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3.64/5 (sur 84 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 27/07/1937
Mort(e) à : Paris , le 01/05/2021
Biographie :

D'origine juive tunisienne, son père Serge Moati avait été expulsé de Tunisie par les autorités du Protectorat pour son engagement en faveur des tunisiens, elle y revient avec sa famille par le dernier bateau quittant Marseille et la France libre et passe son enfance à Tunis

À la mort de ses parents, elle revient à Paris. Elle devient journaliste à la radio, puis au magazine Elle.

Elle a écrit quinze romans jusqu'en 2008 et son plus grand succès est le livre Les Belles de Tunis paru en 1983.

Nine Moati est la sœur de Serge Moati.

Elle a reçu le prix Prix Barthou de l’Académie française avec La Passagère sans étoile, Le Seuil, 1989, (réédition Le Rocher, 2006)



Source : Wikipédia
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Bibliographie de Nine Moati   (18)Voir plus

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Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

Mon enfant, ma mère
Adaptation pour la télévision d'un récit autobiographique de Nine MOATI. En Tunisie, en 1955, à la veille de l'Indépendance, une famille bourgeoise vit paisiblement à Tunis dans une grande villa au bord de la mer : le père, journaliste et chroniqueur à radio-Tunis, la mère et leurs deux enfants, Henri, 10 ans et Janine, 18 ans. de culture française, ils appartiennent à la coloniejuive...

Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Ainsi, je suis dans ma mort. Dans ma propre mort. Elle est blanche, glaciale, solitaire et infinie. Je ne la voyais pas ainsi. Sa blancheur surtout est saisissante, plus terrifiante que le noir. Le blanc est la couleur de la mort. Son silence aussi. Onirique. Ce cauchemar est immatériel, fantasmagorique, intemporel. Je ne suis pas émue, sans doute parce que, ici, il n'y a rien d'humain. Birkenau est au-delà de la vie, au-delà de l'imaginable. Birkenau, c'est cent soixante-quinze hectares d'abstraction.
La marche reprend. Je ne distingue plus les visages de ceux de notre groupe ; ils ne se ressemblent plus, ils sont peut-être déjà morts. Claudie et moi nous soutenons mutuellement, nous sommes encore vivantes ; il fait froid, il neige. J'ai honte de ma cagoule achetée la veille du départ au marché de Noël ; honte de mon anorak, de mes couches de laine polaire et de Damart, honte de mes bottes fourrées, des mes chaussettes bien chaudes, j'ai honte d'exister, j'ai honte d'être en vie alors que ces millions d'hommes, de femmes, d'enfants devaient courir nus sur cette glace, sur cette route couverte de givre.
Comment raconter l'indicible ? Je croyais avoir tout lu, tout vu, tout entendu sur la Shoah. Je me souviendrai toujours du choc en voyant au Champo, à mon arrivée à Paris, Nuit et brouillard d'Alain Resnais. Tout était là, comme chez Primo Levi. Mais je ne savais rien encore, et je ne sais toujours pas comment dire cette ignoble odeur de merde qui vous submerge plus de soixante-cinq ans après. Ce dont j'ai maintenant la certitude, c'est que Birkenau gardera cette odeur honteuse pour l'éternité, jusqu'à la fin des temps, jusqu'à la fin du monde.
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La vie étrangement faite, la vie qui ne répondait jamais à des règles établies- sauf peut-être dans certains milieux bourgeoisement frileux- la vie qu'elle, Elisa, la jeune fille mi-autrichienne, mi-tunisienne, devint turque un soir de pleine lune, au songe d'une nuit d'été...
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- Je comprends votre désir de devenir français; ne soyez pas gêné avec moi. Je sais que les autorités françaises tiennent, comme nous, les juifs tunisiens à l'écart de tous les postes administratifs ou de responsabilité. Pour vous, le protectorat n'aura finalement pas changé grand-chose.
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Le charme ! c'était ce qui subjuguait d'abord chez Bella.
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Mon rêve serait qu'on n'oublie pas non plus les petites filles, qu'elles aussi apprennent à lire et à écrire, comme leurs frères.
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Les effets du séjour algérois du bey, de l’attitude courtoise et même amicale que Napoléon III lui avait réservée ne se firent pas attendre. Léon Roches obtint rapidement de gros avantages pour son pays, qu’il installait petit à petit dans la Régence. Profitant des circonstances, il envisagea de se faire offrir un nouveau bâtiment comme consulat. Il l’imaginait déjà, blanc et solidement planté en ville franque, avenue de la Marine, face à l’église Saint-Antoine. C’est que, depuis sa visite à Alger-la-Blanche, il supportait mal la vétusté du fondouk des Français, son humidité, son inconfort. [p. 41]
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Cette nuit-là, Jeanne se réveilla en sueur, tandis que son cœur affolé battait du tambour contre ses côtes. Dans son rêve, elle se promenait sur les berges de la Seine avec Carl, main dans la main. Il la regardait en souriant, avec ces belles rides d'expression qu'elle aimait tant, son regard si profond derrière ses lunettes rondes cerclées d'or. Et soudain, comme souvent dans les rêves, ce n'était plus Carl qu'elle avait face à elle, mais un des morts vivants du Lutetia, avec ses yeux vides et hagards qui ne la voyaient pas... Elle se leva pour aller se passer un peu d'eau fraîche sur le visage. Elle savait bien d'où ce rêve venait. La veille, parmi la foule indistincte des ombres qui erraient dans le Lutetia, un homme avait attiré son regard éveillant en elle une étrange sensation de familiarité. Mais au lieu d'aller vers lui, elle s'était détournée, sans chercher à démêler ce qui s'agitait confusément en elle. Et lorsque, au moment de se coucher, son fils lui avait signalé qu'un homme était assis par terre sur le trottoir d'en face, elle n'avait pas relevé. Mais le vague sentiment d'oppression qui ne l'avait pas quittée de l'après-midi n'avait fait que s'amplifier. A présent, elle ne pouvait plus se mentir. Elle devait savoir.
D'un pas lent, Jeanne se dirigea vers la fenêtre, l'ouvrit. L'air frais de la nuit vint lui caresser le visage. Elle scruta la pénombre de la place ; il n'avait pas bougé. Ses genoux croisés, dans cette posture qu'elle avait tant aimée auparavant, il attendait. Elle descendit en courant, elle lui tendit la main.
Carl se leva en vacillant et la suivit.
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Eternelle insatisfaite, il lui fallait toujours plus d'hommages, de succès venant de personnages hauts placés. Elle avait ébloui le maharadjah de Cochin et les Anglais chic. Elle savait organiser des fêtes somptueuses dans son parc aux mille senteurs où se mêlaient harmonieusement les roses d'Arabie, les mimosas, les hibiscus rouges et arums blancs réunis autour d'une vasque. Elle avait l'habitude de réunir toute la high society pour fêter la fin de la mousson dans son salon de musique où se produisait la fine fleur des musiciens du pays.
Juste avant l'indépendance, elle avait organisé dans le parc un immense salon, où chaque tente blanche symbolisait une époque. On déambulait d'un intérieur Louis XVI à un boudoir Napoléon III, en passant par une Turquerie digne de Pierre Loti. Les buffets accordaient leur nourriture et leurs boisons.
De l'avis unanime, cette fête des salons était une des plus réussies de Judith Castiel, hormis peut-être celle de "Autant en emporte le vent".
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- Pour la majorité d'entre nous, presque rien. On aurait aimé que la loi Crémieux nous accordât la nationalité française d'office, comme aux juifs algériens. Peut-être que, dans l'avenir, la France se montrera plus généreuse. Pour l'instant, nous nous sentons plutôt entre deux chaises.
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« La vie éclatait alors avec la même intensité que son soleil. Après leur mariage les Enriquez avaient fait construire une petite villa à La Marsa. La présence du Bey, dont le palais occupait une grande partie de la station balnéaire, lui donnait un air aristocratique et décadent. Le résident général de France y possédait aussi, avec La Camillia, le plus beau jardin méditerranéen qui fût et les grandes familles musulmanes y avaient leur demeure.
Les Tunisois déménageaient massivement dès le mois de juin, désertant la fournaise de la capitale pour le charme ventilé des plages. Maya réservait toujours la même « araba », un grand chariot presque médiéval. Dans son coffre orné de poissons pour le protéger du mauvais œil, le déménageur entassait, en un désordre connu de lui seul, sommiers, matelas, frigidaire, couscoussiers et chaises-longues. Ce jour-là, Marie portait son maillot sous sa robe pour courir plus vite à la plage.
Les cyprès et les eucalyptus du parc de la Résidence ombrageaient la route torride. L’air de la mer étourdissait Marie, la faisait revivre, la lavait. Elle longeait la grille en bois de la plage privée de la France pour aller rejoindre, à Sainte-Hélène, ses petits amis. Là, année après année, les mêmes se revoyaient autour de L’Arcouest, le cabanon des Bennys où souvent, on consommait une gazouze. On s’allongeait sur le sable blanc, on ne se baignait pas beaucoup –il suffit à un vrai Tunisien de voir la mer pour être heureux. … » p. 42
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