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Citations de Nikolai Gogol (784)


Nikolai Gogol
[à Aksakov]

J’appelle le Diable diable, je ne l’affuble pas d’un magnifique costume à la Byron, je sais qu’il est revêtu d’un frac de merde et que sur sa superbe il faut chier une fois pour toutes.
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L’aube importune glissait par sa fenêtre le déplaisant regard de sa terne lueur.
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C'était une créature comme il y en a beaucoup en Russie et dont le caractère est aussi difficile à définir que la couleur d'une redingote usée.
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L'or était devenu sa passion, son idéal, sa peur, son plaisir, son but. Des liasses de billets s'entassaient dans ses coffres, et, comme tous ceux à qui le sort fait ce terrible présent, il commença à devenir ennuyeux, inaccessible à tout ce qui n'était pas l'or ; avare sans la moindre raison, il amassait sans le moindre but ; et il allait se transformer en l'un de ces êtres étranges comme en connaît tant notre société sans émotion, qui inspirent de l'horreur à tout homme de cœur plein de vie, car il voit en eux des sépulcres mouvants où un cadavre a pris la place du cœur.

Le portrait

Traduction de Jean-Louis Backès
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Mais dès que les ténèbres tombent sur les maisons et les rues, dès que le veilleur de nuit, enveloppé dans sa grosse toile, grimpe à son échelle pour allumer un réverbère, et que dans les vitrines toutes basses des magasins on aperçoit les estampes qu'on n'ose se montrer en plein jour, alors la perspective Nevski reprend vie et se met à frémir. Alors commence ce moment mystérieux où les lanternes confèrent à toute chose une lumière séduisante et merveilleuse. Vous croiserez beaucoup de gens, la plupart célibataires, vêtus de redingotes et de manteaux chauds. À ce moment-là, on ressent un but ou, plus exactement, quelque chose de semblable à un but, comme une extrême insouciance : les pas de tous accélèrent et deviennent en général très inégaux. De longues ombres surgissent sur le murs et la chaussées, et leur tête atteint quasiment le pont Politséïski.


Traduction : Bernard Kreise
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{NB de l'auteur à la fin du tome I}

N. B. Tout ce qui précède est adressé par l’auteur à son public de 1843. Du train dont la littérature russe y va maintenant, il est bon, pour la gloire de Gogol, de fixer cette date ; en fait de hardiesse, il se trouve aujourd’hui bien distancé par son école. Une Revue de Pétersbourg vient de nous apprendre, en 1859, qu’il y a des Kitha Makiévitch même dans l’armée russe, et elle a pu signaler les nombreux abus d’une institution réputée jusqu’à présent l’arche sainte, et à ce titre restée inviolable pour la critique. Une vive discussion s’est engagée publiquement sur un sujet si chatouilleux pour l’honneur militaire, en prouvant une fois de plus toute la liberté dont jouit la presse en Russie.
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Ce n'est pas parce qu'il est gentilhomme de la chambre qu'il lui viendra un troisième œil au milieu du front. Son nez n'est pas en or, que je sache, mais tout pareil au mien, au nez de n'importe qui ; il lui sert à priser, et non à manger, à éternuer, et non à tousser.
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Quels fripons nous sommes, nous autres, fonctionnaires ! Ma parole, nous rendrions des points à n'importe quel officier ! Qu'une dame en chapeau montre seulement le bout de son nez, et nous passons infailliblement à l'attaque !
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Le jeune homme cacha son visage dans ses mains et il songea combien il y a dans le cœur de l’homme peu de sentiments vraiment humains, et combien la dureté et la rudesse est le propre de ceux qui ont reçu une bonne éducation, même de ceux qui passent généralement pour bons et estimables.
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CHIKINE : Soyez assez gentil de me marier avec celle-là.
PLIKAPLOV : Eh bien, je vous marierai ! Mais à une condition : ne vous mêlez de rien et ne vous montrez même pas devant la fiancée. Je ferai tout sans vous.
CHIKINE : Pardonnez-moi : comment cela, sans moi ? Il faudra bien que je me fasse voir.
PLIKAPLOV : Absolument pas. Rentrez chez vous et attendez ; tout sera fait avant la nuit.
CHIKINE : Ah qu'est-ce que ça serait bien ! Vous n'avez pas besoin de mes certificats, de mes états de service ? Peut-être la fiancée se montrera-t-elle curieuse ? Je cours juste les chercher...
PLIKAPLOV : On n'a besoin de rien, rentrez seulement chez vous. Je vous ferai signe aujourd'hui même. (Il le raccompagne jusqu'à la porte.) Oui, compte là-dessus et bois de l'eau...

LE MARIAGE.
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Qui était cet homme, nul ne le savait. Jusque là il avait brillamment exécuté une danse cosaque, et fait rire tout son saoul la foule qui l'entourait. Mais quand "l'essaoul" leva les icônes, tout son visage se métamorphosa brusquement : son nez s'allongea et se tordit, ses yeux devinrent fébriles et passèrent du brun au vert, ses lèvres bleuirent, son menton devint acéré comme une lance et se mit à trembler, un croc sortit de sa bouche, une bosse apparut derrière son cou, et le cosaque était maintenant un vieillard.
-"C'est lui ! c'est lui ! criait-on dans la foule où les gens se serraient les uns contre les autres.
-Le sorcier a reparu ! "criaient les mères en prenant leurs enfants dans les bras.
Solennel et majestueux, "l'essaoul"* s'avança vers le vieillard et dit à voix forte, en lui présentant les icônes :
"Disparais, image de Satan, ta place n'est pas parmi nous. "L'étrange vieillard siffla d'une voix rauque, fit claquer ses mâchoires comme un loup et disparut.

"Essaoul" : grade de l'armée cosaque, assimilé plus tard à celui de capitaine.
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Les songes finirent par être toute sa vie, et dès lors toute sa vie prit un tout étrange : on peut dire qu’il dormait éveillé et il veillait en rêve. Si quelqu’un l’avait vu, assis les yeux fixes devant sa table vide ou errant dans la rue, il l’aurait certainement pris pour un somnambule ou pour un homme détraqué par les boissons fortes : son regard était dépourvu de sens, sa distraction naturelle en vint à régner en maîtresse et à chasser de son visage tout sentiment et tout mouvement. Il ne reprenait vie qu’à l’approche de la nuit.
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- En voilà-t-il une tête ! il faut qu'on lui ait taillé ça dans un vieux chêne ! se dit à lui-même Tchitchikov, qui commençait à se sentir à bout de patience ; tachez donc de vous entendre avec une buse comme celle-là ! Mais c'est qu'elle me met tout en sueur, la vieille damnée !

Chant III Madame Korobotchkine
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XVI Conseils ( Passages choisis de sa correspondance )

En instruisant les autres on s'instruit soi-même. [...]
Il suffit d'avoir souffert une bonne fois pour commencer à comprendre toutes les personnes qui souffrent et pour savoir, à peu de chose près, ce qu'il faut leur dire. Mieux encore : l'esprit humain s'éclaircit : des situations, des genres d'activité qui jusqu'alors vous étaient cachés, vous deviennent connus, et vous voyez clairement ce dont chacun à besoin.
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J'en connais un ; le plus bel homme qui soit, des joues grosses comme ça ; il geignait tellement, il embêtait tellement son chef pour qu'il l'augmente que l'autre a fini par perdre patience — il lui a craché en pleine figure, eh oui ! " La voilà, ton augmentation, il lui a dit, fiche-moi la paix, avec ta sale gueule ! "
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Sait-on ce qui peut venir à l’esprit d’un homme en promenade, les rêves qui lui font oublier un instant la morne réalité, qui le sollicitent, le taquinent, émeuvent son imagination et lui sont chers, mêle s’il est persuadé qu’ils ne se réaliseront jamais ?
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Or, depuis un certain temps, Akaky Akakiévitch ressentait au dos et à l’épaule des morsures particulièrement douloureuses, bien qu’il s’efforçât de parcourir le trajet habituel aussi vite que possible. Il songea enfin qu’il pouvait y avoir quelque accroc à son manteau.
L’ayant examiné bien attentivement, il découvrit qu’en deux ou trois endroits, précisément au dos et à l’épaule, l’étoffe était pareille à une fine toile : le drap, usé, était devenu transparent, et la doublure s’effilochait sous les doigts.
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_ Et maintenant, je m'en vais faire un bon petit somme.
Il était donc à prévoir que la venue de l'assesseur de collège serait tout à fait inopportune. Ce commissaire était un grand protecteur de tous les arts et de toutes les industries, mais il préférait encore à tout un billet de banque.
_C'est une chose, avait-il coutume de dire, dont on ne trouve pas l'équivalent : cela ne demande pas de nourriture, ne prend pas beaucoup de place, cela tient toujours dans la poche, et si cela tombe, cela ne se casse pas.
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Non, le voilà disparu, comme cela, sans raison aucune !... Toutefois, non, cela ne se peut pas, ajouta-t-il après avoir réfléchi, c’est une chose incroyable qu’un nez puisse ainsi disparaître, tout à fait incroyable. Il faut croire que je rêve, ou que je suis tout simplement halluciné ; peut-être ai-je par mégarde avalé, au lieu d’eau, de l’alcool dont j’ai coutume de me frotter le menton après qu’on m’a rasé. Cet imbécile d’Ivan aura négligé de l’emporter, et je l’aurai avalé.
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Si poussiéreuse , si endommagée ,que fut cette toile Tchartkov , quand il l 'eut légèrement nettoyée y reconnut la
main d 'un maître .
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Que l'on m'apporte mon ..........?............. Les soirées sont fraîches à Saint Petersbourg, et voyez- vous... d’ailleurs... selon moi... je le crois encore bon... sauf un peu de poussière... Eh ! sans doute il a l’air un peu vieux... mais il est encore tout neuf... seulement un peu de frottement... là dans le dos...

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