Dehors, il faisait jour. Ici, il faisait nuit. Outre le sombre, régnaient une senteur âcre, un air humide et terreux. Surtout, tout était silencieux, trop. Quoique la jeune fille fût encore – un peu, si peu – vivante, c’était le domaine de la mort, un tombeau. La prisonnière était sidérée, terrorisée. Où était-elle donc ? Sans cesse tournaient dans son esprit les souvenirs chaotiques de son enlèvement, sur ce chemin, pourtant si anodin, si familier, si commun, si près des dernières maisons de la rue où elle habitait ; la surprise qui, d’un coup, lui avait glacé le corps et l’esprit quand elle avait été saisie, happée, frappée, jetée dans une voiture aux rideaux tirés, maintenue sur le plancher comme une bête capturée. Bâillonnée, encagoulée et traînée ensuite jusque dans cette pièce répugnante, une cave.