Arbre au-dedans/LA NUIT, LE JOUR, LA NUIT
LETTRE DE CRÉANCE
Cantate
1
Entre le jour et la nuit
une zone indécise est suspendue.
Ni ombre ni lumière :
rien que du temps.
L'heure est une pause précaire,
page qui s'enténèbre,
page où je trace,
lentement, ces lignes.
L'après-midi :
une braise qui se consume.
Le jour gravite et s'effeuille.
Un fleuve obscur
lime les confins des choses.
Doux et opiniâtre,
il les conduit je ne sais où.
Le réel s'éloigne.
J'écris :
je parle avec moi
— je te parle.
p.583-584