Ces instants qui nous construisent, qui reviennent régulièrement nous bousculer. Parcelles intimes de notre inconscient, réminiscences de l'enfance qui fondent notre socle, guident notre vie, forgent notre personnalité.
Émotions, chocs, troubles qui réapparaissent dans les rêves ou qui parfois nous sautent à la gorge à l'improviste. Comme un écho du passé qui n'en finit pas de résonner.
L'urine se répand le long de mes cuisses et imprègne lentement le tissu de ma jupe. Ce sont les nerfs qui se soulagent.
L'odeur se mêlent aussitôt à celle, aigre et tenace, de ma transpiration. C'est l'odeur de la peur. Une peur qui ne se contrôle pas. Mais qui vous donne du courage face à la mort. Pour l'affronter. La braver. La supplier de venir, même. Rapidement. Pour que tout s'arrête.
Mes épaules écrasées dans cet espace trop petit. Un placard métallique. Etroit. Pour ranger deux vestes et une paire de chaussures. Pas plus. Un casier transformé en cellule. Un vestiaire devenu cachot improvisé.
[Phrases sur lesquelles s'ouvre le livre]
Est-ce que certains meurent dans ces cercueils verticaux? Sans doute. Il y fait un froid de morgue. Comme pour conserver les cadavres de ceux que l’on retrouverait après plusieurs jours de séquestration. Bizarrement ce n’est pas la mort en elle-même que l’on redoute, mais plus la manière dont elle viendra, le temps qu’il faudra pour qu’elle nous achève. Nous sommes à sa merci. À leur merci.
Durant la seconde guerre mondiale , dans un village breton c'est à travers les yeux de Jacques un petit garçon de 8 ans que nous vivons l'occupation allemande .Jacques nous raconte les actes de résistance, la suspicion de "collabo" concernant son père car celui- ci reçoit les allemands dans son commerce de vins. L'auteur nous montre bien les tensions entre les habitants , Qui collabore ? qui résiste ? la réalité de la guerre ....
La jeune femme est là, au milieu, avec des petites touffes encore mal coupées au sommet de la tête. Elle se retourne : une croix gammée a été peinte sur son front. Je ne sais pas ce qu'elle a fait exactement, mais elle a été châtiée à la va-vite par cette bande d'énergumènes avides de revanche.
Les femmes ont été les victimes expiatoires d'une virilité mise à mal par l'échec de 1940