Olivier Talon

Douze nouvelles, donc, rassemblées sous le titre de la dernière, Si la vie est cadeau.

La première , d'Isabelle Guilloteau ( Couloir de la mort) est glaçante. Elle met en exergue Stig Dagerman: " Ce que je cherche , ce n'est pas une excuse à ma vie, mais exactement le contraire d'une excuse: le pardon." Le pardon demandé par une éternelle enfant ,qui paye une grande partie de sa vie à travers ses actes, sa faute originelle , constamment reprochée et sanctionnée par ses parents , être venue au monde dans des conditions difficiles, empêchant sa mère d'avoir d'autres enfants. Maltraitance ordinaire et ses conséquences, c'est court mais finement décrit.

Celle de Grégoire Lacroix, Si la vue est cadeau, le sauvetage un peu particulier d'un candidat au suicide, est pleine d'humour. De même, celle d'Olivier Talon , Vases communicants ,dans laquelle trois minuscules crevettes , Tic, Tac, et Mercredi, font basculer une vie.

Et puis je retiens aussi un très court texte d'Estelle Gille ,19 ans, intitulé L'agent de production. Pointage, cadences, comment les respecter pour garder un travail .Des astuces? Ne pas boire , et donc ne pas avoir besoin d'aller aux toilettes, et hop, toujours ça de pris.. Une claque.



Merci pour la découverte, ahasverus!

Si la vie est un cadeau est une compilation de douze nouvelles. Ses auteurs viennent d'horizons différents : une étudiante en deuxième année à l'institut d'études politiques de Strasbourg ; un romancier essayiste confirmé ; un auteur du "dictionnaire des mots qui n'existent pas et qu'on utilise quand même" ; un fondateur du RAP (Résistance à l'Agression Publicitaire), etc .



Vous imaginez bien qu'avec un tel éventail de sensibilités, on a des textes originaux souvent très bons.



Quatre d'entre eux ont particulièrement retenu mon attention. En tout premier Si La Vue Est Un Cadeau, de Grégoire Lacroix, dans lequel un homme essaie d'en convaincre un autre de ne pas se tuer, est particulièrement bien écrit, et dans l'esprit de son maître Alphonse Allais. L'anniversaire de l'Oncle emmène un auto stoppeur dans l'univers insensé d'une famille un soir d'anniversaire. Vases communicants allie un zeste de crevettes et une chute comme il sied aux nouvelles, parfaite illustration du titre. Enfin Mort aux Idiots est un texte dur sur nous et le handicap.



Le bonheur est trop court, chantait Corinne Hermès dans la chanson-titre. Si vous aimez ce genre littéraire, plein de surprises, vous pouvez sauter sur ce petit recueil, (121 pages pour 12 nouvelles de 6 à 18 pages), de qualité qui vous réserve des moments très agréables qui ne seront pas forcément les miens. Choisissez les vôtres !

Heureusement que j'ai seulement emprunté ce nanar à la médiathèque... Si tous les auteurs pouvaient s'abstenir de prendre parti pour quoi que ce soit ; ce n'est pas en croyant avoir raison que c'est le cas ! Une honte, un tel ouvrage ! En plus, il comporte quelques erreurs...

Ce dico des mots qui n'existent pas (et qu'on utilise quand même), au jour d'aujourd'hui risque d'effrayer les lecteurs ignorants du langage commercialo-informatico-managérial, ceux-là mêmes qui se sentent également éloignés du jargon markéto-cosmétique, ou encore indifférents à l'univers des gamers , des joueurs de poker.
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La langue française est en constante évolution, c'est ce que nous rappelle les auteurs en avant-propos. Ils se sont amusés à regrouper dans cette édition des mots constamment utilisés tous les jours mais qui ne sont pas répertoriés dans le dictionnaire, qui donc "n'existe pas". Parmi ces mots, l'on retrouve facebooker, googliser, pipolisation, open space, survivalisme, subprime et beaucoup d'autres. Si je connaissais certains, il y en a d'autres qui me sont parfaitement inconnus. Chaque terme est suivi d'une définition, précisant souvent l'origine de ce mot et le contexte de son utilisaion, le tout sur un ton léger avec beaucoup d'humour.

Certaines des explications sont connues et courantes (Rustine, fiable, dédale), d'autres moins (je ne connaissais pas l'origine de Charlotte ou du savoureux Anatole). On apprécie les explications plutôt complètes, bardées d'un humour certain qui change des ouvrages académiques.

La langue évolue et fluctue. Elle est un organisme vivant. Afin de prouver qu’elle est une matière qui suit le fil du temps, Olivier Talon et Gilles Vervisch ont mis sur pied un dico pas comme les autres, puisqu’il explore les mots qu’on entend en rue et qui, pourtant, n’existent pas officiellement : jeudredi, endiré, dégagisme, checker, brainstormer, malaisant, quenellier, radariser, etc. Bien entendu, certains sont devenus communs, alors que d’autres relèvent du plus grand mystère pour moi. Comme dans un vrai Larousse, chaque mot est défini. De là, faut-il les mémoriser ? Toujours de mon point de vue, il s’agit d’un livre à offrir comme cadeau ou à feuilleter pour s’amuser, conscient que certains mots passeront dans le dico officiel d’ici quelques années.

Larousse et Robert n'en veulent pas. Le dico des mots qui n'existent pas leur offre l'hospitalité avec humour.


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