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Critiques de Olivier Truc (822)
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Le dernier Lapon

Olivier Truc, journaliste, connait bien les pays nordiques et avec ce premier roman fait une entrée remarquée dans le polar puisque son livre a reçu plusieurs belles distinctions.

Cela est amplement mérité car l'intrigue est bien ficelée, le suspens est maintenu jusqu'à la toute fin de l'histoire.



Il nous fait découvrir la Laponie ou pays des samis qui s'étend sur plusieurs pays et est maintenant classée au Patrimoine mondial, en particulier les territoires de la migration des rennes.



Les samis sont éleveurs de rennes et vivent de façon ancestrale au rythme de la migration de leurs troupeaux, le scooter des neiges ayant remplacé les skis et les chiens sauf pour quelques irréductibles dont Asnak, un des héros de ce roman.



L'histoire se déroule au moment où le soleil refait son apparition après de nombreux jours de nuit polaire, quelques minutes seulement au début et cette apparition est attendue comme une fête par les Samis, attachés à leur traditions, leur mémoire se transmet par des chants, les joïks et des objets sacrés tels les tambours de chaman réputés au pouvoir magique.



L'histoire débute par deux événements , le meurtre de Mattis, un éleveur plutôt paumé et le vol d'un tambour sacré qui devait être le clou d'une importante conférence sur la culture Sami.



Klemet, d'origine sami et sa jeune coéquipiére Nina font partie de la police des rennes et se retrouvent en première ligne dans l'enquête mais ils sont loin d'imaginer tous ces retentissements .



Le peuple Sami ressemble aux différents peuples indiens en proie à la déchirure entre un ancrage fort dans leurs traditions , leur amour de la nature et la necessité d'évoluer vers un mode de vie plus adapté au monde moderne, une dichotomie qui est souvent mal vécue, engendrant violence, alcoolisme ou repli sur soi-même.



Les méchants sont bien méchants, avec un petit manque de nuances à mon avis.



Mais globalement, il y a bien peu de reproches à faire , parfois quelques longueurs et quelques maladresses lorsque l'écrivain décrit les états d'âme d'amoureux transis de Klemet en particulier.



Les rebondissements sont nombreux et le style tout à fait plaisant.



Une très bonne lecture , mais attention de bien se couvrir , les températures dites clémentes avoisinnent les - 20 degrés, j'en grelotte encore.



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Le dernier Lapon

-20 - 30 - 40

C’est le nord !!!!!

Et là on est dans le Grand Nord fin fond de la Laponie.

L’histoire commence avec le vol d’un objet culturel quasi ancestral et se poursuit par l’homicide d’un Sami, considéré comme les derniers autochtones du pôle nord les derniers lapons

La brigade des Rennes, antenne spécialisée de la police norvégienne est en charge des deux enquêtes qui finiront évidemment par être liées.

Un bon polar qui permet de découvrir ce territoire immense qui s’étend sur la Scandinavie et où le soleil ne brille que quelques heures par jours

Malgré quelques longueurs l’enquête est prenante, on ressent bien la dualité des personnages, et la complexité d’être né dans ce territoire du bout du monde ou se heurte tradition et modernisme.

Les Rennes sont la base de la vie car ils procurent l’essentiel dont l’homme a besoin, nourriture, fourrure, graisse, même leurs os sont recyclés, c’est pour dire.

Malheureusement, le clair obscur et les températures glaciaires y rendent la vie extrêmement difficile.

Le personnage de Nina est attachant, fraîchement arrivée, elle joue parfois la touriste au grand dam de son nouveau collègue dont le personnage est plus complexe et plus renfermé.

L’ensemble donne un bon ouvrage plaisant à lire, malheureusement le récit ne m’a pas happé à la hauteur attendu
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Le dernier Lapon

Un très bon polar dans la veine des auteurs nordiques. On voit bien que l'auteur est spécialisé dans les pays du nord.

Les personnages sont touchants, tranchants, rudes, à l'image de la région où cela se déroule.

Le peuple Sami m'a toujours fasciné et encore plus après cette lecture.

Un très très bon policier sur fond d'aurore boréale et d'émotions
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Le détroit du Loup

Un berger sami meurt noyé alors qu’il tente de sauver des rennes affolés au milieu du Détroit du loup. L’enquête se déroule au cœur de l’été nordique, lorsque les nuits ne durent que quelques heures. Un roman policier au cœur des traditions ancestrales norvégiennes et de la modernité des entreprises pétrolières, mais qui pâtit de longueurs et de personnages trop peu creusés pour en devenir attachants.
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Les chiens de Pasvik

J’avais hâte et c’est peu dire de me replonger dans l’écriture d’Olivier Truc et de retrouver la police des rennes. J’ai énormément aimé ses trois premiers romans sur cette police des rennes avec Klemet et Nina, deux personnages complexes et attachants : « Le dernier lapon » - « Le détroit du loup » et « La montagne rouge ». Il faut bien évidemment les avoir lus avant d’entamer cette quatrième aventure, « Les chiens de Pasvik ». Nina a démissionné de la police des rennes et travaille maintenant au Commissariat de la frontière à Kirkenes qui se trouve en Norvège à deux pas de la frontière russe où elle vient d’arriver. Klemet travaille toujours dans la police des rennes mais a quitté son ancien poste à Kautokeino où il faisait équipe avec Nina et a rejoint Kirkenes, sans savoir que Nina allait y venir. Tous les deux se sont quittés un peu brouillés, sans avoir réussi à dissiper un malaise entre eux deux (lire pour cela « La montagne rouge »). La surprise va être totale pour Klemet et Nina quand ils vont se retrouver sur une enquête de rennes norvégiens qui ont passé la frontière russe pour se nourrir. Klemet fait équipe maintenant avec Jaakoppi Kujala, un Finlandais qui n’aime pas du tout ce pays nordique, ce froid, ces histoires de rennes. Ils ne s’entendent pas. Klemet est à moitié Sami, cela lui pose d’ailleurs de gros problèmes d’identité, et il aime profondément ces grands espaces, les rennes et son métier. Les relations entre les Norvégiens et les Russes sont fortement réglementées sur cette zone frontière pour éviter tout problème diplomatique qui pourrait avoir de graves conséquences. Ce territoire aux confins de la Norvège, de la Finlande et de la Russie a eu une histoire très compliquée au fil des conflits et les frontières ont beaucoup bougé. Le berger norvégien Piera Kyrö dont une partie des rennes est passée de l’autre côté de la frontière, rêve depuis toujours des anciennes terres de ses grands-parents qui se trouvent maintenant en Russie. Si bien que lorsqu’un Russe qui se dit sami lui propose de réhabiliter son grand-père et ainsi faciliter la possibilité d’enfin faire paître ses rennes sur ses terres ancestrales, la boule au ventre, il accepte. Il ne sait pas encore dans quel imbroglio il met le doigt. On suit également des personnages russes, mafieux magouilleurs, gardes-frontière, qui ont leur part dans cette histoire de territoire, d’identité, de rennes et de chiens errants qui ne connaissent pas les frontières, potentiellement porteurs de la rage. Je dois vous avouer qu’au début du roman et ce pendant un temps assez long, le récit fait de plein petites touches avec des personnages nombreux, m’a paru assez confus. Et puis petit à petit, la magie de l’écriture d’Olivier Truc a agi et je me suis retrouvée entièrement immergée dans cette histoire dure, souvent touchante, et instructive une nouvelle fois sur un coin du monde dont on parle peu et que je connais mal – un peu mieux depuis que je lis Olivier Truc. Si je devais vous donner un conseil, allez-y, plongez et serrez un peu les dents dans la première partie de ces chiens de Pasvik, ça vaut le coup d’aller au bout de ce récit.
Lien : https://mapassionleslivres.w..
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Le cartographe des Indes Boréales

De 1628 à 1693 , Olivier Truc nous conte la vie d'Izko Detcheverry, originaire de Saint Jean de Luz , fils d'un chasseur de baleine et qui avait rêvé de suivre les traces de son père dans les eaux nordiques à la poursuite des cétacés .



Mais , par décision d'un magistrat du Parlement de Bordeaux, Izco doit partir en Espagne puis au Portugal suivre une formation de cartographe et , ce faisant , en plus d'être une aide précieuse pour les navigateurs et explorateurs de ce siècle de grandes découvertes , devenir un espion pour le roi de France , on comprendra bien plus tard pourquoi ses parents étaient liés à ce juge .



Commence alors une vie de voyages entre d'abord la péninsule ibérique puis la Suède et ses confins et la Hollande entrecoupée de périodes parfois fort longues d'emprisonnement.



En Suède , à cette époque, les luthériens sont très puissants, et veulent asseoir leur foi sur l'ensemble du pays , en évangélisant en particulier les Lapons, en même temps qu'ils espèrent faire fortune dans cette contrée lointaine et hostile après la découverte de filons d'argent en utilisant pour les plus basses besognes les mêmes lapons .



Roman sur le prosélytisme des religions, car s'il est beaucoup question de celle de Luther, la religion catholique avec l'Inquisition n'est pas épargnée , sur l'ostracisme dont est victime le peuple indigène de Laponie, réduit en esclave , et dont les cultes païens assimilés à la sorcellerie sont bannis et leurs chamans torturés.



Si j'ai bien aimé la toute première partie du roman , avec la découverte de la Laponie et le rôle ambigu de la cartographie , assimilée souvent et à juste titre à de l'espionnage, j'ai trouvé cette histoire bien longue, parfois répétitive et j'ai été vraiment soulagée d'arriver au bout ....



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Le cartographe des Indes Boréales

Un très beau livre, vraiment. Un papier de qualité dont la blancheur et l’épaisseur procurent un plaisir supplémentaire à chaque page tournée. Une magnifique couverture à double rabat qui fait déjà rêver avec sa carte très « Grandes découvertes », sa chaloupe et son harponneur s’attaquant à une énorme baleine, et, pour faciliter la vie du lecteur, une carte retraçant les périples du héros ainsi qu’une liste exhaustive des différents personnages. Les éditions Métailié ont tout fait pour mettre en valeur le texte d’Olivier Truc.

L’histoire est à la hauteur de son écrin, dense et très documentée sur un temps et une région fort peu traitée par nos romans historiques. Elle commence avec le naufrage du célébrissime Vasa lors de son lancement en 1628 pour se terminer en 1693, dans les flammes d’un bûcher, le temps d’une vie d’homme bien remplie pour l’époque. On sort vraiment des sentiers battus avec ce jeune Basque, chasseur de baleine, bien loin de chez lui dans les eaux du Spitzberg, qui devient, par les hasards de l’époque, cartographe à la cour de Suède. Il y accompagne l’enfance de la future reine Christine (celle-là même à laquelle Greta Garbo prêta son visage), y trouve amitiés et inimitiés car, dans ce terrible dix-septième siècle, un catholique dans un pays luthérien ne peut pas être le bienvenu (et réciproquement bien sûr), quels que soient ses mérites. Sur fond de conflits permanents entre Suède, Danemark, Prusse ou Russie, de commerce et de financements néerlandais, d’alliance entre la Suède et la France, de rêves suédois d’imiter l’Espagne et ses Indes Occidentales avec la découverte de filons d’argent en Laponie, on découvre que l’intolérance religieuse de cette époque n’épargne pas plus les pays luthériens que catholiques. Derrière le fanatisme des dogmes religieux se cachent à peine l’ambition, l’avidité et la cruauté. Les monarques laissent faire car… « Les pasteurs transmettent la parole royale lors de leurs prêches, et nous font remonter de précieuses informations sur l'état moral du pays. En échange de quoi, nous renforçons leur rôle. Tout le monde est gagnant. »

C’est une belle et terrible histoire de mer, de froid, de misère, de courage, de foi, dans un temps où « la vie n’était pas tendre », où les mariages étaient arrangés et les amours contrariées, où les geôles étaient terribles et où de grandes parties de la terre étaient encore Terra Incognita, faisant «(du) géographe le meilleur allié du roi. Connaître l’apparence et les limites d’un territoire convoité, c’est déjà le posséder un peu... »

Cap au Nord ! A défaut d’Indes, des aurores boréales vous y attendent. Pour ceux qui aiment l’aventure et la découverte. A lire et à offrir, sans hésiter.

Un grand merci à lecteurs.com et aux éditions Métailié.

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Le détroit du Loup

Lors du dernier Quais du polar à Lyon en 2016, je suis retournée voir Olivier Truc pour me procurer son livre Le détroit du Loup.



En 2014 j'avais lu Le dernier Lapon dédicacé au QDP 2013.



J'avais hâte de retrouver la police des rennes et son duo : Nina et Klemet.



L'enquête qu'ils mènent va encore une fois les obliger à louvoyer entre deux mondes celui des Samis et celui du monde du pétrole et de ces plongeurs en eaux profondes qui vont permettre à cette industries de se développer de façon exponentielle !



Cette fois, l'accent est davantage mis sur Nina, en effet son père est un ancien plongeur en eaux profondes pour les industries pétrolières. Olivier Truc creuse un peu plus sur son histoire avec ce père qui avait disparu de sa vie et dont le parcours est désolant.



Entre traditions et mondialisation, entre respect de la nature et des hommes et exploitation à tout va, le grand Nord est écartelé et les hommes trinquent. Les Samis mais aussi les plongeurs à qui on sacrifie leur santé pour de l'argent... Toujours plus d'argent...



Comme dans le précédent ouvrage l'auteur nous parle de cette dichotomie importante entre ces deux mondes et sur les conséquences humaines de cette exploitation procurant des richesses importantes au détriment d'une société de traditions qui vivaient de la terre et de ce qu'elle offrait.



J'ai été moins captivée que dans Le dernier Lapon, j'ai trouvé que l'auteur peinait un peu dans son intrigue et que celle-ci était un peu tirée par les cheveux à certains moments. Je me suis demandée comment il allait faire pour boucler l'enquête...



Et d'ailleurs la fin ne m'a pas vraiment convaincue...Beaucoup trop de flou dans cette intrigue...



Certains personnages ont su néanmoins capter mon attention :



Nils Sormi entre autre, un plongeur Sami au fort caractère qui se mettra vite en conflit avec Klemet. Son partenaire de plongée également Tom.



J'ai aimé aussi l'oncle de Klemet, Nils Anta gardien des traditions musicales qui fût encore une fois une aide précieuse pour cette enquête.



Juva Sikku le Sami voulant essayer de s'en sortir et se trouvant acculé au pire...



Anneli la jeune femme ayant perdu son mari Sami noyé dans les détroit du Loup.



Et dans les personnages tordus Tikkanen l'homme tirant les ficelles de la situation des uns et des autres et son carton de fiches digne des renseignements généraux.



La mère de Nina aussi une femme dure et méchante....



J'ai moins aimé cette histoire là, Olivier Truc mets moins la nature au cœur de celle-ci et l'intrigue est pour moi beaucoup moins réussie que dans son premier livre sur la police des Rennes.



Une plongée en eaux profondes et glaciales vous attends au cœur de ce livre.

A vous de voir si vous osez vous y plonger !


Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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La Montagne rouge

Je découvre Olivier Truc avec ce roman, grâce à une opération avec rencontre de l'auteur organisée par Babelio et les éditions Métailié, merci à eux !



Il s'agit d'un roman qui se passe en Laponie (ou Sampi), en Suède, autour des tensions entre éleveurs de rennes et paysans, issus de deux ethnies différentes. L'auteur adopte un point de vue policier, avec des enquêteurs de la police des rennes et des mystères, mais l'ambiance ne tient clairement pas que du polar.





L'anthropologie (et l'anthropomorphisme) et ses méthodes - actuelles et passées est le thème au centre de ce roman. Beaucoup de questions éthiques sont soulevées. C'est un thème complexe et rarement abordé et traité ici avec finesse, il me semble. J'ai découvert plein de choses, et le livre permet de se créer une opinion - à étayer par d'autres sources ! - sur le sujet.





Les enjeux sont assez globaux, une question de droits aux terres d'une ethnie en fonction de leur ancienneté dans la région, donc pas forcément aussi haletant que dans des thrillers plus classiques. Si le rythme n'est pas toujours effréné, une alternance des points de vue et des éléments personnels - contenant également leur part de mystère - permettent de ne pas s'ennuyer. Les personnages sont variés et pour certains très originaux (je pense notamment au "couple" de vieux) par rapport à ce que je peux lire d'habitude.





On est pas perdu en lisant ce tome sans avoir lu les précédents, même si on sent des références à des éléments passé, et que l'on ne comprends pas forcément tout l'impact dramatique des scènes relevant de la vie personnelle des deux personnages principaux.





L'écriture est fluide et agréable, le paysage, présent sans plus au début, se fait plus important en fin de roman. Contrairement à ce que l'on pourrait croire après les premières pages, c'est très peu gore. On relate par contre des réalité difficiles, plus quotidiennes que des crimes sanglants.





J'ai globalement aimé La montagne rouge, et j'ai maintenant terriblement envie de découvrir les premiers tomes de la série ! Son thème original est sa grande force, sa petite faiblesse serait peut-être un léger manque de suspens en milieu de roman, pour du polar.
Lien : http://lemoulinacritiques.bl..
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Le détroit du Loup

Deuxième livre, deuxième réussite ! Cette fois, notre équipe favorite de la police des rennes va se trouver mêler dans une histoire de meurtres, disparition, pétrole, gaz, plongeurs, etc.



C'est très réussi, une grande fraicheur dans l'écriture, agréable, fluide. On ne s'ennuie pas, on prend du plaisir.



Les personnages sont bien décrits, attachants, avec leurs qualités et leurs défauts, leur passé et leur avenir.



Bref, j'ai beaucoup aimé !
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Le dernier Lapon

Ce n'est pas parce que Le Dernier Lapon est absolument génial, ni même excellent, qu'il m'a plu, mais tout simplement par son originalité.

Originalité d'abord de la localisation géographique, pour moi tout à fait exotique ; d'un petit aperçu socio-politique de la Scandinavie, rouages et mécanismes qui ont l'air de pas mal accrocher et ce, depuis des siècles ; d'une culture, la culture Sami, c'est-à-dire des lapons, qui m'était complètement inconnue. Le tout sur fond de crise politique internationale, crise identitaire nationale également, et avec un petit ingrédient supplémentaire sur l'exploitation des ressources naturelles et minières contre modes de vie ancestraux.



Pas mal de positif qui se trouve, à mon goût, être également du négatif : je suis la première enchantée que l¡on ne me donne pas le nombre de tâches de rousseur sur l'omoplate gauche de l'héroïne, ni le traumatisme enfantin qui fait que le héros ne mange pas d'aliments de couleur verte, et bingo ici, pas du détails et listes de caractéristiques inutiles pour les personnages. Malheureusement, des rencontres ou événements passés et essentiels (semble-t-il à l'intrigue) sont mentionnés sans que l'on sache au final ce qu'ils avaient de si essentiels.

Des fausses pistes s'esquissent sans cesse et on dit "youpi !" mais finalement, on découvre que ces pistes n'ont rien de faux...

Etc., etc....



Un livre long et lent dans lequel chaque indice, chaque élément est recueilli après de multiples voyages en motoski durant de longues heures, ponctuées de rencontres avec des personnages étranges et hostiles. Mais ceci est un bel écho aux paysages de la Laponie, à ses étendues glacées et hostiles.

J'ai beaucoup aimé le tout début et la toute fin, l'image très poétique de l'ombre retrouvée de Klemet, et la manière dont la boucle de l'affaire et la vie d'un homme se boucle... c'est ouvert tout ça, et c'est très bien !



Bon, en somme, oui, c'est un polar original, avec une intrigue originale, une police originale (la police des rennes, excellent !), des personnages tous originaux mais qui parfois auraient mérité d'être un peu moins bruts. Un bon moment, bien que j'ai passé trop de temps à tourner les pages en me demandant où voulait en venir l'auteur, et une bonne découverte culturelle.

Dans le genre polar polaire, avec un peu de sciences un peu secrètes, du trafic aussi secret, des étendues glacées et des personnages aussi ambigus qu'originaux, j'ai meilleur souvenir de Miss Smilla's Feeling for Snow de Peter Hoeg.
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Le dernier Lapon

Un roman policier inoubliable, ce n'est pas si fréquent... C'est pourtant ce que réussit Olivier Truc dans ce petit livre. Petit par le nombre de pages, mais immense par sa palette.



Du noir de la nuit polaire aux couleurs des aurores boréales, l'auteur réussit une très belle peinture d'une nature sauvage et glacée, omniprésente, décrite par petites touches parfaitement intégrées dans le récit. J'en redemande !



Du rouge du sang versé par le peuple Sami aux couleurs vives des vêtements traditionnels lapons... L'aspect du roman que j'ai le plus apprécié ! Car l'intrigue s'inscrit dans une longue histoire d'oppression de la minorité sami, de l'éradication par le bûcher des croyances chamaniques au 17e siècle, au racisme ordinaire du 21e siècle. Les deux personnages principaux, policiers de la brigade des rennes, l'un d'origine sami en plein doute sur son choix d'intégration, et l'autre fraichement émoulue d'une école de police du sud, révoltée par les vexations dont elle est témoin, se donnent la réplique sur ce sujet, tout au long du roman, de manière précise mais jamais appuyée.



Du noir polar au pourpre thriller, une intrigue tenue de bout en bout, entre enquête pure et suspense.



A découvrir absolument
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Le dernier Lapon

La Laponie peut être définie comme le territoire du peuple autochtone sámi (le terme « lapon » est très péjoratif) et s’étend sur une large région transfrontalière intégrant des parties de territoires suédois, norvégien, finlandais et russe. C’est dans ce décor du Grand Nord, balayé par des vents violents et où les températures enregistrent des records de froid, que le journaliste Olivier Truc a choisi de situer son roman.

Ses deux enquêteurs appartiennent à la police des rennes, créée en 1949 et qui réunit des agents suédois comme norvégiens pour s’efforcer de gérer les conflits entre éleveurs des rennes. À Kautokeino, l’expérimenté Klemet Nango et sa coéquipière, la jeune Nina Nansen, se trouvent mêlés à une enquête de la police locale quand un tambour de chaman est volé au centre culturel au moment où un éleveur en difficulté, Mattis Labba, est découvert mort à l’extérieur de son gumpi, les oreilles coupées et marquées comme celles des rennes. Pourquoi a-t-on volé ce tambour ramené en France en 1939 par un membre de l’expédition de P-E. Victor et qui devait être rendu au peuple sámi ? S’agit-il d’un forfait commis par les fondamentalistes protestants laestadiens, secte rigoriste qui a évangélisé autrefois les Sámit en pratiquant un ethnocide culturel ? À moins que les indépendantistes n’aient intérêt à attirer l’attention sur leurs revendications ? Bien vite, Klemet Nango et Nina Nansen mettent à jour des liens entre les deux affaires et se demandent si certains représentants de la police et de la municipalité ne poursuivent pas des buts inavouables au détriment de la population autochtone.

Olivier Truc restitue avec talent l’atmosphère si particulière de la toundra plongée dans la nuit polaire, ses aurores boréales, les étendues glacées où la police des rennes effectue des patrouilles aussi longues qu’éprouvantes. Il nous ouvre aussi une page méconnue de l’histoire du peuple sámi. Son intrigue est habilement tissée, mais la touche de cruauté qu’il ajoute avec le personnage de l’ignoble Racagnal m’a parue superflue, comme s’il fallait donner des gages au goût de l’époque pour le gore.
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La Montagne rouge

Après nous avoir fait découvrir la Laponie norvégienne et finlandaise, ainsi que le monde des chamanes sami et le milieu de la plongée profonde pour l'industrie pétrolière, Olivier Truc nous emmène cette fois au sud de la Laponie suédoise. On y retrouve avec plaisir le duo de la police des rennes, Klemet Nango, sami, et Nina Nansen, norvégienne, détachés dans cette région pour régler les conflits qui surgissent régulièrement entre éleveurs de rennes et forestiers.



Petrus, chef sami des éleveurs du sameby (groupement économique) de Balva est engagé dans un procès qui l'oppose aux forestiers pour défendre le droit coutumier des Sami à faire pâturer leurs rennes dans les forêts durant l'hiver. Le collectif des propriétaires terriens dénonce les dommages importants que causent les rennes en broutant les jeunes pousses d'arbres. Très vite, la question qui fera pencher la balance en faveur d'un camp devient la suivante : qui, des Sami ou des Suédois, a peuplé en premier ces terres ? Le procès s'annonce historique et fera jurisprudence pour les conflits à venir.

Aussi, lorsqu'un squelette humain est mis à jour lors d'une journée d'abattage des rennes puis est daté du milieu du XVIIème siècle, il devient crucial pour Petrus d'obtenir la preuve qu'il est celui d'un Sami. Seule l'étude approfondie du crâne pourrait le confirmer mais le crâne a disparu et les sabotages se multiplient sur les sites où il pourrait être retrouvé ! Dès lors, les deux policiers, Klemet et Nina, s'engagent dans une longue et fastidieuse enquête pour trouver le crâne, l'identifier et le relier au reste des ossements. Leurs recherches les amènent à côtoyer d'étranges personnages comme le quatuor de vieilles femmes qui organisent les parties de bilbingo et se déplacent toujours avec leurs cannes nordiques, un vieil antiquaire au passé mystérieux, fasciné par les crânes, des archéologues aux motivations douteuses, des collectionneurs...

Les ramifications de l'enquête font remonter à la surface la nauséabonde politique raciale et eugéniste de la Suède avec les stérilisations forcées des handicapés et malades mentaux pour l'amélioration de la race suédoise.



Le livre est dense, documenté et aussi touffu que la forêt de Laponie mais absolument passionnant.

L'écriture est souvent belle (la scène d'ouverture avec l'abattage des rennes sous une pluie diluvienne est dantesque !), poétique quand elle évoque la forêt, psychologique aussi quand elle transcrit la crise identitaire que traverse Klemet. Parfois quelques longueurs : ainsi, les vadrouilles de Justina avec ses trois amies et ses prises de becs avec l'antiquaire sont un peu répétitives, de même que les explications finales liées aux collections sont un peu trop détaillées.



Mais, Olivier Truc, en journaliste accompli, a parfaitement réussi à nous partager sa passion pour le Sapmi avec sa trilogie de la police des rennes, en mêlant intrigue policière, découverte d'une culture, d'une région, d'une identité à l'histoire et à l'actualité d'un pays. Un grand bravo !



Challenge multi-défis 2020
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Le cartographe des Indes Boréales

Ce livre retrace l'histoire d'un jeune homme basque de 1628 à 1693 et la colonisation des lapons par les suédois.

On avance avec lui tout au long de sa vie, et des luttes de pouvoir entre les français, les hollandais et les suédois, qui utilisent la religion pour assoir leur envie de richesse.

Cela passe par l'établissement des cartes afin de mieux cerner les territoires à explorer et les peuples à asservir et surtout le pillage des ressources.

C'est aussi le massacre de ces populations.

Lecture difficile parfois, car je n'ai pu m'empêcher de souffrir pour ces lapons qui n'avaient rien demandé à personne ! Mon esprit n'a pu s'empêcher de faire le parallèle avec les indiens d'Amérique.

Difficile aussi, car j'ai une dent contre les religions en général quand elles servent à massacrer des gens, mais l'auteur ne leur fait pas de cadeau !

Le souffle épique du bouquin est bien là, pour nous faire découvrir un pan de l'histoire, que j'avoue je ne connaissais pas.

J'ai aimé ce livre.
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Le dernier Lapon



Le roman s’ouvre sur la course d’un sami qui cache un objet avant d’être rattrapé et brûlé vif. Pendant son agonie, il chante un joïk qu’un enfant entend et comprend qu’il devra transmettre aux générations futures. Nous sommes au 17ème siècle.



La laponie s’étend sur le nord des trois pays scandinaves Norvège, Suède, Finlande. Les éleveurs de rennes sont les “aristocrates” de leur peuple. Mais certains ou leurs ascendants ont abandonné ce métier très dur. C’est le cas de Klemet Nango qui fait partie de la police des rennes qui règle les conflits entre possesseurs de troupeaux.

Mais là c’est carrément un meurtre qui a été perpétré contre un petit éleveur, et touche surprenante, ses oreilles ont été coupées, comme le sont celles des rennes tués par accident. Par ailleurs un tambour sami qui venait d’être rendu par un membre de l’expédition de Paul Henri Victor en 1938, au centre culturel a disparu.

Y a t’il un lien entre les deux événements ? Klemet et sa nouvelle coéquipière Nina venue du sud de la Norvège vont devoir faire preuve d’imagination mais aussi s’imposer face à certains collègues qui méprisent la culture sami.



L'enquête est prenante mais l'intérêt premier est la découverte de l’univers sami et les conditions de vie difficile dans une région où pendant 40 jours on ne voit pas le soleil qui revient progressivement, où tout oubli ou erreur peut conduire à la mort par le froid. On découvre aussi version laestadienne du luthéranisme, particulièrement austère. Le chant traditionnel, le joïk qui a un réel rôle dans l



Je pense que je reviendrai vers cet auteur et ce monde du Grand Nord.



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Le dernier Lapon

Avant de débuter ce polar, n'oubliez pas de bien vous couvrir !

Après avoir passé quarante jours dans l'obscurité la plus totale, le retour du soleil tant attendu s'accompagne d'évènements mystérieux et tragiques dans cette région reculée de Laponie.

La quiétude de la population est bouleversée par vol dans le musée de la ville d'un tambour sami ancestral qui sera suivi, quelques-heures après, par le meurtre d'un éleveur de rennes, fils de l'ancien chaman qui sera retrouvé dans son gumpi avec les oreilles tranchées.

Plusieurs questions se posent alors. Quelle est la valeur de ce tambour? Y a-t-il un lien entre ces deux affaires? Pourquoi avoir tranché les oreilles de Mattis?

Pour y répondre, Klemet et Nina, deux membres de la police des rennes vont enquêter et nous faire découvrir des paysages dépaysants.



L'auteur, par sa connaissance de la culture scandinave et lapone a réussi le beau pari de la rédaction d'un polar "glacé" qui, permet de mieux comprendre les problématiques sociales et identitaires historiques et actuelles qui caractérisent cette région.



Challenge pavés 2019
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Le dernier Lapon

Certes, Olivier Truc confirme l'environnement grandiose et magique que peut offrir la Laponie à qui ose s'y aventurer : la toundra qui s'étend à perte de vue, effectivement traversée par des troupeaux de rennes, les aurores boréales qui sabrent les cieux des nuits d'hiver sans fin, les premiers rayons du soleil qui percent les semaines de nuit polaire ... y'a pas à tortiller de la chapka, pour la modique somme de 8,40 euros, vous vous offrirez un superbe voyage septentrional rien qu'en lisant Le Dernier Lapon (et économiserez ainsi un ou deux milliers d'euros par rapport à une réelle virée dans le grand nord).



Mais ce qui est drôlement intéressant dans ce roman policier, c'est qu'il repose sur un canevas social et politique que j'ignorais complètement. On le découvre à travers le regard croisé de deux membres de la police des rennes, qui font un peu office de shérifs au pays des éleveurs lapons : Kemet, sami (lapon) d'origine, et Nina, nouvelle recrue venue du sud maritime de la Norvège, qui connaît la culture lapone à peu près autant que moi la cuisine moléculaire (peu, donc).



Pas simple de vivre ensemble sur un territoire qui s'étend sur plusieurs pays, dans lequel cohabitent Samis aux croyances ancestrales et fervents Laestadiens (adeptes d'un mouvement religieux conservateur luthérien), éleveurs de rennes accros aux nouvelles technologies et amoureux des vieilles traditions, prospecteurs européens à la recherche de précieux minerais et défenseurs de la beauté des 100 300 kilomètres carrés lapons.



Aussi quand un éleveur de rennes est retrouvé mort les oreilles tranchées (parties sur lesquelles sont traditionnellement marquées les bêtes de la région) peu de temps après le vol d'un tambour de chaman, et ce, à quelques semaines d'une réunion de l'ONU consacrée aux peuples autochtones, c'est la panique. Kemet et Nina devront mener une enquête palpitante, qui s'intensifiera autant que croissent les minutes et les heures d'ensoleillement par jour.
Lien : https://www.chezlaurette.org..
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Le dernier Lapon

Nous faisons connaissance avec deux policiers de la brigade des rennes, Klemet et Nina. J'ai préféré ce premier tome à "La montagne rouge", suite de leurs investigations.

Dans ce roman policier passionnant et atypique (s'il ne l'était pas, il ne m'intéresserait pas), ils sortent de leur domaine pour enquêter sur un meurtre. Ils recherchent aussi un tambour disparu et découvrent le lien entre les deux affaires.

Comme pour l'autre livre de lui que j'ai lu, ce roman d'Olivier Truc est l’œuvre d'un érudit touche à tout, en particulier en ce qui concerne la culture sami. Nous constatons l'opposition de ce peuple avec les descendants des vikings, à savoir les Suédois, les Norvégiens et les Finlandais, puisque le territoire lapon s'étend au nord de ces trois pays.

Je reproche seulement à l'auteur les termes répétitifs (dans un même paragraphe). Malgré tout, j'ai été scotchée par ce récit jusqu'au bout de ma lecture.

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Le dernier Lapon

Un polar comme on les aime : du dépaysement, une intrigue qui tient en haleine, des personnages attachants dont on devine un passé douloureux - tout est réuni pour qu'on passe un excellent moment de lecture.

Pour ma part, je ne connaissais pas le peuple Sami, ni l'oppression subie par les lapons. J'ai donc appris sur l'Histoire du pays et j'ai été plutôt séduite par la culture décrite (les joïks) et le mode de vie des éleveurs de rennes.

La féerie des aurores boréales comme si on y était, le froid glacial, les quelques heures d'ensoleillement attendues avec impatience par tous contribuent à nous faire vivre une aventure qui transporte dans un ailleurs.

J'ai hâte de retrouver Klemet et Nina (pour une fois j'ai emprunté deux volumes qui se suivent à la médiathèque !!) pour de nouvelles aventures.
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