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Critiques de Olen Steinhauer (64)
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Le Touriste

Un touriste est méprisant de par son nom qui l’apparente au confort futile d’un capitalisme honteux qui se moque bien de la misère tout en s’enrichissant de la pauvreté…Mais bougre d’âne aux bourses bien remplies, un touriste c’est seulement quelqu’un qui voyage… Moi j’aurais bien aimé être globetrotteur, sac à dos, poussière et chambre insalubre, la tourista au cul, un petit carnet de route crayonné d’une main d’artiste dont je ne reflète qu’un espoir vain, l’ordinaire n’ordure pas comme le ridicule ne tue pas...



En fait j’aurais bien aimé être bien des choses, et je m’en garderais bien, d’en être beaucoup d’autre… Imaginez, poète, philosophe, penseur, celui qui écrit comme les seins d’une dame bien nourrie, vous me voyez sexiste… je vous répondrais, voyeur, bandeur, philanthrope de la pensée d’un bon sens égoïste, qui me donne ce droit de pointer du doigt l’éternelle bêtise qui ma bite de bon matin déversant l’encre silencieuse de mon pipi…



Enfin bref, dieu, y m’a pas donné quelques talents à but lucratif, il m’a donné juste le droit d’exister dans un confort certain, bien loin de la malheureuse histoire du monde, celle dont tout le monde s’autruche, parce que le mondialisme n’attend pas qu’un homme marche sur l’eau et partage son sang pour s’attribuer le butin des audacieux, peu soucieux de l’autrui qui se famine et se meurt dans l’innocence de notre indifférence méprisante de bonnes intentions, à la morale bien pendue d’un mal qui nous ronge, l’égoïsme dont l’inconscience se joue pour notre survie... imaginez que l’égoïsme n’existe pas, remplacé par l’altruisme, l’empathie, que ferions-nous de nos larmes, et de notre amour de l’autre ? Main dans la main, « à mort la tragédie », baisez-moi jusqu’à l’envie, notre « moi » serait un putain champs de poésie lubrique…



Les philosophes philosophent, les bons le font bien, les autres sophistes tant bien que mal, une rhétorique bien alambiquée, ça vous colle la migraine, parce que c’est trop bien sophistiqué pour le commun, l’original lui se targue d’une comprenette fastidieuse, ennuyeuse, moi j’y comprends rien…



J’essaie pourtant, penché sur les mots, je plisse les yeux d’un air sérieux, parce que merde c’est queue ma patience s’impatiente à la longue, énervée tout qu’elle est, ma patience pas ma queue hein… vous me suivez ? Sinon l’histoire aurait été plus courte soyez en sûr… mais courageuse, n’en doutez point… Agenouillez-vous je vous en prie… et faites ahhhhhhhh….



Bref la philosophie, la vraie, pas la pacotille, s’oublie du bon sens, celui que l’on lui donne, là où j’y verrai le cul d’une femme, il y verra les profondeurs de l’âme, disséquées, mise à mal, agenouillant sa morale dans la honte innocente d’un savoir à la con que tout le monde méprise, ou ignore ou méprise parce qu’il l’ignore.



Parce que de la merde, on en voit partout, « ya qu’à » comme dirait l’autre, pas besoin de baisser son froc, faut juste écouter et regarder, parfois il y a du bon, souvent il y a l’autre…



Je parle de ça comme je pourrais parler de la piscine que j’ai envie de creuser dans mon jardin, mais je m’agace quand malencontreusement je pose mon cul sur l’ennui, j’allume la télé pour ébruiter un peu la maison qui craque d’un bois sec, ça fout la connerie dans l’oubli, et là tu peux zapper, zapper, t’en a pour tout les cons, t’y comprends bien que faudrait l’éteindre pour de bon, mais rien n’y fait, enfermé dans l’ordinaire que je cultive pour le bien de ma médiocrité, je sais, mais je blablate, et tu t’énerves… et puis :



« Tiens qu’est-ce qu’on mange ce soir ? »



Fait chier je suis qu’un touriste de plus, j’y peux rien, ça me convient la banalité, mon égoïsme ne m’épargne pas, je suis là à penser que… Mais penser c’est pas de l’héroïsme, il y a un brin de fainéantise dans tout ça, et à trop s’agiter, on se fatigue, alors à quoi bon, essayons de profiter du printemps qui s’annonce à l’orée d’un hiver capricieux qui s’éternise…



A plus les copains

Ouais le bouquin, euh comment vous dire…

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La variante Istanbul

En 1968, le Printemps de Prague est réprimé dans le sang par les troupes du Pacte de Varsovie, peu enclines à laisser prospérer le ‘’socialisme à visage humain’’ prôné par Alexander Dubcek. Peter Husak, étudiant praguois, soupçonné d’avoir voulu passer à l’Ouest, réussit à convaincre la police politique de son innocence mais ses camarades de l’université ne lui font plus confiance. Errant dans Prague, il fait la connaissance de Stanislav Klym, un soldat qui fête son prochain retour chez lui. Cette rencontre sera funeste pour chacun d’entre eux.

Sept ans plus tard, en 1975, en pleine guerre froide, un avion en partance pour Istanbul est détourné par des activistes arméniens. Mais avant même d’avoir exprimé leurs revendications, ils font exploser l’avion en plein vol. A son bord se trouvait un enquêteur de la brigade de Brano Sev qui, de ce fait, se rend en Turquie pour trouver une explication à ce drame. Et il n’est pas le seul à s’intéresser à l’affaire. Il semblerait que différentes branches des services secrets se soucient de cet attentat.



Où l’on retrouve Brano Sev, la Capitale, les services secrets et la guerre froide dans ce pays inventé par Olen Steinhauer, sorte de melting-pot de tous les pays satellites de l’Union soviétique.

Comme souvent dans les romans d’espionnage, il faut un peu s’accrocher pour comprendre qui est qui, qui fait quoi, qui est loyal ou qui trahit. L’intrigue est des plus complexes, les personnages nombreux, leurs motivations bien cachées et on nage en eau trouble entre passé (1968) et présent (1975) sans comprendre a priori le lien entre les deux affaires. Qu’on se rassure, tout finit par s’éclairer et cela ne nuit en rien au plaisir de lecture. Olen Steinhauer sait promener son lecteur dans cette époque, de plus en plus lointaine, où l’Est et l’Ouest s’épiaient, se harcelaient, se concurrençaient.

Comme les précédents tomes, celui-ci est passionnant et a le mérite de rappeler quelques faits historiques tout en divertissant.

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À couteaux tirés

Un homme et une femme ont rendez-vous pour dîner . Ils ne se sont pas vus depuis cinq ans . Lui , arrive directement de l'aéroport ; elle, habite là, en Californie . Elle est mariée et a deux enfants , ils ont été amants , avant ... dans une autre vie .

Une histoire banale entre un homme et une femme ? Hum...non, pas tout à fait...

Elle a quitté la CIA , lui , y bosse encore , et ce soir , il est en mission . Il doit l'interroger, découvrir ce qu'elle sait sur un attentat terroriste qui a coûté la vie à 120 personnes , passagers d'un avion pris en otage .



Oubliez les romans d'espionnage où les personnages sont dans l'action . Dans "A couteaux tirés" , vous serez dans un huit-clos , attablés avec ce couple , à les regarder discuter , plaisanter, s'interroger, se manipuler . Les espions sont les meilleurs comédiens du monde , et ils travaillent sans filet de sécurité . Une erreur et c'est leur vie qui peut s'arrêter ...

C'est à l'occasion d'une adaptation télévisuelle mettant en scène le regretté , Alan Rickman et Emma Thompson que l'auteur a eu l'idée d'écrire un roman d'espionnage dont pratiquement toute l'intrigue se déroulerait autour d'une table de restaurant . C'est peut-être à cause de cela que ce roman rendrait très bien adapté au cinéma et donnerait deux très jolis rôles ..

Bien sûr , on assiste à des flash back , mais l'essentiel se passe autour d'un repas, dans un jeu de ping-pong verbal où l'un des deux aime encore l'autre , ou l'un des deux a peut-être commis une erreur , où l'un des deux a peut-être trahi , ou l'un des deux essaie de sauver sa peau .

L'agence ne tolère pas l'erreur .

Mais est-ce vraiment l'agence qui a commandé cette enquête ?



Il n'y a pas vraiment d'émotion , de suspens dans ce roman , tous les détails sont fournis pour qu'on en devine l'issue . Un tout petit mot vient clôturer une discussion, à la fin , (petit mot qui m'a fait consulter le dico car je ne maîtrise pas l'allemand ) . C'est ce petit mot qui m'a fait mettre 4 étoiles parce qu'il laisse planer le doute, ( une sorte ""d'ouverture") , et j'aime cette liberté ...

Je dis toujours que c'est à la fin qu'on reconnait un bon roman policier ou un bon roman d'espionnage , et là ,les dernières lignes sont "top", du même "taupe" que la couleur de la couverture , du "taupe" dont on fait les meilleurs espions ...



(Je remercie babelio et les éditions Presses de la Cité pour cette mission spéciale )
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À couteaux tirés

Comment dire ? J’ai trouvé ce livre insipide. C’est le mot qui me vient à l’esprit après avoir lu la dernière page. Aucune émotion ne m’a traversé à la lecture de cette histoire d’espionnage. Il m’a laissé de marbre.



Henri et Célia ont travaillé un temps ensemble, cinq ans plus tôt, à Vienne. Ils étaient amants. Ils travaillaient sur une prise d’otages. Cent vingt personnes ont trouvé la mort dans un avion.

Henry donne rendez-vous à Célia, afin d’éclaircir des points laissés sans réponse. Quelqu’un a trahit. Qui ? Henry est persuadé qu’il s’agit de Célia… Ou peut-être pas. Je n’en dirai pas plus, mais j’ai deviné très tôt qui était la taupe.



De plus, dans la 4ème de couverture, on parle de huis-clos entre Henri et Célia. Or, je n’ai pas senti cette atmosphère. D’accord, il y a quelques dialogues entre eux. Mais lorsqu’il s’agit de ce qui s’est passé, c’est plutôt sous forme de narration et non pas d’échange entre eux, lors de ce huis-clos que l’histoire nous est dévoilée. Dommage.



En tout cas, rien ne vous empêche de le lire et de vous faire votre opinion. Moi, je ne vous donne que mon ressenti, qui peut être différent du vôtre.



Je tiens à remercier Babelio et Louise SCHWAB pour les Editions Presses de la Cité de m’avoir permis de découvrir ce livre à travers une masse critique privilégiée.

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À couteaux tirés

Un livre sans grand intérêt, du moins, pour ma part. Nous suivons l’histoire d’Henri et Célia, qui, depuis 5 ans, ne se sont pas croisés. Ils étaient ensemble à la CIA, ils étaient amants. Ils ont travaillés ensemble sur une prise d’otages. Elle n’est plus agente. Lui, si. Il doit l’interroger sur ce qu’elle sait d’un attentat terroriste qui a coûté la vie à 120 personnes. L’interrogatoire se déroule dans un resto. Ils ont l’air d’un couple banal. Mais les apparences sont trompeuses, et c’est ce que la fin du roman nous apprendra. Bref, une lecture vite faite, mais qui ne restera bien longtemps dans ma mémoire. Un livre sans grand suspense, qui ne nous en apprend pas tant que ça sur l’espionnage. Je l’ai lu. Mais je l’oublierai rapidement.
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À couteaux tirés

Il y a un peu plus de cinq ans, Henry Pelham et Celia Favreau travaillaient ensemble à Vienne en tant qu'agents secrets, et étaient également amants.

Puis il y a eu un attentat terroriste qui a coûté la vie à cent vingt personnes dans un avion, Celia a quitté la CIA, a fondé une famille et vit désormais aux Etats-Unis tandis que Henry a continué d'exercer son métier.

Aujourd'hui, Henry vient visiter Celia en partie avec l'espoir de ranimer la flamme entre eux mais surtout pour accomplir sa mission : obtenir des réponses et savoir ce qui s'est exactement passé ce jour fatidique où cent vingt personnes ont perdu la vie.



Cette histoire est un huis-clos se déroulant sur un laps de temps assez court, un dîner entre Celia et Henry, mais va permettre alternativement à chaque personnage d'évoquer le passé et de se replonger un peu plus de cinq ans en arrière à Vienne en livrant leurs points de vue et leurs impressions sur les événements qui s'y sont déroulés.

Celia est une femme différente, elle est aujourd'hui mariée et mère de deux enfants et pourtant elle accepte de revoir son ancien amant : "Je suis assise en face du meilleur amant que j'aie jamais eu et nous discutons de choses qui n'existent plus pour moi. C'est un peu comme si je parlais de mes rêves.".

A-t-elle véritablement changé et a-t-elle baissé sa garde ou bien joue-t-elle un double jeu comme Henry, qui est venu avec une idée bien précise derrière la tête concernant Celia : "Je pense à ce que je m'apprête à lui faire, et je me demande si je serai capable de vivre avec ce poids sur les épaules, alors même que toute mon entreprise a pour but d'assurer ma survie, justement." ?

L'intrigue de ce roman est très prenante et fonctionne bien, une fois commencé il est difficile de le lâcher, d'autant que l'histoire se déroule toute seule et que l'alternance entre les points de vue de Henry et de Celia offre au lecteur un double éclairage sur les événements passés à Vienne et la perception de chacun.

Si Henry apparaît comme un homme perdu dans le sens où sa vie se résume à son travail d'agent secret, Celia elle a su évoluer sans perdre les réflexes de sa vie passée, ce qui l'amène d'ailleurs à s'interroger sur l'affectation que son travail passé a sur sa vie actuelle : "Est-ce que cette spirale infernale du pouvoir risque de nous jouer des tours, à nous aussi ?".

Peut-être est-ce parce que je suis une femme j'ai ressenti plus d'empathie pour le personnage de Celia et l'évolution qu'elle a connue, le personnage de Henry a su moins me toucher, en tout cas je comprenais la démarche que Celia a pu avoir à l'époque de Vienne et le choix radical qu'elle a fait de changer de vie.

Difficile de vous en dire plus sans dévoiler l'histoire mais il y a de nombreux rebondissements et je ne m'attendais pas tout à fait à cette fin, preuve que l'auteur a su endormir ma méfiance sur certains aspects de l'histoire pour me faire partir sur une autre piste.

Je ne connaissais pas Olen Steinhauer mais j'ai beaucoup apprécié cette lecture, l'intrigue policière fonctionne et il a distillé beaucoup de suspens dans son scénario.

D'ailleurs j'imagine assez bien cette histoire en version cinématographique.

Mon léger regret est que j'ai été attirée par ce livre car une partie de l'intrigue se passe à Vienne or au final je n'ai pas vraiment retrouvé cette ville que je connais, les personnages ne font que citer des noms de rues ou de boîtes de nuit, je m'attendais à ce que des monuments ou des lieux emblématiques soient évoqués, à part la Gloriette dans le parc du château de Schönbrunn je n'ai pas été servie pour des retrouvailles littéraires avec Vienne.

Enfin, c'est un coïncidence avec le contexte actuel mais c'est le deuxième roman que je lis en l'espace de quelques mois où il est question d'un attentat terroriste majeur, je préfère bien entendu que ce genre d'événement reste du domaine de la fiction plutôt que du réel mais je trouve toujours intéressant de lire ce type d'histoire pour voir la façon dont l'auteur le traite.



"A couteaux tirés" porte bien son nom car d'un simple dîner de retrouvailles ce roman se transforme en joutes verbales entre les deux protagonistes jusqu'à ce que la vérité éclate, ne pas hésiter à consommer si vous êtes curieux de voir les coulisses des services secrets et de la lutte antiterroriste.
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36, boulevard Yalta

Un roman d'espionnage dont le protagoniste est issu d'un pays au-delà du rideau de fer et qui sévit dans les années 60 avec une fidélité à son organe central du parti chevillé au corps , souvent pour son malheur .

Mais les mésaventures de Brano Sev se transportent aussi de l'autre côté, en occident et plus particulièrement à Vienne où il va devoir affronter les polices locales et ses propres services sans jamais perdre confiance en son pays qui le lui rend bien mal.

Brano, un homme pétri de valeurs et de convictions qui en aurait vu plus d'un changer de camp.



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À couteaux tirés

A couteaux tirés est vraiment digne de grands films d'espionnage. Cela ne m'étonnerait pas qu'il soit adapté au cinéma dans quelques années...



L'histoire est narrée par deux narrateurs, tous deux protagonistes, tous deux ayant été agents secrets à Vienne, en Autriche. D'un côté, nous avons Henry, toujours membre de la CI. D'un autre, Célia, qui a arrêtée de travailler pour l'agence d'espionnage pour fonder une famille loin de ce métier dangereux. Cinq années plus tard, les ex-amants et collègues se retrouvent dans un bistrot, pour parlementer. Mais surtout, ils veulent tout deux percer à jour le mystère de l'attentat terroriste qui a fait cent vingt morts, cinq ans plus tôt. Une taupe de l'agence a donnée des renseignements aux terroristes. Célia et Henry se soupçonnent mutuellement, sans jamais s'être dénoncé.



L'histoire se déroule en plein huis-clos, dans un bistrot, où Henry et Célia se retrouvent à dîner après cinq ans sans s'être revus. C'est à partir de ce présent que se reforme le passé. L'auteure jongle donc entre présent et passé, tout comme les personnages, qui eux, jonglent en discussions personnelles et discussions professionnelles, entre mensonges et vérités. C'est à celui qui sera le meilleur comédien, celui qui sera le plus convainquant et le plus convaincu.



Le lecteur est plongé dans le monde obscur des espions. On se retrouve dans les bureaux, comme simples spectateurs, regardant avec appréhension les événements se dérouler sous nos yeux.



Des terroristes ont prit les commandes d'un avion, à bord duquel se trouve cent vingts innocents passagers. Que doivent faire les agents secrets ? On découvrir les méthodes employées, le travail auquel ils doivent faire face, ce qu'ils doivent gérer ; le tout dans l'ombre, sans jamais être découverts. Car un agent secret doit rester secret, c'est là sa première mission.

Le jour de cette prise d'otages phénoménale, un coup de téléphone a été passée du bureau de la CIA, en direction d'un terroriste liée à l'affaire. Le roman d'espionnage se transforme aussitôt en roman policiers ; on s'interroge, on cherche le coupable.



Sans vouloir vous révéler le dénouement, je dirais seulement qu'il est vraiment unique en son genre. Je ne m'attendais pas à une fin telle que celle-là. Vraiment, j'ai été bluffée et estomaquée. Je ne dirais seulement ceci : un agent secret reste agent secret durant toute sa vie.



Dans ce livre d'espionnage, la parole prime sur l'action. L'auteur soumet ses lecteurs à une épreuve majeure : serons-nous assez lucides pour détecter le vrai du faux, l'illusion de la vérité, l'innocent et le coupable ? Plongez au coeur de la CIA et laissez-vous porter par ce huis-clos phénoménal. J'ai adoré !
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Le Touriste

Milo Weaver a longtemps été un "touriste", un agent secret sans foyer et sans identité. Il occupe désormais un poste de cadre au sein du siège de la CIA à New-York. Il vit avec sa femme et sa petite fille dans une jolie maison à Brooklyn. Son ancienne vie est définitivement derrière lui, du moins l’espère-t-il. Mais le tueur à gages qu’il poursuivait depuis des années lui révèle des machinations au sein de l’agence, tandis que sa plus vieille amie fait l’objet d’une enquête interne. Il n’a d’autre choix que de retourner sur le terrain pour essayer de découvrir une fois pour toutes qui tire les ficelles de ce complot. Et le terrain ne connaît pas de frontières. Paris, Genève, Austin…



Nous sommes dans un roman post-11 septembre, loin de tout manichéisme ; plus que la situation internationale, c’est le parcours de Milo qui nous absorbe. Son enquête, son passé, ses zones d’ombre…



A travers Milo, Olen Steinhauer nous dresse un portrait touchant de ces espions vieillissants qui ont perdu leurs repères depuis l’effondrement des tours jumelles. Enfin le final vous laissera pantelant, la tête remplie de questions, sans réponses…



Heureusement, un deuxième volet - L’issue - vient de sortir ! En effet, ce Touriste ouvre une trilogie. J’ai hâte de découvrir la suite et j' aurais certainement l'occasion de vous en reparler.



Bref, un excellent roman d'espionnage doté d'un bon scénario et très bien écrit, dans la lignée de Le Carré (par la désillusion) et de Littell (par la complexité). Un livre qu’on a du mal à lâcher, sans temps mort, ni plage d'ennui !



A noter que George Clooney a acheté ses droits cinématographiques. A suivre.

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À couteaux tirés

Quand deux espions se mettent à table…

Ces deux-là vont finir par parler, sans menaces, sans violences, sans tortures, tout simplement en tête à tête au restaurant, et la vérité surgira, peut-être, au dessert.

Ils se sont aimés à Vienne et, après la tuerie de l’aéroport, elle est partie, brusquement, brutalement. Il ne s’en est toujours pas remis. Elle a refait sa vie, comme on dit, et lui fait toujours partie de la maison qu’elle a quittée. La maison c’est la CIA.

Cinq ans plus tard, l’interrogatoire d’un terroriste capturé en Afghanistan laisse à penser que les pirates responsables du massacre de Vienne étaient renseignés par l’un des membres de leur équipe. Vérité ou intoxication ? Il est chargé de trouver la réponse avant que l’enquête ne soit prise en main directement par Langley. Quelle belle occasion de renouer le contact avec son ancienne partenaire ! Il l’invite au restaurant après s’être inventé une réunion secrète à proximité de la charmante ville de Carmel où elle demeure à présent. La braise couve encore sous le feu de sa passion trop brutalement éteinte ; malgré les mises en garde, ne risque-t-il pas de se brûler à nouveau ?

La cuisine de l’espionnage n’est pas très digeste, alors, quand les aigreurs de l’amour déçu s’en mêlent, c’est encore plus difficile à digérer. La seconde partie du roman est haletante et, à mesure que la vérité semble poindre, les pages tournent de plus en plus vite dans l’attente du dénouement. Le lecteur est impatient de savoir qui paiera l’addition.

Quatre étoiles pour le roman, un peu moins au Michelin sans doute.

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À couteaux tirés

Henry Pelham (agent secret de la CIA) et Celia Favreau (ex agent secret), deux anciens amants, se retrouvent lors d’un dîner dans un restaurant californien. Henry va essayer de découvrir ce qui s’est réellement passé lors d’une prise d’otages dans un avion à Vienne qui a eu lieu quelques années plus tôt et qui s’est terminée par la mort des 120 passagers. Entre eux, un jeu de dupes commence…

Les romans qui traitent de l’espionnage ne sont pas mon genre de prédilection mais lorsque la masse critique privilégiée de Babelio m’a proposée de participer à cette opération et bien je me suis dis pourquoi pas.

Tout d’abord, ce huit clos dans ce restaurant, entre Henri et Celia, m’a laissé avec beaucoup de questions en suspens mais un retour dans le passé m’a permis de découvrir petit à petit ce qui s’est passé au sein de l’Agence pendant cette prise d’otages.

Fini le jeu de dupes, l’histoire prend une nouvelle tournure et devient bien plus intéressante. Je dois dire qu’à partir de ce moment, j’ai été happée par le récit de ces événements, le suspense est au rendez-vous. Puis pour finir, un peu retour au restaurant où les masques tombent. Le dénouement est vraiment digne d’un roman d’espionnage mais chut je n’en dis pas plus !

Et bien, je suis ravie par cette découverte. Ce roman ne traite pas que d’espionnage, il y a une part de sentiments amoureux et amicaux là dedans. L’intrigue est, quant à elle, dans l’air du temps. En tout cas, c’est intéressant de découvrir un peu l’univers et les méthodes de travail d’une agence d’espionnage. J’ai passé un bon moment livresque.

Merci à Babelio et les éditions Pesses de la cité car sans eux j’avoue que je n’aurais sans doute pas lu ce livre.

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Le Touriste

Quand on a vieilli avec l'oeuvre de John Le Carré, longtemps après avoir démasqué La Taupe, il arrive un moment où il devient nécessaire, pour assouvir sa faim d'histoires tordues, de vrais mensonges et de fausses vérités, d'explorer d'autres territoires. Bien sûr, il y a Robert Littell, Joseph Kannon ou William Boyd mais il faut aussi réserver une plage de lecture à Olen Steinhauer, dont j'avais déjà dégusté A Couteaux Tirés.

Le Touriste est une histoire complexe, avec une dimension personnelle riche et de qualité. Il contient tous les ingrédients et les rebondissements nécessaires au lecteur pour partager les interrogations et les angoisses du héros tentant de découvrir la vérité qui pourrait, peut-être, sauver sa peau ou sa famille.

Le parcours, semé d'embuches, de notre Touriste se passe plus souvent à l'ombre qu'au soleil et ses photos de vacances ne retiennent l'attention que de rares initiés. Impossible d'en faire le prétexte à une soirée barbecue avec les voisins qui s'ennuieraient vite. Comme souvent, dans le genre, les amis ne sont pas toujours aussi amicaux qu'on le souhaite, mais quand il faut deviner le mot de passe qu'on ne connait pas c'est le Carré qui fournit la solution…

A la quatrième sonnerie, il décrocha mais ne dit rien. C'est (l'autre) qui parla le premier. « L'Américain tendit à Leamas… »Milo hésita, croyant savoir ce qu'il devait répondre, mais pas sûr de lui pour autant. Prenant une voix dépourvue d'accent, il murmura «…une nouvelle tasse de café ». Il savait très bien d'où était tiré le code d'identification. L'espion qui venait du froid.

Joli clin d'oeil au maître, le lecteur est ravi, prêt à repartir pour une nouvelle aventure.

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À couteaux tirés

Deux ex-amants décident de se retrouver dans un restaurant autour d’un repas « gastronomique », chacun pour un objectif personnel. Ils vont mettre toute leur expérience d’agent secret au service de la recherche de leur vérité. De nombreux retours en arrière font comprendre au lecteur que l’un d’eux a trahi il y a six ans, alors qu’ils travaillaient tous deux à Vienne sous la couverture de l’ambassade des Etats Unis. Leur histoire d’amour a fait long feu et chacun a suivi son « destin » à sa façon. Un suspense très nourri nous fait osciller entre les divers protagonistes et la fin nous laisse sans voix, sur fond d’Islam radical.

L’auteur avait déjà commis plusieurs romans reconnus par la critique dont deux que j’avais lu et particulièrement appréciés : le touriste et l’issue. Ce nouveau récit d’espionnage nous plonge dans le monde glauque du renseignement et de la manipulation, qui engendre une grande violence dont nous pouvons être malheureusement dommage collatéral.

Je remercie Babélio et sa masse critique ainsi que les éditions Presses de la Cité pour m’avoir permis de me replonger dans l’univers de Olen Steinhauer

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Le Touriste

«Le Touriste» est un roman d’espionnage plus qu’un polar et c’est une vraie réussite.

Le début est un peu compliqué (je me suis fait quelques petits schémas au fur et à mesure de l’apparition des différents personnages qui évoluent, espionnage oblige, sous différents noms d’emprunts) mais ça vaut le coup de s’accrocher.

Il y a, à la fois, beaucoup de réalisme et une vraie intrigue d’espionnage mais également beaucoup d’humanité et des personnages très attachants. L’auteur a une véritable connaissance de son sujet (du moins, c’est l’impression que j’ai eue) et l’on voyage de Paris à Francfort en passant par Austin et Venise. La Chine, la France, le Soudan, la Russie sont impliqués, en plus, bien entendu, des Etats-Unis, créant une intrigue géopolitique assez complexe.

On ressent une certaine désillusion, de la distance et une pincée d’humour de la part de l’auteur. Assez jubilatoire!

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L'étau

J'avais tellement accroché avec les deux précédents romans d'Olen Steinhauer, The Tourist puis The Nearest Exit, que j'attendais sur le qui-vive la parution de la suite des aventures de Milo Weaver dans An American Spy.



Si on retrouve les protagonistes et l'ambiance complotiste de l'auteur, le roman manque dans son ensemble d'un peu de souffle, d'un peu d'action. On a l'impression de lire un très bon John Le Carré, c'est à dire du vrai jeu d'espion, avec des barbouseries, des agents doubles, des feux de pailles destinés à détourner l'attention.



Au final, c'est une partie d'échecs complexe mais qui ne passionne pas autant que les premiers romans qui étaient plus musclés.
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Cher camarade

Une capitale non déterminée d'un petit pays de l'ex Pacte de Varsovie où les plaies béantes de la deuxième guerre mondiale sont encore présentes et où prédomine la présence de l'Armée Soviétique.



Emil Brod, tout jeune inspecteur de la Milice du Peuple sorti récemment de l'école de formation, se voit affecté à la Brigade Criminelle d'un quartier de la Capitale.



Dés le début le lecteur est plongé dans un climat oppressant tout comme le ressent le jeune inspecteur qui doit faire face à l'hostilité de ses nouveaux collègues. Les humiliations sont incessantes et en plus du harcèlement moral permanent il devra même faire face à une agression physique.



Si l’atmosphère qui règne dans le commissariat est lourde, elle s'avère encore plus pesante du fait de la présence d'un agent de la Sécurité d’État. Il est en est de même pour tout citoyen et l'atmosphère de la rue se veut elle aussi pesante du fait de la présence des incessantes patrouilles militaires de l'Armée Soviétique à l’affût du moindre écart.



Pour le jeune inspecteur l'enquête va s'avérer des plus difficiles car une figure politique, ancien héros de guerre va jouer de son influence pour faire classer l'enquête. Mais le jeune inspecteur malgré le veto de sa hiérarchie va poursuivre l'enquête et bientôt devra faire face à un second meurtre qui ne font que renforcer ses soupçons.



Malgré l'enquête qui se déroule, menée de main de maître et les multiples rebondissements, le récit est très descriptif, l'auteur ayant privilégié de mettre en avant le climat sombre et suspicieux qui règne par une multitude de petits détails qui mettent en avant l'instant présent mais de manière fugitive. Ils ne s'attardent pas sur ces détails qui dans un sens ne sont pas importants au delà de créer l'ambiance délétère.



L'écriture de l'auteur est simple voir à certains moments austère ce qui cadre parfaitement avec la résignation que ressentent les personnages secondaire rencontrés. Du fait de ce parti pris l'intégralité du roman se déroule sur un ton monocorde mais pas linéaire.



Et si le fil conducteur se veut la résolution de l'intrigue ce sont les sentiments humains dans un contexte très difficile que fait ressentir l'auteur.



Au final, une intrigue solide, un suspense maintenu tout au long du roman, un rythme et un style qui mettent en avant les peurs latentes et les traumatismes du passé. Un roman policier qui se veut plus proche du roman noir que du policier classique malgré une enquête solide.
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À couteaux tirés

Vienne, en 2006. Les services secrets américains n'arrivent pas à empêcher un carnage à bord d'un avion.

5 Ans plus tard, il ne fait plus de doute qu'il y avait une taupe dans ces services . Henry rouvre l'enquête et va vite éliminer beaucoup de protagonistes...sauf deux, dont son ancienne maitresse, Celia, aujourd'hui "retraitée " en Californie. Il part la retrouver pour un rendez vous qui mêlera l'interrogatoire officiel et la tentative de "re" séduction.



Bon roman d'espionnage avec une fin bien ficelée. On hésite longuement entre les deux principaux protagonistes. Très agréable à lire, intéressant dans l'étude des connexions de la vie privée et du rôle d'agent.

On aurait sans doute aimé un ou deux rebondissements de plus, mais l'intrigue est quand même intéressante. Un des suspect aurait pu être plus "travaillé". Ceci dit , on aurait alors perdu la coté face à face.

Merci à Babelio de m'avoir permis de découvrir ce livre.
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Le Touriste

Milo Weaver est un ancien « Touriste », c'est à dire un agent secret très particulier de la CIA. Il fait partie d'un groupe qui n'a aucune existence légale. Sans foyer et sans identité précise, il circule de pays en pays avec des visas de tourisme pour exécuter les missions décidées par son chef. Après sept années d'une carrière où sa seule obsession a été de rester en vie, il est réintégré dans un poste de cadre au siège de la CIA et veut reprendre une vie sociale normale. Mais la réapparition d'un tueur à gages qui veut lui faire des révélations juste avant de mourir bouleverse tous ses plans. Les révélations de machinations insoupçonnées jusqu'au plus haut niveau de l'agence le remettent dans le circuit avant de le transformer en coupable idéal. Transporté de Venise à Francfort et de Paris à Genève, Milo parviendra-t-il à sauver sa peau tout en démontrant son innocence ?

Un excellent roman d'espionnage fort long (523 pages) et fort embrouillé qui pourrait être fourni avec une plaquette d'aspirine. Rien n'est vrai mais tout semble possible dans cette histoire aux rebondissements nombreux. Steinhauer ne manque pas d'imagination mais pousse un peu loin le bouchon quand il invente par exemple un assassinat du ministre des Affaires étrangères français après le 11 septembre 2001 ou l'assassinat au Soudan d'un grand leader islamiste dans le but de déstabiliser la politique de la Chine. Le tableau du monde des services secrets qu'il nous propose est néanmoins saisissant de vérité. Ce n'est qu'une longue suite de tromperies, coups tordus, mensonges et autres assassinats au nom de la raison d'état. La réalité cynique et amorale d'un empire mondialisé profitant de la fin des idéologies et de l'absence de contrepoids à l'est. Le style est vivant et très dialogué. Quant aux scènes coup de poing et à la complexité pesante de l'intrigue, elles sont dignes d'un livre de John Le Carré. Cette histoire mériterait certainement d'être adaptée pour le grand écran. Il se murmure que George Clooney aurait acheté les droits et se réserverait le rôle principal.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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À couteaux tirés

Henry Pelham et Célia Favreau sont deux espions Américains. Le premier est un homme de terrain, fait de réseaux et de contacts en tout genre. La seconde est chargée de la coordination des opérations. Espions le jour, amants la nuit. Un équilibre fragile s’installe jusqu’à ce qu’un attentat fasse des centaines de mort à l’aéroport de Vienne. Plusieurs bombes explosent et c’est un couple fragile qui va voler en éclat avec le départ précipité de Célia.

Plusieurs années ont passé et un mail d’Henry à destination de Célia va rompre le silence. En effet, Henry indique qu’il compte prendre l’avion vers la côte Ouest des Etats Unis et souhaite revoir Célia.

Une question s’impose à nous : Que se cache-t-il derrière ses émouvantes retrouvailles ? Un duel tout en complaisance va se mettre en place…



Un dîner comme colonne vertébrale à ce roman. Un dîner ou les convenances vont rapidement se déliter et laisser place aux questions essentielles : Pourquoi faire 2000 km pour revoir une ancienne amante ? Pourquoi partir de manière si précipitée alors qu’un terrible attentat vient d’être commit ?



Olen Steinhauer, qui n’en est pas à son premier coup d’essai dans le genre espionnage, signe ici un livre court (à peine 250 pages) ou toute l’efficacité réside dans cette tension grandissante entre les deux personnages principaux. L’intrigue s’articule autour d’un dîner et les flash-backs autour de l’attentat permettent de changer de rythme et d’introduire les personnages secondaires. On aurait aimé plus de détails mais l’histoire s’avère consistante malgré un nombre limité de pages. L'auteur alterne les points de vue de Célia et Henry pour finalement les confronter dans la dernière partie du roman ce qui a pour effet de ressentir de l'empathie pour les deux. Rien n'est uniquement blanc ou uniquement noir et chacun apporte sa nuance de gris en pensant agir, en bien ou en mal, dans l’intérêt de l'autre d'autant plus lorsque l'univers professionnel et privé sont entremêlés.



En résumé un livre qui se lit vite avec lequel on ne s’ennuie pas mais qui risque d'être rapidement oublié. La trame est relativement simple et pour peu que l’on soit des lecteurs avides de ce type de romans on ne tarde pas à prédire le dénouement. Un livre à voir comme un premier pied à l’étrier des romans d’espionnage.



Un grand merci à Babelio ainsi qu’à la maison d’édition Presses de la cité pour l’envoi de ce livre qui nous permet à nous lecteurs de se confronter à des auteurs et donc des univers méconnus.

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À couteaux tirés

John Le Carré a un fils (ou un petit-fils). Il se nomme Olen Steinhauer. Comme le maître contemporain du genre, Steinhauer fait de l’espionnage en gants blancs. A l’inverse des Fleming (James Bond) et plus près de nous les Ludlum, Forsyth…etc ses personnages ne défouraillent pas à tout va, ne tirent pas sur l’adversaire pour un éternuement, ne filent pas les individus suspects, ne torturent pas pour soutirer des informations capitales. Pas de déluge de feu, pas de batailles, rangées ou non, pas de courses poursuites, pas de poussée d’adrénaline.

Les armes à feu sont laissées au vestiaire, en l’occurrence celui d’un restaurant chic de la ville de Carmel en Californie. Les deux tiers de ce « thriller d’espionnage » s’y déroulent. Une sorte de huis-clos à l’image des Dix petits nègres d’Agatha Christie. Mais cette fois, la liste des suspects est moins longue. Deux êtres s’affrontent devant un repas en une sorte de duel verbal où l’intelligence et la psychologie de chacun, ne laissent aucune place à l’improvisation. Il pourrait s’agir d’une banale enquête sur un dysfonctionnement dans une entreprise. Seulement cette entreprise pèse sur l’équilibre mondial. Elle se nomme la CIA.

Dès lors la banalité ne peut être de mise car

cinq ans auparavant, le station de Vienne a été confrontée à un problème majeur : un détournement d’avion, pire l’assassinat de tous les passagers et le suicide collectif des terroristes. Soit 120 personnes. Un coup de téléphone donné d’un des bureaux de l’ambassade où siègent les agents laisse à penser qu’il y a eu trahison. Les suspects ne sont, après écrémage, plus que deux. Bill, le chef de la station et Celia son adjointe. Henry, le troisième personnage principal présent également au moment des faits, enquête. Il est celui qui fait face dans le restaurant à Cee (Celia). Ils ont été amants. Ils se connaissent très (trop) bien. Mais l’art de Steinhauer, dont on sent à travers ses origines la rigueur allemande dans la construcion du récit, aura été de donner la plume à chacun d’entre eux, de s’installer dans leur cerveau, de jouer sur la sensibilité et les sentiments. Et dans des analepses permanentes de ne dévoiler la vérité que dans les toutes dernières pages, même si elle paraît prévisible en ce qui concerne le véritable coupable. Le dénouement est cruel, mais logique, l’arroseur est arrosé.

Et la morale devient simple : ne laissez jamais les affaires de cœur interférer dans les affaires (professionnelles) de cour.

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