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Citations de Nikolaj Frobenius (33)


J'aime Agnete, me disais-je, je ne m’étais jamais perçu comme un mari infidèle; Mais c'est ce que j’étais. Un menteur lâche qui rôdait sur les sentiers forestiers tard le soir à la recherche de son amoureuse putassière. Je m’étais toujours considéré comme loyal et franc, mais quand j'avais embrasé Katinka pour la première fois et aussitôt eu envie de coucher avec elle, j'avais été frappé par combien la trahison me paraissait naturelle. Comme un talent que j'avais toujours eu - et développé dans le plus grand secret - mais dont je m’étais jamais servi. Je savais comment trahir, mentir, recouvrir mes traces. Je n'avais pas été obligé de l'apprendre à la "dure école de la vie". Cela m'était venu avec une facilité choquante.
Les opérations de couverture, le téléphone supplémentaire, le mensonge et le sourire masquant la trahison, le baiser, la baise, l’infidélité ; c’était comme un jeu dont j'avais des souvenirs d'enfance et qu'en quelques minutes seulement j'avais maîtrisé à un haut niveau d'aptitude.
Effrayante, cette facilité avec laquelle un homme apparemment digne d'amour et en harmonie avec lui-même se mue en un monstre traître et égoïste.
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Tout ce que je vois autour de moi a l'air si faux, si fabriqué. Le monde est une scénographie branlante, les hommes sont de mauvais comédiens. Leurs répliques des parodies de ce à qui ressemblerait une véritable déclaration. La mimique indifférente, ils se donnent tout juste la peine d'achever les gestes appris.
Le sentiment de les percer à jour est convaincant, mais je ne sais pas ce que j'ai démasqué. Si ce n'est que tout est faux et que la vie est sans nécessité.
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Elle quitta Rouen et acheta une petite maison sur la crête d'une colline au-dessus de Honfleur. Pommiers fleuris. Vallée vert-de-grisée. Bateaux sur la mer sombre. Tout cela lui parut très beau.
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Finir un livre, c'est comme emmener un enfant dans la cour et l'abattre, écrivait Truman Capote. J'avais collé la citation sur le mur comme rappel de ce que je n'étais pas seul à penser que conclure l'écriture d'un roman était un crime.
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...dans la partie postérieure du cerveau se trouvaient les instincts et les inclinations, tandis que les sentiments les plus nobles se trouvaient au sommet.
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- Monsieur de Sade, j'ai lu vos griffonnages. Les pièces de théâtre, les récits, les romans. Je n'ai jamais rien lu de plus répugnant. Si vous êtes aussi indigné par l'inhumanité et l'injustice, pourquoi écrivez-vous des choses si immorales ?
Le marquis pencha la tête pour jouer la cordialité ardemment sollicitée par son interlocuteur.
- Mon cher inspecteur, la prison, les excès quotidiens du pouvoir, la stupidité et l'inhumanité extrêmes de la justice du royaume, ne prouvent-ils pas que j'ai raison. Il me semble que c'est là l'image exacte de notre monde.
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Latour avait nourri de grandes espérances parisiennes. L'Hôtel de Ville, la Cité et la redoutable Bastille. Des noms qui resplendissaient pour lui de pure noblesse et de beauté. Mais lorsque, le lendemain, il ouvrit la portière du coche sur sa nouvelle existence, il afficha une mine décontenancée. C'était le matin à l'aube. Bourdonnement des voix, chants des coqs, odeurs de la ville - odeurs de suie, d'êtres humains, de légumes. Il regarda autour de lui. Les Halles. Le marché de tous les marchés. Il était stupéfait. Mais où sont les glorieux marchands et les élégantes dames ? Se demanda-t-il. Le style de Paris dans les récits de Valérie. Ou sont Voltaire, les courtisans, les fiers paysans avec leurs agneaux fraîchement tués ?
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Que mon sang inonde la terre autour de l’échafaud et la preuve sera faite que j’aurai été plus grand que moi-même
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Nous savons que le monde était pourri, mais nous faisions comme si de rien n'était.
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Le fort de Miolans est à quatre lieux de Chambéry sur un éperon abrupt de la montagne, à plus de six cents pieds au-dessus de la combe de l'Isère. Trois murailles et trois fossés circulaires entourent cette prison. La cellule du marquis se trouvait dans le donjon, au centre de la cour, qui servait en même temps de geôle et de quartier au commandement. Orientée au sud, la cellule donnait sur la combe et sur les sommets neigeux des Alpes.
Dallage sombre coupé par un rayon de lumière venu de la fenêtre. Murs de pierre sombre. Une grande cheminée. Un privilège : celui que les autorités sardes consentaient à la naissance du marquis.
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Elles caquetaient au sujet de choses qui ne s’arrêtent pas : violence et jouissance, destruction et ordre, des sons qui durent indéfiniment, des phrases qui contiennent toutes les choses au monde, toutes les pensées, ce qui n’a pas de fin
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Il murmure les dernières lignes. Les mots "jamais plus!" sont à peine audibles dans le salon, mais il sait qu'ils résonnent comme une explosion dans leurs têtes. Dans les secondes qui précèdent les applaudissements, il lève la tête et promène son regard sur l'assistance.
C'est alors qu'il l'aperçoit à la porte.
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- Certains disent que le mal est l'absence d'amour, mais plus je pense à Georg, plus je suis sûr qu'il avait un talent destructeur. Un talent pour la destruction.
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Pendant tout ce temps, il y a eu autre chose, et je n'en savais rien
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« Ils n’ont jamais retrouvé la fille du jardinier. Je l’ai découpée à la lueur de la lune. J’ai dispersé ses restes dans la propriété. J’ai ouvert la tête dans ma chambre et débité cette sorte de cerneau en tranches fines. Je dois convenir qu’il m’a été difficile d’identifier les organes de Rouchefoucault dans un fruit aussi tendre. Les circonvolutions sont si petites et si entrelacées. La lumière de ma chambre était trop faible et il va de soi que je ne peux travailler que la nuit. C’est irritant au fond. Comment mener à bien un travail scientifique avec une pareille lumière ?
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Il ne faut pas juger l'arbre par l'écorce.
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Le scandale est l'épreuve la plus salutaire à laquelle puisse être confronté l'être humain. S'humilier de la manière la plus grossière, c'est s'assurer la santé de l'instinct de conservation. Heureusement je suis tombé. Misérablement. Violemment. Sans gloire. Je me suis retrouvé par terre à supplier le scandale de me réduire à néant. Or le scandale ne tue pas sa victime, il n'est pas aussi prévenant. Il te plonge le visage dans la merde et t'envoie le lendemain sur ton lieu de travail à la vue de tous. Et c'est seulement lorsque tu te tiens dans l'embrasure de la porte, tous les yeux braqués sur toi dans un ricanement général, que le scandale a fait son travail et que le renouveau peut s'amorcer.
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Il va de soi que nous avons envie de nous débarrasser des objets des caves, car ils nous évoquent quelque chose de ringard. Simplement nous n'arrivons pas à les jeter. Nous y sommes attachés parce qu'ils nous rappellent ce que nous ne voulons pas être et à cause de cet irrésistible attrait pour les défaites, nous les laissons en place, empilés les uns sur les autres, réservoirs secrets contenant des débris de navires naufragés derrière les façades des maisons.
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Elle est comme une sorte de dieu, la caméra. C’est une chose qui pardonne et qui rêve, qui crée un nouvel ordre.
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Penché sur le rebord de pierre, je contemple les terres de la seigneurie. Le ciel est devenu rouge. Rouge sombre au-dessus d'Echauffour après le coucher de soleil. Je vais aller bientôt me coucher, là-bas, et rêver. À une jeune fille avec une jolie tête, un modèle de cerveau.
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