De la fantasy à la science-fiction, les auteur·rice·s des littératures de l'imaginaire s'amusent à subvertir les normes. Et si côtoyer l'étrange nous ouvrait à ce qui nous est étranger ?
Animé par Willy Richert.
Avec les auteur·rice·s
Maëlle Desard (Dents de soie, Slalom),
Mo Abbas (Dictionnaire des ogresses, le port a jauni),
l'auteur-illustrateur Jérémy Perrodeau (Le Visage de Pavil, Éditions 2024)
et l'illustrateur Nicolas Zouliamis (Monstres, Thierry Magnier Éditions et L'Étrange Boutique de Viktor Kopek, Saltimbanque).
Avec la participation d'Elyne Briand Drean et du club de lecture du collège Saint-Michel - Guéméné-Penfao (44). Un grand merci à Claire Blet, professeure.
Et la voix de Cécile Ribault Caillol pour Kibookin.fr
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Vers l'heure du goûter, Nestor vint s'installer dans un coin du vestibule. Michèle lui emboîta le pas et, pour mieux pouvoir l'observer, se cacha dans un grand vase.
Les premières minutes furent d'un ennui mortel.
À force de contempler l'animal endormi, elle sentit ses paupières s'alourdir... Mais soudain, une bonne odeur la tira de sa rêverie.
Elle ouvrit les yeux : des paquets de nuages tout chauds remontaient entre les lattes du parquet et inondaient la pièce. Ça sentait le fruit, la fleur... Et Nestor, bienheureux dans ce bain de vapeur, semblait se gorger d'eau. Il ronronnait de tout son ventre.
Ding glong dong.
Un bruit vint l'interrompre.
Ça venait du mur...
" La tasse de porcelaine, comme la paume d'une main, retenait, fragile, un peu d'eau chaude et quelques feuilles infusées. "
Comme des mamans sur le quai d’une gare, les plantes pleuraient le départ de leurs fruits. Leurs larmes venaient grossir le lit de la rivière, et Michèle, le cœur tout serré, ne put s’empêcher de penser, elle aussi, à sa maman…
"Le train se faufilait au pied de gigantesques arbres en fleurs, très lent, sans doute pour ne rien froisser, avec la délicatesse d'un fer à repasser entre les boutons d'une chemise."
" Michèle et ses parents venaient d'emménager dans leur nouvelle maison, nichée dans la paume d'une colline. "
"Le grand arbre étirait son ombre tout au long de l'après-midi comme un chat avant la sieste. "
" Dans la maison en thé, il n'y a pas d'horloge, mais les odeurs vous parlent du temps."