- Quand est-ce que tu chantes " Libérée, délivrée"?
Je levai un sourcil sceptique.
- Tu regardes des dessins animés ?
- J'ai un petit cousin qui adore les princesses, et moi aussi je les aime... dans mon lit de préférence, nues et essoufflées.
Il marqua une pause pour réfléchir.
- Qui ne connaît pas la reine des neiges... Je vais t'appeler Elsa à partir de maintenant.
- Fait cela et je te laisse tomber dans le gouffre, le menaçai-je.
La colère et la frustration me tendaient comme la ficelle d’un string trop serré.
Je me figeai. Je ne souhaitais pas que l'on me voie ainsi. Je ne desirais pas que l'on contemple ma frustration et ma peine. Je voulais qu' on me laisse seule. Ce n'était pas difficile d'ordinaire. Personne ne faisait jamais attention à moi. Je ne servais qu'à préparer les commandes et encaisser la monnaie. L'intérêt des clients se portait toujours sur mes frangines.
- Bah! J'avais prévenu, hein ! C'est toi qui voulais pas m'ouvrir. Alors, je me suis invitée, je suis pas un vampire, il me faut pas ta bénédiction pour que je me tape l'incruste. En outre, j'ai une mission à accomplir et t'as l'incroyable honneur d'être devenu mon Protégé. Souris, la vie est belle !
J'étais en paix avec moi-même. Cette pensée me fit l'effet d'un coup de fouet. Il était impossible que mes émotions mutent si vite alors qu'il était un fragment de mon âme. Les mots de Koumal résonnèrent alors dans ma tête.
On peut tous se tromper.
Bref, passons. Il s'est éclaté, et dans tous les sens du terme. Mon Protégé possédait plus d'alcool dans le sang qu' un Russe sous perfusion de vodka. Il a voulu prendre l'air. Normal, me direz-vous ! Mais ! Et je dis bien, MAIS ! Je souligne qu'en tant que Marraine, je l'avais prévenu qu'il tenait plus debout et qu'éventuellement il pouvait se blesser. ll a rien écouté, le bougre d'âne ! Et c'est ainsi qu'il s'est éclaté la gueule sur le trottoir. Paf ! Moi en toute innocence.. J'insiste encore sur ce point, rappelez-vous-en bien, je pensais qu'il me faisait un concours d'apnée-sieste. En définitive, il s'est avéré que mon analyse était erronée.
Tout était étrangement compliqué dans le monde des humains. Pourquoi ne pouvaient-ils pas aller d'un point A à un point B sans passer par toutes les lettres de l'alphabet...
- C'est quoi ton problème avec les sorcières ? Demandai-je quelques minutes plus tard.
(...)
- Tu veux dire à part le fait que vous existiez ?
- C'est une façon très radicale de penser.
Il haussa les épaules.
- Pas vraiment, mon métier est d'éliminer tout ce qui n'est pas naturel... Rien de plus.
- Alors, engage-toi chez Greenpeace ! Va sauver des bébés phoques et des manchots, au lieu de casser les boules au petit peuple.
Au vu du nombre de fois où je m'évanouissais, soit j'étais enceint, soit je m'étais métamorphosé en princesse Disney.
Les cheveux de Morgan étaient dressés sur sa tête. Cette image additionnée à son sourire idiot et à la télécommande fièrement pointée sur le store en train de se lever et vous obteniez un tableau des plus mignons. Quoi qu'il manque certainement un chaton, tout était plus mignon avec un chaton.
Au bonheur des ogres est