AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Mallassagne


Il se souvint alors de ses premiers jours en prison. Pas ceux de la préventive, là, il y avait encore l'espoir, la certitude qu'on le reconnaîtrait non coupable, il ne pouvait en être autrement. Il avait confiance en la justice des hommes, en la justice de son pays. Mais ces premiers jours après la sentence, coupable ! Plus d'espoir. On lui fit la vie dure quand on apprit pourquoi il était là. Inutile de crier à l'erreur judiciaire, on ne le croirait pas. La Justice avait parlé. Il fit le dos rond, il se tut, cela déclencha encore plus d'agressivité. Il prit des coups, pire, subit des humiliations et on l'oublia dans un coin de cette cellule surpeuplée.
Il n'avait pas d'argent, pas de famille, il ne pouvait cantiner. Il demanda à travailler. Cela lui permit de sortir de la cellule, de ne pas devenir fou. Il étouffait ses cris, mettait sa douleur entre parenthèse, fuyait dans le travail. Mais la détresse était là, sœur de l'impuissance, de l'injustice. Il était en détresse, son âme, son corps.
Dans cet atelier, avec ce vieil artisan recyclé dans la pègre, ce qui lui avait valu son long séjour en prison, petit à petit il émergea. Le vieil homme parlait, racontait sa vie, Pierre écoutait. Ses récits le sortaient de son quotidien, ils le faisaient pénétrer dans un monde imaginaire qu'il ne connaissait pas. Les actions étaient laides, les hommes étaient bons. Il vivait, jour après jour, des contes, dans un monde parallèle. Et comme dans les contes, un jour la porte s'ouvrit sur la liberté. Alors il marcha tout droit devant lui, en fuyant la civilisation. Peut-être trouverait-il des hommes, comme dans les contes du vieil homme, bons ?
Commenter  J’apprécie          00









{* *}