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Citations de Nikolai Gogol (779)


Chaque peuple porte en lui un gage de force, chaque peuple est doté d'une âme créatrice et se distingue par telle particularité ou autre don du Ciel; chaque peuple a ses mots qui, quel que soit l'objet qu'ils désignent, reflètent une part du caractère national. Le verbe britannique traduit une connaissance du coeur et une sagesse de la vie; éphémère, le français fulgure, léger et coquet, puis s'évanouit; le verbe allemand n'a pas son pareil pour, d'on ne sait quels dédales, extraire des mots d'une ascétique intelligence, qui ne sont certes pas accessibles à tout le monde. Mais il n'est point de parole qui vienne, vive et hardie, aussi directement du coeur, il n'en est point qui bouillonne et palpite autant qu'un mot russe bien senti.
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Les fonctionnaires ne crurent pas davantage à cette fable. Cependant en y réfléchissant beaucoup, ils trouvèrent que le visage de Tchitchikof vu de profil ressemblait au portrait de Napoléon. Le préfet de police avait fait son service en 1812 et avait vu Napoléon lui-même. Il avoua que l'empereur n'était ni plus grand que Tchitchikof, ni plus gros, ni plus maigre. Certains lecteurs diront certainement que ce récit est invraisemblable et l'auteur sera d'accord avec eux.
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Nous ne troublerons pas l'âme du lecteur par le tableau de tortures infernales dont la seule pensée ferait dresser les cheveux sur la tête. C'était le produit de temps grossiers et barbares, alors que l'homme menait encore une vie sanglante, consacrée aux exploits guerriers, et qu'il y avait endurci toute son âme sans nulle idée d'humanité. En vain quelques hommes isolés, faisant exception à leur siècle, se montraient les adversaires de ces horribles coutumes ; en vain le roi et plusieurs chevaliers d'intelligence et de cœur représentaient qu'une semblable cruauté dans les châtiments ne servait qu'à enflammer la vengeance de la nation cosaque.
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Il faut dire que ,depuis quelque temps , je commence à voir et à entendre des choses que je n 'ai jamais vues ni entendues jusqu 'alors .
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Nulle boutique du Marché Chtchoukine n 'attirait tant la foule que celle du marchand de tableaux .Elle offrait à vrai dire aux regards le plus amusant ,le plus hétéroclite des bric-à-brac .Dans des cadres dorés et voyants s'étalaient
des tableaux peints pour la plupart à l 'huile et recouverts d 'une couche de vernis foncé .
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Heureux celui qui, dans les bas-fonds de la société humaine , choisit seulement les natures exceptionnelles, qui ne trahit jamais l' inspiration haute de sa lyre, ne descend pas vers
les misérables dépossédés , fuit le vulgaire et s' élance vers les régions éthérées où ne vivent que les êtres de beauté .
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Quoi qu’il nous en puisse coûter, nous dirons que les personnes, graves, les gens d’affaires, ainsi que les hauts fonctionnaires et les gens de marque, sont toujours un peu lourds dans leurs conversations avec les dames. Voyez, au contraire, voyez sans remonter, messieurs les cornettes, les sous-lieutenants et les lieutenants… mais sans remonter plus haut pourtant que le grade de capitaine. Dieu sait comment ils font. Il me semble que ce qu’ils débitent n’est pas d’une invention bien merveilleuse ; ce qu’il y a de sûr cependant, c’est qu’en écoutant ce sémillant caquetage, une demoiselle ou dame se pâme d’aise sur son tabouret.
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L'esprit supérieur qui, loin de railler, sait endurer la raillerie, se montrer indulgent aux imbéciles, ne pas s'irriter, ne jamais se venger, mais garder le calme fier d'une âme impassible.
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Ses fils venaient de descendre de cheval. C'étaient deux robustes
jeunes hommes, qui avaient encore le regard en dessous,
comme il convient à des séminaristes récemment sortis des
bancs de l'école. Leurs visages, pleins de force et de santé,
commençaient à se couvrir d'un premier duvet que n'avait jamais
fauché le rasoir. L'accueil de leur père les avait fort troublés
; ils restaient immobiles, les yeux fixés à terre.
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Il se passe de drôles de choses sur terre. Parfois, c'est vraiment tout à fait invraisemblable. Soudain, le nez, celui-là même qui s'était promené en conseiller d'état et qui avait fait tant de bruit en ville, se retrouva, comme si de rien n'était, de nouveau à sa place, c'est à dire entre les deux joues du major Kovaliov. Cela se passa le 7 avril. Une fois réveillé, il se regarda désespéré dans le miroir et vit : le nez !... Il y mit la main. C'était bien le nez ! "Hé!" déclara Koliakov joyeux au point de danser comme un cosaque, pieds nus, à travers sa chambre. Mais Ivan venait d'entrer et l'en empêcha. Il ordonna qu'on le savonnât sur-le-champ et durant le savonnage, regarda encore une fois dans le miroir : le nez. Il se rinça dans le lavabo et regarda à nouveau dans le miroir : le nez !
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Au ministère de... Non, mieux vaut ne pas le nommer. Personne n'est plus susceptible que les fonctionnaires, officiers, employés de bureau et autres gens en place. A l'heure actuelle, chaque particulier croit que si l'on touche à sa personne, toute la société en est offensée. Dernièrement, paraît-il, le capitaine-ispravnik de je ne sais plus quelle ville a exposé sans ambages dans une supplique que le respect des lois se perd et que son nom sacré est prononcé "en vain". A l'appui de ses dires, il a joint à la pétition un gros ouvrage romantique où, toutes les dix pages, apparaît un capitaine-ispravnik, parfois dans un état d'ébriété prononcée. Aussi, pour éviter des désagréments, appellerons-nous le ministère dont il s'agit tout simplement un certain ministère.
Donc, il y avait dans un certain ministère un employé. Cet employé ne sortait guère de l'ordinaire : petit, grêlé, rousseau, il avait la vue basse, le front chauve, des rides le long des joues et l'un de ces teints que l'on qualifie d'hémorroïdaux... Que voulez-vous, la faute en est au climat pétersbourgeois! Quant au grade (car chez nous, c'est toujours par cette indication qu'il faut commencer), c'était l'éternel conseiller titulaire dont se sont amplement gaussés bon nombre d'écrivains parmi ceux qui ont la louable habitude de s'en prendre aux gens incapables de montrer leurs crocs. Il s'appelait Bachnmatchkine, nom qui provient, cela se voit, de bachmak, savate; mais on ignore comment se produisit la dérivation. Le père, le grand-père, le beau-frère même, et tous les parents de Bachmatchkine sans exception, portaient des bottes qu'ils se contentaient de faire ressemeler deux ou trois fois l'an. Il se prénommait Akaki Akakiévitch. Mes lecteurs trouveront peut-être ce prénom bizarre et recherché. Je puis les assurer qu'il n'en est rien et que certaines circonstances ne permirent pas de lui en donner un autre.
(Le manteau)
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Que manque-t-il e à la splendeur de cette reine des rues de notre capitale ?Je suis certain que nul de ses habitants blêmes et titrés n 'accepterait d' échanger La perspective Nevesy contre tous les biens de la terre .
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- Mais comment a-t-il fait pour disparaître ? Je n'arrive pas tout à fait à comprendre.
- Je ne peux pas vous dire comment il a fait. Le plus grave, c'est que maintenant il se promène en ville et se fait passer pour un conseiller d’État. Et c'est pourquoi je vous prie de publier une annonce enjoignant à quiconque l'attraperait de me le présenter dans les plus brefs délais. Réfléchissez : comment en vérité puis-je me passer d'une partie aussi visible de mon corps ? Ce n'est pas comme un petit orteil : on met son pied dans un soulier et ni vu ni connu. Le jeudi, je fréquentais chez Mme Tchekhtarev, femme d'un conseiller d’État. Mme Podtotchine, Pélagueïa Grigorievna, femme d'un officier supérieur, et sa fille qui est ravissante, sont aussi d’excellentes amies à moi, et vous devez voir vous-même que moi, maintenant, comment pourrais-je ?... Je ne peux plus me présenter chez elle.

Le nez

Traduction : Vladimir Volkoff
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Pourquoi toujours décrire la pauvreté, la misère et l' imperfection de notre vie pourquoi déranger les habitants des coins perdus de nos provinces ? Comment faire, cependant si telle est ma vocation , si je demeure impuissant à dépeindre d' autres aspects que ceux de la misère et des infirmités humainede la vie des communes les plus lointaines de notre Etat ? Ainsi nous nous
retrouverons encore dans les solitudes, dans les villages perdus .
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Je vous conseille de me bien dévisager ce directeur, quand il est assis dans son fauteuil au beau milieu de sa chancellerie et de tous ses subordonnés… n’est-ce pas, dites-moi, à rester muet de terreur ? Fierté, résolution, air de majesté, telle est bien l’expression de sa physionomie. Il n’y a qu’à saisir un pinceau et à peindre : il se lève, c’est Prométhée ! regard d’aigle, démarche mesurée, lente, digne… Mais ce même aigle, aussitôt qu’il est sorti de la pièce et à mesure qu’il approche du cabinet de son chef, ce n’est plus, malgré la masse de papiers d’affaires qu’il presse sous son aile, qu’un pauvre petit poulet qui s’agite et va vite, vite, comme poussé par un ressort.
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A quoi bon vivre si ce n'est pour cueillir la fleur du plaisir ?
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OSSIP
[...] Il n'y a pas à dire, on est mieux dans son village. Moins de mondanités mais aussi moins de tracas ; tu te prends une femme et tu restes couché, bien tranquille jusqu'à la fin de tes jours, à manger des pâtés en croûte !
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Parmi les chagrins dont notre vie est tissée, luit toujours, à un moment donné, un éclair de joie. Ainsi parfois un brillant équipage, harnais dorés, chevaux fringants, glaces étincelantes, traverse au galop un misérable hameau perdu. Et longtemps, longtemps, les villageois qui ne connaissaient jusque-là que leur humble charrette, demeurent bouche bée, chapeau bas, sans voir que le carrosse-fée a déjà disparu.
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- Aujourd'hui, Prascovia Ossipovna, je ne prendrai pas de café, dit Ivan Iakovlévitch, et, à la place, je me mangerais bien un petit pain chaud avec une tête d'oignon. (C'est-à-dire qu'Ivan Iakovlévitch aurait souhaité et l'un et l'autre, mais il savait qu'il était absolument impossible de demander les deux choses en même temps, Prascovia Ossipovna ne supportant guère ce genre de lubies.) " Qu'il mange son pain, l'imbécile ; moi, ça m'arrange, se dit l'épouse, il me restera une tasse de café en plus. " Et elle lui jeta un pain sur la table.
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KAPILOTADOV : Bon, et à part celle-là, tu n'en aurais pas d'autres ?
FIOKLA : Mais qu'est-ce tu veux de plus ? Celle-là, c'est ce qui se fait de plus mieux !
KAPILOTADOV : Vraiment, de plus mieux ?...
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Dans la datcha de Gogol

Que l'on m'apporte mon ..........?............. Les soirées sont fraîches à Saint Petersbourg, et voyez- vous... d’ailleurs... selon moi... je le crois encore bon... sauf un peu de poussière... Eh ! sans doute il a l’air un peu vieux... mais il est encore tout neuf... seulement un peu de frottement... là dans le dos...

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