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Citation de enkidu_


Le travail, c’est la vie. Nous sommes faits pour travailler. Si nous ne libérons pas les forces de travail, nous n’arriverons à rien. C’était mon credo. Je n’en ai d’ailleurs pas changé. Je crois toujours que les Français, dans leur immense majorité, partagent cette analyse. Puis je pris mes interlocuteurs du jour davantage à rebrousse-poil en prononçant un « gros mot », celui du pouvoir d’achat. « Expliquer qu’il n’y a pas de problème de pouvoir d’achat en France, c’est se moquer du monde. » Un silence pesant accompagna cette affirmation. Je continuai toutefois, car il me tenait à cœur de le faire comprendre, et de le dire là, aux universités du Medef.

Ma conviction était qu’il y avait bel et bien un déficit de compétitivité pour les entreprises françaises, du fait de nos impôts et de nos taxes multiples. Mais l’honnêteté m’obligeait à dénoncer, avec la même force, la faiblesse de nos salaires. Je poursuivis en reprochant « un certain nombre de comportements inadmissibles. Je n’ai pas été élu pour soutenir les spéculateurs, et les prédateurs. À un capitalisme purement financier, à ses dérives, à ses excès, je veux opposer un capitalisme d’entrepreneurs. » C’était un an avant la fameuse crise qui allait ébranler l’économie mondiale.

Je voulais être le président de l’entreprise, de la liberté, de l’esprit d’initiative, de la possibilité de constituer un patrimoine et de le développer, mais je me gardais bien, par mes mots comme par mes actes, de devenir l’otage du monde de l’économie. Pour les avoir fréquentés, je les connaissais bien. Et je savais qu’ils n’hésiteraient pas à en demander toujours davantage. Et qu’à leurs yeux ce ne serait jamais assez. Je pressentais qu’il fallait leur parler avec autorité, sans laisser trop de place à la discussion dans laquelle ils pouvaient s’engouffrer et faire tourner les choses en leur faveur. Je redoutais également la versatilité de ce monde, et, sa capacité à nulle autre pareille de critiquer demain ce qu’ils avaient encensé hier. L’exercice n’était pas aisé. Se faire applaudir de mon auditoire sans me couper de tous ceux qui regardaient de l’extérieur était un sacré défi. Je ne regrettais toutefois pas ma venue à ces universités d’été. Et, si c’était à refaire, je le referais plutôt deux fois qu’une.

Évidemment, beaucoup de ce qui y avait été dit ne tarderait pas à être complètement bouleversé par l’ouragan qui déferlerait bientôt et qui était en train de grossir avec une rapidité stupéfiante sur le monde.
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