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Critiques de Olivier Wieviorka (64)
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Les mythes de la Seconde Guerre Mondiale

Jean Lopez et Olivier Wieviorka ont réuni une vingtaine d'historiens pour analyser vingt-trois « mythes » de la seconde guerre mondiale et ainsi clarifier autant de questions qui prêtent souvent à polémique. Questions militaires uniquement, ce qui laisse de coté les questions raciales, génocidaires ou politiques.



Le format limite chaque sujet à une vingtaine de pages ce qui oblige les auteurs à un effort de synthèse qui n'est nullement un handicap tant les notes et les bibliographies sont riches et ouvrent au lecteur la possibilité de creuser les « détails » si besoin est.



Chacun trouvera matière à enrichir ses connaissances en profitant de l'ouverture récente de certaines archives et de l'apport de jeunes chercheurs encore peu connus mais manifestement prometteurs qui démythifient les questions abordées.



J'ai été particulièrement intéressé par deux chapitres « asiatiques », celui sur l'inventaire des dégâts consécutifs au raid nippon sur « Pearl Harbour » et celui sur le théâtre du Pacifique (entre 1920 et 1940) qui projette un regard passionnant sur les tensions entre l'URSS et le Japon et, par conséquence, sur les raisons qui poussèrent Staline dans les bras d'Hitler en signant le pacte germano soviétique.



Par la variété des thèmes abordés, chaque lecteur trouvera assurément de quoi nourrir sa réflexion en lisant cet ouvrage méconnu.
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Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale

Excellent ouvrage, hyper complet sur tout ce qui s'est passé entre 1939 et 1945 sur toute la planète. Tous les acteurs liés à la guerre sont observés, leurs stratégies analysée, leurs échecs aussi. L'imbrication de la France dans tout ce patchwork est finement expliqué.

Y a pas à dire, Olivier Wieviorka maitrise pleinement le sujet.

C'est un livre tellement complet qu'il est impossible de le lire d'une traite ; il est dans ma bibliothèque et sera repris de temps en temps. N'étant pas historienne et adorant lire de la littérature et du polar, je peine à le lire en entier.
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Combattre en dictature : 1944, la Wehrmacht..

Un livre qui fait douloureusement écho à l’actualité avec le conflit russo-ukrainien. En effet, comment ne pas songer au mépris de la vie humaine, aux offensives vaines, aux échecs qui se multipliant fragilisent le dictateur. La radicalisation du régime nazi, suite à l’attentat du 20 juillet 1944, avec cette dérive de plus en plus mortifère, la psychose autodestructrice et totalement paranoïaque d’un Hitler sous l’emprise de psychotropes puissants, de cocaïne et autres substances, qui va sacrifier son armée, son peuple. La moitié des soldats allemands morts, durant la Seconde guerre mondiale, le seront lors des neuf derniers mois du conflit. Perdue depuis la cinglante défaite à Stalingrad de la VIème armée de Von Paulus entre fin 1942 et début 1943, la réponse du régime hitlérien est celle d’un Goebbels appelant à « la guerre totale » en février 1943, face à une salle pleine de nazis convaincu que le sort de la guerre peut encore évoluer dans le sens de l’Allemagne. A l’Est, les troupes allemandes subissent défaite sur défaite face au rouleau compresseur russe. L’offensive de la dernière chance au niveau du saillant de Koursk à l’été 1943, une opération totalement folle où l’adversaire soviétique connaissait les plans allemands et avait donc préparé ses différentes lignes de défense. Plus nombreux, mieux armés, bénéficiant de la puissance sans limite de leur artillerie et de leur aviation, les russes écrasent la Wehrmacht qui ne fera plus que subir, en mettant en place une défense élastique. En février 1944, c’est le chaudron de Tcherkassy, un autre Stalingrad avant l’assaut final déclenché à l’été 1944, l’opération Bagration qui consume les derniers carrés de soldats allemands. C’est à l’Est que l’Allemagne perdit la guerre. Néanmoins, nos mémoires ont retenu l’importance du débarquement alliées le 6 juin 1944 et de la bataille d’attrition qui en suivit dans le bocage normand durant douze semaines. « Combattre en dictature » n’est pas un énième livre sur la bataille de Normandie. Le but ici est de comprendre ce qui conditionna les soldats allemands à lutter de façon féroce face aux alliées. La bataille était perdu d’avance. 2 millions d’hommes côté allié, 640 000 hommes côté allemand, un avantage allié en matériel militaire absolument saisissant (blindés, artillerie, aviation, navires de guerre..). Jean Luc Leleu, historien au CNRS (Maison de la recherche en sciences humaines/université de Caen-Normandie) s’applique à déconstruire les légendes autour de cette bataille, le tout du côté allemand. Après la guerre, beaucoup d’officiers, de généraux ont falsifiés la réalité de la bataille en occultant leurs erreurs tactiques, leur peur d’Hitler et de ces moyens de coercition. La Wehrmacht a commis autant de crimes que la Waffen SS. Du simple soldat aux officiers, généraux, c’est tout l’organigramme nazi qui mena, en toute conscience des crimes de guerre. Une armée allemande aux unités disparates, cosmopolites, mal équipée, mal soignée, mal dirigée. Aucun soutien aérien, des renforts au compte goûte, un manque de munition et d’essence pour les blindés. Alors Jean-Luc Leleu pose la question de savoir pourquoi, malgré tous ses éléments relevés, l’armée allemande a tenté de résister durant douze semaines. Le moral, le sens du sacrifice (mythe ou réalité ?), l’impact de la propagande, le serment de fidélité à Hitler, l’obéissance forcenée cachant une réalité beaucoup plus complexe avec des unités entières se rendant, des généraux désobéissant discrètement aux ordres de tenir « jusqu’à la dernière cartouche » selon les mots du dictateur. Pour sauver ce qui pouvait encore l’être. Le rôle de la propagande, la croyance du simple soldat aux armes « magiques » comme les V1, V2, les avions à réaction, les nouveaux sous marins et blindés, qui pensaient-ils inverseraient le cours de la guerre. Des chimères, des mensonges d’un dictateur totalement coupé de la réalité, entouré d’une cours vaniteuse ne songeant qu’à être le premier « paladin » d’Hitler. « Combattre en dictature » analyse et décortique avec précision, acuité et une connaissance sans faille des archives allemandes, des interrogatoires des prisonniers allemands par les alliés. Tout ces éléments amènent à renverser les paradigmes, à revoir notre façon de penser la guerre au niveau du soldat. Loin des troupes fanatisés présentés par les actualités de la propagande de Goebbels, on retrouve énormément de combattants subissant jour après jour un conflit meurtrier, sans espoir de victoire, abandonné des hautes sphères du régime nazi. Une poignée de fanatiques nazis, souvent de très jeunes éléments entre 17 et 20 ans qui n’ont connu et vécu que sous le joug d’Hitler, se sacrifièrent, principalement dans des unités Waffen SS. Mais là encore, l’image d’Épinal du courage et du sacrifice au combat des unités blindées SS ou des unités d’élites parachutistes, des hommes ayant connu l’expérience du front de l’Est, n’est pas aussi massif et systématique que l’on a pu le penser. Les troubles psychiques, les maladies, l’hygiène, le manque de nourriture, l’absence de relève des troupes en première ligne, tous ces éléments se rajoutent à une défaite rendu inéluctable. Le lavage de cerveau, l’absurdité des consignes, la violence et la barbarie d’éléments de la Wehrmacht, de la SS à l’encontre des populations civiles, des résistants fusillés et torturés. On apprend aussi que les officiers allemands avaient pour ordre d’abattre les soldats abandonnant leurs positions. Une somme de plus de 780 pages sortie chez Perrin en août 2022. Si vous aimez l’histoire, tout particulièrement la Seconde guerre mondiale et la bataille de Normandie, ce livre de Jean-Luc Leleu vous permettra d’aborder sous un prisme différent, le vécu dans la bataille du soldat allemand. La démarche est novatrice et nécessite pour apprécier encore davantage et comprendre les nombreux éléments abordés, une connaissance plutôt consistante de la période.
Lien : https://thedude524.com/2022/..
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Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale

Un récit sur la France trop collé au roman national qui omet les faits qui en dérange la fluidité :

Page 94 : S’il est parfaitement opportun de rappeler l’entretien du 17 février 1940 entre E. von Manstein et A. Hitler qui va décider ce dernier à adopter le passage par les Ardennes, Il est hautement regrettable d’omettre l’entretien parallèle du 24 mars entre Ch.de Gaulle et Paul Reynaud récemment porté à la Présidence du Conseil, qui va décider ce dernier à envoyer le gros de l’Armée française en Belgique et Hollande, dans le piège Manstein, contre l’avis de son conseiller militaire, le Ltd-Colonel Paul de Villelume qui pressait Paul Reynaud de ne pas tomber dans ce piège et de renvoyer Gamelin, justement parce que il en était partisan. Le 28 mars quatre jours après ce funeste entretien, qui avait cassé l’influence de Paul de Villelume sur Paul Reynaud, se tenait la réunion interalliée à Londres en présence de Paul Reynaud et Churchill qui actait la Belgique et la Hollande comme théâtre des opérations en cas d’attaque allemande. (source : Rapport fait au nom de la Commission parlementaire chargée d’enquêter sur les évènements survenus en France de 1933 à 1945. Tome 9. Particulièrement les pages 2761 et 2762 gallica.bnf.fr*)

Page 468 : « Loin de faciliter l’opération Torch, les autorités vichystes avaient accueilli les Anglo-Américains au son du canon.... car en cas d’échec, un ralliement hâtif aurait brisé leur carrière »

L’auteur de ces lignes aurait dû rappeler les points suivants:

D’une part la doctrine Pétain-Weygand : « si les Américains viennent avec une division, on les rejette à la mer, s’ils viennent avec 20 divisions on les embrasse ». Pourquoi ? Parce que le prix à payer était trop élevé en cas d’échec, non pas pour la carrière de quelques officiers supérieurs « vichystes » mais parce que le gouvernement savait que les Allemands risquaient de s’emparer immédiatement des 3 grands avantages obtenus par Pétain lors de l’Armistice.

D’autre part de rappeler ce que les américains ont reconnu après coup, comme une faute lourde de leur part, celle de ne pas avoir prévenu Pétain et Darlan alors que ce dernier avait plusieurs fois fait sonder Robert Murphy sur les intentions américaines. Le général Eisenhower en fit la confidence à Henri Haye, ambassadeur de France aux Usa. Mais plus encore, c’est Robert Murphy qui confesse « Arrivant de Washington le 16 octobre 1942, je me trouvais en présence, à Alger, du général Mast et de l’Amiral Fenard. Tous deux sentaient confusément qu’une opération en Afrique française était imminente, et tous deux se mirent franchement à ma disposition. Le 17 octobre, j’adressais un message à la Maison Blanche et à Eisenhower, pour leur faire part des propositions de Mast et de Fenard. Au nom du président Roosevelt, l’amiral Leahy me télégraphia de traiter avec Darlan ». (Source « Un diplomate parmi les guerriers, Laffont 1965*). Mais, Murphy, contrairement à l’ordre initial, préféra traiter avec Mast vivement opposé à une entente avec Darlan. Autrement dit, il traita avec des seconds couteaux et un club des cinq avec des résultats contraires au but recherché : la riposte française conformément à la doctrine Pétain-Weygand, la perte de la Tunisie que les américains mettrons 6 mois à reconquérir et en définitive le sabordage de la flotte.

Pages 558 l’auteur écrit « ... alors qu’en France, le régime de Vichy plaçait son appareil d’Etat au service du Reich et qu’une partie de la population manifestait des sentiments antisémites, la grande majorité des juifs échappa à la mort». C’est en effet un paradoxe : le taux de survie des juifs dans l’hexagone a été de 75%, mais 90% pour les juifs français et 60% pour les juifs étrangers, ce qui est déjà dans le haut du taux de survie par pays de la liste de la Shoah, et encore en oubliant de rapporter les 440000 juifs français d’Afrique du Nord qui ont été sauvés par les conditions d’Armistice qu’implicitement, l’auteur dénonce.

A noter que si page 552 dans le chapitre Une lâche indifférence, l’auteur souligne « ...globalement, Alliés et neutres restèrent passifs », il aurait pu illustrer ce chapitre avec cette décision américaine passée sous silence, comme le rapporte le Rabbin Alain Michel : Pétain avait proposé une tout autre solution migratoire, non pas à l’Est, mais à l’Ouest. Mais, le Gouvernement américain, auquel la France proposait de prendre à sa charge les frais de transport vers l’Amérique des 40000 immigrés que les Allemands réclamaient, a refusé !!!

Et à lire l’auteur, il ne lui vient pas à l’idée que, sous le risque de « polonisation de la France avec gauleiter », (en Pologne le taux de survie des juifs a été de 10% !) le statut des juifs décrété par Vichy, puisse être d’une part, essentiellement provisoire puisque Pétain attendait les américains comme en 1917, et d’autre part, un contrefeu (au minimum crédible vis-à-vis des allemands d’où certainement une restriction des exceptions du projet initial) destiné à entraver les actions délétères des lois de Nuremberg appliquées immédiatement en Alsace-Lorraine annexée. On connait pourtant la réaction d’Otto Abetz qui prévient de suite la Wilhelmstrasse que « les Français sont en train d’établir un statut des juifs pour adoucir nos lois». Ainsi les fonctionnaires juifs écartés de l’administration sont-ils indemnisés à l’ancienneté. Par ailleurs rappel de l’opposition ferme de Pétain sur le port de l’étoile jaune en zone libre, comme son refus de dénaturaliser les français « récents » d’origine juive (malgré la loi du 22 juillet 1940). Enfin, en obtenant dans les conditions d’Armistice tant décriées, 40% du territoire français à peu près libre pendant 28 mois, Pétain a permis à beaucoup de français de toutes origines de se sauver.



3 étoiles, compte tenu d’un récit sur la France trop collé au roman national, qui pouvait s’expliquer en son temps après le traumatisme de la défaite, comme un conte pour enfant, mais qui avec le recul de 8 décennies, s’avère un carcan pour la recherche de la vérité historique.

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Histoire du débarquement en Normandie

Si l'on devait convaincre quelqu'un de l'intérêt de lire des livres d'histoire, on pourrait le faire avec ce livre accessible et remarquable. L'auteur est professeur à l'Ecole Normale Supérieure, autant dire que sur le plan scientifique c'est solide !

Olivier Wieviorka s'attache ici à montrer la réalité de l'histoire du débarquement, loin des clichés rebattus. Précisons que l'auteur ne fait pas dans le sensationnalisme du genre "la VRAIE histoire du débarquement " ou l'histoire cachée du débarquement. C'est de l'histoire point barre avec des notes en bas de pages et une maitrise impressionnante de la biographie sur le sujet en plusieurs langues comme il se doit.

Et pourtant, et pourtant !!! Tout ce que je croyais savoir sur le débarquement (la faute à Hollywood ?) était plus ou moins faux et le livre montre les problèmes de logistiques démentiels, les tensions stratégiques entre Churchill et les Américains, les difficultés de la cohabitation entre Britanniques et Américains ( qui n'hésitèrent guère à séduire la gent féminine, mais eurent également pas mal d'accident de la route sur des routes anglaises plus étroites que chez eux...), le manque de motivation des soldats américains etc...Je laisse découvrir la suite, mais je dois dire que ce livre m'a captivé comme un roman !

Quand érudition, sujet passionnant et talent pour synthétiser se conjuguent aussi bien cela donne un ouvrage exceptionnel dont je ne comprends guère qu'il n'ait pas été plus médiatisé (ou bien l'avais-je raté lors de sa sortie ?).
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Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale

Je ne compte plus le nombre de livres que j'ai lus sur le second conflit mondial, émanant des auteurs les plus prestigieux : De Gaulle, Churchill, Antony Beevor, Basil Liddel Hart, Marc Bloch, Jean-Baptiste Duroselle, Benoîst-Méchin, François Kersaudy, Ian Kershaw, Robert O. Paxton, Pierre Milza, William Shirer, Jacques Tardi … et malgré cela, je n'avais jamais encore pu replacer cette synthèse historique de la période dans une perspective satisfaisante de temps long.



Car il s'agit bien ici d'une histoire TOTALE : à la fois chronologique et simultanée, géopolitique pour expliquer le pourquoi et le comment des différents théâtres d'opérations et leur complémentarité ou leur mise en concurrence, une analyse économique et idéologique de chaque belligérant avant et après l'entrée en guerre, les ressorts internes et les répercussions sur la politique intérieure, les rapports de forces, les statistiques des pertes phénoménales dans chaque camp …



Presque mille pages de textes cadencées en 29 chapitres qui se dévorent comme ceux d'un roman noirissime.



Une synthèse objective opérée du point de vue français et non plus seulement anglo-saxon, un style fluide, des citations de grande qualité qui ne nuisent pas au récit, une attention particulière aux statistiques et au redressement d'idées fausses et de batailles oubliées, des cartes complexes mais bien commentées et à leur place.



Une somme qui fera date et qui rassemble, avec le recul du temps et l'utilisation d'archives aujourd'hui accessibles, un monument pour éclairer la compréhension du monde d'aujourd'hui.



Car malgré le coût humain et économique astronomique de ce conflit, sans parler de son impact écologique – un aspect ignoré dans cet ouvrage – les « grandes » puissances n'ont jamais renoncé à la guerre comme moyen d'assouvir leur soif d'hégémonie. Une différence de taille : elles sont aujourd'hui dotées de l'arme nucléaire.



Professeur à l'ENS et membre de l'Institut universitaire de France, Olivier Wieviorka est unanimement reconnu comme le meilleur spécialiste francophone actuel du second conflit mondial. Il est enfin l'auteur de plusieurs documentaires.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Combattre en dictature : 1944, la Wehrmacht..

J'ai beaucoup aimé ce livre d'histoire très fouillé, qui analyse précisément la façon dont une armée comme la Wehrmacht a pu combattre les Alliés après le Débarquement. Qu'en était-il de son mental ? En quoi le fait de se battre au nom d'un régime totalitaire a-t-il joué ou pas ? Tout est ici passé au crible et l'on peut lire dans le livre des passages très fouillés sur le rôle des primes ou des décorations, sur la façon dont les soldats étaient soignés, sur la pression qu'ils subissaient. Combien par exemple d'exécutions, de désertions ? Les aspects essentiels du combat ne sont pas oubliés et le livre témoigne d'une manière forte du l'importance du caractère totalitaire pour les soldats, qui virent dans leur majorité jusqu'au bout Hitler comme un grand homme infaillible. Les bataillons les plus jeunes combattants à la fin de la guerre étaient aussi particulièrement endoctrinés.

L'auteur témoigne de manière passionnante des faiblesses de cette armée sur le plan du renseignement, sur le plan aéronaval... S'il y eut duel sur terre, il n'y en eut guère en mer ou dans le ciel.

Le livre rend justice aussi à une frange minoritaire de l'armée allemande qui eut le mérite et souvent le courage d'aller contre son camp en refusant le combat à mort ou en traitant correctement les prisonniers.

Cela demeura un cas d'espère, car l'auteur montre bien que le combat entre dictature et démocratie oppose deux armées bien différentes. Une leçon qui vaut sans doute largement pour aujourd'hui...

Pour ceux à qui ce pavé pourrait faire peur, je peux vraiment témoigner du fait qu'il est clair, accessible et toujours passionnant. Un historien (du CNRS quand même) que je suivrai avec intérêt.
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Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale

On est toujours embarrassé pour commenter un tel monument dont il est difficile de tendre la richesse et qu'il n'est naturellement pas question de résumer.

Je dirai donc seulement que le pari est réussi. Il s'agit bien d'une histoire totale de la Seconde Guerre Mondiale, qui en traité tous les aspects de manière aussi complète que le permettent les dimensions de l'ouvrage. L'unité de plume de l'ouvrage est une qualité supplémentaire.

C'est donc un outil indispensable pour quiconque souhaite acquérir une connaissance précise et synthétique des grandes lignes du conflit et en comprendre les dynamiques.

Sur le fond, il n'y a évidemment pas de révélations bouleversantes, mais cependant certaines mises au point bien utiles sur les réalités du conflit et les erreurs contenues dans la vulgate que l'on trouve généralement dans les médias, romans, livres de vulgarisation, films hollywoodiens

J'en citerai quelques exemples qui me semblent particulièrement topiques.

Ainsi le livre a le mérite de rétablir cette vérité trop oubliée dans le grand public : c'est dans les steppes de Russie et non sur les plages de Normandie, à Stalingrad et à Koursk, que le Reich a perdu la guerre

L'auteur souligne aussi que, toujours contrairement à des idées répandues, Hitler n'a jamais été sur le point de gagner la guere, pour la bonne raison qu'il ne pouvait pas la gagner, en raison des limites des ressources humaines, industrielles, minières, énergétiques, alimentaires, qu'il avait à sa distribution. Il eût pu cependant ne pas la perdre sans ses folles erreurs de l'année 194, où tout a basculé: déclaration de guerre à l'Union Soviétique, mais aussi, et on l'oublie souvent aux urgences Etats-Unis, qui, après Pearl Harbor, n'avaient déclaré la guerre qu'au Japon.

De même, le livre écorne l'image favorable de la Wehrmacht, qu'on croit souvent s'être toujours comporté correctement, contrairement à la SS.

Il n'en est rien, même sur le front de l'ouest où dès la campagne de 1940, elle fusillade sommairement plusieurs milliers de personnes, civils et militaires, et notamment tous les soldats noirs qui eurent le malheur d'être faits prisonniers. Quant au Front de l'Est, ses unités participèrent à la Shoah par balle et au traitement épouvantable des prisonniers soviétiques qui fit plusieurs millions de morts. Encore une fois,ces vérités ne sont pas nouvelles, mais le livre les remet opportunément en lumière.

On sait d'ailleurs que l'auteur a co-dirige avec Jean Lopez une étude sur les mythes de la Seconde Guerre Mondiale dont on retrouve beaucoup de thèmes ici .

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Les mythes de la Seconde Guerre Mondiale

Pour qu'une représentation qualifiée de mythique soit déconstruite chez moi, il aurait d'abord fallu qu'elle soit présente à mon esprit.

Tel n'était pas toujours le cas.

En effet, certains épisodes de la seconde guerre mondiale abordés dans cet ouvrage ne m'étaient pas suffisamment connus pour que j'en aie une idée préconçue, même déformée. C'est notamment le cas d'événements de la guerre du Pacifique (les cours d'histoire du lycée insistant sur le conflit en Europe, au Moyen Orient et en Afrique).

D'autres mythes contestés ne correspondaient pas aux idées que j'avais déjà sur le sujet. Ainsi, je n'ai jamais considéré que Pétain et le gouvernement de Vichy avaient défendu la France de juillet 1940 à août 1944, ni qu'ils aient protégé les Juifs français (en acceptant de sacrifier les Juifs étrangers). Sans même évoquer les convergences idéologiques, la plupart des membres de ce gouvernement a pris acte d'une défaite de l'armée française, puis parié sur une victoire allemande finale, et répondu favorablement aux demandes du Reich, pas seulement dans le cadre de sa campagne antisémite mais aussi pour l'aider dans son effort de guerre.

Sur d'autres sujets, les représentations contestées par les auteurs faisaient bien partie de l'image que j'en avais, et cette lecture fut donc salutaire pour moi.



Plusieurs chapitres sont consacrés à la guerre du Pacifique, partie essentielle de la seconde guerre mondiale, par sa durée (de l'attaque japonaise sur la Chine le 7 juillet 1937, à la capitulation du 2 septembre 1945) et par l'importance des moyens qui y furent engagés. Ma vision de la seconde guerre mondiale s'en trouve élargie. L'ensemble de l'ouvrage donne une bonne vision d'ensemble de cette guerre, montrant l'interdépendance des champs d'affrontements (les forces de l'Axe n'ayant pu faire face sur trop de fronts à la fois, en particulier l'Allemagne puis le Japon).



Les auteurs ne limitent pas leur propos à la déconstruction des mythes évoqués, puisqu'ils expliquent les raisons de leur genèse, en commentant les éléments factuels à leur origine et en explicitant les facteurs leur ayant permis de prospérer (propagande de certains protagonistes, lignes de défenses de ceux qui ont été mis en accusation,…).

J'ai quelques réserves sur une demi-douzaine des 37 chapitres constituant ce recueil. Le chapitre intitulé « L'Allemagne a perdu la guerre à cause d'Hitler » manque de clarté, et mêle des arguments spécieux et tautologiques (alors que, du même auteur, le chapitre « Les soviétiques l'ont emporté grâce au nombre » est aussi convainquant que les autres parties de l'ouvrage). D'autres chapitres consacrés aux qualités militaires et aux mérites de soldats de nationalités ou d'organisations différentes (italiens, SS, américains) m'ont paru sans grand intérêt.



Je recommande ce livre à tous les amateurs d'Histoire, ainsi qu'aux lycéens, si la seconde guerre mondiale fait encore partie de leur programme.

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Les lieux de l'histoire de France

Écrit par de nombreux auteurs, ce livre nous fait visiter l'Histoire de France à travers différents lieux: Lascaux, Carnac, Alésia, le Pont du Gard, le Mont-Saint-Michel, Cluny, Notre-Dame de Paris, Reims, le Palais des Papes, Le Louvre, Chambord, Versailles, la Bastille, l'Arc de Triomphe, Lourdes, l'Opéra de Paris, le Palais Bourbon, le Sacré-Coeur, la Sorbonne, la tour Eiffel, Douaumont, Drancy, la ligne Maginot,...

Un voyage très intéressant !
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Histoire militaire de la France, tome 2 : D..

J'ai particulièrement apprécié ce passionnant livre dirigé par Olivier Wieviorka, une sommité sur le sujet ( prof à Normale Sup, auteur d'une histoire remarquée de la Seconde guerre mondiale il y a peu). On trouvera ici une vaste synthèse (près de 1000 pages ) avec des chapitres sur les guerres mondiales, les guerres coloniales, les relations entre la France et son armée. Des analyses percutantes et nourries à la recherche la plus solide. La Première guerre mondiale marqua-t-elle à ce point un changement de nature en tant que guerre ? Pourquoi les services de renseignement en Indochine et en Algérie ne parvinrent-ils pas à faire entendre raison au haut commandement, quand ils avaient averti dès le début que l'opinion publique de ces deux pays ne voulait plus de la présence française ? Et quid de notre défense à l'heure du nucléaire ?

Une véritable somme accessible, bien loin de l'histoire bataille que l'on pourrait imaginer en lisant le titre. On englobe ici le fait militaire dans toutes ses dimensions.

Vraiment remarquable !!!
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Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale

Un très bon livre sur la seconde guerre mondiale.

Il résume période par période le conflit mondiale, à la différence de beaucoup de livres sur le sujet ce n’est pas la vision américaine mise en avant.

Je le recommande pour tous ceux qu’ils veulent réapprendre et apprendre que cette partie de l’histoire.
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Les mythes de la Seconde Guerre Mondiale

Franck ABED mythes





Nous avons lu ce livre collectif, que nous avons grandement apprécié, commis sous la direction de Jean Lopez, fondateur et directeur de la rédaction de Guerres & Histoire et d’Olivier Wieviorka, membre de l’Institut universitaire de France et professeur à l’ENS Cachan. Cette étude revient sur « les mythes de la Seconde Guerre mondiale », mythes qui empêchent la bonne compréhension des événements. A ce sujet, nous lisons dans l’introduction : « Si la Seconde Guerre mondiale est de jour en jour mieux connue, grâce aux recherches que mènent avec ténacité les historiens, bien des mythes ont la vie dure ».







La question à se poser est la suivante : pour quelles raisons les mythes perdurent-ils malgré la qualité de la recherche historique ? Lopez et Wieviorka pensent que « la persistance de ces idées convenues, à défaut d’être conformes, témoigne d’une difficulté : les historiens, malgré leur talent, ne sont pas toujours parvenus à faire partager au grand public les fruits de leurs travaux ». Espérons que ce gros volume parvienne à casser les idées reçues.







Cette somme « se divise en deux parties inégales. La première se penche avant tout sur les opérations militaires, et tente de séparer le bon grain (la réalité historique) de l’ivraie (les idées reçues). Reprenant le même schéma, la seconde se veut plus sociale et plus politisée ». L’objectif de l’ouvrage est clairement affiché : « Rétablir quelques faits en revenant, au crible de trente-sept chapitres, sur de grands mythes qui, pour être parfois considérés comme vérités d’Evangile, n’en restent pas moins erronés. Sans viser à l’exhaustivité, il espère contribuer à offrir aux lecteurs le fruit des recherches les plus récentes ».







Par exemple, nous entendons encore que « l’économie soviétique ne pouvait rivaliser avec le potentiel du Reich ». Nous lisons que « les plus récentes recherches invitent à poser un regard lucide sur ces deux systèmes productifs. Elles conforment qu’au rebours d’une image convenue l’Allemagne fut une puissance industrielle relativement faible tandis que l’Union soviétique, à l’inverse, sut développer un impressionnant outil productif à vocation militaire ».







De même, il est encore enseigné que « Pearl Harbor a signé une écrasante victoire de l’Empire Nippon sur les Etats-Unis ». L’étude factuelle des sources, des documents et des faits - non teintés d’idéologie - démontrent aisément le contraire. Une lecture partisane et partielle conduit certains à définir la guerre dans le Pacifique comme un front secondaire, alors qu’en réalité elle ne peut être vue ainsi : « Loin d’être une part annexe d’une Seconde Guerre mondiale qui se serait jouée en Europe, la guerre du Pacifique est donc un conflit longtemps distinct de celle-ci et que l’on pourrait plus exactement appeler guerre pour l’Asie ».







Le contributeur de ce chapitre ajoute : « La géographie de la guerre du Pacifique, seule, interdit de la considérer comme secondaire, elle implique, directement ou indirectement - sans compter les Etats-Unis ! - plus de 40 millions de kilomètres carrés de surface terrestre - un gros quart des terres émergées -, abritant la moitié de la population mondiale en 1939, et un théâtre d’opération maritime représentant, si l’on y inclut l’océan Indien, près de 250 millions de kilomètres carrés, soit plus que l’ensemble des terres émergées, et près de la moitié de la surface de la Terre ».







Il est souvent écrit que « la défaite de 1940 était inéluctable ». L’historien rappelle malgré tout que, lors de la percée de Sedan, l’armée française ne se présentait pas avec les meilleurs atouts pour gagner : mauvaise doctrine militaire, stratégie déficiente, rivalité entre l’armée de terre et de l’air, l’immobilisme durant la « drôle de guerre ». Il précise surtout « qu’il était possible d’éviter de subir une déroute quand la guerre a commencé en septembre 1939. Ainsi les Français ont-ils gaspillé huit mois… »







Un autre mythe est dénoncé avec moults arguments « Les Allemands ont failli remporter la bataille d’Angleterre ». C’est faux ! La bataille a été perdue et bien perdue, à cause de mauvaises considérations tactiques et stratégiques voulues par la hiérarchie militaire allemande. Des raisons industrielles complètent l’analyse de l’échec : les Allemands se montraient incapables de produire plus ou autant d’avions que leurs adversaires. Voici les chiffres et ils ne souffrent d’aucune contestation possible. En 1940, les Allemands sortent « seulement 1870 avions de chasse monoplaces de leurs usines contre 4823 pour les Britanniques. L’attrition au combat ne peut être comblée de la même manière ». Les autres années confirmeront et amplifieront l’écart de production.







Ce livre permet de comprendre qu’une seule bataille n’est jamais suffisante pour expliquer le déroulement d’une guerre, surtout une fois perçus ici la longueur et la multiplicité des fronts. Il n’existe pas une cause unique pour décrypter un événement mais plusieurs. Il convient de ne pas oublier les enchaînements et les rapports de cause à effet entre les différentes actions, militaires ou politiques. Hormis un ou deux thèmes sur lesquels je suis réservé, tout le reste me paraît conforme à la réalité historique.







Cependant, plus de 70 ans après les faits, chacun pourra constater que la propagande tourne à plein régime et qu’elle continue de faire des dégâts. Certains pensent vraiment que « les homosexuels d’Europe furent déportés » ou que les FTP - politiquement communistes - furent « le fer de lance de la résistance armée ». Pour rappel, les cheminots ne constituèrent pas « les fers de lance de la résistance française ». La manipulation gaulliste continue de produire des effets désastreux, même en 2020 : non, le cœur de la France libre ne battait pas à Londres et cela est brillamment démontré avec des arguments circonstanciés dans la présente étude. Koufra et Bir Hakeim furent des « mythes fondateurs » exploités par De Gaulle dans le contexte de la Débâcle et de l’Occupation : « Koufra et Bir Hakeim demeurent les deux faits d’armes les plus célèbres des FFL. Ces succès ne sont pourtant ni les premiers, ni les plus importants »…







L’Histoire doit être étudiée et comprise loin des idéologies, de l’émotionnel et du sentimentalisme. Napoléon disait à juste titre : « Qu'est-ce l'histoire, sinon une fable sur laquelle tout le monde est d'accord ? » Chacun tirera, ou non, les conséquences qui s’imposent…















Franck ABED
Lien : http://franckabed.unblog.fr/..
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Vichy 1940-1944

Ce livre contrairement à ce qui est affiché sur le site n’a pas été écrit par le seul Jean-Pierre Azéma, mais il a été coécrit avec Olivier Wieviorka. Voilà pour le rappel. Ce livre donc écrit à deux mains par deux des plus renommés spécialistes de la période nous fait explorer les méandres du régime de Vichy en se servant des dernières recherches du moments. On pensait en avoir fini, tout savoir, mais ces deux là vous rafraîchissent les idées, rajuste les points de vue. Si vous ne vous êtes jamais penchez sur ce régime, c’est le livre ideal.
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Les mythes de la Seconde Guerre Mondiale

Les mythes de la seconde guerre mondiale est ouvrage très abordable grâce à son découpage en 37 chapitres autonomes. J'ai particulièrement apprécié les chapitres sur Pearl Harbor (une attaque pas si désastreuse pour les Américains), les « armes secrètes » nazis (un gaspillage financier davantage produit pour rassurer les populations allemandes que pour vraiment gagner la guerre), ou encore celui Hiroshima et Nagazaki (qui éclipsent la raison majeure de la capitulation japonaise : l'offensive sino-soviétique...).



Bref, ce réservoir d'anecdote contente les amateurs et m'a permis de régaler mes élèves de petites histoires facilement compréhensibles et intellectuellement stimulantes, je le recommande vivement !
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Histoire de la résistance

Ce livre est une bible pour qui s'intéresse à ce mouvement indissociable de la Seconde Guerre mondiale.

L'auteur nous révèle tous les enjeux des parties politiques.

Les choix de Pétain, la politique répressive du régime Vichyste, l'interdiction du Parti communiste, le contexte antisémitiste, et surtout la naissance de la Résistance de l'ombre. Ces hommes et ces femmes prêts à sacrifier leur vie pour recouvrer la liberté. Celle de battre l'occupant, mais aussi de contrer le régime en place.

Ce livre est bourré de détails, de noms, d'événements.

Etant très dense, il faut être passionnée pour en entamer la lecture.

Mais j'en sors grandie, ayant appris pléthore de connaissances, non apprises à l'école (car non inculquées).

Bref, je recommande !
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Les lieux de l'histoire de France

"Les lieux de l'histoire de France" est construit en quatre grands thèmes chronologiques, "la France avant la France" jusqu'à nos jours. Ce livre retrace la vie de nos monuments les plus important, qui ont marqué nos histoire. Chaque monument dans ce magnifique ouvrage retrace notre patrimoine, notre passé, comment la France s'est construite pendant toutes ces années.



Ouvrez ce livre, et partez a la découverte de notre patrimoine : du Louvre, par Chambord, Versailles, l'Opéra de Paris, Notre Dame de Paris, ou encore la tour Eiffel, Douaumont, Alésia, le Pont du Gard... Plongez dans notre histoire de France !

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Histoire de la résistance

Œuvre lue dans le cadre de "masse critique" , merci babelio

Gros pavé mais qui se lit globalement facilement, ce qui constitue une première qualité tant la densité des faits et intrigues peuvent rende la vision panoramique très confuse.

La présentation et analyse des faits, de prime abord thématique respecte néanmoins une chronologie incontournable.

Sur le fond cette étude fait voler en éclats certaines imagss d'Epinal. La Résistance ce n'est pas l'oeuvre de DE Gaulle qui aurait piloté après quelques balbutiements la conduite de la stratégie.

Les hommes qui ont participé à la résistance ce sont d'abord les hommes de France les français libres de Londres se sont d'abord désintéressés de la question faute de moyens mais aussi par principe privilégiant les actions militaires classiques. L'intérêt ne s'est exprimé que lorsqu'il devenait nécessaire d'assoir un certain pouvoir notamment vis à vis des Alliés...

Sur le territoire les composantes furent aussi longtemps atomisées et coupées des partis et forces politiques traditionnelles.

La résistance fut donc essentiellement le fruit d’initiatives d’hommes nouveaux sous des formes multiples qui traduisaient essentiellement une résistance spirituelle symbolique et une aide matérielle aux évadés, aviateurs alliés abattus. La vraie contribution est celle apportée en terme de renseignement en 1944 pour préparer le débarquement en Normandie et en actions de sabotages pour gêner les mouvements des troupes allemandes.

Sur le plan militaire, exception faite dans la Limousin et en Bretagne les maquis furent un fiasco et surtout un drame épouvantable.Le mont Mouchet, Les Glières, le Vercors furent abandonnés à leur sort par la France Libre alors que les responsables tant à Londres qu'à Alger avaient encouragé ces actions...

Quelques critiques sur cet essai :

-la partie dédiée à la répression notamment celle émanant de Vichy arrive en fin de volume, un peu comme si l'auteur avait oublié d'en parler et avait voulu au dernier moment "caser" une partie au "chausse pieds". De surcroît la partie est maigrelette. L'action de la milice aurait mérité des développements plus consistants.Il est vrai qu'il s'agit d'un aspect particulièrement dérangeant, on rappellera par exemple que les gros bataillons furent incorporés dans les SS en 1945 et que parmi les derniers fanatiques défenseurs d'Hitler on dénombra ces soldats;

-l'auteur a intégré beaucoup de citations et la mise en page, faute de retrait ou de guillemets suffisamment apparents, ne permet pas toujours de savoir s'il s'agit de citations ou de synthèse de l'auteur

.-en définitive on regrettera que l'auteur n'ait pas été jusqu'au bout de sa présentation des faits, il n'a pas existé "La" Résistance mais DES résistances sous de multiples formes à commencer par ces actions d'entraides individuelles spontanées qui ont permis de sauver nombre de persécutés.LA résistance est un mythe

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Histoire du débarquement en Normandie

Un très beau livre sur un évènement majeur de la Seconde Guerre Mondiale.

Les textes ,agrémentés de nombreuses photos, sont clairs, précis, instructifs, pas trop techniques .

Bien qu'étant particulièrement intéressé par cette période de l 'Histoire cet ouvrage m 'avait échappé lors de sa parution il y a quelques années.

C'est en lisant la critique d'un Lecteur ,en l'occurrence "Bobo 1001" (que je remercie au passage), que je l'ai remarqué .

Je le conseille vivement!

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Les mythes de la Seconde Guerre Mondiale

Un livre passionnant qui répond aux idées reçues répandues dans les livres d’histoire sur la Seconde Guerre mondiale. Pour moi qui ai lu de nombreux ouvrages sur cette guerre, j’ai été particulièrement surpris par l’argumentaire très pertinent qui contredisait donc avec justesse le point de vue générale sur une partie de l’histoire de cette guerre.

Ainsi, on apprends que la Bataille d’Angleterre n’a pas échoué de peu pour les Allemands, que l’hiver russe n’a pas été le vainqueur des allemands en 41, que Stalingrad n’a pas été un tournant de la guerre, ou encore la Résistance française n’a pas joué un rôle essentiel dans la guerre, que l’entrée en guerre des Russes contre les japonais en 1945 a plus fait plier les autorités militaires que la Bombe Atomique... et ce n’est que quelques exemples, des exemples qui peuvent être nuancés à chaque fois. Les auteurs de ces différents billets font remarquer que rien n’est jamais figé et que dénoncer un fait établi, ne remet pas totalement en cause son action : la Résistance a eu un rôle important mais pas essentiel, la Bombe Atomique à ajouter sa part au sentiment de catastrophisme des autorités japonaises...

La victoire de l’Axe, au vue de ces analyses, paraît finalement bien impossible à long terme, au pire la guerre aurait pu s’éterniser 2/3 ans de plus mais sans jamais que les allemands ou les japonais puissent remporter la victoire finale.

Évidemment, ce n’est qu’un point de vue de plus sur cette guerre qui est largement débattu dans d’innombrables ouvrages, mais ce livre, par sa qualité d’analyse apporte une vision nouvelle et semble t’il réaliste de cette Seconde Guerre mondiale.
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