Le chardonneret
Pour un comme lui qui n'a jamais fait que voler de chardon en chardon, s'accrochant à n'importe quelle minuscule frêle tige, tête en bas s'il le faut pour décrocher ses graines favorites, poussant ses allures d'acrobate jusqu'à faire son nid en bout de branche, à tout vent, puis s'en allant siffler avec les autres dans les haies, et qui tout d'un coup se voit ainsi attaché, le fil à la patte, il y a de quoi s'élancer aussitôt et tâcher de déguerpir de là au plus vite, et insister en dépit de cette chaîne qui le rabat à chaque coup sur le perchoir ; et même là, continuer à s'agiter, le bec ouvert, comme à bout de souffle. (p. 32)
ndl : Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux...