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4.13/5 (sur 31 notes)

Nationalité : Autriche
Né(e) à : Mils bei Imst , le 03/06/1961
Biographie :

Norbert Gstrein est un écrivain autrichien.

Après des études de philosophie et de mathématiques, Norbert Gstrein entreprend un doctorat sur la philosophie du langage. Hôte du Literarisches Colloquium de Berlin, écrivain en résidence à Graz, il a été distingué par plusieurs prix littéraires, en particulier le prix Alfred Döblin décerné par Günter Grass en 1999 et le prix de la Fondation Konrad-Adenauer en 2001 décerné par Jorge Semprun. Norbert Gstrein, qui vit actuellement à Hambourg et Berlin, est un des écrivains de langue allemande les plus reconnus et les plus prometteurs.

Bibliographie
À qui appartient une histoire ?, trad. Bernard Banoun, Laurence Teper, 2005
Le Métier de tuer, trad. Valérie de Daran, Laurence Teper, 2005
Les Années d’Angleterre, trad. Bernard Lortholary, coll. « Du Monde entier », Gallimard, 2002
Le Registre, trad. Colette Kowalski, Gallimard, coll. « Du Monde entier », 1994
Un d’ici, trad. Isabelle Boccon-Gibod, Gallimard, coll. « Du Monde entier », 1991
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Source : impressions d'europe
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Bibliographie de Norbert Gstrein   (7)Voir plus

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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Il semblerait que le spectre humain soit moins large qu’on ne le pense, et quoique nous tirions tous la plus grande vanité de nos particularités, quelques traits suffisent pour dresser une caricature.
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Mon frère….insista pour me faire à manger, en mettant les petits plats dans les grands. Il me fallut prendre place à la table de la cuisine, et je n’eus pas à lever le petit doigt, cependant qu’il se tenait à ses fourneaux, vêtu d’un tablier, et préparait pour moi tous ces mets que jamais, pour un empire, je n’aurais consenti à goûter dans mon enfance, œufs brouillés à la cervelle, rognons de veau ou foie de veau grillé, et qu’à présent je mangeais de bon cœur, en éprouvant même une certaine délectation, tant la joie qu’éprouvait mon frère à me voir manger paraissait vive. Il alla jusqu’à me servir un jour des testicules de taureau, qu’il qualifia d’animelles, et que je connaissais pour ma part, depuis les années passées à Jackson, sous le nom de Rocky Mountain Oysters, et seule la hure de porc, dont il ne cessait de me vanter les mérites, m’avait été pour l’instant épargnée, mais il me suffisait de voir l’acharnement qu’il mettait à en parler pour comprendre que les attentions qu’il me prodiguait étaient tout ensemble l’expression de sa sollicitude, de sa supériorité, peut-être même d’une manière de violence qu’il exerçait contre moi, comme s’il s’efforçait chaque fois de me terrasser, et de m’étouffer dans l’étau d’une gentillesse dont je n’étais pas digne.
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Agir de façon répugnante était une des tares de son métier*, et si je me retins de le planter là, ce n’était que parce que je ne voulais pas m’en faire tout à fait un ennemi. Il disait « le Turc » comme d’autres disent « les nègres » ou « les pédés », sur un ton qui vous laissait entendre qu’ils avaient parfaitement saisi que c’était inconvenant, mais que, se situant sur un plan supposément ironique, ils s’octroyaient malgré tout cette liberté, pour se prouver à eux-mêmes qu’ils n’avaient pas rompu tout contact avec un monde sauvage et sans loi dont ils rêvaient, et pour lequel ils nourrissaient une nostalgie secrète.

*commissaire de police autrichien.
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Il etait neuf heures trente du matin, et la journée n’avait pas encore pleinement commencé, du moins aussi longtemps que l’un d’eux, s’avançant vers l’éphéméride qui trônait derrière le comptoir, n’en avait pas arraché la feuille portant la date de la veille, sacrifiant à une petite cérémonie qui était un reliquat du passé, comme s’il était toujours aussi simple de s’orienter dans l’espace et dans le temps.
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J’étais arrivé à la hauteur du terrain de football,....C’était un des chemins que j’avais coutume d’emprunter lors de mes promenades nocturnes, et, quand j’approchais du terrain, j’avais toujours l’impression qu’il suffirait d’un rien pour que les projecteurs s’allument brusquement, et soustraient à l’obscurité deux équipes qui, dans le rond central, prêtes à donner le coup d’envoi, attendaient seulement que le sifflet retentisse. Et les tribunes pleines expliqueraient que la ville, à cette heure, fût si morte......Derrière les buts, dans le clair de lune, le vent semblait faire vibrer le grillage, un léger sifflement dont je ne savais pas si je l’entendais ou me l’imaginais simplement, et qui m’évoquait des chauves-souris. Un mouvement ondulatoire animait tout entier le treillis métallique aux mailles serrées, c’était comme si l’on voyait le monde depuis les profondeurs marines, ou dans la chaleur vibrante d’un jour d’été, même si ce spectacle me faisait plutôt frissonner.
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Je possédais une photo d’eux les représentant en mariés, terriblement jeunes, terriblement beaux, un portrait qui, plus que toute autre photographie de mariage, et je parlais en connaissance de cause, illustrait le peu de vérité et les abîmes de fausseté que recèlent ces instants, censément les plus beaux d’une vie.
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« Dans la piaule d’à côté, ils se sont envoyés en l’air à en faire tomber les murs, dit-il. Je te jure que ça faisait un de ces raffuts ! »
Là-dessus, il se retourna vers le pick-up et, glissant la main sous le monticule de ferraille, se mit à tapoter la boîte renfermant la dépouille du professeur avec un geste qui avait quelque chose d’apaisant et de délicat.
« On n’imagine pas à quel point la gamme des plaintes et des soupirs peut être large. »
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Qu'y pouvait-on, si la vérité revêtait bien trop souvent l'aspect d'une mauvaise histoire, sinon d'une plate accumulation de clichés ? Aussi longtemps que les phrases restaient juxtaposées, sans que rien les unit, on devait se garder d'établir des liens, on devrait conserver à l'esprit que "parce que" était une locution dangereuse, peut-être la plus dangereuse de toutes, car elle laissait entendre qu'on avait compris de quoi il retournait, alors qu'il n'en était peut-être rien du tout, et que, après un bref et aveuglant éclair de lucidité, on avançait en réalité à tâtons dans l'obscurité.
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Si je me vois conduit à exposer ici le rapport existant entre les fait et la fiction dans le mon roman Le métier de tuer, c'est à cause des tentatives faites à force de révélations parfois hasardeuses des "clés" de ses personnages, pour transformer cet ouvrage en un objet de scandale.
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Ce n'était pas la première fois que nous sortions ensemble, même si les occasions s'espaçaient de plus en plus ; cela tenait à moi, ou à elle, à chaque fois, l'un de nous semblait reculer, et les mois passant, il en était résulté une facture en attente de règlement plutôt qu'une sorte de promesse non tenue. Comme si j'avais une obligation, comme si je devais lui faire la cour et m'exposer nécessairement à des blessures, les choses n'étant pas envisageables autrement, je m'était mis à l'éviter, mais dans cette tactique de l'évitement, elle n'était pas en reste, cela faisait des semaines que je ne l'avais plus vue, et je fus surpris qu'elle ne cherche pas d'excuse et se réjouisse même de me voir.
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