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4.21/5 (sur 459 notes)

Nationalité : Grèce
Né(e) à : Thessalonique , 1927
Mort(e) à : Thessalonique , le 25 juillet 2009
Biographie :

Nikos Kokantzis, né à Thessalonique en 1927, y a étudié la médecine avant de se spécialiser en psychiatrie à Londres où vécut plusieurs années.

Il découvrira l'amour avec Gioconda en 1943. Juive, celle-ci sera déportée à Auschwitz... et n'en reviendra pas. Et c'est en 1975 que Kokantzis décide de raconter leur histoire d'amour, pour que Gioconda revive à travers ses mots. C'est son seul ouvrage traduit en français. Il a par ailleurs écrit un recueil : "Neuf histoires et un livret" et des poèmes réunis sous le titre "Quarteto" qui eux ne sont pas encore traduits.

Source : http://lecturesdicietdailleurs.blogspot.comhttp://www.biblionet.gr/author/11899/%CE%9D%CE%AF%CE%BA%C
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Citations et extraits (77) Voir plus Ajouter une citation
Gioconda était juive, comme de nombreux Saloniciens : la ville fut pendant des siècles, et jusqu'à son rattachement à la Grèce en 1913, peuplée en majorité par des juifs ; ceux-ci, en 1940, se comptaient encore par dizaines de milliers.

Ils furent tous déportés en 1943. Presque tous - dont Gioconda - sont morts à Auschwitz ; mille à peine sont revenus. Et si quelques livres (dont l'admirable Sarcophage de Yàrgos loànnou) ne rappelaient pas leur existence avec tendresse, leurs traces elles-mêmes pourraient bientôt s'effacer (...)

La ville elle-même a en grande partie disparu. Des vagues de béton ont recouvert ses villas et ses jardins. Cinquante ans après, il ne reste rien des personnages et des lieux évoqués dans ce récit ; ce qui lui donne, si véridique soit-il, des allures d'histoire de fantômes.

La Thessalonique d'avant-guerre est plus lointaine, désormais, que l’Inde ou que la Chine.
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Ceci est une histoire vraie.

Hier, une fois de plus, j'ai vu en rêve mon ancien quartier. Rêve la nuit, cauchemar le jour, quand on voit ce qu'ils en ont fait. Moi, au moins, je l’ai connu du temps de sa beauté. J’ai eu la grande chance de naître et grandir là-bas, j'y ai vécu la guerre, l’Occupation, puis quelques années encore.

À l'époque, avant guerre, dans des quartiers comme le nôtre, les gens vivaient dans des maisons et non dans des « résidences » ; il y avait des jardins et des fleurs, mais pas de voitures ; chaque saison avait encore son parfum, et le silence de la nuit n’était troublé que par l'aboiement d'un chien, le chant d'un coq avant le jour, les grenouilles dans la citerne du voisin l'été, le laitier du matin et les premiers bavardages des ménagères - par tout cela, et tant d'autres choses.
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Ils vinrent les chercher par une chaude fin d'après-midi. Un grand camion militaire arriva, avec trois soldats allemands et un officier, peu bavards, méthodiques et presque polis. Les voisins regardaient aux fenêtres, des enfants s’étaient rassemblés autour du véhicule, observant ce qui se passait avec une curiosité muette. Mes parents et moi étions chez eux pour les aider et leur dire adieu. On parlait peu, on s’affairait en hâte, en accordant beaucoup d'importance à des détails superflus. Chacun n'avait le droit d'emporter que quelques habits et un peu de nourriture. Tout cela fut entassé dans deux vieilles valises et un paquet maladroitement ficelé.

(...)

Les soldats les aidèrent à monter, leur passèrent les valises et le paquet, montèrent à leur tour, relevèrent le battant et mirent la chaîne. L’officier se tourna vers mon père et, à notre surprise, le salua militairement en claquant des talons, avant de monter à côté du chauffeur. Le camion démarra, avança jusqu'au coin de notre petite rue, tourna dans l'avenue et disparut à nos yeux. Le bruit nous parvint encore assez longtemps et tant que nous l’entendîmes, nous restâmes. Puis il cessa et tout fut tranquille. Les voisins s'étaient retirés chez eux en fermant les volets. Les enfants avaient disparu. Dans la cour de leur maison vide, nous étions totalement seuls.

Nous rentrâmes chez nous.
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Ce que très peu de gens trouvent dans toute leur existence, alors que tous le recherchent obstinément, m'avait été donné, par faveur spéciale, dès le début de ma vie. Depuis je n'ai pas cessé, je crois, de vouloir la retrouver dans chacune des femmes que j'ai approchées. Voilà ce qui explique sans doute cette recherche sans fin, ces innombrables visages nouveaux, cette solitude.

(P76)
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Il ne reste donc plus rien d’elle. Leur maison existe encore. …
Gioconda n’est plus qu’un rêve. Parfois je me demande si elle a existé, j’interroge mes parents, mes cousins, pour m’assurer que oui. Quelque part en Allemagne de l’Est, des parcelles de ce qu’elle fut subsistent peut-être dans l’écorce d’un arbre, dans une motte de terre. Des gens l’ont peut-être sentie dans une fleur, bue dans leur vin. Les vents qui ont soufflé toutes ces années l’ont peut-être ramenée en Grèce et je l’ai respirée, qui sait, sans le savoir, en une dernière union amoureuse. Les grands Yeux gris, les lèvres douces, la peau si lisse, la voix rauque… Le rire, le chagrin, l’amour, tout ce qu’Elle était.
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Me souvenir à jamais de sa voix quand elle chuchotait, le contact de ses lèvres, l’odeur de son corps. Me souvenir non seulement de ce qui fut dit, mais de tous nos silences. Les gens meurent seulement quand nous les oublions. Gioconda doit rester vivante aussi longtemps que je vivrai – et plus longtemps que moi. Vivante ainsi que je l’ai connue, s’épanouissant sous mes regards, mes caresses, mes baisers.
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... dans ce temps si bref se concentraient le plaisir et l'émotion d'heures et de jours entiers qui, nous ne le savions pas encore, allaient donner un sens à notre vie, et remplir le vide laissé par mon amie quand elle serait partie à jamais. Je m'en souviens avec la plus profonde reconnaissance et je prie pour que le cauchemar des derniers mois de sa vie ait été adouci, ait perdu un peu de son horreur, grâce au souvenir de ces instants, à la plénitude de notre vie pendant ces derniers mois terrifiants et magiques. Je ne le saurai jamais...
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Personne, bien entendu, n'eut à m'affronter, et encore moins à me tuer, pour mettre la main sur elle ; quand l'heure fut venue, personne ne se soucia de mon existence. Et moi je ne résistai pas, je ne luttai pas - à quoi résister, contre quoi lutter, comment un enfant seul peut-il se battre contre le Mal absolu ? Je me contentai d'être témoin, incapable d'agir, condamné à faire partie du cauchemar.
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Nous seuls ne savions rien, sinon que nous étions heureux ensemble, mais plus qu'un bonheur c'était un besoin [...].
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Tu sais depuis combien de temps j'attendais, sans savoir ce qu'il y avait dans ton coeur ? Quand nous comprenons tout d'un coup que la réalité correspond à nos désirs, que nos peurs sont injustifiées, que ce qui n'arrivait pas vient d'arriver, tout devient parfaitement beau, on ne se soucie plus de rien. Comme quand on n'a rien mangé depuis longtemps, qu'on a très faim et qu'on pense ne rien trouver à manger : alors le moindre bout de pain est bon comme du gâteau.
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