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4.11/5 (sur 103 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Châtellerault , le 16/05/1948
Biographie :

Nicole Provence est écrivain de polars et romans noir.

Après avoir passé les neuf premières années de sa vie au Maroc, elle rejoint la France en 1957.

Influencée par les récits d’enquêtes de son père, OPJ dans la Police, c’est dans la ville de Lyon à l’âge de douze ans qu’elle se lance dans son premier roman policier.

Des cours de criminologie à la Faculté des Droits de l’Homme place Bellecour à Lyon (69) viendront compléter ses innombrables sources de documentation basées sur la police scientifique, la criminalistique et le contact sur le terrain des diverses communes concernées.

Après un nouvelle couronnée par France Loisirs elle publie 5 romans polars et noirs, un poème et depuis peu se lance dans l’écriture de romans et contes pour le Jeunesse.

site:
http://nicoleprovence.bloguez.com/
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Source : http://nicoleprovence.bloguez.com/
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Interview de Nicole Provence, auteure de romans noirs sur TLM, le 21 février 2008. Présentation de son nouveau livre : le gourou des terres froides


Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Le deuil se porte dans le cœur, pas sur les vêtements. Il y a bien trop d'hypocrisie de ce coté. S'amuser un peu n'enlève rien du chagrin qu'on a, mais aide à mieux le supporter.
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La pluie matinale avait cessé et les vignes étaient encore toutes luisantes quand ils arrivèrent en haut de la colline. Juchée sur un escarpement rocheux, Camille dominait l'océan de verdure qui s'étalait à perte de vue. les vignes s'alignaient impeccablement comme les soldats d'un régiment d'infanterie avant la bataille. Droites immobiles, en files interminables, elles quadrillaient la plaine, grimpaient les flancs de coteaux sans pour autant dévier d'un pouce, ou s'impatienter sous l'attente exaspérante qu'elles subissaient.
C'était le calme fébrile avant l'assaut qui les laisserait exsangues dès la fin des vendanges. leurs pieds noueux, fortement plantés dans la terre ocre et caillouteuse ne faiblissaient même pas sous la treille aux lourdes grappes formée de raisins encore acides, comprimés les une contre les autres comme les atomes d'un prion. Cette mer de feuilles aux pampres vrillées s'étendaient à l'infini, où que le regard se porte, et ondulait au gré du terrain pour se laisse glisser en une longue vague plate jusqu'au domaine de Jacques Maurin.
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Juin 1817, insurrections lyonnaises
L a nuit était si claire qu’Alphonsine hésita un moment
avant de s’élancer sur le chemin. De sa ferme située entre le Béry et la Rivoire, elle pouvait rejoindre le bois de Montrond sans passer par le village, évitant ainsi de se faire surprendre par la troupe des gardes nationaux qui l’occupait. Installés là depuis une quinzaine de jours, les soldats recherchaient les insurgés qui avaient échappé aux arrestations ordonnées par le préfet de Lyon.
Alphonsine devait à tout prix rejoindre Honoré, son mari, qui s’était enfui à temps et qui avait trouvé refuge dans une vieille masure abandonnée dont la plus grande partie avait brûlé dix ans auparavant. Au fil du temps, les broussailles avaient poussé, de même que des arbres qui, en se mêlant à ceux du bois situé sur le plateau, la rendaient invisible. Seuls quelques murs persistaient, mais menaçaient de s’écrouler à tout moment. Cette maison, Honoré la connaissait bien. Il s’y était souvent amusé durant son enfance, alors que le bois était son terrain de jeux de prédilection. En l’explorant, il y avait découvert une petite pièce intacte, certainement une ancienne cuisine. Elle recevait le jour à travers les fourrés qui envahissaient le terrain. Aménagée de bric et de broc, la vieille bâtisse était devenue son repaire secret où il n’avait invité que de rares camarades. Du temps de leurs fiançailles, Alphonsine l’y rejoignait en cachette. Bien à l’abri des regards indiscrets, ils s’y aimaient en toute quiétude. Que de belles heures ils avaient vécues, avant leurs noces !
Mais, ce soir-là, le rendez-vous n’avait rien de romantique. Elle savait le risque que courrait son époux si on le retrouvait. Ce serait l’arrestation et la pendaison, ou même la guillotine ; il subirait le sort qu’avaient connu tous ceux qui, la semaine précédente, avaient été repris.
Alphonsine pressa le pas tout en vérifiant si des gardes ne faisaient pas des rondes la nuit pour surprendre les insoumis qui ne résisteraient pas à la tentation de rentrer chez eux. Elle s’arrêta pour soulager un point de côté qui la faisait souffrir. Son ventre se faisait un peu plus lourd chaque jour et l’enfant qui grandissait en elle devait sentir l’angoisse de sa mère, car il s’agitait nerveusement et lui donnait des coups de pied. Comme s’il devinait le danger auquel ils s’exposaient, il semblait lui crier : « Plus vite, plus vite ! Tu vas te faire prendre et mon père sera pendu ou guillotiné comme les autres ! »
Après avoir pris une profonde inspiration, elle repartit en trébuchant, une main soutenant son ventre douloureux, l’autre crispée sur l’anse du panier lourd des vivres des deux ou trois prochains jours. À coup sûr, elle ne pourrait revenir souvent voir son mari sans attirer l’attention.
D’un œil irrité, elle regarda la lune, qui éclairait comme si c’était le jour et qui la dénoncerait à coup sûr. En même temps, elle se remémora les raisons de la guerre qui opposait les Français entre eux, qui les poussait à se haïr et à se dénoncer mutuellement. Et, même si elle ne le lui avait jamais dit, elle maudissait Honoré de s’être laissé embrigader dans cette révolution.
Après le bref exil de Napoléon sur l’île d’Elbe et la pé­­riode des Cent-Jours qui avait précipité la fin de la mo­­narchie, le souvenir de l’Empereur restait encore vivace dans la mémoire de ses fidèles. Sa condamnation à rester prisonnier sur l’île de Sainte-Hélène n’avait pas davantage refroidi les ardeurs de ses partisans. Républicains et royalistes s’affrontaient. Ayant eu vent de rumeurs annonçant un éventuel retour de Napoléon au pouvoir, accompagné de conspirations et de soulèvements, le préfet de Lyon avait mis les forces de l’ordre lyonnaises sur le pied de guerre.
Le lieutenant de police avait procédé à l’arrestation de citoyens sur la foi d’accusations plus ou moins fondées. Certains d’entre eux protestaient de leur innocence, mais ils étaient aussitôt confondus par les preuves qui les incriminaient sans le moindre doute ; des perquisitions à leur domicile avaient permis de découvrir, dissimulés dans des coffres ou dans de vieux meubles relégués au grenier, des portraits de l’ex-impératrice Marie-Louise1 ou de son fils2, le roi de Rome, des fusils à baïonnettes et des aigles brodés sur des drapeaux. Même les soyeux lyonnais n’étaient pas à l’abri de la suspicion ; plusieurs avaient été dénoncés et emprisonnés. Onze prévenus avaient été guillotinés en place publique et un apprenti maréchal-ferrant de Saint-Genis-Laval de seulement seize ans avait été exécuté devant la maison de sa mère. On l’accusait d’avoir pointé un pistolet à la gorge de monsieur le curé d’Irigny et du garde champêtre en criant : « Coquin, crie vive l’Empereur ou je te brûle la cervelle ! »
Malgré les arrestations et les condamnations destinées à décourager les opposants au nouveau régime, les bruits de soulèvement provenant des campagnes environnantes avaient persisté. Saint-Andéol-le-Château n’avait pas échap­­pé à la tourmente, d’autant que ses villageois, trouvant que le pain coûtait trop cher, menaçaient eux aussi de se ré­­volter. Pour mettre un terme au désordre qui régnait et ar­­rêter les insoumis du village, le préfet avait fait envoyer une troupe de gardes nationaux.
Le 8 juin 1817 3, à sept heures du matin, averti de l’expédition punitive, le curé avait désobéi à l’ordre donné la veille de fermer les clochers et il avait fait sonner le tocsin pour avertir les rebelles rassemblés non loin du village. Les hommes avaient pris les armes malgré l’opposition du maire et de son adjoint. À neuf heures, au son du tambour, une soixantaine d’hommes avaient quitté le village et s’étaient dirigés vers l’est, Honoré et ses compagnons de révolte en tête. Mais, à la vue des troupes qui déferlaient en force sur le plateau, ils s’étaient dispersés le plus rapidement possible pour se cacher dans un bois. Les gardes avaient rapidement rétabli l’ordre ; une grande partie des insurgés avaient été arrêtés et emprisonnés en attendant leur condamnation. D’autres avaient préféré se rendre spontanément pour ne pas risquer d’être fusillés.
Les gardes nationaux avaient récupéré vingt-cinq fusils, alors que les autres avaient été dissimulés. Ils s’étaient installés d’autorité dans le village en espérant capturer les fugitifs qui ne s’étaient pas rendus et qui auraient tenté de rentrer chez eux à la nuit tombée. Cent trente-huit hommes, vingt-trois sous-officiers et vingt et un officiers avaient été maintenus sur place pendant plusieurs semaines, nourris à même les vivres de la population locale. Une autre révolte avait grondé. Les villageois n’avaient pas oublié que, deux ans auparavant, ils avaient été obligés de nourrir aussi les troupes autrichiennes qui occupaient leur village. La défaite de Napoléon et les Cent-Jours leur avaient coûté beaucoup et ils avaient refusé de vivre la même situation. Mais force devait rester à la loi 4.
Au cours des jours suivants, quelques Andéolais qui avaient réussi à s’enfuir avaient été arrêtés à leur tour. Parmi eux, le patriote Étienne-Antoine Colomban avait été tué le 12 juin en tentant de s’échapper. Quant à Laurent Colomban5, à Christophe-Andéol Desgranges et à Jean-Baptiste Fillon, tous chapeliers ou cultivateurs, ils avaient été condamnés à être pendus 6 le 1er juillet aux Échirayes. L’emplacement, un point culminant visible de toute la région, avait été délibérément choisi pour que les exécutions servent d’exemple. Il symbolisait le lieu de rassemblement des insurgés et il gardait depuis la triste appellation de bois des pendus. Quelques jours plus tard, François Charvin, Andéol Milliet et Claude Guillot avaient eux aussi été repris. Deux peines de déportation et huit peines d’emprisonnement avaient été prononcées à l’encontre de ceux qui avaient échappé à la guillotine ou à la corde.
Seul Honoré Angéolas était parvenu à passer entre les mailles du filet.
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Elle était une mère comblée. C’était du moins ce qu’elle se répétait tous les jours, comme pour juguler la pensée qui depuis trois ans s’insinuait continuellement en elle. Insidieusement, une petite voix lui susurrait : « Tu te mens ! Tu ne seras jamais vraiment heureuse sans tes deux enfants. »
Elle détestait ce rappel du passé. Pourtant, elle ne pouvait y échapper. Elle avait vraiment cru que son premier-né, qu’elle avait abandonné, retrouvé douze ans plus tard et finalement offert de son plein gré, ne lui manquerait pas. Elle avait cru se convaincre que de le savoir heureux dans une famille aussi aimante que celle de Louise et Julien suffirait à effacer les remords qui, de jour en jour, s’enracinaient davantage dans son cœur. Que le sacrifice librement accepté ne lui coûterait pas, puisque ce serait pour le bien de son fils.
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Les pans s’ en étaient écartés et laissaient entrevoir le haut de ses seins, deux jolies pelotes qui dardaient leur pointe sous le tissu avec une sorte d’ agressivité qui ne pouvait laisser indifférent. Sa peau blanche semblait douce et il sentit s’ insinuer en lui un désir qu’ il n’ avait jamais encore éprouvé pour une femme. Elle devina sa convoitise et ne s’ en offusqua pas. Une de ses mains entoura son cou, releva ses cheveux et les relâcha en dessinant une cascade, alors que l’ autre redescendit lentement sur sa poitrine, effleurant les rondeurs attrayantes.
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Les deux amies ne restaient guère plus de trois jours sans se voir. Deux sœurs n’auraient pu s’aimer davantage. La calèche venait les chercher et, pour Iris, c’était une véritable fête. Elle savait qu’elle pourrait jouer avec les deux chiens adoptés par Julien, cet homme mystérieux qui la contemplait longuement sans parler, puis qui la prenait dans ses bras, la faisait sauter en l’air et l’embrassait. Elle sentait confusément que d’étranges choses planaient autour d’elle, mais elle ne s’en souciait guère.
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Comme une traînée de poudre, la maladie se propageait de vignoble en vignoble, semant le désespoir dans le cœur des vignerons.
Apparemment, les chercheurs et les botanistes n’ avaient pas réussi à trouver un traitement efficace pour stopper le dépérissement des vignes ou enrayer la progression du phylloxéra. Ils restaient impuissants et effrayés à juste raison par l’ ampleur de la catastrophe qui se généralisait et qui apparaissait comme inéluctable.
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Mais que savait Philidor des sentiments qui, depuis des années, agitaient le cœur de Marguerite ? Il ignorait que, dès ses douze ans, déjà, elle vivait avec la certitude qu’elle n’ai­­merait jamais un autre garçon que lui et elle espérait à tout moment son apparition aux côtés de son père Désiré, quand il venait livrer quelques capades à Mathilde. Se doutait-il de la frustration qui accompagnait son arrivée et son départ quand il se contentait de lui adresser un vague signe de la tête, alors qu’elle priait pour qu’il vienne l’embrasser, même fraternellement ? Imaginait-il ses nuits quand, plus âgée, aux premiers soubresauts de son corps, aux premiers désirs qu’elle avait découverts et à ceux que lui suggéraient ses pensées, elle n’avait d’envie que de presser son corps contre le sien ? Comme elle rêvait de l’entendre lui murmurer des mots d’amour, de découvrir dans son regard une lueur d’admiration ou même de désir ? Malgré son joli minois, ses yeux de biche et son petit nez en trompette, elle ne se la voyait bien trop souvent pour pouvoir un jour remarquer à quel point elle avait changé. Si elle avait été plus effrontée, si elle avait su se mettre en valeur, si elle avait été plus courageuse, aussi, sans doute lui aurait-elle fait comprendre que son cœur lui appartenait depuis le jour où il lui avait pris la main pour l’aider à traverser la rivière. Le souvenir en était encore vif en elle. Elle avait glissé sur les pierres verdies d’algues ; en entendant son cri de peur et en voyant ses larmes, il l’avait prise entre ses bras et l’avait embrassée. Fraternellement embrassée. Mais, depuis, Marguerite avait bien des fois souhaité tomber dans l’eau en sa présence, quitte à risquer de se noyer, et qu’il vînt la sauver comme il avait sauvé Jeanne. À propos de cette aventure, son amie Jeanne qui, un jour, avait appris la vérité sur l’identité du véritable sauveur, lui en avait fait part en lui faisant jurer de garder le secret. Elle lui avait même révélé que Philidor, à cette époque, était très amoureux d’elle et qu’il avait certainement souffert du choix qu’elle avait fait. En ressassant ces confidences, Marguerite se persuadait que la réserve de Philidor à son endroit était causée par le souvenir de son amour déçu, mais qu’il finirait bien un jour par l’oublier. Elle se morfondait d’amour pour lui et se reprochait amèrement son indolente attente d’une déclaration que le jeune homme ne lui ferait probablement jamais si elle ne lui dévoilait pas ses sentiments. Si seulement elle avait été plus audacieuse !
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Dehors la nature avait profité d'une nuit chaude pour accomplir son éternel miracle. les Lourdes pivoines s'inclinaient en une longue révérence et embaumaient l'air environnant. Les lupins multicolores striaient les plates bandes de leurs hampes fleuries au milieu des lys encore endormis. Les chèvrefeuilles envahissaient et recouvraient les murs en exhalant leur parfum enivrant. les naïfs petits œillets roses odorants couraient le long des parterres et les rosiers commençaient à explorer de leur beauté écarlate. Des bouquets entiers de boutons serrés s'éveillaient sur les branches et bientôt "Ronces rouges" serait plus flamboyante que jamais.
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Ma vie est si remplie et les occasions sont si rares de faire un tour à la campagne, comme disent les bourgeois, que j’ avais un peu oublié ce paysage dans lequel j’ ai vécu pendant douze ans.
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