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3.82/5 (sur 59 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1967
Biographie :

Après avoir été coureur cycliste pendant 10 saisons, Olivier Haralambon s'est dirigé vers une carrière de rédacteur - photographe au sein du Groupe de Presse Michel Hommell.

Il publie, en 2014, "Le Versant féroce de la joie", un roman sur le destin tragique du coureur belge Frank Vandenbroucke, mort en 2009. Puis, en 2017, "Le coureur et son ombre".

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Rencontre avec Olivier Haralambon autour de son ouvrage "Mes coureurs imaginaires" aux Éditions Premier Parallèle. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2322919/olivier-haralambon-mes-coureurs-imaginaires Notes de Musique : Bibliothèque Audio Youtube Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/

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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Courir le rendait heureux, à tout le moins le soulageait, et épargnait aux autres son agitation infernale et son despotisme. Courir, dans la merveilleuse odeur des feuilles, dans les exhalaisons d’écorce. Briser les petites branches sur le sentier, sentir glisser son pied sur la boue quand la pente se fait plus forte. Le plaisir des premiers essoufflements qui font trembler la voix dans le martèlement irréversible de la foulée. Le danger joyeux du rire qui risque de ralentir la course. Se sentir emporté en avant, aspiré par le vide qu’on crée devant soi. Sentir la chaleur de son visage épouser la fraîcheur des brumes, et ses cheveux coller aux tempes. Les nuances des labours, l’immensité de la Flandre. Apercevoir de fines haleines à sang chaud monter du sol, d’entre les taillis morts. Bombés, les chemins pavés. Le revers des maisons, et leurs petites cours qu’on ne voit autrement que du train. Trébucher, le regard perdu dans les glèbes molles ou les ornières gelées, sur toutes les surprises et les brusqueries malicieuses du paysage, qui désagrégèrent les petites meutes de coureurs et en dissipent la chaleur organique. Les bifurcations qu’il ne faut pas manquer, où le chemin s’engouffre sous les arbres et oblige à courir l’un derrière l’autre. L’allure qui se tend, le pouls qui s’étrangle et se fait bruyant. Ne pas céder sa place, s’imposer du coude, en riant puis sans rire. N’accorder de larmes qu’à la vitesse et à l’air froid.
À la bouche, le gout ferreux du sang.
Toute mélancolie bue, le versant féroce de la joie.
Le sentiment époumoné de sa supériorité.

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Il devait compter avec les spécialistes qu’il admirait plus ou moins et qui attiraient une lumière qu’il estimait déjà lui revenir. Ballerini, Bortolami, Tafi et, entre tous, Museeuw, belge comme lui mais flahute pur souche. Le Lion des Flandres. Le gros Johan, à la voix fluette et aux fesses puissantes. Le moment n’était pas encore venu où, un soir d’excitation, ils chieraient, Nico et lui, dans le bidet du Lion ayant déserté sa chambre pour un joli cul (et encore, joli c’est pas sûr, Vdb disait « le Lion fait feu de tout fion »).

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Allez-y mollo sur le mythe du dévoreur de livres, ou du mec qui s'avale Aristote et Darwin entre deux paquets de M&M's pour les besoins de l'enquête. Renoncez à l'obsession de compter le nombre de livres que vous lisez dans l'année et à la tentation d'en photographier les piles qui écrasent votre table de chevet. Nous avons tous des siècles de lecture sur nos étagères éphémères. (p. 78)
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Chez Lotto, Jean-Luc croyait encore en la valeur de sa science propre, de son expérience ; aux soins qui se transmettent de père en fils, ceux que les bleus reçoivent des anciens ; quand et combien de cortisone pour qu’elle ne bloque pas les muscles, combien et à quel moment précis les amphètes pour les débloquer, déboucher les gicleurs.

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Il traverse des fumées épaisses et colorées dans les cris et le hurlement des klaxons à air comprimé. Il a beau se retrancher dans l’intimité de ses propres gémissements, de sa respiration sifflante et de la violence de son pouls, tous ces culs nus qui courent et tremblotent à ses côtés, ces perruques secouées et ces bouches éructantes, c’est comme toutes les fêtes quand tu n’es pas d’humeur : ça ressemble à l’enfer. Il pédale dans un tableau de Jérôme Bosch.
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De la phrase, on repérera les articulations pour la démembrer. La plupart du temps, ça n’est pas plus difficile que de découper le poulet du dimanche, la ponctuation est là pour ça. Mais on peut tout de même tomber sur des os cachés, des connexions contre nature – normal, la prose des penseurs se manifeste d’abord comme une sorte de monstre, une singularité à tout le moins – et s’apercevoir qu’on a passé le couteau au mauvais endroit, ou bien mal regardé le poulet (…) et qu’on se trouve incapable de recomposer le tout.
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Au dernier jour des longues courses, une petite goutte de tristesse venait parfois se diluer dans le soulagement d'en avoir fini. La fatigue n'est jamais pure, elle comporte ce soupçon de bile qui teinte la joie des aboutissements, la peur du silence qui suit les activités intenses. Les lundis matin sont souvent difficiles pour les coureurs. On a passé plusieurs semaines dans l'agitation et le bruit, on s'est jeté à l'assaut des pentes dans la foule fournaise, on traversé avec les autres d'interminables paysages striés par la pluie silencieuse, on s'est engouffré à pleine vitesse dans l'ombre menaçante des tunnels de montagne et des sous-bois, entre les barrières métalliques de la dernière ligne droite, et puis plus rien. Lundi, à la maison, la solitude et ses acouphènes. Chez les parents lorsqu'on est jeune, puis chez soi. Une épouse qui a manqué, mais dont ni la voix ni l'étreinte ne comble l'incomblable.
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Oui, tu peux rester toute ta vie au conditionnel, c'est très pratique, vous comprenez ? Tu peux dire, ah ! si j'avais pris de l'EPO comme les autres, et continuer à te raconter ton histoire, à n'avoir aucun résultat et te prendre pour un champion en puissance. C'est comme rester sur le bord du terrain et critiquer le jeu, c'est trop facile, non ?
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Pas un objet du quotidien n'échappait au grand imaginaire du cyclisme qui, comme toute religion, met la vie en exercice jusque dans ses recoins les plus intimes. Manger, dormir ou déféquer, mais toujours comme un coureur. Autour de la table, invariablement chargée de la maigre opulence qui s'incarne en muscle pur - céréales, pâtes, chair blanche de volailles et de poisson, eaux gazeuses -, les conversations ne concernaient parfois que la nourriture. Manger et le dire. Se nourrir en évoquant l'esprit de la nourriture, porter en paroles le monde à sa bouche. Que devait-il faire disparaître dans l'obscurité vertigineuse des entrailles pour s'éveiller plus fort chaque matin, et marcher vers ce glorieux avenir dont personne ne le laissait jamais douter ?
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Il psalmodia son effort, s'efforça à ne rient voir, à ne pas ralentir, à écarter la peur de l'agonie et, oui, à s'approcher du gouffre. De longues minutes il ouvrit la bouche, cherchant à aspirer la ligne d'arrivée promise, qui finirait par surgir à la vue s'il voyait encore ; de longues minutes il vécu sous vide. En sortit joyeux : qu'est-ce que je me suis fait mal ! Les copains, vous n'imaginez pas. En sortit vainqueur, une nouvelle fois : son cœur avait reculé d'un pas vers l'intérieur de ses propres frontières, ses muscles s'étaient courbés au passage de son courage inflexible. Pas mort. Mais passé si près. Il passerait plus près encore la fois suivante. VdB savait à quoi il jouait.
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