Octave Mannoni

Octave Mannoni, futur psychanalyste, a commencé à rédiger ce texte fondateur dans le champ de la pensée postcoloniale, en 1946 après dix-sept années passées à Madagascar, juste avant que n’éclatent les révoltes paysannes qui seront réprimées dans le sang par l’administration coloniale française. Il propose une analyse du mécanisme de dépendance liant le colonisé au colonisateur, et une critique du colonialisme.

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(Re)lire Mannoni pour une connaissance de l’histoire des idées, parce que Psychologie de la colonisation a provoqué l’écriture de Peaux noires et masques blancs par Franz Fanon. Mais aussi parce que ces analyses ne manqueront pas de provoquer des débats vigoureux.





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Décortiquant l’expression fort banale : « Je sais bien, mais quand même… » et l’illustrant d’exemples tirés du récit d’un rite initiatique chez les Indiens Hopi ou des Mémoires de Casanova, le psychanalyste Octave Mannoni explore les sinuosités des concepts de croyance et de déni.

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Très intéressant.



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Le lecteur ouvre le livre, installé dans un siège, et les pages se tournant, les carnets d'années en années se liront, s'analyseront et l'entretien débutera.



Au fur et à mesure, la lecture se transforme en entretien avec son auteur et ses prises de position.



Un échange s'établit, peu à peu et la réflexion des idées avancées, se débattent.



Ouvrage à connaître et lire dans son originalité, son naturel et sa forme de partage établit par un style naturel et parfois spontané.

Voir la monographie de Sigmund Freud figurer dans l'excellente collection "Ecrivains de toujours" (Editions du Seuil) est une surprise. Si le père de la psychanalyse a beaucoup écrit, il l'a fait avec un esprit scientifique, en tant que "découvreur" dans le domaine de la psychologie et de la psychiatrie. En d'autres termes, sa prose n'est pas caractérisée par un style littéraire !



En fait, tous ses écrits sont bien mentionnés mais ne jouent pas un rôle important. Nous avons ici affaire à une biographie qui nous donne tous les détails utiles sur la vie privée et professionnelle de S. Freud. On y découvre des choses qui ne sont pas nécessairement connues: sa relative pauvreté quand il était jeune, ses longues hésitations avant de trouver sa vocation, ses relations avec celle qui deviendra sa femme, son amitié avec Fliess, son (long) cancer de la mâchoire, son exil au moment de l'Anschluss, etc. D'autres épisodes sont beaucoup plus célèbres, comme sa fréquentation de Charcot à Paris, sa collaboration assez compliquée avec J. Breuer, ses liens avec C.-G. Jung et autres, la rédaction de ses principaux traités, etc…



Cette biographie me parait facile à lire – je veux dire qu'une personne qui serait très peu versée dans la psychanalyse pourra y entrer sans difficultés particulières.

Ce livre du psychanalyste fut vivement critiqué par Césaire et Fanon en 1950. Plusieurs fois réédité, et à nouveau aujourd'hui, il reste un livre incompris.
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un monument !

"Freud" est une biographie intellectuelle très brève. Les photos occupent le cinquième de pages dans ce volume très mince. Mannoni a étudié le psychanalyse sous Jacques Lacan et on voit clairement l'influence de son maitre sans ce livre. Lacan s'intéressait énormément à l'aspect philosophique de Freud et croyait que l'inconscient était structuré comme un langage. Lacan croyait aussi que l'on surestimait l'importance que Freud attribuait aux pulsions sexuelles dans le comportement humain.

Dans son livre Mannoni prête beaucoup d'attention aux structures de rêves, aux lapsus et aux jeux de mots ("witzes"). Il accorde moins d'importance aux tabous et pulsions sexuelles. Il offre au lecteur un récit fascinant du parcours intellectuelle de Freud qui a passé par l'électrothérapie, l'hypnotisme, et le neuropathologie avant de créer son système basé sur l'analyse de rêves.

Le grand problème avec le livre est qu'il est trop court pour son ampleur. Le résultat est que Mannoni commente et explique la genèse d'un concept mais il ne le décrit pas. Le lecteur qui n'a pas lu les grandes œuvres de Freud dans un passé récent aura beaucoup du mal à suivre les arguments de Mannoni.

à lire