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Citations de Olivier Truc (494)


— Ces histoires sont notre histoire, Vous avez vos églises, vos monuments, vos musées, nous avons ces pierres. Ces pierres conservent l’esprit de notre histoire.

(Points, p. 221)
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La tempête allait venir. Comme ce jour où son grand-père était parti. Il était parti seul, un soir de tempête d'hiver, comme le faisaient les vieux devenus des fardeaux pour le clan. Ils partaient seuls dans la toundra et on ne les revoyait jamais.
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Petrus Eriksson ne venait pas pour la première fois à Stockholm, mais la capitale suédoise l'impressionnait toujours. Autant par sa beauté que par son histoire. Les beautés pouvaient être fatales, et l'histoire aussi.
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Il leur avait dit. Vous avez trop de rennes. C'est pour ça qu'il vous faut de si grands pâturages. Et qu'il y a tant de conflits. Mais ils répondaient qu'il fallait beaucoup de rennes pour payer les frais, les scooters, les quads, les voitures, le camion abattoir, la location de l'hélicoptère. Tu ne comprends pas, Aslak, disaient-ils, toi tu as à peine deux cents rennes.
Aslak les regardait. Et il disait : j'ai deux cents rennes, et je vis. J'ai deux cents rennes, et je n'ai pas besoin de pâturages immenses. J'ai deux cents rennes, et je les surveille. Je suis toujours avec eux. Les femelles, j'en prends le lait. Elles me connaissent. Mes rennes restent près de moi quand je m'approche. Je n'ai pas besoin de passer des jours et des jours à les chercher partout dans la toundra. Mes skis et mes chiens me suffisent. Suis-je un plus mauvais berger que vous parce que j'ai moins de rennes ou parce que je n'ai pas de scooter ?
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[...] les ultrareligieux et les pécheurs invétérés avaient souvent besoin les uns des autres.
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" Tu vois Aslak, ces montagnes, elles se respectent les unes des autres. Aucune n'essaye de monter plus haut que l'autre pour lui faire de l'ombre ou pour la cacher ou pour lui dire qu'elle est la plus belle. On peut toutes les voir d'ici. Si tu vas sur la montagne là-bas, ce sera pareil, tu verras toutes les autres montagnes autour." Jamais son grand-père n'avait autant parlé. Sa voix était calme comme toujours. Un peu triste peut-être. "les hommes devraient faire comme les montagnes. " avait dit le vieil homme. Aslak ne disait rien. Il regardait son grand père, et il regarda le paysage qui s'étendait autour de lui. Jamais les montagnes alanguies de Laponie n'avaient été aussi belles. Les vagues infinies de bruyère avec leurs tons de feu, de sang et de terre, étincelaient et crépitaient de vie sous les rayons du soleil.
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Dans un tel lieu oublié du monde, aux confins de tout, le visiteur comprenait vite qu’on ne pouvait devenir qu’alcoolique ou mystique. Karesuando n’était pas un lieu qui autorisait la nuance. Ici, le gris était condamné. Noir ou blanc, il fallait basculer.
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Dans un tel lieu oublié du monde, aux confins de tout, le visiteur comprenait vite qu'on ne pouvait devenir qu'alcoolique ou mystique. Karesuando n'était pas un lieu qui autorisait la nuance. Ici, le gris était condamné. Noir ou blanc, il fallait basculer.
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Anna se tenait devant la fenêtre. Tournée vers un monde qui s’était refermé à la mort de son père. Izko passa ses mains autour de ses hanches, les croisa sur son ventre. La respiration d’Anna était calme. Profonde. Flux et reflux. Une vague tranquille. Faussement tranquille. Le souffle des Sagres. Souffle et douceur. Egalent force et fracas.
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(...) l’État nous a bien piégés, lâcha Petrus. Je vois bien comment ça s’est passé dans ma famille. Avant, la terre nous appartenait collectivement, personne ne se posait de questions et, quand les Suédois sont arrivés, ils ont dit que tout ça était à eux mais que les Sami pouvaient rester avec les rennes, qu’il suffisait de payer des impôts. Et c’est ce que mes ancêtres ont accepté, bien gentiment. Les Suédois leur montraient des tas de papiers pour dire que c’était bien à eux, mais bon, les papiers et eux, à l’époque… qui savait lire ?
- Un vol à grande échelle, commenta Filius, mais avec les apparences de la légalité. Les États sont doués pour ça.
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Est poète celui qui sent la beauté des choses, lui avait-elle dit doucement. Il n'est pas besoin de mots pour voir le beau.
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" Ma mère m'a fait naître optimiste. Sinon, en voyant dans quel gourbi je naissais, j'aurais dû mourir de désespoir sur-le-champ."
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Une brise légère soufflait, mais cela suffisait à mordre la peau du visage. Klemet n'avait pas froid. Il avait appris depuis longtemps à ne pas avoir froid. Depuis sa jeunesse. Le froid, comme la nuit, vous enlevait votre raison, éveillait des frayeurs épouvantables. Il ne pouvait plus se permettre d'avoir froid. Il se l'était juré, il y a longtemps.
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Nina ouvrit délicatement la couverture sur l’épaisse table du presbytère. [...]

Klemet et Nina retenaient leur souffle, comme un jeune couple attendrait le verdict d'un médecin lors de la première échographie.
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Un petit air de printemps soufflait sur Kautokeino. Avec une rapidité comme la Laponie en était coutumière, le climat s'était brutalement adouci. Les nuages maintenaient une température clémente de moins dix-sept degrés.
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Le renne était un bon animal si l’on savait en prendre soin. Il nourrissait, habillait. Les plus habiles savaient transformer ses bois en étuis ou en manches de couteau, en bijoux. Aslak aussi savait. Il savait aussi manier l’argent, le métal noble des nomades lapons, ce métal que l’on se transmettait de génération en génération, de transhumance en transhumance. Il savait tout cela, et il savait qu’après lui tout serait perdu.
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-"Donc pour vous, les Sami n'ont pas à prétendre qu'ils ont droit à ces paturages d'hiver le long de la vallée.

Qu'ils y aient droit de nos jours n'est pas de mon ressort, monsieur le Président, c'est l'affaire entre eux et les fermiers d'aujourd'hui. Je réponds seulement à l'affirmation selon laquelle les Sami auraient été dans la vallée longtemps avant les scandinaves. Rien ne vient le prouver.
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Le géographe sera le meilleur allié du roi. Connaître l’apparence et les limites d’un territoire convoité, c’est déjà le posséder un peu... p. 112
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-Regardez-nous, reprit-il enfin en relevant les yeux sur les policiers et en tendant vers eux ses mains aux ongles sales, le regard enflammé. Nous sommes coureurs de toundra, fils du vent, peuple de la nature. Devant nous les pierres se tassent, derrière nous elles se redressent, la bruyère épouse nos pas, étouffe nos souffrances, la mousse éponge nos rêves, les montagnes nourrissent notre fierté, les loups égorgent nos espoirs.
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C’était la journée la plus extraordinaire de l’année, celle qui portait tous les espoirs de l’humanité. Demain, le soleil allait renaître. Depuis 40 jours, les femmes et les hommes survivaient en courbant l’âme, privés de leur source de vie.
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