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4.02/5 (sur 9772 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Nantes , le 03/07/1980
Biographie :

Olivier Bourdeaut est un écrivain français.

Fils d'un notaire nantais, il est le troisième d'une famille de cinq enfants. Après son échec au brevet des collèges, il s'oriente vers un BEP vente-action marchande et devient agent immobilier à Nantes.

Durant dix ans, il travailla dans l’immobilier, allant de fiascos en échecs, avec un enthousiasme constant. Puis, pendant deux ans, il devint responsable d’une agence d’experts en plomb, responsable d’une assistante plus diplômée que lui et responsable de chasseurs de termites. Il fut aussi ouvreur de robinets dans un hôpital, factotum dans une maison d’édition de livres scolaires – un comble – et cueilleur de fleur de sel de Guérande au Croisic.

Mais Olivier Bourdeaut a toujours voulu écrire. Il travaille durant 2 ans à l'écriture d'un premier roman, sombre, qui ne trouvera cependant aucun éditeur. Alors qu'il réside chez ses parents retraités en Espagne, il se consacre à l'écriture d'un autre roman léger et loufoque qui deviendra "En attendant Bojangles".

Paru en janvier 2016, le roman a reçu le prix du Roman des étudiants France Culture - Télérama, le Grand Prix RTL-Lire, le prix Emmanuel-Roblès et le Prix France Télévision.

En 2018, il publie "Pactum salis". Le sujet de son troisième roman, "Florida" (2021), est une critique acerbe des concours de beauté américains pour mini-miss et de culturisme. Il est sélectionné pour le Grand Prix des Lectrices de Elle 2021.

En 2021, "En attendant Bojangles" est adapté au cinéma, avec à l’affiche du film Virginie Efira et Romain Duris.
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Source : Editions Finitude
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Entretien avec Olivier Bourdeaut à propos de son ouvrage En attendant Bojangles



En attendant Bojangles est l’histoire d’un amour fou, celui de George pour sa femme, dont il nie la maladie et qu’il choisit de vivre comme un rêve. Quelle est la genèse du roman ? Pourquoi avoir décidé de mettre en scène la folie ?



Ce roman est un délit non prémédité, je n’avais aucune idée en le commençant que je traiterai de l’amour et de la folie, c’est au fil de l’écriture que ces thèmes se sont révélés.



Extravagante et imprévisible, la mère entraîne sa famille dans un quotidien des plus farfelus : un oiseau exotique en guise d’animal de compagnie, une pièce remplie de courriers jamais ouverts et surtout des histoires incroyables chaque soir venu. Comment avez-vous imaginé ce quotidien extraordinaire ? Qu’est ce qui vous l’a inspiré ?



J’ai tout d’abord trouvé cette phrase « Ceci est mon histoire vraie avec des mensonges à l’endroit, à l’envers… » puis je l’ai attribuée à un enfant, j’ai ensuite décrit ce que l’enfant voyait autour de lui.
Pour Mademoiselle Superfétatoire, je ne voyais pas cette femme, si originale, se contenter de promener un caniche au bout d’une laisse, « des pâtés de poil » comme elle les appelle. Puis, j’ai trouvé cet oiseau intéressant et j’ai décidé de l’emmener dans l’histoire en lui donnant un caractère, et un rôle de pièce rapportée dans la famille qui en compte quelques autres comme l’ordure ou le cavalier Prussien, et puis bien évidemment Mister Bojangles. En les inventant je ne savais pas qu’ils s’imposeraient tout au long du roman.

Pour l’Ordure par exemple, je souhaitais que mes personnages vivent dans un cadre élégant. Je me suis donc demandé comment le père avait gagné sa vie. Je voulais une méthode farfelue pour expliquer leur « presque richesse ». J’ai donc trouvé le délit d’initié et je me suis trouvé à décrire le sénateur, puis je l’ai trouvé attachant et j’ai décidé de l’embarquer.

Pour le jeu de dame géant, c’est venu assez naturellement, j’ai toujours trouvé les sols en damier très élégants. Mais l’élégance ne suffisait pas, il fallait lui trouver un rôle, une fonction et quand on y pense le sol en damier est un échiquier géant, non ?



Votre roman est écrit à deux voix ; celle de l’enfant croise celle du père. Pourquoi avoir choisi cette forme narrative particulière ? Est-ce difficile de transcrire la naïveté enfantine ?



Comme je vous le disais, j’ai commencé naturellement à écrire avec les mots de l’enfant et cette poésie naïve. Puis, je me suis dit que je voulais développer une autre sorte de poésie un peu plus élaborée. J’ai trouvé l’histoire des carnets qui me permettaient de faire parler le père. Au début, je pensais que ce serait seulement par le biais de paragraphes et assez vite, de peur de me lasser et de lasser le lecteur avec ce ton enfantin, j’ai décidé de faire une sorte de dialogue entre le père et le fils, de donner les deux points de vue pour des événements similaires. Les paragraphes du père sont devenus des chapitres.

Concernant la naïveté enfantine, et bien, je vais peut-être vous surprendre mais pas tant que ça ! Peut-être ai-je encore le quotient intellectuel d’un enfant ce qui m’a facilité la tâche !



George et son fils se refusent à voir la gravité de la situation de leur mère. Entièrement dans le déni, ils optent pour la légèreté et la fuite face aux ennuis. Faut-il nier ses problèmes pour être heureux ? Est-il bon d’être anormal ?



Si vous me le permettez, je ne suis pas tout à fait d’accord avec votre analyse concernant le père. Si l’enfant trouve les comportements de sa mère souvent hilarants car il ne décèle pas la gravité qui se cache derrière ceux-ci, le père, lui, comprend assez vite le drame qui se cache dans ces extravagances.

A mon avis, ils ne nient pas les problèmes, ils les traitent différemment. Je ne sais pas s’il est bon d’être anormal, mais je pense que la société a besoin des pragmatiques pour lui permettre d’avancer et des fêlés pour la faire rêver.




Ce qui fait l’originalité de votre roman, c’est sa naïveté, celle qui empêche le lecteur de pleurer en tournant les pages. Alors qu’aujourd’hui, beaucoup de romans font le choix d’un réalisme cru, vous avez opté pour le rêve, la tendresse et un amour sans limite. Pourquoi ce contre-pied ?



Ce n’était pas vraiment un choix car je lis très peu les romans d’aujourd’hui, je suis donc un piètre analyste du catalogue littéraire actuel. De manière générale, je n’ai pas de talent pour parler de littérature ou des arts en général. Je voulais écrire une sorte de conte tendre, drôle, poétique et fantasque, j’ignorais au début la tournure que prendrait le roman à commencer par sa dimension dramatique.



Le point culminant des moments de folie de ce couple, ce sont les danses auxquelles s’adonnent les parents, vues comme des moments presque religieux dans les yeux de l’enfant. Que représente la danse pour vous ? Traduit-elle quelque chose de particulier à vos yeux ?



Je suis très admiratif des danseurs, je trouve qu’il y a un abandon maitrisé dans la danse dont je suis proprement incapable. Il y a aussi parfois une légère folie très esthétique dans le fait de s’oublier en dansant. Une folie fugace. J’aime beaucoup regarder les gens danser, et secrètement j’aimerais pouvoir en faire autant !



Les histoires tiennent une place importante dans la famille de George, elles sont le moment où lui et son fils, s’autorisent à rentrer dans le monde halluciné de sa femme. Les histoires tiennent-elles une place importante dans votre vie ? La littérature peut-elle être salvatrice, selon vous ?


J’ai toujours essayé de transformer mes tracas en farces, faire rire ou sourire mes proches avec mes histoires d’échecs ou mes mésaventures. Il faut parfois quelques jours avant de dénicher un ressort comique dans ses ennuis ! C’est peut-être pour cela que j’ai transmis cette volonté à mes personnages. Distraire les gens plutôt que de quémander leur compassion.



Le titre de votre roman fait une référence directe à une chanson de Nina Simone, Mr. Bojangles. Pourquoi ce choix ? Comment en êtes-vous arrivé à faire de cette chanson un personnage à part entière de votre histoire ?



C’est un petit miracle, car je ne connaissais pas cette chanson 15 jours avant de me mettre à table pour écrire ce roman ! Un ami avait gentiment rempli mon I Pod de musiques et je l’ai découverte en marchant dans les rues de Paris sous la pluie et le froid. Elle m’a beaucoup touchée. Je l’ai donc écoutée en boucle pendant quinze jours. Et puis, lorsque je me suis mis à écrire les premiers paragraphes elle est passée sur mon ordinateur. Au début j’ai souhaité la mentionner sans penser que Bojangles deviendrait un personnage aérien du roman.



En attendant Bojangles est votre premier roman, qu’est ce qui vous a poussé vers l’écriture ? Comment décide-t-on de se lancer ? Le travail vous a-t-il donné envie de renouveler l’expérience ?



En réalité, il s’agit de mon deuxième roman, le premier n’a pas trouvé d’éditeur.  J’avais depuis longtemps l’envie d’écrire, j’avais fait dans le passé quelques tentatives très médiocres.

 Il a fallu un licenciement qui m’offrait du temps, et un petit frère qui m’offrait un toit, une assiette pleine, du café et du tabac pour que je décide d’y consacrer deux années. Ce fut deux ans de formation en quelque sorte. Même si ce premier roman est bourré de maladresses et n’est pas éditable en l’état, il était nécessaire à mon apprentissage.

J’ai commencé à écrire un nouveau roman avant de savoir que Bojangles allait être édité. J’ai continué avant que Bojangles sorte en librairie. Je n’ai plus le temps d’écrire en ce moment, mais je pense qu’il sortira dans deux ans, peut-être un peu plus. Il sera parfaitement différent.



Olivier Bourdeaut et ses lectures



Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ?



Aucun en particulier, je regrette mon manque de précision, mais dès que j’ai commencé à lire énormément, j’ai eu envie d’écrire.



Quel est l`auteur qui aurait pu vous donner envie d`arrêter d`écrire (par ses qualités exceptionnelles...) ?



Presque tous les livres que je lis me donnent des complexes. J’ai toujours des moments d’accablement en lisant certains auteurs, un accablement admiratif.



Quelle est votre première grande découverte littéraire ?



Sir Arthur Conan Doyle vers 10 ans. Sherlock Holmes est le personnage qui m’a offert mes premières insomnies littéraires.



Quel est le livre que vous avez relu le plus souvent ?



Je pense qu’il s’agit du Le Portrait de Dorian Gray il y en a beaucoup d’autres mais celui-ci remporte la palme je crois.



Quel est le livre que vous avez honte de ne pas avoir lu ?



Tous ceux que je n’ai pas encore lus !



Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?


Je ne sais pas s’ils sont méconnus mais je recommanderais les livres d’Antoine Blondin que je lis en ce moment.



Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?


J’ai déjà peu de temps pour parler les livres que j’aime, j’en ai encore moins pour parler des livres que je n’aime pas !



Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?



« Je vis au seuil de moi-même à l’intérieur il fait sombre » Antoine Blondin.



Et en ce moment que lisez-vous ?



Vous constaterez que je suis monomaniaque ! Je viens de terminer Certificats d`études d` Antoine Blondin ! Un livre précieux pour l’ancien cancre que je suis.




Entretien réalisé par Marie-Delphine

Découvrez En attendant Bojangles d` Olivier Bourdeaut aux éditions Finitude :


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-Pauline, où sont mes espadrilles ?
Et Maman répondait:
-À la poubelle, Georges ! C’est encore là qu’elles vous vont le mieux !
Et Maman lui lançait:
-Georges, n’oubliez pas votre bêtise, on en a toujours besoin !
Et mon père répondait:
-Ne vous en faites pas, Hortense, j’ai toujours un double sur moi !
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Parlez-lui avec les mains, les yeux et le cœur, c'est encore ce qu'il y a de meilleur pour communiquer !
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-Mon petit, dans la vie, il y a deux catégories de personnes qu'il faut éviter à tout prix. Les végétariens et les cyclistes professionnels. Les premiers, parce qu'un homme qui refuse de manger une entrecôte a certainement dû être cannibale dans une autre vie. Et les seconds, parce qu'un homme chapeauté d'un suppositoire qui moule grossièrement ses bourses dans un collant fluorescent pour gravir une côte à bicyclette n'a certainement plus toute sa tête. Alors, si un jour tu croises un cycliste végétarien, un conseil mon bonhomme, pousse-le très fort pour gagner du temps et cours tres vite et très longtemps. (Page 47)
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Le problème c'est qu'elle perdait complètement la tête. Bien sûr, la partie visible restait sur ses épaules, mais le reste, on ne savait pas où il allait.
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Elle avait réussi à donner un sens à ma vie en la transformant en un bordel perpétuel. Sa trajectoire était claire, elle avait mille directions, des millions d’horizons, mon rôle consistait à faire suivre l’intendance en cadence, à lui donner les moyens de vivre ses démences et de ne se préoccuper de rien.
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Pour que mon écriture aille dans le bon sens, la maîtresse m'a fait envoyé chez une dame qui redressait les lettres sans jamais les toucher et qui, sans outil, savait les bricoler pour les remettre à l'endroit.
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Donnez-moi le prénom qui vous chante ! Mais je vous en prie, amusez-moi, faites-moi rire, ici les gens sont tous parfumés à l'ennui !
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Je mentais à l’endroit chez moi et à l’envers à l’école, c’était compliqué pour moi, mais plus simple pour les autres. [...] Tout le monde faisait des petits mensonges parce que pour la tranquillité c’était mieux que la vérité, rien que la vérité, toute la vérité.
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Un jour par an seulement, ma mère possédait un prénom fixe. Le 15 février elle s'appelait Georgette. Ce n'était pas son vrai prénom, mais la Sainte-Georgette avait lieu le lendemain de la Saint-Valentin. Mes parents trouvaient tellement peu romantique de s'attabler dans un restaurant entourés d'amours forcés, en service commandé. Alors chaque année, ils fêtaient la Sainte-Georgette en profitant d'un restaurant désert et d'un service à leur seule disposition. De toute manière, Papa considérait qu'une fête romantique ne pouvait porter qu'un prénom féminin.
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Page 56
Lorsqu’en Afrique nous avions aperçu une grue blessée sur le bord d’un sentier, elle avait souhaité la garder pour la soigner. Nous avions dû prolonger notre séjour d’une dizaine de jours, puis une fois l’oiseau guéri, elle avait voulu le ramener à Paris, mais elle n’avait pas compris qu’il faille obtenir des certificats, les couvrir de tampons, de signatures, remplir des montagnes de formulaires pour passer la frontière.

- Pourquoi toutes ces dingueries ? Ne me dites pas qu’à chaque fois que cet oiseau survole les frontières, il doit remplir ce formulaire et qu’il doit se coltiner tous ces fonctionnaires ! Même la vie des oiseaux est un calvaire ! avait-elle vociféré, exaspérée, pendant qu’elle matraquait de coups de tampons le bureau du vétérinaire.
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