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Citations de Odile d` Oultremont (147)


- Flaubert disait, et j’aime beaucoup Flaubert : « Rien n’est sérieux en ce bas monde que le rire. »
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–Qu’avez-vous fait pendant un an si vous n’alliez plus au bureau Monsieur Bergen ?
–Oh.
Cette question met Adrien en joie.
–Nous dansions, ma femme et moi, Monsieur le juge.
–Vous dansiez ? Vous avez dansé pendant un an ? !
–Quand elle en avait la force physique, acquiesce Adrien.
–Et c’est pour cette raison que vous avez renoncé à aller travailler ?
–Vous en connaissez une meilleure ?
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La pièce est magistrale. Ses murs dressés comme des remparts soutiennent une voûte suspendue à plusieurs mètres du sol, sculptée en éventail et percée d'une imposante lucarne. Par-delà, le ciel dispense sa lumière matinale, une colonie de nuages traverse lentement le tableau. Adrien ne peut s'empêcher de penser que, de là-haut, Louise doit se marrer.
Dans cette salle de justice, l'air en circulation lente a pris la couleur presque jaune des époques antérieures. Depuis la disparition de sa femme, il y a quelques mois, ici ou ailleurs, à tout moment, c'est comme si le présent était déjà ancien. En filant, Louise a emporté les pigments clairs de l'oxygène, elle s'est barrée avec le blanc. La vision d'Adrien a reculé d'un cran sur la palette Pantone. Même les murs de ce tribunal sont devenus légèrement plus foncés. Adrien observe le trône du président, une simple chaise posée derrière un imposant bureau face à l'assemblée. Dans quelques minutes, il va devoir répondre à des questions officielles, trier les mots, les peser, les modérer, les tempérer,…
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Un jour, l’esprit tout entier est dévolu à quelqu’un ou quelque chose, et l’autre, tout se perd. Sont tombées avec moi les reliques autant que les racines les plus profondes, il ne reste plus aucun espace ni pour la mémoire ni pour ses espoirs.
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Les morts on les enterre, les vivants on en prend soin.
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Même si je le voulais, je ne saurais pas où aller chercher les larmes. Je pleure pour les autres. Pour moi, j'invente. (p62)
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Même dans cet antre des affligés ,la compassion est un sentiment qu'aucun jugement pénal ne peut dérouter .
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Au téléphone, il pleure, ponctue chaque fin de phrase par :
- J’aime la Bretagne, j’aime les Bretons.
Comme si, pour une fois, quelque part en France, il trouvait un sens à sa vie.
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Odile d' Oultremont
Je refuse d’être une victime. Le cancer, c’est un truc qui n’a aucun sens, et si on lui en donne un, alors en mourant, non seulement je perdrai, mais en plus, toi, tu te sentiras coupable. Et on aura tous les deux échoué . Si je meurs, je meurs. Mais j’aimerais autant éviter d’ajouter à tout cela l’échec. Tu comprends ?
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Depuis plusieurs jours, Adrien avait perdu le sommeil. Il le chercha à bien des endroits, souleva des coussins, fouilla sous les meubles, tria ses affaires sans succès, le repos s’était tiré, avait détalé au plus loin, les alentours d’Adrien étaient vulnérables pour le moment, ses parages enduraient des bombardements de tous côtés, et personne pour lui porter secours. C’était sa Syrie émotionnelle.
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À l’aube, le lendemain, Louise se leva d’un bond, saisit le visage d’Adrien à pleines mains et l’embrassa avec force. Elle fonctionnait parfois avec agressivité, c’était une manière d’imposer aux traces laissées dans son sillage de demeurer vivaces, sa façon maladroite de se rappeler à lui.
Elle annonça une fois debout comme on déclame un poème :
– Aujourd’hui, journée en O !
– Encore?
– Bon dodo?
– Ramollo. Et toi mon angelot?
– Oui ! Excitée par ma première chimio!
Et voilà, malgré la nuit sans fermer l’œil, malgré le poids de l’anxiété, elle le ramassait comme le sucre en poudre dans une petite cuillère, il n’y avait plus qu’à embrayer, c’était presque une obligation morale: on ne laisse personne seul avec une telle quantité de bonne volonté.
– T’es dingo...
Il l’embrassa.
– Je t’accompagne à l’hosto.
Louise se cabra, licorne grognon, gamine indignée.
– Tu vas au bureau!
– No...
– So !
Une heure plus tard, à l’arrêt de bus, Adrien profita des dernières hésitations de la porte pour s’embarquer à bord.
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La prison, toujours , lui a semblé douloureuse. Elle est cruelle ,au début surtout, lorsque la tête , encore éprise de liberté, de famille, de souvenirs, cherche ailleurs une riposte. Ensuite l'affliction se résorbe et ne subsistent alors que la résignation et la dissociation, indispensables pour survivre.
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Pourquoi l'existence offre-t-elle tout à la fois l'impression d'une imperceptible brièveté et le sentiment d'une longévité insoutenable ?
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Elle parle, elle parle, elle ne dit pas grand chose, elle dit juste :
— Je suis marin-pêcheur, enfin marin-pêcheuse plutôt.
La phrase est courte, mais Marcus a l’impression qu’en deux secondes, elle vient de tout révéler. Il l’observe, la marin-pêcheuse, les mains plantées dans ses poches, elle porte sa tête comme un trophée, bien droite, elle regarde loin devant, les yeux grands ouverts. Il y a quelque chose d’une victoire dans ce corps qui va chercher vers le ciel.
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Personne ne ressuscite personne. Il se serait réveillé avec ou sans moi. Il n'y a pas, il n'y a jamais de miracle, il n'y a que des vivants ou des morts. Les morts on les enterre, les vivants on en prend soin.
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Elle avait déplacé le centre de gravité des événements, leur avait ôté leur foutu côté obscur. Ne restaient que des bulles de savon sur lesquelles elle soufflait avec une puérilité assumée. Il n’y avait qu’elle pour transformer ainsi le gravier en guimauve.
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Le curé est connu pour réparer les paumés avec de la colle à mots , ceux en qui les jeunes ,et pas seulement ,ont une absolue confiance .
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Ensuite le dîner se déroule entre soufflé de homard et tournedos à la crème ,tout ce qu'elle déteste ,ces menus de l'an quarante que plus personne ne propose ailleurs que dans ces endroits où les traditions sont maintenues sous des cloches en porcelaine ,assorties de privilèges dont quelques rares personnes se sustentent encore .
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«  Contrairement aux apparences, Bernie n’agissait pas seulement par fainéantise .Il avait toujours pensé qu’à trop savoir , l’être humain se ruinait en certitudes, l’oisiveté demeurant ainsi le dernier rempart à certaines dogmatiques et condescendantes certitudes existentielles .

Si Bernard demeurait au chômage , c’était en quelque sorte par respect pour autrui , allant jusqu’à prôner sa posture comme un art de vivre »
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À dix-huit ans, le bac en poche, Marcus prit la route de Paris. Pendant trois ans, il avait accumulé un pécule estimable à force de s’user à d’innombrables petits boulots. Chaque jour de vacances y passait. Il s’offrit une formation d’ouvrier de chantier et rapidement se spécialisa. Par nécessité viscérale de changer enfin de perspective, Marcus Bogat devint grutier. 
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