Faire le tour du monde tout en restant chez soi ? Les deux livres d'Olivier Germain-Thomas et d'Alexandre Chollier nous emportent vers d'innombrables lieux du globe et nous parlent de leur mentor de ce genre littéraire : Nicolas Bouvier.
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Le vide si important pour les cultures indienne, chinoise et japonaise, est reçu de travers chez nous. En remontant on retrouve le latin vacuus, "libre" et "vacant". Etre vide est un état de disponibilité, d'attente, état poétique sans colle aux pieds. C'est un état fragile à la merci de la moindre distraction. Soyons vacant, nous saisirons le murmure des choses.
En Inde, rien n'est jamais clos, ni les réincarnations des dieux, ni les légendes, ni la nature, ni un poème, ni une croyance, ni une maison, ni une famille. Jamais de limites, de cadres ou de point final. C'est une des raisons de son exceptionnelle capacité d'absorption.
Si les indiens dorment si facilement même au milieu des fifres de la fête, comme ce jeune homme allongé quasi nu sur un muretin, c'est qu'ils ignorent l'inquiétude; ils font confiance à la vie. De notre côté, nous leur apportons les bienfaits de notre civilisation névrosé sur laquelle ils se jettent à corps perdu.
Pendant des années on s'est évertué à m'apprendre à devenir un intellectuel. Tout mon effort est maintenant à le désapprendre. Ce n'est pas forcément du gâchis.
Pour moi, l'écriture du voyage est un art du multiple. Rester au plus près du vécu tout en y mêlant des souvenirs, des contes, des rêves, une philosophie incarnée. L'écriture du voyage traduit l'amplitude de la vie.
Comprendre l'Inde ? Une des méthodes [...] consiste à regarder un escalier en spirale après avoir bu trois whiskies. Ensuite on se demande : que veut dire comprendre l'Inde ?
Je continue à me croire chez moi, mais avec un sourire. Je sais que le fossé ne sera jamais comblé. L’amour propose une semblable énigme. Seuls les mystiques comblent les fossés. Comment? On se tait.
(…)
Le plus difficile: penser hors de toute trace. Les traces sont fallacieuses: on tire à elles chaque fait nouveau. Penser dans le blanc.
Dans le compartiment, un marchand de saris qui vient de se fournir à Bénarès m'interroge sur ma famille, mon métier, mon voyage. Il manifeste une totale indifférence quand j'évoque le périple vers lequel ce train me conduit. Il faut se lever tôt pour étonner un Indien. Disons, être levé depuis quatre mille ans.
De retour à Venise, il sait que sa mission est maintenant d'aider ses compatriotes à prendre connaissance des réalités qui existent de l'autre côté du monde. Il y est poussé par le désir d'aider les commerçants et par la mission politique confiée par la papauté.
Le Merapi est le feu de la mort; il devient source de vie quand ses entrailles fertilisent les plaines qui se couvrent de vert.