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Citations de Olivia Rosenthal (213)


C’est trop compliqué
d’être un homme
de travailler de dialoguer de s’étonner de sourire
d’encaisser sans rien dire
de ne pas douter
de soi
des autres
c’est compliqué
d’être curieux d’être ouvert d’être attentif d’être prêt
au meilleur comme au pire
de supporter
la douleur l’abandon la déception la jalousie
c’est compliqué
d’aimer
d’être sûr de soi
d’être rassurant
d’être fort
c’est compliqué
de ne pas en vouloir aux femmes
à toutes les femmes
d’éduquer des enfants
de rester là
de regarder la télé
d’un air détaché
de réprimer ses désirs
de faire comme si c’était normal
comme si c’était normal de vivre
et de mourir
comme si ce n’était pas révoltant
humiliant
désespérant
comme si on n’avait rien de mieux à faire
qu’attendre
c’est compliqué
d’accepter la mort
de ses parents
de ses amis
et bientôt la sienne
de ne pas succomber à la panique
à la lâcheté
c’est compliqué
d’être propre bien habillé correct présentable
de se contrôler
de se maîtriser
de se contenir
de se respecter
de manger avec des couverts
de boire dans des récipients
de se lever
de se coucher
de chier aux bons endroits
et à heures fixes
de se raser
de bricoler
d’être tolérant d’être indulgent
d’être humain
c’est compliqué
de comprendre ou de cacher quand on ne comprend pas
d’être ingénieux ou de cacher quand on ne l’est pas
de s’habituer ou de cacher quand on ne s’habitue pas
d’être furieux sans le montrer
d’être triste sans le montrer
d’être seul sans le montrer
d’être là plutôt qu’ailleurs
d’être prisonnier
c’est si compliqué
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Il n'y a pas
de silence qui tienne
Il n'y a pas
de négation qui tienne
Il y a
cette question
trop ancienne
qui se débat
comme un insecte aux mille pattes
retourné sur le dos
et tout entier agité
par la peur de ne pas retrouver la terre ferme.
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Vous savez maintenant ce que font les rennes après Noël. Le désenchantement est une forme comme une autre d'émancipation intellectuelle.
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Il y a trop de maladies, beaucoup trop. Et il y a aussi trop de médecins. S'il y avait moins de médecins, certaines maladies ne porteraient pas de nom. On ne les connaîtrait pas. Elles flotteraient dans l'univers vague des maladies non identifiées et on pourrait ainsi être sûr de ne pas en être atteint.
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C'est bizarre d'éprouver le manque de quelque chose qu'on ne connait pas. D'habitude, quand quelque chose manque, on sait ce que c'est, c'est d'ailleurs pour ça qu'il ou elle manque. Le manque, c'est quand on me retire une chose dont je sais qu'elle m'est nécessaire et dont l'empreinte reste en moi vivace. Mais là, c'est autre chose, un manque flottant, un manque profond que je ne peux pas circonscrire. C'est pire, bien pire, parce que j'ai beau réfléchir, je ne sais pas ce qui me manque.
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Je ne vois pas trop comment démarrer parce que je sais bien que commencer par le commencement ça ne sert à rien, c’est improductif, contrairement à ce qu’on pourrait croire ça embrouille tout, commencer par le commencement embrouille tout, il faut toujours connaître la fin pour pouvoir raconter une histoire, donc on ne peut pas raconter d’histoire et surtout on ne peut pas raconter sa propre histoire
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Car le plaisir exige la répétition et qui dit répétition dit victoire sur le temps. Les films que l’on voit à différents âges de la vie compriment ou dilatent la chronologie, s’en emparent, en dé font l’enchaînement, le déroulé, on est pendant, avant et après, adulte et enfant, tous les états qu’on a traversés en regardant les images à neuf ans, quinze ans ou vingt ans, sortent du néant et s’agrippent à telle couleur, telle réplique, telle posture, tel acteur, un film est un immense lieu de mémoire.
page 79
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c’est vrai que dans l’amour la nouveauté peut avoir des effets euphorisants, je découvre que j’aime quelqu’un, j’en ai pour la première fois la conviction, l’expérience, la certitude, puis je découvre que j’ai envie de faire des enfants avec la personne que j’aime, que nos enfants seront, comme dans les contes de fées, le fruit de notre amour, et en réitérant l’expérience, l’expérience de l’amour et l’expérience de la conception, je ne renouvelle pas le plaisir à l’identique, je l’ancre et l’approfondis, et l’épuise, donc il y a du plaisir et même toujours plus de plaisir dans la répétition, dans l’habitude, dans la confirmation.
page 69
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Vous essayez de vous contenir, de manifester le moins possible, d'être parfaitement lisse, de ne donner aucune prise. C'est la première fois de votre vie que vous aimez vraiment quelqu'un d'autre que votre mère.

On vous a dit que le bonheur avait un coût, vous acceptez cette idée, mais malgré vos faibles compétences en arithmétique et en économie, vous avez parfois l'impression que le coût est supérieur au bénéfice. Vous n'arrivez pas à distinguer avec certitude ce que vous devez et ce qui vous est dû, vous avancez à l'aveugle, vous êtes lié par un contrat dont vous ne connaissez pas les termes exacts et qui s'applique à vous de l'extérieur.

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les Noirs ne sont pas des singes, ils n’ont pas le rythme dans le sang, ils ne mangent pas plus de bananes que les Blancs, n’en déplaise à Banania
page 138
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La gestation et la reproduction atténuent-elles la peur ou au contraire la démultiplient-elles ? C’est un autre sujet. L’autre est-il plus désirable s’il devient parent, ou au contraire perd-il son aura en accédant au statut de père ou de mère ? C’est une autre question. Comment les amants maintiennent-ils entre eux la peur, la peur érotique, dès lors qu’ils ont une connaissance absolue l’un de l’autre ? C’est un autre problème. Comment font-ils pour aller l’excitation spéciale que la peur engendre quand leurs enfants sont autour d’eux ? Ca ne nous regarde pas. A quel moment la peur d’avoir des enfants ou la peur de ne pas avoir des enfants entame-t-elle le désir au sein du couple ? Est-ce que les femmes doivent devenir des mères ? Est-ce que les mères mettent bas des monstres ? Est-ce qu’elles aiment les monstres qui naissent d’elles ?
page 102
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L'ennui n'est pas pire que la mort. il en constitue la forme lente.

En captivité, l'imagination s'épuise.
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« Vous voudriez être quelqu’un d’autre mais vous ne savez pas comment vous y prendre. Quant à être vous-même, c’est une entreprise qui vous semble au dessus de vos forces.
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Il y a des moments où les choses, en perdant le nom qu'elles portent, s'éloignent. Si je ne fais pas des efforts acharnés pour les retenir, je finirai par les perdre toutes. Toutes les choses.
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Le désenchantement est une forme comme une autre d'émancipation intelectuelle.
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Vous n'appartenez à personne, du moins c'est ce que vous vous répétez, ce dont vous vous convainquez, ce que vous pensez. Vous n'appartenez à personne. Il y a bien des fois où le doute s'insinue en vous, où vous mesurez le plaisir qu'il y a à être possédée par quelqu'un, à être entre ses mains, sous son contrôle, en son pouvoir, sous sa coupe, quelqu'un qui vous soigne, vous chouchoute, vous nourrit, vous conseille, vous mène et vous dirige, bref vous aime, vous imaginez parfois l'amour sous la forme extrême de cette dépendance sans contrepartie et sans frein, et la seule pensée de cet amour vous donne des frissons. Mais le frisson affaiblit votre combativité et votre désir d'indépendance. Pour trahir, il ne faut pas frissonner.
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Olivia Rosenthal
on peut développer pendant des années une terrible maladie sans le savoir. On peut, pendant des années continuer à vivre normalement alors qu'à l'intérieur un travail méthodique de destruction de l'organisme s'est engagé. En même temps, quelle que soit la maladie on meurt, on peut dire cela de tous et de chacun.
Tout ce qui advient, accidents divers, émotions fugitives ou moins fugitives, participe d'une manière obscure et indéchiffrable aux modes particuliers que choisira la mort pour nous frapper. Si on pense l'existence à partir de la fin, il devient possible voir inévitable de croire à la fatalité. Il n'y a plus de hasard et cela n'est pas rassurant.
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Ils ont compris que tout désir peut donner lieu à un accouplement et que tout accouplement peut donner lieu à une naissance. Ils sont venus pour supprimer accouplements et naissances, pour détruire les couples, pour les empêcher de se former. Ils sont venus pour que le désir laisse place à la peur.
page 99
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Il y a autour de moi des objets, je crois qu'ils m'étaient familiers mais ils ne me disent rien, ne me parlent plus. J'ai beau tendre l'oreille pour écouter ce qu'ils murmurent, je ne les entends pas. Je crois que je deviens sourd, c'est cela, je deviens sourd.
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Mais à l'horizontale
je ne sais pas pourquoi
sans doute une histoire de respiration
d'abandon
de fluide
je les laisse s'approcher
me tourmenter
creuser en moi
travailler ma peine
ils sont une partie de ma vie
qui s'en va.
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