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Citation de michdesol


Les présidents se succédaient, Pinochet, lui, demeurait commandant en chef des armées. Les exilés rentraient au pays, et nombre d'entre eux choisissaient quelques mois, quelques années plus tard de repartir vers les terres qui les avaient protégés. Le temps et les espaces avaient été brisés. L'exil ne s'arrêtait pas, ce qu'ils avaient perdu ne pourrait être retrouvé. Ils ne reconnaissaient plus la nation de leurs souvenirs, ils y avaient perdu leur place. Considérés soit comme des privilégiés qui avaient pu vivre loin de l'oppression dans le confort du Vieux Continent, soit comme des communistes, des terroristes qui revenaient sévir au Chili, il leur était difficile de reconstruire une vie sur ces fondations marécageuses. Leurs enfants se sentaient étrangers, parlaient un chilien vieux de vingt ans déconnecté du langage de leur génération, découvraient un pays diamétralement opposé de l'image qui leur avait été dépeinte depuis leur plus jeune âge. Chacun cherchait le terrain où poser ses valises et sa mémoire comme il pouvait.
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