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Critiques de Olivier Truc (822)
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Le dernier Lapon

Très belle réussite que ce roman qui nous ballade dans le grand nord scandinave.

La Laponie, nous parcourons à la fois, la Norvège, la Suède, la Finlande et une petite partie de la Russie. L'histoire de cette région a été conservée oralement, par des dessins non sur des toiles ou des papiers mais sur des tambours. Original !

La description de la nature, les sentiments, l'intrigue, ... Tout est en finesse et la violence du passé est le plus souvent uniquement suggérée, à nous de deviner et de renouer le fil de l'histoire.

Un très beau travail de journaliste, fort documenté à la fois sur les traditions samis, les connaissances géologiques et l'histoire de cette partie du monde.

Un très beau travail de romancier au travers de différents personnages très fouillés, des plus odieux au plus sympathiques qui nous montrent chacun leur façon de voir et nous racontent leur vécu, leur ressenti en tenant compte du poids de leur histoire personnelle.

Un très beau travail de narrateur avec une écriture souple, fluide et un style alerte mais prenant le temps de vivre comme dans tous bons polars nordiques.

Une des traditions de ces romans du grand nord est aussi respectée, le présent s'explique toujours par le passé...
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Le dernier Lapon

Il y a des livres comme ça...des livres qui, même une fois la dernière page tournée, laissent en nous une empreinte indélébile.

Avec "Le dernier Lapon", Olivier Truc nous fait faire un voyage inoubliable au coeur de contrées lapones. Il mène avec brio une intrigue policière extra-ordinaire, dans le sens 1er du terme.

La température du livre a beau avoisiner les -30 degrés, on a plaisir à l'ouvrir pour y retrouver des personnages atypiques, charismatiques, fouillés.

Olivier Truc signe ici un grand coup de maître avec ce livre qui nous tient en haleine jusqu'à la dernière page...la dernière ligne, où l'émotion alors nous submerge.
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Le dernier Lapon

Si la température vous fait bouillir, alors plongez-vous dans le pays des Samis, la dernière population aborigène d’Europe.

Là, en Laponie norvégienne, seul le renne bout dans le chaudron même quand la température est de moins 30.

Imaginez que la nuit dure 24 heures et que vous deviez attendre le 11 janvier pour avoir 27 minutes d’ensoleillement : “Demain entre 11h14 et 11h41, Klemet allait redevenir un homme, avec une ombre.”



Mais les vicissitudes des éleveurs de rennes ne se limitent pas à la météo et à l'ensoleillement et il vous faudra surveiller vos oreilles, elles pourraient être coupées comme celles des rennes volés.

Quant à la castration de ces animaux de trait du père Noël, elle se fait avec les dents !



Ce roman policier à un cadre parfaitement documenté par Olivier Truc qui vit en Suède, la police des rennes existe et le dernier tambour chamanique a été restitué récemment au musée Sami.

Pourtant, il ne m’a pas enthousiasmé autant que je l’attendais.

Il est vrai que le genre policier souffre du souffle des thrillers chaque fois plus sophistiqués.

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Le dernier Lapon

Polar noir sur fond blanc



Klemet Nango travaille pour la police des rennes aux confins de la Laponie, vaste territoire à cheval sur trois états : Norvège, Suède et Finlande. Ce policier sami chevronné est un parfait représentant de l’establishment local dont la famille a abandonné le mode de vie ancestral de son peuple . Avec sa coéquipière Nina Hansen, nouvelle recrue fraîchement débarquée du « Sud », ils devront résoudre une affaire de meurtre particulièrement sauvage dont les ramifications pourraient bien s’étendre à travers l’espace et le temps.

Olivier Truc nous offre une bouffée d’air frais venu tout droit du cercle polaire. Ce polar ethnologique inaugure les enquêtes de la police des rennes en pays sami. On se laisse porter au gré de l’évolution de cette enquête/reportage. Car le passé de journaliste de l’auteur n’est pas loin. L’écriture est maîtrisée et l’intrigue bien menée. On va droit à l’essentiel, l’imagination faisant le reste. Oui, les descriptions des grandes étendues blanches font parfois défaut, oui le ton est sec, incisif mais qu’importe les lieux puisqu’ils font les hommes, et à travers la psychologie des Aslak, Klemet, ou autre Mattis, c’est bien le grand Nord qui apparaît sous ces lignes.

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Le cartographe des Indes Boréales

La cartographie, les portulans et leur belle iconographie que l'on retrouve sur la couverture du livre d'Olivier Truc Le cartographe des Indes Boréales.

Nous sommes au 17ème siècle.

Je reprends les termes d'Olivier en avant propos:

" Le récit se déroule entre 1628 et 1693. Jusqu'ici tout est vrai.

Le livre démarre en Suède, traverse l'Europe  du Portugal au Svalbard, en passant par le Pays Basque et les Provinces Unies des Pays Bas. Jusqu'ici tout est encore vrai.

J'ai découvert l'existence d'Izko Detcheverry en réalisant  des recherches pour mon premier roman. A ce point il devient déjà difficile  de dénouer le vrai du vraisemblable "

C'est tout l'art d'Olivier Truc de nous conter une histoire encadrer dans l'Histoire,  la vraie.



Izko est un jeune basque de 13 ans quand s'ouvre le roman. Il est à Stockholm en Suède.  Le bateau de son père Paskoal, y mouille de retour du Svalbard et de la pêche à la baleine. Izko est harponneur.

Lors de se mouillage à  Stockholm, Izko va être témoin  du naufrage du plus grand bateau qu est construit la Suède : le Vasa.

Mais surtout il assiste à la mort d'un homme et  la fuite d'une femme qui donne naissance à  un enfant.

Voilà le point de départ  d'un grand récit d'aventure qui parcourt toute la façade Atlantique de Sagres au Portugal en passant par Saint Jean de Luz, Amsterdam, Stockholm ou encore le Svalbard.

Cette façade Atlantique sur laquelle veille, la France, le Portugal , la Suède et les Pays Bas.

Cette façade Atlantique au prise avec les guerres de religion. La France catholique qui poursuit les protestants et  les Pays scandinaves  qui se divisent entre protestants calvinistes ou luthériens.

Et puis tout au Nord de la Suède,  la Laponie , enjeu religieux afin que le peuple devienne chrétien  et abandonne ses chamans, ses dieux et déesses et aussi ses tambours.

C'est dans ce maelstrom  que va vivre Izko, tantôt espion pour la France, tantôt prisonnier.

Par contre il sera tout le temps cartographe.  Soit un personnage recherché car il sait , il connaît les lieux, il connaît les ancrages, les fjords, les montagnes.

Et Izko sera aussi un défenseur ardent de la cause des lapons, de leurs traditions.

Le cartographe des Indes Boréales est un roman de vent , d'océan,  d'embruns, de froid, de neige, de glace, de chants, de prières.

C'est  un roman de violence,  d'inquisition, de saleté de puanteur.

C'est ausi un roman d'hommes et de femmes confrontés à la sorcellerie, à la prémonition,  à la trahison mais aussi  à la droiture et à l'élévation de l'âme.

C'est enfin un roman qui nous parle de l'inanité des religions quand elles sont prosélytes et colonisent les esprits des Lapons.

Izko est le miroir de cette époque, tout à  la fois droit mais aussi obtus et parfois ambigu.

Rien n'est noir - Rien n'est blanc  et pourtant nous sommes dans ces terres lapones où le soleil de minuit donne à voir une atmosphère crépusculaire.

Une belle découverte.















 

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La Montagne rouge

Squelette sans tête au milieu de l'abattage des rennes.



Sur fond de tensions entre les bergers Sami et les forestiers/agriculteurs, la Police des Rennes enquête sur un cadavre archéologique. Une aubaine pour les éleveurs qui cherchent à prouver en justice leur implantation en tant que peuple indigène et ainsi préserver leurs traditions de pâturages.



Tout est dit ou presque sur le contexte de cohabitation tendue entre Suédois et Lapons. Le résultat du procès visant à reconnaître les droits coutumiers dépend des trouvailles archéologiques sur un territoire immense. Le propos tourne un peu en rond, à coups des expertises, et ce ne sont pas les quelques conflits locaux et l'enquête des policiers récurrents qui donnent du piment à ce nouveau livre d'Olivier Truc.



Long, long, fort long... Comment se détacher de l'impression de lire un cours magistral sur le peuple Sami (au demeurant fort bien documenté).

Il faut être patient et se raccrocher aux quelques personnages insolites, gravitant tous autour de trafics d'ossements humains et de relents nauséabonds d'anthropologie raciale institutionnalisée dans le passé. Le contexte historique et social est intéressant et il est dommage que le traitement littéraire nuise au propos dans un excès de détails ou de scènes sans grand intérêt. En refermant le livre, il reste en mémoire peu d'éléments marquants sur les 500 pages, si ce n'est une nature magnifiée par des descriptions très visuelles.



Néanmoins, remarquable travail d'écriture pour mettre en avant la reconnaissance et l'identité d'un peuple nomade qui conjugue difficilement sédentarité et élevage.

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Le dernier Lapon

Mon premier rendez-vous avec Olivier Truc m'emmène dans la toundra et le monde méconnu des Sami. Ce peuple Lapon a la vie rude et le caractère taciturne, à l'image de l'environnement hostile qui l'entoure.



Traditionnellement éleveurs de rennes, métier extrêmement éprouvant, leur vie est complètement calquée sur les conditions climatiques exceptionnellement difficiles. Cette communauté est souvent discriminée et a été sévèrement exploitée par le passé.



Dans un texte vivant, corseté comme un thriller et documenté comme un travail de thèse, l'auteur déroule ses connaissances de spécialiste pour nous livrer un polar aux accents ethno qui bascule entre vengeance, souffrance, tradition et appât du gain.



L'écriture d'Olivier Truc frappe par la précision des descriptions. Et tout au fond, on croirait presque apercevoir une belle sarabande d'aurores boréales.





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Le dernier Lapon

Laponie, janvier 2011. Aujourd'hui, le soleil va se montrer pour la première fois depuis 40 jours, pour quelques minutes seulement. Au musée de Juhl, un tambour Sami vient d'être volé et un éleveur de Rennes, Mattis, est assassiné chez lui. Ses oreilles ont disparu, une méthode courante pratiquée sur les rennes volés. C'est à la police des rennes qu'est confiée l'enquête. Klemek, seul Sami de la police du coin, fait équipe avec Nina, une jeune recrue venue du sud de la Norvège pour sa première affectation. Entre traditions ancestrales et tensions communautaires, l'enquête s'avère difficile pour les deux policiers.



J'ai beaucoup aimé ce premier tome qui met en scène une brigade policière atypique. L'auteur nous plonge très rapidement au coeur de la Laponie, complexe étendue géographique au Nord de l'Europe, partagée entre la Norvège, la Suède et un peu de Finlande. Bien loin du Père Noël et de son traineau, les Sami, comme tous les peuples premiers à travers le monde, perdent peu à peu leurs traditions, leurs histoires et bientôt leur identité. Olivier Truc semble assez pointu sur le sujet ce qui donne une réelle épaisseur à l'intrigue et rend ce roman particulièrement intéressant pour ceux qui sont avides d'enrichir leur connaissance du monde d'aujourd'hui. Parce que la Laponie, franchement, ce n'est pas le premier "pays" qui vient à l'esprit quand on évoque la difficile survie des peuples ancestraux.



Sans alourdir pour autant la lecture, le contexte géopolitique est entièrement intégré à l'intrigue et apporte du sens à l'ensemble. Les personnages, qu'ils soient principaux ou secondaires, sont très bien construits, bien qu'on sente que l'auteur en garde sous le coude pour la suite à propos de Nina.

Les paysages lapons, bien que principalement plongés dans le noir, ne sont pas en reste. Très vite, le lecteur peut facilement se représenter le terrain de jeu des protagonistes et donc, s'éloigner de la carte postale.



Enfin, le coeur de l'intrigue permet également une immersion très intéressante dans les rites anciens des Samis et leur évolution à travers le temps.



Bref, un auteur à découvrir et un polar qui, plus qu'un moment de détente, offre à celui qui s'y attarde une belle occasion d'enrichir ses connaissances.
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Le dernier Lapon

J'avais gardé un bon souvenir du "cartographe des Indes Boréales", un roman historique bien documenté avec une intrigue plutôt bien boutiquée qui fait voyager.

(Et je me souvenais du nom de l'auteur, forcément.)

Alors en revoyant ce nom à la médiathèque sur une couverture à l'image exotique, hop je fais confiance je prends.

Eeeeh non, ça n'était pas cette fois-ci un roman historique, mais un polar : me voici déçue.

Et pourtant, je me suis laissée agréablement bercer par ce polar polaire.

L'intrigue policière est très correcte, les personnages un peu stéréotypés mais sympathiques (...enfin pas tous : il faut bien qu'une personne commette un meurtre, sinon il n'y aurait pas d'histoire.)

Mais ce qui m'a le plus plu, c'est le lieu. La Laponie est fascinante, cette gigantesque toundra déserte, avec les éleveurs de rennes et la culture sami (une civilisation où la mot "guerre" n'existe pas).

Bâtir une intrigue policière dans un lieu peu connu, et en tirer prétexte pour faire découvrir toute une culture, ça m'a rappelé quelqu'un… Olivier Truc, le Tony Hillerman de la Laponie ?

D'autant plus que l'histoire se déroule en janvier, au sortir de la nuit polaire, pour "les êtres humains une telle souffrance : quarante jours sans laisser d'ombre, ramenés au niveau du sol."

Et chaque journée débute avec ce genre d'indication :

"Mardi 11 janvier.

Lever du soleil : 11h14 ; coucher du soleil : 11h41.

27 minutes d'ensoleillement."

Dépaysant, non ?

Et je ne vous parle même pas des aurores boréales… !
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Le dernier Lapon

Saviez-vous qu'il existe une police des rennes du côté de la Laponie ? Je l'ai découvert avec ce roman, puisque les deux principaux protagonistes, Klemet et Nina, y travaillent. Ces derniers se retrouvent impliqués dans une enquête mêlant le vol d'un tambour de chaman et la mort violente d'un éleveur de rennes...



J'ai bien aimé "le dernier lapon", pour son atmosphère, pour son rythme, pour ces contrées si particulières (et fascinantes quelques part...) où le soleil ne se montre parfois guère, pour l'immersion dans la culture sami. L'histoire est solide, bien menée, les personnages centraux assez attachants. La suite ("Le détroit du loup") m'attend désormais...
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Le dernier Lapon

Le libraire qui a choisi ce livre dans le cadre de mon abonnement Kube a été doublement bien inspiré : j'ai autant apprécié le dépaysement offert par cette lecture que son climat rafraichissant dans un contexte caniculaire. Les -30° de l'intrigue m'ont presque fait mieux supporter les 38° de mon atmosphère. Ceci dit, je me suis glissée avec beaucoup de plaisir dans cette histoire pleine de surprises et de découvertes, aux confins du continent européen où malgré les différences de culture et de conditions de vie, on s'aperçoit que les vicissitudes du genre humain sont identiques partout dans le monde.



On apprend donc qu'en Laponie, il existe une police des rennes chargée de régler les conflits entre éleveurs et de veiller à ce que les droits de chacun soient respectés. Une activité qui s'exerce sur de vastes territoires sauvages appartenant à 4 pays différents, la Suède, la Finlande, la Norvège et la Russie. Des territoires (et une culture) menacés par le monde moderne, les chercheurs de minerais et autres richesses ; des traditions en voie de disparition, un peuple Sami méprisé et persécuté durant des siècles. Et grâce à l'intrigue concoctée par Olivier Truc, on découvre tout un monde fascinant au coeur d'un espace-temps où l'on se déplace à dos de scooter des neiges sur des distances qui imposent des jours de voyage dans une nuit quasi permanente illuminée parfois de quelques aurores boréales.



Nous suivons le tandem d'enquêteurs formé par Klemet Nango et Nina Nansen. Klemet est un lapon éloigné des traditions, un rien désabusé tandis que la jeune Nina, fraichement diplômée de l'école de police suédoise assure sa première affectation. Opposition de styles et de cultures comme tout bon duo dont les membres apprendront à se connaître et à se compléter intelligemment. Pour cela, ils auront le temps d'une enquête complexe mêlant le vol d'un tambour lapon (rare objet artisanal dont il ne reste que quelques dizaines d'exemplaires dans le monde) et le meurtre d'un éleveur de rennes. Alors qu'une conférence de l'ONU sur la protection des populations autochtones se profile, Kemet et Nina sont pressés par leur hiérarchie de résoudre vite fait ces deux crimes pour ne pas attirer le regard de la communauté internationale sur la situation des lapons.



Le dernier lapon est vraiment le genre de polar que j'aime lire car il me donne l'occasion d'appréhender un pays, une histoire, une culture de façon divertissante. On découvre ici la complexité historique de ces territoires nordiques soumis à de multiples influences, notamment religieuses (ce qui transparait dans pas mal de polars nordiques d'ailleurs, je pense à Asa Larson en particulier), mais aussi les comportements dramatiques envers les populations aborigènes, les mêmes que l'on a pu observer en Australie ou avec les indiens d'Amérique. C'est très instructif.



Une bonne pioche, donc. Dans la lignée d'un Yeruldegger, en beaucoup moins violent mais tout aussi dépaysant. Une lecture qui donne en plus très envie de partir à la rencontre des éleveurs de rennes et de se plonger dans les vastes étendues blanches et gelées.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Le dernier Lapon

Amplement critiqué sur Babelio, qu'ajouter ici? Pas grand chose, si ce n'est le plaisir d'un polar glacial, aux deux sens du terme, une plongée en Laponie, entre Suède et Finlande, les aurores boréales, les déplacements en scooter des neiges, le retour du soleil, moment où les humains redeviennent des hommes, avec une ombre, les éleveurs de rennes...

Si vous aimez les polars, c'est pour vous. Si vous aimez les grands espaces, c'est pour vous. Si vous aimez plonger dans un autre monde, aussi. Un grand plaisir de lecture.
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Les Sentiers obscurs de Karachi

Les sentiers obscurs de Karachi est un bon exemple de roman bancal, promettant beaucoup, et offrant finalement autre chose.



Le 8 mai 2022, quatorze personnes mourraient dans un attentat à la bombe contre un bus de civils : 11 ingénieurs de la DCN (Direction des Constructions Navales, le successeur des arsenaux de la République) et des Pakistanais, présents au mauvais endroit au mauvais moment. Ce drame est encore aujourd'hui vécu dans les souvenirs des familles de ceux qui ne sont pas revenus, dans les incompréhensions des enfants des victimes qui n'ont pas ou peu connu leur père. Une cérémonie annuelle organisée à Cherbourg, là où les plans des sous-marins vendus au Pakistan ont été conçus, ravive la douleur de ces proches et de ceux que cet événement a marqué.



Ce roman est la face pakistanaise d'un attentat qui n'est plus aujourd'hui dans les médias nationaux qu'un événement au sein d'un scandale plus large : l'affaire de Karachi, ou quand l'arrêt du versement de rétro-commissions par le gouvernement français aurait entraîné des représailles pakistanaises.



La vérité n'a jamais été vraiment connue – a t-elle d'ailleurs été vraiment cherchée ? L'idée globale qui en ressort aujourd'hui étant que la décision du président Chirac de ne pas honorer le paiement de ces « faux frais », liés à un contrat signé à la va-vite avant la présidentielle de 1995 par le gouvernement Balladur, aurait conduit indirectement à cet attentat.



Ce n'est pas ce qui intéresse Olivier Truc. Et d'ailleurs, pendant presque cent pages, on ne comprend pas où l'auteur veut en venir. Il multiplie les allers-retours entre présent et passé, met en scène des personnages sans les placer dans un ensemble. Ce début est un tel embrouillamini qu'il n'a pas été loin de m'arrêter.



Le personnage principal, le journaliste cherbourgeois Jef Kerral, s'est passionné pour cette histoire au travers de discussions avec le père d'un copain, le morose Marc Dacian, sorti blessé du bus déchiqueté. Une partie de ses pensées est restée là-bas à Karachi, avec son ami l'officier marinier Shaheen.



Le récit ne décolle véritablement qu'avec Karachi, les bruits de la foule, les rickshaws, les bazars, les regards qui se détournent au passage des femmes, l'omniprésence de l'armée, et celle plus discrète de l'ISI, les services secrets. C'est cet environnement que Jef Kerral découvre en partant à la recherche de Shaheen. Qu'est-il devenu ? Pourquoi se cache t-il aujourd'hui ?



Pour le contacter, le journaliste passe par une femme officier médical de la marine pakistanaise, Sara Zafar, et son père, Firaq, ancien ami de Shaheen, désormais médecin d'un dispensaire dans un village de pêcheurs pauvres, des zikri, stigmatisés car adeptes d'une secte islamique violemment combattue par les fondamentalistes sunnites.



Les méandres du récit du pays des « hommes purs » constituent le coeur de l'ouvrage, que l'auteur parsème de vers de poésie en ourdou.



Toute la partie liée à la découverte du pays et de ses difficultés, est ce qu'il y a de meilleur dans ce livre. Les morts violentes, les dizaines de morts à chaque attentat, les disputes tribales, ne sont pas rapportés chez nous, selon la loi journalistique du mort-kilomètre : les glissades sur le verglas en France intéressent plus que des morts à des milliers de kilomètres.



La partie liée à l'attirance entre Jef et la jeune et belle officier Sara est, elle, assez convenue.



Le roman est donc inégal, parfois intense, parfois quelconque. Il a toutefois le grand mérite de rappeler qu'au delà d'une affaire de gros sous, de corruption ici et là-bas au Pakistan, il y a eu des victimes qui se contentaient de faire leur travail pour l'État français.

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Le dernier lapon (BD)

J'ai lu le roman de Olivier Truc il y a 5 ans, et à l'époque, je m'étais ennuyée en dépit d'un lieu original, la Laponie, et d' une intrigue prometteuse, à savoir une histoire de tambour chamanique volé ainsi qu'un meurtre.

Qu'en est-il de la bande dessinée adaptée du roman ?

J'ai tout de suite accrochée avec les dessins, l'emploi du noir et blanc seulement agrémenté de bleu m'a beaucoup plu et donne une atmosphère très singulière à cette histoire.

Pour le reste, tout comme dans le roman d'origine, je me suis rapidement lassée, j'ai eu l'impression que tout était assez prévisible.

J'aurais aimé en apprendre davantage sur la culture des Samis et sur le travail de la police des rennes (ce qu'on ne voit quand même pas partout), mais tout ça n'est que brièvement survolé.

Une lecture pas désagréable bien qu'un peu longue car manquant de suspense et de surprise.
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Le détroit du Loup

Le Détroit du loup, c'est un peu le carrefour des conflits pour la brigade des rennes. Tradition et modernité, la transhumance des rennes et l'expansion urbaine, l'exploitation du pétrole et du gaz au mépris de la vie humaine.

C'est l'été polaire, un été frisquet, sans nuit, épuisant. Notre auteur restitue bien cette ambiance spéciale.

Comme dans l'épisode précédent, la brigade des rennes a plein de morts sur les bras, dont le maire de la ville d'Hammerfest. L'intrigue se concentre sur les plongeurs, les jeunes, Nils et Tom, tout comme le père de Nina, et d'autres anciens, qui prennent des risques insensés pour l'exploitation off shore.

Décidément, il y a toujours beaucoup plus que l'intrigue policière dans ce roman qui fonctionne aussi comme un reportage fouillé sur la géopolitique du pétrole en Europe et un réquisitoire contre des conditions de travail inhumaines, histoire de ne pas oublier à quel prix s'est faite la prospérité de la seule pétromonarchie européenne.

Toutefois le propos n'est pas toujours grave, entre l'enfance pas drôle de Nina, le taux de mortalité qui explose, une activité industrielle terrifiante et un monde qui se meurt. Il y a L'oncle musicien de Klemet toujours aussi drôle qui prend de l'épaisseur et contribue à la résolution de l'énigme. J'attends de voir avec impatience ce que me réserve la Montagne Rouge. À suivre…

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Le dernier Lapon

Le 10 janvier, en Laponie, tout le monde attend le retour du soleil après 40 jours d'obscurité. Mais personne ne s'attendait au cambriolage du musée sami et au vol d'un ancien tambour chamanique. Dans le même temps, l'assassinat et la mutilation d'un éleveur de rennes mettent en émoi la communauté de Kautokeino. Rien ne semble relier les deux affaires, mais Klemet Nango et sa jeune collègue Nina, tous les deux officiers de la police des rennes, vont mettre au jour une histoire qui remonte à plusieurs siècles.



Pendant ce temps, l'attitude et les desseins d'André Racagnal, géologue français trop friand de jeunes filles, laissent perplexe. Quelle richesse dissimule le sous-sol finlandais ? Alors que l'enquête emmène la police des rennes jusqu'en France, auprès d'un homme qui a accompagné Paul-Émile Victor dans une des ses expéditions, il semble que le tambour dérobé est plus qu'un objet rituel. Et la lumière se fait sur cette histoire à mesure que les jours rallongent et que le soleil reprend ses droits sur le sol gelé des confins de la Laponie.



Tout d'abord, il me semble évident qu'il y aura une suite et que l'inspecteur Klemet va devenir un autre de ces policiers du froid qui a fait du polar scandinave un genre littéraire à part entière. Par ailleurs, l'intérêt principal de ce roman est de présenter les rites samis avec les joïks (chants traditionnels) et l'élevage du renne qui est la base même de la survie du peuple lapon. « Le renne était un bon animal si l'on savait en prendre soin. Il nourrissait, habillait. » (p. 223) Olivier Truc évoque également le long travail de sape mené par les protestants pour éradiquer les rites lapons et assimiler cette population nomade aux Finlandais, aux Norvégiens et aux Suédois.



J'ai aimé le personnage d'Aslak, éleveur de rennes resté très proche des traditions. Une question subsiste à la fin du roman : le dernier Lapon, est-ce lui ou est-ce Klemet, d'origine sami ? Mais bon, le polar et moi, ça fait deux, même s'il se passe en pleine neige. Ce roman est plein d'intérêt, mais je crois que je manque fondamentalement de patience et ça m'ennuie d'enquêter au côté des policiers. Si vous aimez les polars, allez-y, vous aimerez. Moi, ça me laisse froide.
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La Montagne rouge

Polar du pays des rennes, avec en toile de fond la lutte entre les éleveurs qui veulent conserver le territoire pour faire paître leurs bêtes et les forestiers qui exploitent le bois.



Un sujet important pour l’avenir de la terre, le débat écologique, le difficile équilibre entre la conservation de la nature et l’économie. Et on ne peut pas si facilement départager les bons et les méchants. Le voisin qui veut faire vivre sa famille en coupant le bois est un copain d’école de l’éleveur de rennes et ce genre d’affrontement ne fait souvent que des perdants qui cultivent leur haine.



D’autres thèmes ébranlent le mythe de l’idéal de la société suédoise, par exemple la stérilisation forcée des « inadaptés » qui dura jusque dans les années 50. Les plans d’eugénisme n’étaient pas malheureusement pas limités au régime nazi, des idées de ce genre circulaient partout dans le monde.



La recherche scientifique contribuait au racisme, essayant de mesurer les caractéristiques des individus pour les classifier et justifier le traitement odieux que subissaient les peuples colonisés. La biologie raciale qui avait la vogue au dix-neuvième et vingtième siècle est une page sombre de l’histoire qu’on ne peut faire semblant d’ignorer.



J’aime bien ce genre de polar qui, en plus d’une intrigue propre au genre, nous apporte le dépaysement de contrées lointaines et nous renseigne aussi des pages du passé, même s’il s’agit de pages douloureuses dont on ne peut être fiers.

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La Montagne rouge

-Olivier Truc, journaliste français vivant à Stockholm et correspondant pour divers journaux français, ne cesse de nous donner régulièrement de nouvelles par ses polars qui se déroulent en Laponie qu'on dévore avec avidité tous les deux ans.



Dans La montagne Rouge, on retrouve peu de temps après L'excellent dernier Lapon puis dans ,son second essai Le Détroit du Loup, le troisième roman d’Olivier Truc, toujours paru chez Metailié , Klemet et Nina, les deux policiers de la patrouille P9 de la police des rennes mais cette fois non pas en Norvège comme les deux précents livres, mais en Suède, sur les traces d'un tas d'os très ancien qu'on a retrouvé.



Ce squelette inconnu et non identifié se retrouve dès lors au centre d'un litige se déroulant à la Cour suprême de Stockholm: lesquels, des éleveurs sami ou des forestiers suédois, étaient là les premiers et sont donc propriétaires des terres? Klemet et Nina vont mener l'enquête pour retrouver l'origine du crane.



Une enquête plus ouvertement judiciaire, politique et historique que les deux premières, et du coup sans doute légèrement moins romanesque et captivante



Mais ce troisième opus avec la police des rennes nous prouve quand meme la capacité de son auteur à nous emmener sur des terrains peu usité par la littérature, policière ou traditionnelle.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La Montagne rouge

Olivier Truc nous réinvite pour un voyage nerveux et politique chez les Sami, peuple dont l'existence et le mode de vie sont traditionnellement liés à l'élevage de rennes. On découvrira les conséquences sournoises d'un héritage ethnique compliqué par des intérêts financiers et politiques. Sur fond de manipulation, de secrets et de trafic de vestiges anthropologiques, Olivier Truc introduit une nouvelle intrigue avec une palette de personnages bien construits.



Il est très agréable de retrouver le duo de policiers Nina et Klemet de la police des rennes rencontrés dans le dernier lapon. Leurs personnages gagnent en épaisseur et s'étoffent. Ils se révéleront sensibles, paumés, mais dotés d'une énergie qui les pousse à tenter de faire la lumière sur les problèmes liés aux traitements réservés aux Sami et à leur droit à la terre.



La maîtrise du sujet et le travail de recherche exemplaire constituent un ethno-polar captivant qui tacle les erreurs commises par le gouvernement suédois et délivre un message lourd de sens par nos temps où s'accumulent les sombres nuages de l'intolérance et du sort réservé aux minorités.





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Le dernier Lapon

Déçue. J'ai emprunté ce livre avec enthousiasme ,influencée par le nombre de critiques positives.

J'avoue avoir abandonné avant la cinquantième page (je déteste cela et je le fais rarement ! ) mais là, le style m'a vraiment rebutée...vraiment quelconque... ennuyeux ...

"Ah ouais ? dit Mattis dans un bâillement "~~ fatiguant aussi de devoir lire une longue succession de dialogues insipides, bourrés de répétitions...

J'ai parfois l'impression que les nouveaux romans sont écrits comme des scénarios : on nous décrit les scènes avec force détails insignifiants voir agaçants comme si une bonne et belle description d'ensemble ne pouvait pas suffire, permettant ainsi à chaque lecteur de faire lui-même son propre film !

Mais bon, ce n'est qu'un avis.

Et qui plus est, Prix du polar 2013, Prix Mystère de la critique 2013...



oh ! oh !... I 'm a poor lonesome lectrice !

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