Noémie LT

« Je me souviendrai du jour, je m’en souviendrai toujours de ce jour où elle a officiellement disparu.
C’est moi, moi qui ai mis fin aux recherches, ça ne servait à rien, c’est comme une voix, sa voix, qui, tous les jours, toutes les nuits, me susurrait de ne plus la chercher. Je ne l’ai jamais dit à personne, à quoi cela aurait il servi? On m’aurait pris pour un fou.
Je me suis retrouvé là, devant eux, devant ces hommes qui ont donné leur énergie et leur temps à cette affaire. Je me sentais honteux et ridicule, tout petit aussi. J’osais à peine parler mais il le fallait pourtant. Il fallait que sa voix cesse de résonner à mes oreilles de jour comme de nuit. Il fallait qu’elle se taise ou j’allais devenir fou. »

C’est étrange, la vie et les virages qu’elle peut vous faire prendre d’un seul coup. On ne peut jamais savoir ce qu’elle vous réserve d’un moment à l’autre. On va, on vient, on esquive, on tourbillonne et on glisse. Ainsi va la vie.

Ce que je craignais est en train d’arriver, ce que nous craignions tous est en train d’arriver : la bascule a eu lieu. Jessie est exemplaire depuis toujours. Jamais un écart, une grande maîtrise de ce qu’il renvoie et de qui il est. Jamais un mot plus haut que l’autre, une technique qui en cinq minutes le recentre sur l’étape suivante. Comme tout homme, Jessie a fini par rencontrer sa plus grande force et sa plus grande faiblesse : Diane. À ses côtés, il était transformé et elle rayonnait. À ses côtés, il donnait le meilleur et elle l’encourageait d’un regard. Et puis le destin est arrivé, violent, insolent, intransigeant.

Pourquoi nous ? Pourquoi moi ? C’est souvent des questions que l’on se pose à un moment ou un autre de notre vie, souvent dans les moments les plus compliqués où l’on se sent comme persécuté et abandonné.

Les gens sont libres de faire ce que bon leur semble, chacun récolte ce qu’il sème et est artisan de son bonheur comme de son malheur.

Comment un baiser peut-il être aussi intense et aussi terrifiant ? Il a un goût d’abandon, de fin, de solitude et d’éternité.

— Je t’étudie, je t’apprends par cœur pour me souvenir de chacun de tes traits, on ne sait jamais, tu pourrais t’évaporer. Tu es bien arrivé de nulle part, alors tu pourrais tout aussi bien repartir d’un seul coup sans prévenir, et alors je me retrouverais… seule et le cœur brisé.

Eden était la cerise sur le gâteau. Eden était tout ce qu’il fallait à cette époque et tu étais exactement ce qu’il lui fallait. Vous étiez là l’un pour l’autre jusqu’au moment où il a fallu exister l’un sans l’autre.

— La peur n’évite pas le danger, Kat. Jamais. Il faut parfois se faire violence pour avancer ! Tu peux avoir peur de prendre le bus et avoir un accident ou prendre le bus toute ta vie sans aucun problème !

Pense à l’important. Dans tout ce que tu feras, penseras ou diras. Demande-toi toujours où est l’important, ce qu’il représente et quelle forme il peut avoir. Ne t’oublie pas dans ta propre histoire.