Rencontre avec Matthias Debureaux & Nicolas Santolaria & Ed. Allary
Escales I le mois du voyage chez Gibert Joseph
Allary Éditions - Maison d'auteurs (Fondateur Guillaume Allary)
Allary Éditions, créée en 2013, publie moins de vingt titres par an pour ne proposer que le meilleur. Ne se pose pas la question du genre pour permettre à chaque texte de trouver la forme qui lui convient. Et utilise tous les nouveaux moyens de promotion et de communication pour donner aux livres et aux auteurs qui le méritent la chance de toucher le plus grand nombre.
Lien Gibert Joseph: http://www.gibertjoseph.com/catalogsearch/result/?token=306e5e75b64ae002e72a0f895b5881d6e2604dbf&q=ALLARY+EDITIONS&product_type=Book
Matthias DebureauxMatthias Debureaux est directeur adjoint de la rédaction du magazine Citizen K. Son dernier livre publié est "De l'art d'ennuyer en racontant ses voyages" - Allary Éditions
Lien Gibert Joseph: http://www.gibertjoseph.com/de-l-art-d-ennuyer-en-racontant-ses-voyages-6781536.html
Nicolas SantolariaNicolas Santolaria est journaliste au magazine « GQ », il est l'auteur de "Touriste, regarde où tu poses tes tongs" - Allary Éditions
Lien Gibert Joseph: http://www.gibertjoseph.com/touriste-regarde-ou-tu-poses-tes-tongs-6650613.html
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■ La masculinité devient plus sensible, plus fragile, loin de la caricature du cow-boy Marlboro.
Dans la pub ou la photographie, une redéfinition visuelle de la masculinité apparaît, moins viriliste et plus humaine.
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Il y a quelques mois, Gillette*, la marque de rasoirs qui vantait jadis « la perfection au masculin », sortait un film publicitaire dénonçant les ravages de la virilité toxique. Harcèlement scolaire, prédation sexuelle, passion ravageuse pour le barbecue : tout, chez l’homme, semblait transpirer d’une lourdeur carbonée pas vraiment en phase avec l’air du temps.
Surfant sur l’après #metoo, ce spot qui dénonçait les stéréotypes de manière un poil stéréotypée a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux, certains hommes se sentant horriblement caricaturés.
Si cette campagne marketing a commis l’impair de se placer sur le terrain de la morale (c’est pas bien, ce que vous faites, les gars), elle a par ailleurs permis de souligner la nécessité criante de voir émerger, dans la pub et ailleurs, de nouvelles visions de l’homme, loin de cette caricature qu’a pu figurer en son temps le cow-boy Marlboro.
« Les nouvelles générations ne veulent plus se conformer à des stéréotypes de genre et valorisent d’autres représentations du masculin. Mais, même s’il y a un désir d’être soi, être soi n’est pas simple », explique la sociologue Christine Castelain Meunier. Une étude Ipsos pour Gillette publiée en juin confirme d’ailleurs ces attentes : en France, 74 % des hommes pensent que « un homme sensible est un homme moderne, sûr de lui, qui s’assume » et ils sont 84 % à vouloir « en finir avec les stéréotypes ». L’empathie (50 %), le fait d’exprimer ses émotions (49 %), le respect des autres (40 %) sont les trois composantes fondamentales de cette néosensibilité masculine.
(...)
• chronique dans 'Le Monde', 04/07/2019
>> https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2019/07/04/l-imperfection-au-masculin_5485216_4497916.html
* https://www.youtube.com/watch?v=QrqaKb6ADYA
L'arrivée du stagiaire est toujours un moment important. Cet agneau a pour particularité de prendre l'entreprise totalement au premier degré. Alors que vous n'adhérez plus du tout à cette comédie bon marché, lui empoigne les tâches les plus dégradantes avec un grand sourire.
A force d'efficacité, ce candide inépuisable va finir par dévoiler malgré lui au reste du monde le pot aux roses, à savoir le fait que vous ne glandez absolument rien le reste de l'année, passant l'essentiel de votre temps salarial à simuler des difficultés insurmontables.
Pour le reste of the world, le français est ce rustre énigmatique qui, on ne sait trop comment, arrive à faire voler des avions supersoniques, à produire des grands philosophes et des parfums raffinés, le tout dans un climat semi-insurrectionnel et sans absolument rien comprendre aux paroles des Rolling Stones. Bref, une véritable énigme anthropologique.
L'heure du bilan à sonné: depuis que votre boss est sur Facebook, vous y êtes beaucoup moins et avez pris conscience que vos posts pouvaient être lourds de conséquences. En résumé, vous avez ouvert les yeux sur la nature réelle du réseau social. Alors merci qui? Merci patron!
Si votre chef multiplie par exemple les vannes dégradantes sur un collègue, il vous faudra alors être fort et ne pas vous abaisser à un rire pavlovien qui - pensez-vous - renforcerait votre appartenance au groupe. Il n'est jamais bon de se bidonner aux dépens des autres car, à coup sûr, votre tour viendra.
Le karaoké d'entreprise possède un [...] avantage de taille, permettant de mobiliser et de cultiver une compétence essentielle à la vie corporate : la capacité à répéter les mots d'un autre en donnant le sentiment qu'ils viennent de vous. (209-210)
Plus l'entreprise est cool, plus elle tend à devenir imperceptiblement orwellienne. Alors qu'il nous a été vendu comme le lieu idéal de circulation des énergies, l'open-space s'est avéré, en réalité, un formidable instrument de contrôle social.
Si, en revanche, la personne commence à vous préciser "tiret du 6" et que le fait de noter son adresse nécessite un parchemin de 25 mètres de long (gouv-tresor.referencement-decret...@chocdesimplification.fr), vous pouvez logiquement vous dire que vous devisez avec quelqu'un travaillant dans l'administration. A l'issue de ce parcours éreintant, une fois sur deux, vous vous apercevez qu'une erreur s'est glissée dans votre prise de notes. Vous rappelez alors votre interlocuteur pour lui communiquer votre adresse personnelle afin qu'il puisse vous envoyer la sienne. La vie est simple comme un coup de fil.
Aujourd'hui encore, lorsqu'il sent que ça ne va pas très bien, il se raccroche à ce mantra qu'il a lu un jour quelque part, peut-être dans Courrier Cadres : "Quand c'est trop, c'est trottinette."
Censé magnifier les interventions orales en y adjoignant un dispositif de pyrotechnie visuelle, le logiciel édité par Microsoft est aussi à l'origine d'un syndrome de bureau fatal : la mort par PowerPoint.