulé la tactique katangaise. Non, pas celui que je tiens entre mes mains, mais celui qui est au cœur de ce roman pas comme les autres.

L’auteur croque avec succès ses personnages, qui ont tous droit à la parole, et n’hésite pas à épingler leurs défauts, quitte à ce qu’on s’y retrouve parfois. Ne rêvons-nous pas tous des agents secrets, de l’aventure avec un grand A ? L’auteur joue habilement avec ce fantasme et ne manque pas de dérision pour en parler. C’est drôle et intelligent. Un bon roman d’un jeune auteur belge que je conseille à ceux qui ne sont pas imperméable à ce qu’on appelle la «belgitude», ce concept mêlant autodérision et surréalisme.

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Les conquêtes véritables

GENIAL ! Tout simplement génial, jubilatoire, fin, spirituel... J'ai adoré et j'ai très souvent éclaté de rire en suivant ces "élucubrations loufoques"...mais qui gardent une certaine logique, cependant !

A ne pas manquer : la visite du jeune auteur à la Butte du Lion (qui, tout le monde le sait, est le siège de la célèbre bataille de Waterloo).

Pour tous ceux qui aiment les romans sortant de l'ordinaire, les romans qui entrainent très loin des sentiers battus tout en restant parfaitement compréhensibles....A LIRE ABSOLUMENT !!!
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Le grand cerf

Le héros de cette histoire est persuadé d’être un grand écrivain. Il a déjà publié un roman, à compte d’auteur. Il en a écrit un second mais aucune maison d’édition ne lui répond positivement. Il ne reçoit que des lettres de refus. Cela ne se peut ! Il y a forcément une explication… Quoi d’autre de plus logique que d’accuser le facteur de faire exprès de ne pas lui apporter de bonnes nouvelles ! Très vite, notre écrivain n’a plus qu’une obsession : le facteur lui en veut, c’est certain ! Et cela l’empêche d’écrire son Grand Roman tant espéré…



L’idée de départ de cette intrigue est excellente, ça aurait pu faire un bon roman policier traité de manière décalée et humoristique mais ça tourne en eau de boudin… et finalement je suis un déçue par la lecture de ce court roman. Le quatrième de couverture annonçait « une histoire hilarante, (…) un drôle de roman drôle ». S’il faut bien avouer que j’ai souri à quelques reprises en lisant les réflexions caustiques du personnage principal sur son quotidien, je n’ai pas franchement ri et j’ai même trouvé cette histoire triste et pathétique à souhait… Impossible de m’attacher au personnage principal : il a une très haute opinion de lui-même, il est le plus grand écrivain de la terre, un père aimant, le meilleur mari et un amant hors pair… Mais, en creusant son discours, en lisant entre les lignes, en s’attardant sur ce qu’il dit, on se rend vite compte que la situation est tout autre et qu’elle n’est pas franchement drôle… J’avoue, j’ai parfois soupiré face aux atermoiements du héros et oserai-je dire que j’ai eu envie de lui mettre une bonne paire de claque pour le faire redescendre sur terre ?



De plus, la construction du roman est étrange. On passe des pensées du personnage au récit imaginaire qu’il tente d’écrire puis à un entre-deux où il est difficile de juger s’il s’agit de la réalité du personnage ou de la fiction qu’il tente d’écrire. C’est décousu, fragmenté, j’ai dû parfois relire certains débuts de chapitre car je ne voyais pas vraiment où je me situais. C’était ardu…



Bref, c’est dommage…
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Le grand cerf

Merci a Masse critique et aux Éditions Plumes du Coq Weyrich pour l'envoi de ce livre

Qu'en dire ,..Au départ l'idée m'as bien plus, un écrivain sur de lui qui attend avec impatiente le courrier d'un éditeur séduit par son roman, mais voilà les jours passent et le boite au lettres est vide, la faute au facteur et nous voici embarqué dans une drôlerie d'écriture ou l'on traverse les pensées de l'écrivain, des plus crus au plus mesquines mais le hic c'est que l'on tourne en rond, toujours le mème dialogue, de paragraphes en paragraphes les répétitions ont eu prises sur le plaisir de ma lecture et la lenteur et l'ennui ont pris le dessus, dommage c'était pourtant bien parti....
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Géodésiques : Dix rencontres entre science et l..

Géodésique : en géométrie, une géodésique désigne la généralisation d'une ligne droite sur une surface. En particulier, un chemin le plus court entre deux points d'un espace pourvu d'une métrique est une géodésique.



Quelle idée originale de mettre en rapport la science et la littérature. C'est ce qui a donné la naissance d'une maison d'éditions belge, "L'arbre de Diane" , partenaire de lecture que je remercie.



Au départ dix rencontres entre des scientifiques, chercheurs et des écrivains et poètes.



A chaque fois, un principe, une théorie scientifique expliquée, ils en débattent par binôme. Elle sera la source d'inspiration pour le poète ou le romancier qui la reçoit. Le fruit de ces rencontres est ce recueil hors du commun.



J'ai apprécié l'originalité de ces rencontres.

L'occasion de découvrir des plumes inconnues pour moi.



A noter les très belles illustrations dont est émaillé l'ouvrage, elles sont de Nathalie Garot, biologiste-peintre.


Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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Les conquêtes véritables

Notre narrateur précise dès le départ qu’il n’est pas chez lui. Et ça change tout. La maison qu’il vient d’acheter se trouvant en travaux et le grand-père de sa femme depuis peu au cimetière, sa belle-famille propose à la petite famille de s’installer « en attendant » dans la maison du susmentionné grand-père. Un grand-père dont la passion baigne son bureau. Un bureau-bibliothèque dans lequel le narrateur s’installe pour écrire son roman. Un roman qui va donc se retrouver malgré lui à parler de la passion de ce grand-père : Napoléon.



Mille choses sont glissées dans la mise en abyme de ce bref premier roman bourré d’audace, qui possède un sens de l’oralité et de la théâtralité très vif.



Oui, c’est d’abord un livre sur un type qui est censé en écrire un, qui voudrait bien, qui se tâte, se dépatouille avec ses pensées et sa page blanche, c’est un narrateur qui voudrait bien, oui, qui lutte un peu contre lui-même et qui finit par se lâcher dans une ode magnifique et déjantée à l’écriture, à la littérature. Je vous en parlais d’ailleurs il y a deux mois : Rimbaud, Cendrars et Céline hantent ce roman de manière savoureuse, au gré de parallèles pertinents parmi les (con)quêtes sans fin du narrateur.



Il y a quelque chose de totalement délirant chez Nicolas Marchal, c’est cette propension folle à partir dans des phrases qui semblent faites pour ne jamais s’arrêter. Vous ne voulez pas qu’il s’arrête, le semblant d’absence de maîtrise de lui-même vous grise. Tout à coup, le narrateur pète un câble et le lecteur, dans ses éclats de rire, ne peut que suivre. La façon d’amener les choses et le ridicule du quotidien, la construction de la phrase, qui se libère d’elle-même, les situations loufoques dont on ne sait plus très bien si elles font partie d’une réalité malade ou d’une invention dingue… Il y a du Hunter S. Thompson, du Bret Easton Ellis (mais sobres). Et dans les méandres des situations irrésistiblement grotesques, je n’ai pu m’empêcher de penser à Patrice Pluyette qui, bien que parfois beaucoup plus versé dans l’absurde, possède également le don de déconcerter un chouia son lecteur avant de le faire mourir de rire en malmenant ses personnages.

[...]
Lien : http://morgouille.wordpress...
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Les conquêtes véritables

On rit beaucoup en lisant le roman de Nicolas Marchal. Ce premier roman paru aux Editions Diagonales est non seulement original mais aussi jubilatoire. La confrontation de l’univers de cet écrivain en devenir et de celui de ce grand-père passionné de Napoléon est la bonne idée du roman. Comment trouver l’inspiration dans ce temple dédié à cet empereur un rien mégalo ?

D’une grande théâtralité, ce roman raconte l’histoire d’un roman qui a du mal à s’écrire. Auteur infiniment petit face à l’imposante bibliothèque du grand-père et au poids de ce qu’elle représente, elle, l’œuvre de toute une vie, comment sera-t-il à la hauteur de la tâche ?

Le narrateur nous confie ses difficultés, l’angoisse de la page blanche, l’inspiration qui ne vient pas... et l’omniprésence de Napoléon qui va finir par l’obséder. De belles pages sur l’écriture, la littérature, les livres, l’Histoire parsèment ce récit un brin déjanté. Un humour surréaliste qui m’a souvent fait rire tant il est fin et loufoque à la fois.



C’est drôle, imaginatif en diable, bien écrit et l’on sent une telle passion chez ce jeune auteur qu’on ne peut qu’adhérer. Surtout quand on est soi-même un grand lecteur passionné J

Un court roman vraiment original et réussi dont il est difficile de parler pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture. Prix Première en 2009, ce roman paru aux Editions Diagonales a été suivi de quatre autres depuis, dont « Le Grand Cerf » que Nadège a chroniqué dernièrement sur le blog d’Anne. J’ai hâte de les découvrir tous, tant l’écriture de Nicolas Marchal m’a enthousiasmée.



Enseignant, Nicolas Marchal aime les livres. Les lire, s’en entourer, en écrire. Ce dernier plaisir, dit-il, lui est venu en rhéto, grâce à un prof fabuleux qui avait axé son cours sur les capacités créatives des élèves. Il doit se réjouir aujourd’hui de voir qu’il a permis à un talent d’éclore.

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Les faux Simenon

Liège 1983, Serge travaille à son mémoire qui lui permettra d'obtenir son diplôme universitaire en Sciences historiques . Plutôt introverti, ne s'intéressant pas à l'Amour, c'est un intellectuel, rat de bibliothèque. Il veut prouver à sa mère qu'il peut réussir ses études. Il a aussi un petit job pour payer son loyer . Il époussette les livres et documents anciens (rares pour la plupart) dans une librairie spécialisée dont le patron disparaît mystérieusement dans sa cave avec interdiction d'y pénétrer.

Pilar, jeune portugaise férue de Simenon débarque de son Lisbonne natal . Elle a envie de voir la ville où il est né et y vient donc faire ses études à la faculté de Lettres. Elle fuit aussi sa sœur jumelle au caractère opposé au sien.

Jean-Luc , sosie suisse de Simenon est assis sur un banc de la montagne de Bueren. Comme chaque matin, il lit les pages sportives du journal abandonné par un quidam afin de connaître les résultats du Standard, le club de foot de la ville. C'est aussi sur ce banc-là qu'il passe toutes ses nuits comme un SDF depuis qu'il refuse de rentrer en Suisse.

Ces trois protagonistes ne vont pas tarder à se rencontrer : Pilar et Serge logent au même endroit ainsi que 3 autres étudiants. Pour la belle Pilar, Serge va sortir de sa coquille afin de la conquérir. Quant à Jean-Luc dont le banc se situe non loin de l'immeuble des étudiants, il croit voir en Pilar, son amour de toujours qui vient de décéder.

Nous sommes entraînés tambour battant dans les coins et recoins de Liège des étudiants, dans le Liège de Simenon et dans le Liège de Jean d'Outremeuse , chroniqueur liégeois du 14e siècle; une ville toujours en éveil.

La plume de Nicolas Marchal est vive, pleine d'émotions. Il dépeint avec finesse et par petites touches chaque personnage. J'ai beaucoup aimé cette belle écriture avec un vocabulaire et des constructions de phrases, un brin désuètes, devenues rares dans la littérature contemporaine. L'auteur prend aussi le lecteur à parti. Difficile de lâcher le livre une fois commencé.

Il n'y a pas une intrigue mais trois qui se croisent et s'entrecroisent autour d'un fil rouge : Liège d'hier et d'aujourd'hui .

Si comme moi vous aimez la belle littérature, belge de surcroît, dont l'histoire se passe dans une ville appréciée, ne vous privez pas de ce roman.

Un énorme merci à Babelio - Masse Critique et aux Editions Weyrich qui ne m'ont jamais déçue et sont toujours à la hauteur de mes espoirs.

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Les faux Simenon

Découvert par son livre "Le grand cerf", Nicolas Marchal a une écriture qui m'enchante et une façon tellement originale de développer son sujet ! Un régal littéraire !!!
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Les faux Simenon

En cette année 1983, plusieurs personnages se croisent en Cité Ardente : il y a d'abord Serge, étudiant en histoire et spécialiste de Jean d'Outremeuse, la belle Pilar qui vient d'arriver du Portugal et qui a appris le français par le biais des romans de Simenon, Jean-Luc, clochard suisse, sosie de Simenon et puis il y a Liège, son Carré, son club de foot, ses impasses, son histoire et dans ce roman, Nicolas Marchal entremêle joyeusement sa trame narrative et des évènements historiques. Il interpelle le lecteur aussi ce qui n'est pas désagréable mais il m'a parfois perdu dans des digressions que j'ai trouvé un rien inutile et verbeuse.

Merci à Masse critique et aux éditions Weyrich pour la découverte de cette plume.
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Agaves féroces

J'adore Nicolas Marchal, auteur namurois, et son ironie féroce. Son 3ème roman est drôle et érudit, il transpose le Mexique en Provence, avec un assistant envieux et un peu frappadingue. C'est un peu l'univers de Lodge (pour le côté universitaire) ou du 'Linguiste était presque parfait' que j'ai lu il y a quelque temps.
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Le grand cerf

L’idée de départ du Grand Cerf est assez excellente : l’Écrivain, avec une majuscule, après le succès de son premier roman attend des lettres de maisons d’éditions pour son second manuscrit. Comme seuls les refus arrivent dans sa boîte aux lettres, il pense que son facteur est dans le coup et garde pour lui les bonnes nouvelles.



C’est assez prometteur. Malheureusement, je n’ai pas franchement accroché. Les différents styles d’écriture m’ont un peu perdue. Et j’ai trouvé l’histoire un peu trop folle pour mon cerveau en manque de sommeil. J’ai carrément été larguée à un moment. Ceci dit, il y a quand même des passages extrêmement drôles. Notamment quand l’Écrivain pète les plombs après que son gamin lui ait réclamé la même histoire du soir pour la millième fois.



Pas un coup de cœur pour moi, amis si vous aimez les Objets littéraires non identifiés, laissez-vous tenter par ce roman truffé d’humour belge.



Et pour ne pas être seule à avoir cette comptine dans la tête, je partage avec vous les paroles, ne me remerciez pas si vous l’avez aussi dans la tête toute la journée : Dans sa maison un grand cerf / Regardait par la fenêtre / Un lapin venir à lui / Et frapper ainsi / Cerf, cerf, ouvre-moi / Ou le chasseur me tuera / Lapin, lapin, entre et viens / Me serrer la main.



En tout cas, merci à Babelio et à Weyrich Édition pour l’opération Masse Critique qui m’a permis de découvrir Le Grand Cerf.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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Le grand cerf

L'histoire d'une ambition contrariée, d'une boîte aux lettres, de deux connards à pétoire, d'un grand cerf (bien entendu), de quelques lettres de refus et, surtout, d'énormes éclats de rire. Que dire si ce n'est que j'ai a-do-ré ce livre. Un bijou! C'est délirant d'autodérision, d'humour corrosif et quelque peu absurde. Je me suis marré comme jamais. Ceux qui ont aimé L'extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea vont se régaler. Encore, monsieur Marchal, encore!!
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Les faux Simenon

Une toute belle découverte.

Liège, ma ville, comme je ne l'avais jamais vue, dans un décor situé en 1983, à travers une belle écriture douce amère bien maîtrisée. Une histoire simple avec un brin de nostalgie, de l'amour, des personnages attachants.

On en redemande...
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