Nicolas Vanier nous parle de son nouveau roman, "
C'est le monde à l'envers !".
En librairie https://bit.ly/cest-le-monde-a-lenvers
Elles doivent tout apprendre, relief, paysages, étapes, et elles sont capables de mémoriser un trajet de plusieurs milliers de kilomètres en un voyage, ce qui en dit long sur leurs capacités, parce que, malgré l’expression populaire « bête comme une oie », c’est l’un des oiseaux les plus intelligents qui soient ! Leur excellente mémoire ne se borne pas à la géographie, elles se souviennent des gens ou des situations, et sont d’une fidélité à toute épreuve…
J’ai toujours pensé que l’homme a besoin d’avoir des rêves, c’est aussi important que de boire et de manger, mais si on n’essaie jamais de les réaliser, à quoi ça sert ?
- La nature rétablit vite le déséquilibre, toujours.
- C'est dommage que ce ne soit pas la même chose avec les hommes. Que les gens qui cherchent un peu trop à briller n'aient pas plus de prédateur …
C’est le fait du démon de se hâter, et celui de l’homme de savoir patienter.
Quiet Lake. Il porte bien son nom. Niché entre quinze montagnes au beau milieu de no man’s land situé entre Ross River et Johnson Crossing, le lac dort tranquille sous sa carapace de glace et sa couverture de neige, et je l’envie.
la réalité fut plus forte que le rêve et, sur la piste qui menait à « l’eldorado », les espoirs mouraient avec les hommes, et beaucoup n’atteignirent jamais Dawson, cette ville qui n’existait pas encore sur les cartes. C’est là que Jack London commença à accumuler anecdotes, atmosphères et émotions. Sa fièvre de mots étant plus forte que celle de l’or, Jack London écrivit bientôt ses chefs-d’œuvre, assurément la plus grosse pépite que nous ait laissée cette ruée vers l’or.
Nous passerons donc en territoire indien, sur le 55e parallèle, parfois un peu plus haut un peu plus bas, au pays de la neige épaisse, en suivant d’une manière générale la tree-line, cette ligne imaginaire que l’on aperçoit dans les livres de géographie symbolisant le passage entre la taïga et ses forêts et la toundra, la terre sans arbres. Je connais bien cette zone, la plus sauvage, où la vie est concentrée en hiver, où vivent les rares trappeurs encore en activité car les animaux à fourrure y sont nombreux ; perdrix et lièvres pullulent, lynx et renards leur font la chasse, les caribous s’y rassemblent et derrière eux, les loups.
Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre. Ce n’est pas l’homme qui a tissé la trame de la vie : il en est seulement un fil. Tout ce qu’il fait à la trame, il le fait à lui-même.
C’est le cadeau de Noël des Rocheuses. A l’heure où ailleurs le champagne coule à flots, où le foie gras et les dindes garnissent les tables pendant que les cadeaux s’ouvrent, je passe l’un des plus hauts cols des Rocheuses avec mes chiens. Le plus beau des cadeaux, qu’aucun champagne, aucun caviar ne saurait remplacer. Alors que le moindre souffle de vent, la brume ou la neige aurait pu transformer ce passage en cap Horn des Rocheuses, le ciel d’une limpidité incroyable semble avoir retenu son souffle. Lorsque j’arrive au sommet, le soleil qui, depuis deux semaines, n’atteint plus le fond des vallées car il ne monte plus assez haut, pointe sa tête dorée derrière une crête pour nous gratifier d’une caresse qui éclaire toutes les cimes alentour. Je ne peux m’empêcher de croire à une intervention divine. Trop de coïncidences, trop de beauté. J’ai envie de dire aux montagnes :
- Arrêtez, c’est trop. J’y crois pas !
- Où est ton camp ?
- A 6 kilomètres d'ici.
- Quelle direction ?
- La tienne.
- On y va.
J'ai besoin de réfléchir. Son camp - un bien grand mot - est une cabane de quatre mètres sur trois dans laquelle règne un bordel indescriptible. Peaux et pièges cohabitent avec boîtes de conserve vides et revues pornographiques dont les posters tapissent les murs.
- Je te présente mes copines.
Elles sont nombreuses, belles et pas farouches. Apparemment assez porté sur la chose, le Bill a fait installer une télévision et un magnétoscope reliés à un groupe électrogène qui lui permettent de visionner des cassettes "de charme" pendant les heures creuses. Une façon comme une autre de meubler sa solitude.