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3.94/5 (sur 8 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1968
Biographie :

Nora Benalia est née en banlieue parisienne en 1968, d’une mère belge, féministe et communiste et d’un père algérien, gaulliste parce que de Gaulle lui avait permis d’échapper à son destin à travers les forces françaises libres. De son père, elle ne sait pas grand chose: les hommes ne parlent pas et les livres d’Histoire ne racontent pas l’histoire des indigènes des colonies. De sa mère, elle sait tout car elle est issue d’une lignée de femmes fortes, qui prennent des risques, essentiellement celui d’aimer et celui de parler, qui perdent parfois tout et se relèvent quitte à en mourir. Comme les griots d’Afrique, les femmes occidentales ont une tradition de transmission orale, puisque l’écrit ne leur était pas accessible.

Source : Horsd'atteinte
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Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
Ma mère disait : « La beauté, ça ne se mange pas en salade. » Je n’ai jamais vraiment compris ce que ça voulait dire. La laideur non plus ne se mange pas en salade. Le physique ne se mange pas en salade. Ça voulait peut-être dire que l’important, c’est de bouffer. Mais la salade, ça ne nourrit pas vraiment. Certes, ça voulait surtout dire que la beauté ne fait pas tout. Mieux vaut sûrement un moche qui te fait bouffer, mais à quoi bon avoir un moche quand il s’agit de se nourrir toute seule ? Pas si féministe que ça, ma mère… De toute façon, il n’était ni riche, ni plein d’avenir : pas de quoi me faire bouffer non plus. Il m’avait raconté son passé de musicien. Punk. Forcément, un punk tentant de se faire passer pour un informaticien n’allait pas s’habiller chez un tailleur.
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Elle est d’abord vierge, son sexe n’ayant encore jamais servi à l’homme, puis elle perd sa virginité. On pourra prétendre qu’elle perd bien son hymen, mais c’est encore une vaste fumisterie. Combien de femmes répudiées et couvertes d’opprobre à cause de cette légende entretenue depuis des millénaires ?
L’homme, lui, se déniaise. Tremper son organe dans celui d’une femme le rendrait plus intelligent. D’ailleurs, il ne trempe pas, il prend. Et la femme se donne. La vulve, qui est tout de même entourée du périnée, capable de se contracter et bel et bien de prendre, devient un simple trou dont il faut prendre possession. Et le trou devient le mal.
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Les silences sont encore plus puissants que les mots. Ensuite, un mot peut s’échapper, se retourner contre son auteur, être détourné par celui qui le réceptionne, il peut être tordu dans tous les sens et se perdre dans le silence.
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J’avais 32 ans à l’époque. Je baisais beaucoup, avec des garçons tous très beaux, pleins de sève et de désir pour moi, la fille bizarre et mystérieuse aux énormes seins. Je vivais dans un petit appartement composé de trois pièces en enfilade : un salon, une bibliothèque et ma chambre. Trois sas. On commençait à s’embrasser dans le salon et, de fil en aiguille, on filait vers ma chambre. Les hommes se concentraient sur mes seins pour oublier mon mystère, mais leur concentration retombait dès que l’on atteignait ma bibliothèque, comme s’ils se retrouvaient brutalement au milieu de mon cerveau. Des centaines de livres étaient entassés là, leur flanquant une pression subite, leur faisant oublier leur bite et leur demandant de justifier d’un cerveau.
La bibliothèque avant la chambre est un tue-l’amour à déconseiller dans tout aménagement qui se voudrait propice à la baise, car soit le garçon débande faute de bagage culturel suffisant face à la femme qu’il voudrait dominer, soit il débande et se met à bander pour la richesse de la bibliothèque.
Moi, je ne voyais pas trop de différences entre le sexe, l’amour, la volupté, les mots, la littérature et le théâtre. Je rêvais qu’un homme me prenne pour Ysé et joue les Mesa, du Partage de midi de Paul Claudel, en agrippant mon corps.
Je vivais donc entourée de mots, d’amour et de spleen quand la maman chat est apparue. J’avais croisé cette chatte errante et bavarde avec un ventre énorme avant de rentrer chez
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Je n’ai jamais été violée, dans le sens où personne ne m’a jamais pénétrée de force, mais j’ai connu des porcs. Des libidineux vieux, jeunes, sûrs d’eux, timides. Chaque fois que je tombe sur un article à ce sujet, un porc que j’avais oublié, enfoui, accepté comme une norme ou un accident de parcours banal, une épreuve nécessaire pour faire de moi une femme, me revient en mémoire comme un flash, une réminiscence de cauchemar.
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C’est ça, un homme. Moix, c’est l’idée de la femme de cinquante ans qui ne le faisait pas bander, pas la femme de cinquante ans en elle-même. C’était la peur, le risque d’être humilié par une femme de son âge, la peur de ne pas être à la hauteur de son âge. Et ces femmes qui avaient été choquées étaient dans la même peur. Pas celle de ne pas plaire à Moix, mais celle de ne plus plaire du tout.
C’est terrible de vieillir. C’est terrible de devenir une maman. Je m’aperçois parfois dans le reflet d’une vitrine quand je suis avec mes fils. Je ne suis pas bandante du tout, je suis déprimante, je suis une qui a lâché. Je les voyais à l’école : il y avait celles qui avaient lâché et celles qui s’accrochaient encore.
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« Je voulais juste me blottir, me poser, arrêter de me battre, arrêter d’être forte. Ca sert à ça l’amour. A se consoler de nos défaites, à reprendre des forces après nos victoires et à se reposer avant les prochaines. Pas à mener d’autres combats. »
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Elle aussi avait divorcé, et elle m’a demandé si mon compagnon avait été violent. J’ai osé lui avouer que oui. Elle aussi m’a parlé de la violence qu’elle avait subie, et de la honte d’être cette pauvre femme violentée, frappée, humiliée.
Puis toutes les autres femmes m’en ont parlé.
C’est ça, être une femme. Quand l’une d’elles se met à parler, toutes les autres parlent à leur tour. Des cris d’orfraie surgissent depuis #BalanceTonPorc et #MeToo, mais ces hashtags sur les réseaux sociaux ne sont qu’un mégaphone tendu aux récits qui ne se confiaient auparavant qu’à voix basse d’une femme à l’autre.
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J’étais une femme de plus de cinquante ans, trop grosse, réduite à l’état maternel depuis dix ans. Je voulais qu’il me manipule comme les autres, qu’il me mente, qu’il me fasse des déclarations d’amour enflammées pour me faire croire que j’étais divine. Comme il ne me disait rien de tout cela, je cherchais le mot, la pensée derrière le mot qui me prouverait qu’il me prenait pour une folle. Je ne me rendais pas compte que c’était la peur de ma folie qui me rendait folle. Et cette folie lui confirmait sans doute qu’il était fou d’aimer. J’ignorais sa faiblesse, ne voulais pas la voir.
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J’avais aussi vu Histoire d’O, un soir à la télé. J’avais vu ces plaisirs étranges faits d’humiliations et de soumission. J’avais lu Une vie de Maupassant et j’avais découvert le désir de Jeanne s’éveillant dans un baiser mêlé d’eau. Curieusement, les romans de la comtesse de Ségur avaient aussi éveillé quelques désirs chez moi, teintés de cruauté et de soumission. Les coups de fouet à travers la culotte de cuir d’Un bon petit diable, la petite Sophie trempant son pain bis dans la crème, enfermée et punie après ses bêtises…
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