En fait, dans la mesure où les symboles désertent leur domaine propre, celui des images, pour se confiner dans notre inconscient, ils tendront à s'exprimer dans d'autres domaines, littérature, philosophie, musique, arts lyriques, mais ils tendront encore à former des complexes qui nous semblent comparables à ceux que nous avons étudiés. Le premier, qui rappelle l'organisation égyptienne, correspond à la culture française, où se réalise une harmonie de tous les arts au service de la littérature. La culture allemande semble au contraire avoir évolué selon une logique "mésopotamienne" ; ayant à peu près déserté les arts plastiques à la suite de l'iconoclastie protestante et des abus de la spirale baroque, elle s'exprimera surtout dans la Philosophie, par laquelle l'homme se mettant au centre de l'univers, tente de trouver un explication subjective à celui-ci, et surtout dans la Musique, langage particulier qui peut aller du mysticisme à l'érotisme.
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Spirale, cornes, serpents sont souvent représentés par groupe de deux, rappelant l’union d’un principe mâle et d’un principe femelle : ainsi le serpent double est symbole magique et ésotérique et a valeur de fécondité : l’emblème de Tlaloc, le dieu mexicain de la pluie est constitué par l’enroulement de deux serpents. L’entrelacement des Serpents qui évoque leur accouplement, rejoint la forme archétypique du symbole double : le Nœud, symbole de la vie…
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C’est de l’Océan que proviennent beaucoup de symboles les plus sacrés et les plus répandus : le cauri, coquille en forme de vulve, rappelant l’organe féminin, provenant d’Indonésie, mais qu’on retrouve dès les temps préhistoriques dans une vaste zone.