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Citation de Enroute


… La franchise relative avec laquelle on parlait entre adultes des fonctions naturelles se traduisait par une façon plus naturel de parler et d’agir en présence d’enfants. [Mentionnons ] le cas de cette petite demoiselle de Bouillon, âgée de six ans, qui vit, au XVIIe siècle, à la cour. Les dames donneur viennent bavarder avec elle. Un jour, elles tentent, pour s’amuser, de lui faire croire qu’elle est enceinte. La petite proteste. Elle affirme que c’est impossible. On discute, on argumente. Or, un jour elle retrouve en se réveillant un nouveau-né dans son lit. Elle est tout étonnée et dit dans son innocence : « il n’y a que la Sainte Vierge et moi à qui cela soit arrivé ; je n’ai pas eu de douleurs ! » Cette remarque est colportée partout, l’affaire devient le passe-temps favori de ces dames. L’enfant reçoit des visites comme c’est l’usage quand une femme vient d’accoucher. La reine elle-même vient se rendre à son chevet pour la consoler et lui proposer d’être la marraine de l’enfant. Le jeu continue. On insiste, on harcèle l’enfant, on veut connaître le père du nouveau-né. Après une longue réflexion, la petite finit par trouver la solution de l’énigme : seul le roi ou le compte de Guiche pourraient être le père, car c’était les seuls messieurs qui avaient embrassé la petite fille. Personne ne se scandalise de cette plaisanterie. Elle ne déborde pas les normes de l’époque. On ne la juge pas dangereuse pour l’adaptation de l’enfant à cette norme, pour la pureté de son âme, personne ne la trouve incompatible avec son éducation religieuse.
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