Nationalité : France
Né(e) à : Amiens , le 21/09/1969
Né(e) à : Amiens , le 21/09/1969
Biographie :
Pierre Notte est un auteur dramatique et journaliste français.
Pierre Notte est l’auteur de trois recueils de poésies et de photos, et de deux romans : La Chanson de Madame Rosenfelt (éd. Nadeau, 1993) et La Nuit irrésolue (éd. Loris Talmart, 1998).
Il écrit pour le théâtre depuis le début des années quatre-vingt-dix, signe notamment C’est de l’être parti qu’il s’agit ; Sombre précurseur-sitcom, L’État de Gertrud ; Le Doigt d’Helmut ; Clémence, à mon bras ; Moi aussi je suis Catherine Deneuve (Molière du spectacle du secteur privé en 2006).
En mai 2008, avec sa sœur Marie Notte, comédienne et chanteuse, il crée sur la scène du Théâtre Caï, à Tokyo au Japon, Dans la boue dans la boue, pièce courte de théâtre chanté dont il est l’interprète, l’auteur, le compositeur et le metteur en scène.
Pierre Notte est chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres. Il a été nommé à trois reprises aux Molières dans la catégorie « auteur ». Il est lauréat du prix Émile Augier décerné par l’Académie Française, du prix « Nouveau Talent Théâtre SACD 2006 » et du Publikumspreis 2009 du Blickwechsel, regards croisés de Karlsruhe, Allemagne. Il est lauréat de l’association Beaumarchais et il a reçu le soutien du Centre national du Théâtre pour sa pièce Demain dès l’aube. En 2011, il a fondé la compagnie « La Cie des gens qui tombent », avec pour parrains Judith Magre et Fernando Arrabal.
A la demande de Muriel Mayette, administrateur général, il a été nommé à l’automne 2006 secrétaire général de la Comédie-Française. Il est conseiller et auteur associé du Théâtre du Rond-Point depuis 2009.
+ Voir plusPierre Notte est un auteur dramatique et journaliste français.
Pierre Notte est l’auteur de trois recueils de poésies et de photos, et de deux romans : La Chanson de Madame Rosenfelt (éd. Nadeau, 1993) et La Nuit irrésolue (éd. Loris Talmart, 1998).
Il écrit pour le théâtre depuis le début des années quatre-vingt-dix, signe notamment C’est de l’être parti qu’il s’agit ; Sombre précurseur-sitcom, L’État de Gertrud ; Le Doigt d’Helmut ; Clémence, à mon bras ; Moi aussi je suis Catherine Deneuve (Molière du spectacle du secteur privé en 2006).
En mai 2008, avec sa sœur Marie Notte, comédienne et chanteuse, il crée sur la scène du Théâtre Caï, à Tokyo au Japon, Dans la boue dans la boue, pièce courte de théâtre chanté dont il est l’interprète, l’auteur, le compositeur et le metteur en scène.
Pierre Notte est chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres. Il a été nommé à trois reprises aux Molières dans la catégorie « auteur ». Il est lauréat du prix Émile Augier décerné par l’Académie Française, du prix « Nouveau Talent Théâtre SACD 2006 » et du Publikumspreis 2009 du Blickwechsel, regards croisés de Karlsruhe, Allemagne. Il est lauréat de l’association Beaumarchais et il a reçu le soutien du Centre national du Théâtre pour sa pièce Demain dès l’aube. En 2011, il a fondé la compagnie « La Cie des gens qui tombent », avec pour parrains Judith Magre et Fernando Arrabal.
A la demande de Muriel Mayette, administrateur général, il a été nommé à l’automne 2006 secrétaire général de la Comédie-Française. Il est conseiller et auteur associé du Théâtre du Rond-Point depuis 2009.
Source : /www.theatredesamateurs.org
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La nostalgie des blattes
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Je veux vivre pour téléphoner à Barbara. Lui écrire un livre, lui écrire encore, lui écrire un livre, un deuxième. Me relever et écrire demander pardon à tout le monde à chacun. Me découper les doigts, les envoyer en signe de sincérité, m'arracher un oeil, me découper la chair et l'envoyer partout, à ceux que j'ai blessé, meurtris. Leur dire ma honte, mon horreur de moi, je plaide coupable, j'ai mal.
Vieille 2 : je me retrouve là à vos côtés -vous que j'ai tellement combattue- je ne comprends plus les plans du ciel- pourquoi moi ici maintenant ? est-ce que c'est une nouvelle épreuve ? est-ce que je dois me battre contre vous ou avec vous? oh pardon
(vieille 2 produit des petits bruits audibles ou non )
(troubles intestinaux)
Vieille 1 : ah oui tiens
Vieille 2 : c'est le doute - il m'envahit- cela ne m'arrive pas très souvent et ça se détraque à l'intérieur je fais des petits bruits
Vieille 1 : on fait tous comme on peut
Vieille 2 : je pense trop - je m'interroge et voilà
Vieille 1 : un petit doute - un petit bruit
Vieille 2 : je suis embarrassée
Vieille 1 : j'ai de la tendresse pour les faiblesses naturelles
Vieille 2 : tout ça c'est dans ma tête
Vieille 1 : pas seulement
Vieille 2 : je suis appareillée- c'est encore heureux
Vieille 1 : ça déborde un peu
Vieille 2 : je ne m'arrête plus
Vieille 1 : vous avez un sérieux problème de fuite
Vieille 2 : c'est à cause de ça que j'ai dû arrêter la confession- c'était devenu trop compliqué dans le confessionnal- au moindre doute je ne réponds plus de mon corps
(vieille 2 produit des petits bruits audibles ou non )
(troubles intestinaux)
Vieille 1 : ah oui tiens
Vieille 2 : c'est le doute - il m'envahit- cela ne m'arrive pas très souvent et ça se détraque à l'intérieur je fais des petits bruits
Vieille 1 : on fait tous comme on peut
Vieille 2 : je pense trop - je m'interroge et voilà
Vieille 1 : un petit doute - un petit bruit
Vieille 2 : je suis embarrassée
Vieille 1 : j'ai de la tendresse pour les faiblesses naturelles
Vieille 2 : tout ça c'est dans ma tête
Vieille 1 : pas seulement
Vieille 2 : je suis appareillée- c'est encore heureux
Vieille 1 : ça déborde un peu
Vieille 2 : je ne m'arrête plus
Vieille 1 : vous avez un sérieux problème de fuite
Vieille 2 : c'est à cause de ça que j'ai dû arrêter la confession- c'était devenu trop compliqué dans le confessionnal- au moindre doute je ne réponds plus de mon corps
LA MÈRE :
(...) les enfants, on les fait pour ne plus avoir le choix d'aimer, on les fait pour être bien sûr de pouvoir s'aliéner un amour à vie et voilà qu'ils vous crachent au visage (je suis fatiguée, là - fatiguée c'est le mot je le dis - c'est rien de le dire, fatiguée oui, même pas maquillée je dois faire zombie sous ces lumières de salle de bains).
(...)
Tu donnes tout ce que tu as - ce n'est rien mais c'est tout - tu fais des enfants, tu investis sur l'amour - et dix-sept ans plus tard, volatilisé le capital et ton coeur c'est Wall Street en 1929.
(...)
Les enfants tu les fais pour savoir quoi faire de tellement d'amour - ils prennent tout, tu ne demandes rien, ils prennent tout et ils se cassent avec - oh ce n'est rien mais tout de même, tout ce chemin jusqu'ici pour en arriver là - le bec dans l'eau je peux dire.
(...) les enfants, on les fait pour ne plus avoir le choix d'aimer, on les fait pour être bien sûr de pouvoir s'aliéner un amour à vie et voilà qu'ils vous crachent au visage (je suis fatiguée, là - fatiguée c'est le mot je le dis - c'est rien de le dire, fatiguée oui, même pas maquillée je dois faire zombie sous ces lumières de salle de bains).
(...)
Tu donnes tout ce que tu as - ce n'est rien mais c'est tout - tu fais des enfants, tu investis sur l'amour - et dix-sept ans plus tard, volatilisé le capital et ton coeur c'est Wall Street en 1929.
(...)
Les enfants tu les fais pour savoir quoi faire de tellement d'amour - ils prennent tout, tu ne demandes rien, ils prennent tout et ils se cassent avec - oh ce n'est rien mais tout de même, tout ce chemin jusqu'ici pour en arriver là - le bec dans l'eau je peux dire.
Vieille 2: d'abord vous êtes un peu molle dans l'acrimonie- et puis surtout il y a la perte des moyens -vous avez tout mélangé ce n'est pas du tout solide- ce n'est pas pensé ni construit-vous êtes approximative dans l'alzheimer- il y a alzheimer et alzheimer vous n'avez pas choisi le vôtre-vous êtes tombée dans le piège- il faut faire un choix ensuite il faut nuancer puis approfondir- l'irritabilité l'instabilité la colère
Vieille 1: je l'ai fait ça- j'ai été hyper odieuse
Vieille 2: vous l'avez fait ordinaire vite fait bien fait plan-plan- vous n'y étiez pas du tout
Vieille 1: moi je me suis trouvée pas mal
Vieille 2: ça part dans tous les sens et on n'y croit plus -il faut tenir le truc tirer le fil aller au bout sans lâcher prise- et ce lyrisme
Vieille 1 : ce lyrisme?
Vieille 2: vous en faites tellement dans le pathos- vous l'avez bâclé c'est tout- il est bâclé votre alzheimer
Vieille 1: je l'ai fait ça- j'ai été hyper odieuse
Vieille 2: vous l'avez fait ordinaire vite fait bien fait plan-plan- vous n'y étiez pas du tout
Vieille 1: moi je me suis trouvée pas mal
Vieille 2: ça part dans tous les sens et on n'y croit plus -il faut tenir le truc tirer le fil aller au bout sans lâcher prise- et ce lyrisme
Vieille 1 : ce lyrisme?
Vieille 2: vous en faites tellement dans le pathos- vous l'avez bâclé c'est tout- il est bâclé votre alzheimer
elle finira bien par passer la lumière du jour - quand les carreaux seront faits- et quand elle sera passée dans la maison de mémé la lumière du jour ils finiront peut-être par y voir clair les enfants de l'amour- et quand ils y verront un peu plus clair les enfants de l'amour ils se demanderont pourquoi le 25 décembre qui devrait être le 14 juillet de notre vie de famille se transforme chaque année en 11 septembre
La télévision le rend tel quel, le réel, c’est-à-dire qu’elle le crache, le recrache, parfois le vomit. Elle va le chercher dans les poubelles, ou elle le reproduit dans ses studios, comme il est dans la vie vraie. Cela fait de moi, la plupart du temps, un consommateur, un gros mangeur de choses réelles (je n’évoque pas ici les génies qui tentent de réorganiser ces états de fait du monde représenté, qui remettent tout en cause).
Au cinéma, je lève la tête vers des choses grandes, qu’elle me donne à voir j’assiste à des imitations du vrai, je consomme des reproductions de la réalité. Devant la télévision, je baisse la tête devant une petite chose, dans laquelle tout est plus petit, je deviens un bouffeur du vrai d’une vérité devenue obscène, énorme, en gros plan et le plus souvent sans aucun artifice.
Au théâtre, le réel est plus rare, la vérité apparaît dans la complicité du mensonge admis, et elle n’est jamais entière. Le réel se laisse transfigurer, faute de moyens. Et je deviens un être qui pense, qui cherche, qui imagine, qui transcende ce qui est donné, et qui agit de surcroît sur la représentation en cours, puisque je suis là et que je réagis. Financièrement, physiquement, intellectuellement, je suis sollicité, et activement, je ne suis pas un consommateur plus ou moins manipulé.
Au cinéma, je lève la tête vers des choses grandes, qu’elle me donne à voir j’assiste à des imitations du vrai, je consomme des reproductions de la réalité. Devant la télévision, je baisse la tête devant une petite chose, dans laquelle tout est plus petit, je deviens un bouffeur du vrai d’une vérité devenue obscène, énorme, en gros plan et le plus souvent sans aucun artifice.
Au théâtre, le réel est plus rare, la vérité apparaît dans la complicité du mensonge admis, et elle n’est jamais entière. Le réel se laisse transfigurer, faute de moyens. Et je deviens un être qui pense, qui cherche, qui imagine, qui transcende ce qui est donné, et qui agit de surcroît sur la représentation en cours, puisque je suis là et que je réagis. Financièrement, physiquement, intellectuellement, je suis sollicité, et activement, je ne suis pas un consommateur plus ou moins manipulé.
Il y a quelque chose dans son regard-dans les yeux, dans le regard de ce jeune homme- on n'y voit pas très clair, mais il y a dans son regard quelque chose que je serais tentée de dire inespéré...quelque chose d'inespéré que je serais tentée d'appeler désir -et si tu n'y va pas, si tu passes à côté de ça, les cendres de maman je les prends et je les disperse au vent au-dessus des danseurs - si tu laisses passer ça- et maman, qui n'a jamais osé fréquenter un bal
, même du 14 juillet, elle va enfin pouvoir danser, tu peux me croire!
, même du 14 juillet, elle va enfin pouvoir danser, tu peux me croire!
Un mobil-home témoin qui n'est même pas à moi
c'est déjà pas bien grand
c'est tellement pas bien grand qu'à part une entrée
on ne voit pas très bien ce qu'il pourrait y avoir d'autre
et le voilà qui débarque chez moi
dans tout ce qu'il me reste d'endroit qui ne m'appartient pas
et moi je me prends les pattes dans son bordel personnel
à me prendre les pieds dedans comme dans un tapis
son linge sale sa vaisselle et ses paquets de gâteaux
son merdier ses trucs et ses machins et maintenant sa copine attachée
c'est déjà pas bien grand
c'est tellement pas bien grand qu'à part une entrée
on ne voit pas très bien ce qu'il pourrait y avoir d'autre
et le voilà qui débarque chez moi
dans tout ce qu'il me reste d'endroit qui ne m'appartient pas
et moi je me prends les pattes dans son bordel personnel
à me prendre les pieds dedans comme dans un tapis
son linge sale sa vaisselle et ses paquets de gâteaux
son merdier ses trucs et ses machins et maintenant sa copine attachée
Vieille 2 : j'ai connu la joie du miracle de la vie
Vieille 1 : vous disiez n'avoir connu aucun homme
Vieille 2 : je n'en ai aimé qu'un- je n'ai pas dit que je l'avais connu
Vieille 1 : vous l'avez forcément connu même trente secondes
Vieille 2 : je n'ai aimé qu'un seul homme dans ma vie de femme et pas n'importe lequel - une légende vivante en son temps - et j'ai acheté ce qu'il fallait
Vieille 1 : vous vous avez fait une grosse bêtise
Vieille 2 : un acteur - hors categorie - un trésor national d'exportation- au japon- partout en asie - et partout ailleurs
Vieille 1: alain delon?
Vieille 2: sa semence était en vente
Vieille 1 : vous avez acheté la semence d'alain delon ?
Vieille 2 : aux enchères
Vieille 1 : elle a acheté la semence d'alain delon aux enchères
Vieille 2 : sa droiture sa force de caractère son autorité -l'homme providentiel - le rappel à l'ordre- la rectitude le respect des principes qui fondent le ciment de la paix sociale du calme sécuritaire- j'ai acheté ce qu'il fallait et j'ai donné la vie
Vieille 1 : vous vous attendiez à quoi ? au messie?
Vieille 2 : je lui cousais des petites tuniques - des petits uniformes en lin - ils sont devenus très vite beaucoup trop petits pour lui
Vieille 1 : les enfants grandissent
Vieille 2 : il a rejoint les dissidents
Vieille 1 : encore un qui se sera construit contre son père
Vieille 1 : vous disiez n'avoir connu aucun homme
Vieille 2 : je n'en ai aimé qu'un- je n'ai pas dit que je l'avais connu
Vieille 1 : vous l'avez forcément connu même trente secondes
Vieille 2 : je n'ai aimé qu'un seul homme dans ma vie de femme et pas n'importe lequel - une légende vivante en son temps - et j'ai acheté ce qu'il fallait
Vieille 1 : vous vous avez fait une grosse bêtise
Vieille 2 : un acteur - hors categorie - un trésor national d'exportation- au japon- partout en asie - et partout ailleurs
Vieille 1: alain delon?
Vieille 2: sa semence était en vente
Vieille 1 : vous avez acheté la semence d'alain delon ?
Vieille 2 : aux enchères
Vieille 1 : elle a acheté la semence d'alain delon aux enchères
Vieille 2 : sa droiture sa force de caractère son autorité -l'homme providentiel - le rappel à l'ordre- la rectitude le respect des principes qui fondent le ciment de la paix sociale du calme sécuritaire- j'ai acheté ce qu'il fallait et j'ai donné la vie
Vieille 1 : vous vous attendiez à quoi ? au messie?
Vieille 2 : je lui cousais des petites tuniques - des petits uniformes en lin - ils sont devenus très vite beaucoup trop petits pour lui
Vieille 1 : les enfants grandissent
Vieille 2 : il a rejoint les dissidents
Vieille 1 : encore un qui se sera construit contre son père
j'ai mon bouclier d'or
mon armure
mon casque et ma monture
si tu dors
ton rêve me fait chevalier
un guerrier juste et fort
je pars chasser pour toi
les dragons aux quatre coins
du monde et je reviens
attends moi et tu peux dormir
tranquille
mon petit tout petit enfant
je terrasse pour toi
tous les monstres de toutes les îles
de toutes les mers
tu pourras dormir tranquille
je t'aime
mon petit tout petit enfant
mon armure
mon casque et ma monture
si tu dors
ton rêve me fait chevalier
un guerrier juste et fort
je pars chasser pour toi
les dragons aux quatre coins
du monde et je reviens
attends moi et tu peux dormir
tranquille
mon petit tout petit enfant
je terrasse pour toi
tous les monstres de toutes les îles
de toutes les mers
tu pourras dormir tranquille
je t'aime
mon petit tout petit enfant
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