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Citation de migdal


Ils vinrent les chercher par une chaude fin d'après-midi. Un grand camion militaire arriva, avec trois soldats allemands et un officier, peu bavards, méthodiques et presque polis. Les voisins regardaient aux fenêtres, des enfants s’étaient rassemblés autour du véhicule, observant ce qui se passait avec une curiosité muette. Mes parents et moi étions chez eux pour les aider et leur dire adieu. On parlait peu, on s’affairait en hâte, en accordant beaucoup d'importance à des détails superflus. Chacun n'avait le droit d'emporter que quelques habits et un peu de nourriture. Tout cela fut entassé dans deux vieilles valises et un paquet maladroitement ficelé.

(...)

Les soldats les aidèrent à monter, leur passèrent les valises et le paquet, montèrent à leur tour, relevèrent le battant et mirent la chaîne. L’officier se tourna vers mon père et, à notre surprise, le salua militairement en claquant des talons, avant de monter à côté du chauffeur. Le camion démarra, avança jusqu'au coin de notre petite rue, tourna dans l'avenue et disparut à nos yeux. Le bruit nous parvint encore assez longtemps et tant que nous l’entendîmes, nous restâmes. Puis il cessa et tout fut tranquille. Les voisins s'étaient retirés chez eux en fermant les volets. Les enfants avaient disparu. Dans la cour de leur maison vide, nous étions totalement seuls.

Nous rentrâmes chez nous.
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