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3.28/5 (sur 79 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 21/07/1980
Biographie :

Nina Yargekov (un pseudonyme) est une omancière française d'origine hongroise.

Titulaire d'un doctorat en sociologie juridique, elle enseigne à l'université, réalise des formations des travailleurs sociaux accompagnant des familles en difficulté. Elle est également traductrice simultanée français-hongrois et hongrois-français auprès de l'administration judiciaire.

Elle publie son premier livre en 2009, "Tuer Catherine" (éditions P.O.L), roman proche de l'autofiction, remarqué par la critique et qui conduit certains commentateurs à la comparer à de jeunes auteurs remarqués comme Chloé Delaume ou Max Monnehay.

En 2011, elle publie "Vous serez mes témoins", roman sur "l'imposture au deuil", suivi de "Double Nationalité" en 2016 (éditions P.O.L), pour lequel elle remporte le Prix de Flore. Elle a également publié une dizaine de textes courts en revue ou ouvrage collectif.

Lauréate du programme "Mission Stendhal" en 2012, elle a obtenu une bourse de création du Centre National du Livre (CNL) en 2013.

Nina Yargekov a été en résidence à la Maison Julien Gracq en 2019.

blog officiel : http://cuilleremurale.blogspot.fr/
page Facebook : https://www.facebook.com/Nina-Yargekov-117208348374440/
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Source : Wikipedia et http://www.pol-editeur.com/
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Ah la Roumanie. Bon la Roumanie c'est compliqué, présentement vous n'avez pas le temps de vous étendre, vous avez encore une pile de documents à examiner, mais quand même la Roumanie, oui la Roumanie est l'exemple paradigmatique, s'il fallait choisir un pays pour symboliser l’asymétrie des relations entre la France et les pays pourris du monde ce serait la Roumanie, vos excuses aux Algériens qui probablement avaient également présenté leur candidature, vous avez une réflexion trop européenne sûrement, cependant la Roumanie c'est tellement, comment le formuler, c'est l'amour unilatéral dans toute sa splendeur, les Roumains, les élites roumaines, sont exceptionnellement francophiles, il n'y a pas de mots pour décrire leur attachement à la culture française, et en échange en France on est même pas capable de citer trois écrivains roumains, on connaît Ionesco parce qu'il a écrit en français, on connaît Cioran parce qu'il a écrit en français, et ? et ? et c'est tout. (Lucian Blaga !) (Ouf.).
(p. 227-228 de l’édition de poche folio)
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Face au retournement qui se profile vous freinez des quatre fers, vous en avez assez de changer sans cesse d’avis sur vous-même, à chaque fois il faut vous réagencer, vous réacclimater, c’est éreintant à la fin, vous n’aviez pas encore cicatrisé de la blessure de ne pas être une immigrée que vous vous transformiez en traductrice psychopathe avant de devenir une délinquante sans crime et maintenant vous êtes de nouveau yazige mais pas immigrée sauf que vous n’êtes plus si certaine, et en attendant, vous n’avez ni le temps de vous réconcilier avec vos pieds ni celui de vous chercher un mari. Cependant c’est comme les nœuds sur les ficelles, plus on tire dessus et plus on les resserre, et déjà vous êtes partie, et déjà vous redevenez Française.
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« Vous fermez les yeux.
Très fort : paupières serrées, crispées.
Bientôt ils seront triés.
Réfugiés, migrants économiques.
Bientôt ils seront triés.
Gentils persécutés, vilains parasites.
Bientôt ils seront triés.
Tendres agneaux, sangsues dégueulasses.
Il y aura des erreurs : certains qui réellement étaient dans une situation d'urgence n'obtiendront pas l'asile. Il y aura des rejets juridiquement corrects : à ceux qui ne correspondent pas aux critères, on dira de retourner vivre leur existence pourrie dans leur pays pourri. Tous ces refusés, la plupart de ces refusés, ont beaucoup risqué pour venir en Europe. Ils n'avaient pas de Lada, ils n'avaient pas de visa de trente jours pour l'Ouest. Ils ne se sont pas contentés de partir en vacances et d'oublier de rentrer. Ils vous regardent, ils vous demandent : et pourquoi pas nous, et pourquoi pas nous ? Vous n'avez rien à leur répondre, parce que rien ne justifie que vos parents, qui n'étaient pas persécutés, qui ne mourraient pas de faim, aient obtenu le droit de vivre à l'Ouest tandis qu'aujourd'hui ce même Ouest rejettera des personnes ayant un dossier identique. » (pp. 607-608)
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Vous faites les cent pas, ou plus exactement les onze pas, c'est le maximum autorisé par la taille de votre appartement, quelle expression anticonstitutionnelle d'ailleurs les cent pas, il faut loger dans un palais pour pouvoir effectuer cent pas à la suite chez soi, et pour les autres c'est le trottoir, c'est la rue, dehors la plèbe pour faire les cent pas, ce sera dans le caniveau.
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« Une naissance en France est toujours un accident. C'est juste que vos parents étrangers rendent plus visible le caractère non nécessaire de la vôtre. Tous les Français de naissance sont des privilégiés. Pas uniquement vous. Pas uniquement les enfants d'immigrés. Pourquoi ne vous a-t-on pas prévenue ? Pourquoi n'est-ce pas inscrit sur votre passeport ? Les autres Français sont-ils au courant ? Chacun le sait mais personne ne s'en rappelle, voilà qui est étrange, mais c'est, mais c'est, mais c'est. Mille milliards de monocytes. C'est un privilège drapé dans une cape invisible ! […] La France est super-maligne, elle a tout prévu. Si elle est une terre d'accueil, c'est aussi parce qu'elle a besoin des immigrés et de leurs enfants sur un plan philosophique. Craignant que certains Français, par exemple des Français qui seraient très pressés et qui auraient beaucoup de soucis, ne prennent pas toujours le temps de bien réfléchir, de bien distinguer les pays et les gens, et que partant de là ces certains Français vraiment tête en l'air se mettent à croire que lorsqu'un État est inférieur à la France, ses habitants pourraient ne pas être des humains absolument égaux aux Français, ce qui serait rudement idiot mais parfois quand on vient de perdre son travail ou qu'on est en plein divorce, on fait des raccourcis de ce type, elle a décidé de prendre les devants en invitant chez elle des étrangers de basse extraction. Parce qu'elle sait qu'eux n'oublient pas. Quand on est d'origine pourrie on n'oublie jamais. Jamais. Grâce à eux, grâce à vous puisque via vos parents vous en êtes aussi, toujours en France on se souviendra du fait que personne n'a de mérite à être né où que ce soit. » (pp. 140-141)
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Rózsika a une sensationnelle chambre à vous proposer. Vous êtes ébahis, dans cette pièce, le temps s'est arrêté, vous êtes propulsée dans les années 1970, tout est marron et orange et en contreplaqué, c'est si beau et si moche à la fois, comment l'exprimer, c'est de la mauvaise qualité haut de gamme, c'est le top du luxe communiste, et manifestement cela a été entretenu avec amour.
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Dóri confirme, oui c’est moche hein, les Transylvains là-bas on les traite de sales Hongrois, et ici de sales Roumains, pas toujours heureusement mais ça existe, les pauvres, ils ne sont tranquilles nulle part, c'est assez horrible quand on y songe, […].
(p. 530 de l’édition de poche folio)
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Le droit de se déplacer on ne s'en félicite pas assez, il faudrait créer une fête de la libre circulation pour célébrer ce fabuleux droit de l'homme, les gens marcheraient sans logique apparente dans les espaces publics, ils effectueraient des huit et des cercles et des losanges afin de savourer le plaisir de libre-circuler, ils seraient déguisés en abeilles et bourdonneraient d'aise, parfois se cogneraient les uns contre les autres, parfois se serreraient dans les bras, ce serait une joyeuse cohue républicaine avec du vin rouge et des brochettes de tofu grillé, quel merveilleux projet d'animation urbaine vous devriez le soumettre à la mairie de Paris, par contre évitez d'en parler aux associations de sans-papiers, cela pourrait être mal pris.
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Nina Yargekov
S'il avait fallu lancer des paris, vous auriez tout misé sur le fait qu'un pays qui dans le passé a souffert d'un Mur est absolument immunisé contre l'idée d'en construire un nouveau. Que quand on a connu le confinement, l'isolement, l'exclusion, on ne peut une seconde envisager d'ériger un Mur. Qu'il faudrait être fou, qu'il faudrait être malade. Une ravissante théorie, laquelle toutefois rate piteusement son examen d'entrée dans la réalité. Puisque le Mur existe.
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L'adultère, la route est déjà toute tracée, quel ennui. Tandis que le mariage : maintenir la flamme vivante alors qu'on habite ensemble, qu'on se voit dans toute sorte de situations extrêmement peu glamour, qu'on est un couple officiel, en voilà un vrai défi, une aventure à l'issue authentiquement incertaine.
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