Perso, j’ai la trouille des grille-pain.
Lentement, mes yeux se posent sur mon profil. Est-ce que j’ai bien entendu ?
oui, je sais, c’est étrange, grogne-t-il
Des grille-pains répété-je
Le fait de ne pas savoir quand la tartine va sauter m’angoisse. Tu vois, personne n’est parfait.
– Je peux t’aider, ma puce. Je peux être là quand tu ris, quand tu pleures.
Je peux te tenir les cheveux quand tu vomis, t’écouter quand tu es triste. Mais je ne peux pas choisir pour toi.
- Je ne dis pas ça pour te plaire. C'est toi et moi. L’un pour l'autre, quoi qu'ils en disent. Je t’aime depuis le premier regard et à chaque seconde.
« - Désolée, Baptiste. Je ne nage toujours pas dans les paillettes. Autre chose ?
Il se penche vers moi, comme pour me confier un secret. Machinalement, je m’approche de lui. […] Il sourit, puis il approche ses lèvres de mon oreille pour y murmurer :
- Si tu savais comme je m’en carre des paillettes. »
Critiquer est le propre de l’humain, tu sais.
Quoi que tu fasses, il y aura des gens bien, tandis que d’autres tenteront de te tirer vers le bas.
Ceux qui parlent sur toi ne sont que des jaloux. Les autres n’ont pas besoin de ça pour se sentir forts.
[Il faut qu'on parle]
Cette petite phrase merveilleuse qui fait réfléchir autant qu'elle angoisse. Une bonne technique de bâtard. Mes lèvres s'étirent en un sourire pernicieux, j'avoue être plutôt fier de moi. Il n'y a plus qu'à attendre sa réponse. Je me couche et m'endors rapidement, un bienfait de la course à pied, probablement.
- Les autres femmes ne laissent pas de vide. Toi tu me manquais avant même qu'on se quitte.

– Oui, je vois quelqu’un, t’es content ? « Voyais » si on veut être précis. – La gamine ? Enfin, je veux dire – il bégaye légèrement – Louna, c’est bien ça ? Je le fixe de longues secondes, pesant le pour et le contre de lui dire toute la vérité. Il attend patiemment, comme si mon aveu risquait d’altérer notre relation ou la vision qu’il a de moi. – Non. Mes épaules s’affaissent. Je ne suis pas un menteur, mais avouer ce qu’elle fait naître en moi est au-dessus de mes forces dans l’immédiat. – Non, ce n’est pas elle, répété-je comme pour m’en persuader moi-même. Nicolas prend appui contre le crépi, hausse un sourcil étonné. – Bah alors, c’est qui ? Oh non… Gab’… s’exclame-t-il, la mine stupéfaite. Est-ce que j’ai mis trop de temps à répondre ? Il a tout compris ?! – Ne me dis pas que c’est… – il se frotte nerveusement un sourcil – Madeleine ? Le con. Je pouffe de rire. – Avoue que c’est possible ! Elle est la seule femme avec qui tu discutes depuis plus de trois minutes et on dirait que tu vas te pisser dessus à évoquer ta mystérieuse relation ! Puis… comme tu es mon frère, mon aîné, mon sang – oui, Nicolas a le sens du théâtre –, si tu me dis que ce n’est pas Louna, je te crois. Mais alors, je ne vois que ta vieille voisine. – Ce n’est pas elle non plus. Je t’en parlerai quand les choses seront plus simples et plus avancées, OK ? J’aimerais assez qu’il se produise quelque chose comme dans les dessins animés que regarde Zélie : un ciel noir soudain, un orage gigantesque accompagné d’une pluie diluvienne qui le fasse rentrer chez lui et abandonner cette conversation perturbante. – Je suis content pour toi, Gabriel. Vraiment. Je lève les yeux au ciel, bien que l’émotion dans sa voix me touche. Je suis devenu si aigri que ça ?
Tu es le seul à pouvoir me consoler.. le problème est que mon chagrin s’appelle Victor
Le corps chaud et alangui, Louna s'est endormie entre mes bras. J'ai songé à partir lorsque son souffle s'est fait plus lent contre ma poitrine.
Mais pour aller où ?
J'ai rarement été aussi bien qu'en cet instant. Je crois que ce petit bout de femme à réussi l'exploit de s'insinuer en moi, par tous les pores de ma peau. Lui avouer ?
Même pas en rêve.
J'ai tellement lutté contre toutes ces choses que je m'étais promis de ne plus ressentir que d'échouer me tétanise.
Surtout avec elle. Trop jeune, trop pétillante, trop pleine de vie. Elle ne mérite pas de s'enfermer dans mon quotidien.