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Critiques de Olivier Frébourg (86)
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Frère unique

Ce témoignage touchant et pudique dit la faillite du service public hospitalier et la souffrance d’une famille. Mais, au-delà du deuil, on y trouve l’évocation éclatante d’un grand frère et d’une enfance partagée. Puis celle d’un homme généreux, passionné par son métier de médecin.



« Je poussais une porte, il était là, partout. Même quand je descendais à la cave, je revoyais tout de lui. Pas un endroit où ne se nichait un souvenir avec mon frère. Le laboratoire photo qu’il avait installé dans la cave à vin où il apparait dans sa blouse blanche…Je vois l’établi où nous empruntions les outils de mon père… »



Le professeur de génétique Thierry Frébourg est mort d’une embolie gazeuse suite à l’ablation défectueuse d’un cathéter. C’était le 13 mars 2021 et cela s’est passé dans cet hôpital public dans lequel il avait fait toute sa carrière et où il avait soigné tant de patients.

La famille vit cette mort absurde comme une injustice, et il faudra plus de deux ans pour que l’erreur médicale et la responsabilité de l’hôpital soient reconnus.

C’est sans haine mais avec force et courage qu’Olivier Frébourg évoque la fin tragique de son frère et les errements du service public hospitalier ou officiaient les confrères du professeur Frébourg. Dans un premier temps, ils ont voulu taire la vérité, réfutant l’erreur médicale.

« Comment vit-on quand on sait qu’on a participé à une chaîne de soins défectueux qui a entraîné la mort d’un homme ? »

Au-delà de la douleur de cette tragique disparition, l’auteur partage avec son lecteur l’amour qu’il portait à ce frère aîné qu’il admirait. Par la grâce de ses mots, il le fait vivre pour nous, partage les anecdotes, les passions et les souvenirs d’enfance. A travers lui, on a l’impression que le grand frère est toujours là, qui l’accompagne dans ses voyages, ses visites de musée ou ses lectures de Victor Hugo, Loti ou le poète Brauquier.



« Je ne veux pas laisser mon frère dans le grand froid, mais le ranimer du souffle chaud de la vie, de la joie. »



Un témoignage vibrant d’émotion



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Frère unique

Que peut-on faire face à la mort d’un être cher, d’un être aimé, vénéré, la mort d’un frère arraché à la vie trop tôt ? Rien ! Surtout lorsque c’est cet hôpital qui vous l’a arraché, un hôpital dans lequel nous plaçons toute notre confiance, un hôpital dans lequel il avait placé toute sa confiance et pour lequel il avait tout donné ? Les médecins sont pour le commun des mortels les égaux des dieux puisqu’ils sont sensés ramené à la vie, non pas la prendre. Thierry Frébourg était l’un d’entre eux au CHU de Rouen, ayant consacré sa vie à la génétique, à l’avancée du progrès et à l’enseignement mais lorsqu’il décède dans ce même institut en 2020 à l’âge de 60 ans suite à une erreur médicale, cela Olivier Frébourg ne peut pas l’accepter ! Suite à un cathéter mal enlevé par une infirmière, suite à une embolie gazeuse, Olivier, sa belle-sœur Noëlle et leurs enfants ne peuvent pas l’accepter, ils s’y refusent. Ce qu’ils attendent ? Une reconnaissance de la part du CHU, des mots d’excuse, même si cela ne leur ramènera jamais cet être si cher à leur yeux. Cela apaisera au moins leur souffrance, leur permettra de faire leur deuil ! Mais rien ne vient ! Faut-il blâmer l’infirmière en cause?Non, car elle n’aurait jamais dû pratiquer une telle manipulation toute seule, mais les médecins qui se sont tranquillement endormis auprès de leur femme le soir, oui ! Un récit poignant, qui ne plonge pas dans le pathos mais raconte la vie de cet homme ô combien admirable pour son frère Olivier, extrêmement bien écrit avec de nombreuses citations littéraire et de nombreuses allusions aux peintres qui ont si justement reproduit la mort dans leurs tableaux ! Un récit sur la honte, celle d’une institution dans laquelle nous plaçons notre entière confiance mais qui elle aussi est capable de commettre des erreurs car après tout, ceux qui y exercent ne sont que des Hommes, des êtres humains mais dans un milieu dans lequel l’on n’a pas le droit à l’erreur, au moins pourraient-ils le reconnaître, à savoir justement qu’ils ne sont pas Dieu mais qu’ils ne sont, comme les patients, que des êtres de chair et de sang !

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La grande nageuse

Lu en quelques heures, inutile de vous dire qu'il m'a bien plu. C'est un roman doux, sauvage, langoureux avec pour toile de fonds : la presqu'île de Quiberon dans le Morbihan. Coin que je connais et qui m'a permis de fixer les lieux décrits. Je n'avais pas vraiment envie de quitter ce récit. Le soleil, la mer, la lenteur, le silence et le vent de Bretagne sont réunis. On s'y croirait...

Marion, fille de la belle Gaelle, et le narrateur se connaissent depuis l'enfance à Quiberon. Marion, bien que née en Bretagne a aussi des origines vietnamiennes. Elle est très belle, indolente et silencieuse. Le narrateur (on ne connaît pas son prénom) tombe amoureux de Marion, ils ont comme point commun : la mer. Lui est officier maritime à l'école navale, elle est encore étudiante et prépare sa thèse. Bien que la presqu'île bretonne soit présente, les voyages y sont nombreux : Les Antilles, le Vietnam...Outre la mer qu'il partage, ils ont chacun une passion, l'eau pour Marion, la peinture pour le narrateur....Arriveront-ils à tout conjuguer ?

Les trois-quarts du livre ont un rythme doux et bienfaisant et le dernier tiers s'accélère immanquablement.

Une jolie surprise, j'ai très envie de lire d'autres livres de cet auteur.

Je vous le conseille pour les vacances.
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Où vont les fils ?

J'avais lu un premier livre de cet auteur, Olivier Frebourg, qui m'avait bien plu et qui s'intitulait "La grande nageuse". Mais celui-ci ne m'a pas transporté, je suis resté assez stoïque. Pourtant le sujet est intéressant. Un homme se fait quitté par son épouse et il ne comprend pas pourquoi. Mais là n'est pas la question dans ce récit. Tout est dans le ressenti de l'auteur, la grosse gifle, l'abandon pur et dur, la justice qui s'en mêle. La séparation puis le divorce sont très douloureux pour lui mais il pense surtout à la transmission pour ses trois fils. Que va-t-il leur apporter ? Il passe en revue toute l'époque qu'il a connu enfant, les diverses actualités.

Apparemment c'est un récit autobiographique, c'est un peu comme un journal sauf que les courts chapitres ne sont pas datés. Il mélange l'avant et l'après. Je pense que ce livre lui a permis d'écrire son ressenti face à cette rupture mais moi lectrice je m'y suis ennuyée au fil des pages, même si j'ai lu jusqu'au bout. Il a une écriture remarquable et c'est peut-être pour cela que j'ai fini le livre. De plus il a le même âge que moi et ses souvenirs sur l'actualité sont un peu les miens également.

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La grande nageuse

A l'image du personnage qui lui a donné son nom, La grande nageuse est un livre beau, sauvage et très mystérieux.



Beau et sauvage comme la Bretagne, comme la mer, comme la peinture, comme les iles, comme les phrases pures et ciselées, comme l'évidence d'amour entre un homme et une femme...



Mystérieux comme peuvent l'être les silences de ceux qu'on aime, leurs secrets de famille, leurs rêves de retour aux sources ou les habitudes qui leur deviennent vitales...



Peut-être un peu trop mystérieux et hermétique pour qu'on puisse véritablement s'identifier aux personnages, qui en outre ont la manie agaçante de faire des trucs idiots sans jamais s'en vouloir ou s'amender...



Mais tellement juste dans la peinture d'un couple qui se fait et se défait, du déchirement de l'artiste entre son art et son quotidien, ou simplement du spectacle d'une nature déchainée...



Je ne suis pas sûre que La grande nageuse me laissera un souvenir durable, mais elle m'a apporté quelques heures de lecture apaisantes et stimulantes, ainsi que l'envie de passer plus de temps à regarder des tableaux ou la mer...



Challenge PAL et challenge Petits plaisirs 32/xx
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Un hommeà la mer

Olivier Frébourg je l'ai découvert grâce à son roman "Souviens-toi de Lisbonne", bien avant de poser les pieds sur les trottoirs de cette ville qui m'a fait de l'oeil pendant des décennies. J'ai été séduite par le texte et par le voyage que l'auteur m'offrait de Lisbonne jusqu'à Buenos-Aires, passant du fado au tango. Alors, sous le charme j'ai souhaité poursuivre avec d'autres livres du même auteur et c'est ainsi que j'ai acheté "Un homme à la mer", l'illustration du livre et plus encore peut-être la quatrième de couverture m'attirant. Certaine que je serais captivée une nouvelle fois par ce texte. Je l'ai été. Comment ne le serais-je pas? J'aime la plume d'Olivier Frébourg, l'univers qu'il met en scène, la mer, les bateaux, les voyages, mais suis aussi conquise par ses références poétiques, littéraires ou cinématographiques. On y retrouve Kavvadias, Loti, Cendrars, Pessoa, Schoendoerffer... On y croise des navires de multiples compagnies... On y navigue sur toutes les mers du globe... On y aborde tous les continents... On se perd. On rêve. Ce livre est fait pour moi, pour tous les amoureux de la mer et des voyages. Magnifique! Un séduisant passeport pour l'aventure.
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La grande nageuse



Il est des romans qui vous attrapent par l’écriture.

“La grande nageuse” est de ceux-là, qui vous entraîne dans les flots de la mer omniprésente entre ses pages.



Olivier Frébourg écrit comme peint le narrateur, émerveillé par la baie de Quiberon.

Il mélange de jolies couleurs, celles de la mer, de l’amour et de la Bretagne.



Pourtant le style ne peut pas tout faire s’il ne soutient pas une histoire qui se déroule, ici, calme et confortable, un peu trop calme malgré les événements vécus.



Il me reste le goût d’une lecture doucereuse et tranquille, avec au final une part de mystère et de charme évanescent.

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La grande nageuse

La Bretagne, la peinture, deux éléments faits pour me plaire. Une lecture qui commence comme un souvenir de vacances, d'ados, et qui doucement glisse vers la sécurité de s'établir, militaire marin, marié, enfant, bref le parcours de tout à chacun ou presque. Mais la passion reste en surface ou en profondeur tant pour le mari que la femme. L'un se perd dans les couleurs, l'autre dans les eaux comme un besoin vital de se fondre dans un autre monde personnel.

J'ai beaucoup aimé la façon que l'auteur a fait vivre les deux personnages, qui sont unis mais désunis à la fois. Comme un couple de danseurs se rapprochant, s'éloignant, s’étreignant et puis se quittant à la fin de la musique.

Beaucoup de poésie, d'infime douceur, de couleur, de silence, on sombre parfois dans leur monde.

Très original comme lecture, comme quoi on peut écrire une histoire qui semble à priori banale, et qui de part son écriture se transforme à un petit bijou.

Le seul bémol, j'ai quand même ressenti un petit creux sans doute de la vague au 3/4 du livre comme si on tournait en rond. Mais ça n'a pas durer longtemps ou est ce moi qui me suis perdue dans les méandres de l'histoire.
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Où vont les fils ?

On pourrait penser, au démarrage, que ce livre tourne autour de la séparation, de la fin du couple. Mais, en fait, non. On ne sait en fait rien des raisons pour lesquelles elle est partie, ce n’est tout simplement pas le sujet.



Certes, c’est la rupture qui amène cet homme à cet état. Mais même s’il semble très atteint par ce qu’il vit comme une trahison, et s’il a visiblement du mal à passer à autre chose, son interrogation porte bien davantage sur ce qui suit – c’est à dire sa relation avec ses fils – que sur la fin de l’amour.



Mais surtout, ce qui me frappe, c’est l’impression d’une génération de transition : la génération née dans les années 60 a en effet eu à affronter – ou à faire – la transition entre des valeurs collectives et des valeurs individuelles. D’exception, le divorce est devenu une généralité ; la libération des mœurs s’est fracassée sur l’apparition du SIDA ; la religion a laissé une place, bientôt occupée par le dieu « argent ».



Cela vaut quelques très belles pages, dont celle sur l’émergence du « mono ». Monokini, monoski, monospace… puis monoparental !



Mais l’une des interrogations qui traverse ce livre, c’est la question de ce que l’on transmet à ses enfants. Une question qui se pose, on s’en doute, aussi bien aux mères qu’aux pères, surtout depuis que les « nouveaux pères » existent. Que leur laisse-t-on, déjà, si l’on a échoué dans la stabilité du couple ? Leur laisse-t-on de la colère, de la souffrance, de la douleur ?



Les références sont terriblement – ou merveilleusement ? – générationnelles, de Claude Sautet à Alain Delon, de Nicole Croisille à Mort Shuman, de Brel à Aznavour.



Finalement, c’est une large réflexion sur le temps que nous propose l’auteur, le temps qui fuit, le temps qui passe, le temps qui blesse, le temps qui écaille les images, le temps qui fait déteindre les couleurs. De l’enfance, l’auteur garde le souvenir d’une stabilité rassurante, d’un cadre sur lequel se reposer après l’aventure des traversées du père. Mais ce confort, cette sécurité, il ne pourra pas les transmettre. Et cela lui pose question. Faut-il « vivre avec son temps », ou peut-on considérer que les évolutions ne sont pas forcément toutes positives ?



Essai qui n’en est pas, ce livre est plutôt une réflexion poétique sur le passage du temps…
Lien : https://ogrimoire.com/2019/1..
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Souviens-toi de Lisbonne

«Une ville étrangère, une femme, un voyage, un amour. Nous croyions avoir un destin avec cette panoplie.»

Ce récit est composé comme une mosaïque dont les tesselles s’étoilent autour de Lisbonne et d’une femme aimée vers lesquelles l’auteur ramène régulièrement son récit.

Olivier Frébourg nous entraîne dans ses déambulations à travers la ville blanche, imprégnées d’une mélancolie pleine de tendresse, entre veille et sommeil, le cerveau parfois embrumé par l’absinthe ou abruti par le gin. Il se remémore les lieux visités en compagnie d’une femme qui est à elle seule toutes les femmes. «D’où venais-tu ? Je me disais que ton excentricité avait des origines russes, que tes yeux noirs allaient jusqu’à la Circassie et que ton goût pour l’ésotérisme puisait ses racines à Samarcande.»

Mais son amour des ports ne serait-il pas encore plus grand qui le fait glisser de Lisbonne à Buenos Aires pour «donner à la saudade une cambrure argentine».

Errance au gré des ports, à bord de paquebots de la Compagnie Générale transatlantique dans son enfance, nostalgie des beautés d’un monde disparu ou en voie de disparition, il se sent «d’une génération qui a préféré l’économie à l’aventure, le confort à la fracture...»

et à Buenos Aires il devient un porteno, un immigré fuyant l’Europe épuisée. «Au bout du compte la vie rêvée a toujours été pour moi une dérive insulaire ou portuaire le long des côtes qui n’intéressent plus personne.»

«Tu sais qu’en Argentine, au Portugal ou ailleurs je ressens ce bonheur vibrant que je n’éprouve plus en France. Le tango et le fado donnent à ma vie un peu de gravité.»

On se laisse sans peine emporter et bercer par la voix cassée qui imprègne ce livre d’une profonde nostalgie amoureuse.
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Gaston et Gustave

Pour Olivier Frébourg, la littérature est une obligation et l’écriture une nécessité. Olivier et Camille, déjà parents de deux garçons, attendent pour septembre la naissance de jumeaux. Weekend de Pentecôte, un voyage à Saint-Malo sur les traces des étonnants voyageurs déclenche un accouchement prématuré, l’un des jumeaux, Arthur, ne survit pas, Gaston, l’autre jumeau se retrouve au CHU de Rouen dans le service des grands prématurés. Rouen, qui est la ville de naissance de Gustave Flaubert est aussi la matière fondatrice de son œuvre. Tout dans la cité rappelle, à Olivier Frébourg, l’auteur de « Salammbô » et en rendant quotidienne visite à son fils à l’hôpital, il va mettre ses pas dans ceux de l’écrivain.



Flaubert n’a jamais eu d’enfant, il craignait que le mariage et la paternité tarissent son inspiration, il veut être libre et maman Flaubert n’est jamais loin. Frébourg lui veut être mari, père, écrivain et éditeur, est-ce possible ?



Voilà un bien étonnant récit qui oscille entre autofiction et biographie littéraire. L’écriture est sèche et nette qu’en elle décrit le quotidien des grands prématurés et de leur famille dans l’hôpital public, quand elle ausculte les dégâts occasionnés par la mort d’un enfant sur le couple. L’écriture devient ironique et Flaubertienne quand justement l’auteur nous entraine sur les pas du grand écrivain normand et nous en livre une drôle de biographie.



« Découvrir Flaubert à 14 ans c’est une malédiction. On ne peut plus se passer de lui » écrit Olivier Frébourg, il a réussi son pari, il nous émeut par un drame intime et personnel, et grâce à sa passion de la littérature nous donne envie de lire ou relire Flaubert.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La grande nageuse

Editeur très reconnu dans le milieu, Olivier Frébourg est également un auteur qui commence également à faire son trou, notamment depuis son avant dernier roman, "Gaston et Gustave" que je n'avais pas lu mais dont j'avais entendu beaucoup de bien.



Ce dernier roman, sorti en avril dernier, confirme tout son talent d'écrivain élégant et délicat avec cette jolie et courte histoire d’amour entre un jeune homme navigateur qui a passé ses étés d’enfance dans la presqu’ile de Quiberon, et la jeune et mystérieuse Marion, dont la beauté sauvage intrigue énormément le narrateur.



Si l'histoire d'amour est racontée un peu trop brièvement pour toucher vraiment (avec un dénouement dramatique assez abrupt), j'ai particulièrement apprécié les descriptions de l'art pictural, des paysages marins, et surtout de la Bretagne, particulièrement mise en valeur par la plume raffinée mais jamais appliquée de Frébourg (ah, les longues plages de sable blanc autour du fort de Penthivre, on s'y croirait!!).



Bref, tous ceux qui aiment la mer, la peinture la Bretagne et les émois adolescents devraient être sous le charme de cette grande Nageuse!!
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La grande nageuse

Atmosphère mer, atmosphère amour.

Voici ce roman qui raconte l’histoire d’u couple, un peu comme une plage bretonne. Il y a cet amour lanscinant, cette fascination pour la mère, pour la mer, puis pour la jeune femme qui vit entre les deux. Elle passe de la nage fluide dans l’eau fraîche de l’océan au sable brûlant où le soleil réchauffe sa peau d’animal marin sorti de l’eau. Il y a cet homme qui voyage entre les pinceaux et la marine, tiraillé entre ses deux passions.

Ces deux là vont se rencontrer, s’aimer. Pas comme un coup de foudre ni comme une évidence, mais comme la marée qui rejoint la plage sur une grève un peu secrète. La mer borde leur histoire. Les vagues les portent de Quiberon aux îles lointaines. Leur couple sent les embruns, les fleurs exotiques. Le rythme est celui immuable des vagues et des marées auxquels ils calent le rythme de leur vie. Point d’accélération, ni de bavardage inutile, à croire qu’ils ont acquis une certaine sagesse, ou alors un détachement pouvant être excessif les condamnant à des choix d’existence jusqu’au-boutistes ? Je ne dévoilerai rien de plus.

Alors, faut-il le lire ? Oui. Ce roman est aussi vivant et apaisant que de contempler l’océan en plein hiver, bien couvert, avec une tasse de thé bien chaud à portée de main. Si en plus vous connaissez Quiberon et ses alentours, vous allez avoir envie d’y retourner en vacances.
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Frère unique

C’est la mort soudaine de son frère, son aîné de 5 ans, éminent professeur de médecine génétique au CHU de Rouen, qui nourrit le texte d’Olivier Frébourg. La brutalité de sa disparition le terrasse, mais il parvient à dépasser sa colère et à trouver les mots pour lui rendre le plus bel hommage.



Avant d’aborder les circonstances du drame, il dit en effet avec beaucoup d’émotion et de tendresse l’amour fraternel, l’enfance heureuse et le bonheur familial sans taches.



Puis c’est le drame : comment, dans la force de l’âge et en pleine santé, peut-on être hospitalisé et emporté si rapidement ?



Olivier Frébourg décrit de manière implacable l’enchaînement des faits et l’erreur médicale qui ont conduit à sa fin tragique.



À la fois cri de douleur et demande de réparation, Olivier Frébourg soulève les questions existentielles qui accompagnent la mort d’un être cher.



Un cri de rage mais qu'il étouffe derrière une pudeur salutaire. Il porte aussi sur notre société moderne un regard sans complaisance qui dit la faillite du service public hospitalier.
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La grande nageuse

Et l'amour et la mer ont l'amer pour partage...

J'ai emprunté ce titre au poète Pierre de Marbeuf. Ce vers m'est revenu spontanément en mémoire à la lecture de ce magnifique roman d'Olivier Frébourg. J'ai aimé son écriture sensuelle dès les premières pages. Le narrateur, alors adolescent, vit sur la presqu'île de Quiberon et voue, comme ses copains, un culte quasi-païen à la "belle Gaëlle", une mère de famille franco-vietnamienne. Elle les fascine, ils se consument de désir devant sa "blondeur d'un roux de flamme sous le soleil, ses yeux bleus, bridés, ses pommettes hautes et sa peau couleur résine". C'est une femme-sève qui éveille les sens des garçons. Elle est souvent accompagnée par Marion, l'aînée de ses quatre enfants. Pendant de longues années, elle grandit à l'ombre de sa mère sans que le narrateur lui trouve le moindre intérêt.



Celui-ci entre à l'Ecole Navale, embarque en dernière année à bord du porte-hélicoptère Jeanne-d'Arc pour un tour du monde. S'affirme alors en plus de son amour pour la mer, une passion de plus en plus dévorante pour le dessin et la peinture. Il capte des moments à bord, absorbe des paysages, peint des femmes: sa première petite amie Christine mais aussi des Polynésiennes à Bora-Bora. Sa vie est en équilibre entre son rôle d'officier qui "dompte" les mers et ses expérimentations picturales qui le plongent dans l'univers des couleurs et des matières.



De retour pendant une période de vacances sur la presqu'île, il est invité par la municipalité à faire une conférence sur la campagne de la Jeanne. Dans le public se trouvent la belle Gaëlle et sa fille. Durant ce mois d'août, il va tomber amoureux de Marion, de sa silhouette de statue grecque et de ses silences. Dans son esprit, le corps de Marion et le paysage de la presqu'île se confondent. Il la dessine inlassablement, comme pour tenter de saisir l'âme de sa belle taiseuse.



Ils vont s'aimer, se marier et devenir les parents d'une petite Louise. Pour le narrateur, l'univers pourrait se limiter à eux trois. Mais Marion s'échappe, elle ne semble pleinement exister que dans l'eau. Elle nage en piscine, dans toutes les eaux que leur offrent leurs voyages. Elle accepte parfois la présence de son mari à ses côtés mais semble préférer être seule pendant ses baignades C'est une femme-sirène, appelée par la mer, qui va s'initier à la plongée en apnée pour se fondre encore plus dans les fonds marins.



Alors que Marion s'énivre des profondeurs océanes, le narrateur s'immerge de plus en plus dans la peinture. Dans la presqu'île où ils ont acheté une maison, leurs trajectoires semblent se séparer...



Le style d'Olivier Frébourg est à fleur de peau, d'une peau au goût de sel et de soleil. Il nous parle avec passion de la mer, des corps qui s'aiment et se désaiment et de l'attachement presque viscéral à un lieu, cette presqu'île, frontière floue entre terre et mer.
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La grande nageuse

Superbe petite ode à la Bretagne, la mer, la peinture, la femme et l'amour dans un style épuré mais très élégant qui convient bien à ce récit poétique.
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La grande nageuse

Ce roman, comme une vague, nous fait pénétrer dans les flux et reflux d'une histoire d'amour (?). A travers les yeux d'un narrateur de plus en plus torturé par son désir de peindre, qui le tiraille avec la nécessité de mener une vie "normale" (travail, salaire...), on entre dans l'intimité d'un couple, d'abord naissant, puis installé. La particularité de ce couple en est également l'élément féminin, Marion, cette grande nageuse secrète dont même son mari n'arrive pas à percer la façade...

Le côté sublime du roman vient de l'ambiance qui s'en dégage. Bretons, les protagonistes sont littéralement habités par l'eau, par la mer, par les courants. On croit, durant la lecture, presque sentir les embruns, le goût du sel, l'odeur des peaux après la baignade. Le texte est concis et précis, mais aussi empreint d'une grande poésie, admirable lorsqu'elle est associée à un style aussi ramassé, à des phrases aussi courtes et denses.

Finalement, tout est à l'image du corps de cette grande nageuse : fort, puissant, brillant, aqueux, ramassé et secret. Un roman en forme de métaphore, donc, qui réussit également la prouesse, sans en avoir l'air, de faire monter la pression, la gêne, de faire poindre peu à peu le mauvais pressentiment qui, à juste titre, ne quitte plus le lecteur jusqu'à la fin, noire et belle...

Vraiment un beau roman, reposant sans être optimiste, mais berçant, apaisant et précis.
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La grande nageuse

Une histoire de couple qui se fait, se défait avec comme toile de fond, une presqu'île en Bretagne.



Le narrateur et Marion, une beauté distante, dont la mère Gaëlle l'affolait quand il était plus jeune, fondent une famille, mais assez vite l'aspiration à un horizon plus large se fait sentir.



J'ai pris plaisir à le lire (à la plage justement) mais ce livre ne m'a pas laissé un souvenir inoubliable. Trop aérien. Aussi bien les personnages que les gestes, les évènements. A tel point que l'on referme le livre en se demandant si on s'en souviendra malgré la fin brutale !



Mais une lecture agréable quand même, un livre bien écrit, poétique, de jolies descriptions et une plume délicate.



3/5
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Un si beau siècle

Et si Olivier Frébourg était un nouveau Don Quichotte ? Intrépide et ne cédant en rien au politiquement correct face à une invasion d’armes de destruction massive, celles-ci soi-disant conventionnelles sans que cela fasse réagir quelconque organisation non gouvernementale : les écrans. Même si la ligne rouge risque d’être franchie, l’écrivain éditeur propose un remède, lui aussi universel avec une efficacité restée et approuvée : la poésie avec un ingrédient majeur, la beauté. Un antidote testé depuis l’antiquité : « Les Grecs nous ont appris la magnificence de l’instant pur, de la jouissance du présent. Les Romains les ont suivis sur cette voie. « Laetus in praesens animus » (Horace). Et cette beauté de l’instant ne doit pas nous être ravie ».



Un ouvrage précieux qui se lit avec lenteur pour savourer les envolées scripturales, les nombreuses citations et découvrir que l’on peut transformer l’encre en velours même lorsque d’aucuns s’attachent à inscrire sur papier leur esprit d’acier. Néanmoins, votre serviteur est loin d’être aussi révoltée contre les ordinateurs et autres smartphones, ces appareils ayant un côté salutaire pour qui les utilise avec sagesse et bienveillance. Ironie du sort, ma chronique se sera visible que sur écran et peut-être n’aurais-je jamais eu ce livre entre les mains – pardon les pattes – sans les réseaux sociaux.



Véritable plaidoyer pour un retour aux relations humaines, au goût du contact, à l’authenticité, Olivier Frébourg navigue sur les vers poétiques, Baudelaire, Apollinaire, La Fontaine, Villon, Becker, Rimbaud – coucou Sylvain Tesson – Pessoa…, tout en dressant un tableau des maux de notre siècle qui s’éloigne des mots. Le tout en rendant hommage aux livres, aux bibliothèques, à la littérature en particulier et à l’art en général. Un appel pour retrouver la beauté du monde, pour renouer chaque destin à ce qui fait la vraie vie, à rejeter cette laideur du voyeurisme sociétal. Avec une bonne claque à cette horrible expression et directive de l’ « obsolescence programmée.



Cet ouvrage est aussi un voyage. Une excursion en dehors des chemins que l’on veut tracer à notre place, une balade sur des sentiers bordés des petites choses de la vie et qui méritent bien plus notre regard, une navigation pour s’éloigner des carcans imposés, une escalade vers la beauté en s’agrippant à ce qui reste le plus solide de tout : notre capacité à ne pas effriter les précieuses roches de l’onirisme. Même si les outils numériques restent un élément incontournable, ne pas céder à l’enfermement et s’évader vers des ondes enivrantes, celles de la liberté.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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Un si beau siècle

En préambule je souhaiterais remercier les éditions Equateurs et Babélio qui m'ont permis de lire cet essai.

Olivier Frébourg a une sacrée dent contre les écrans et surtout contre ce qu'est devenu Internet avec ses réseaux sociaux et Google, Amazon et compagnie qui aliènent l'humanité. De ce fait l'auteur a composé son écrit en de nombreux chapitres plus ou moins courts dont certains sont très virulents contre les écrans. Certaines comparaisons sont peut-être un peu trop fortes à mon goût (je pense que l'auteur le fait exprès pour faire réagir le lecteur) même si dans le fond je suis d'accord avec ses propos.

Pour contrebalancer les propos anti-écrans, l'auteur fait également l'éloge de la poésie, des ports dont celui de Lisbonne, des églises, des cimetières, de la Nature, de l'oisiveté, de la déambulation, des villes... Olivier Frébourg est un érudit, il cite donc de nombreux poètes dont il insère des extraits en lien avec son propos. Comme les chapitres n'ont pas forcément de lien entre eux, ce livre peut être lu en choisissant au hasard les chapitres.

Dans l'ensemble j'ai apprécié la lecture de ce court essai qui passe de l'aversion de l'auteur pour les écrans à son amour de la poésie. Ce sont ces dernières parties que j'ai préférées car dans celles-ci l'amour de l'auteur pour la poésie et les poètes est très bien retranscrite.



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