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Citation de suzannemaisonhaute


Je pensai à Bossou, l'invoquai dans mon cœur comme une divinité. Je me remis ensuite à pincer les lattes, les fines, les moyennes et les grosses : je leur extirpais des sons que je dirais inexistants, en faisant voir des actes et des attitudes du Sud selon Bossou. J'évoquais la mer que je n'avais jamais vue... que je n'ai pas encore vue, mais dont ma musique laissait entendre les grondements lointains réduits en murmures et en chuchotements. Chaque vague dans son écroulement sur la grève appelait le nom de ma fiancée ; le ressac bruissait doucement : Anatou, Anatou... Anatou, Anatou... Anatou, Anatou. Anatou se blottit contre moi, les yeux remplis de larmes : "Comment fais-tu ça ? Comment arrives-tu à dire tant de choses rien qu'avec ces rangées de lattes de bambou ?" Je lui répondis par la voix du tôba : Je ne sais pas, je ne sais pas. Anatou, fille de Fanikata et d'Ibayâ ; tes beaux yeux de velours ont éveillé dans mon âme des sentiments dont j'ignorais en moi l'existence : Je t'aime et je suis heureux de mourir, Anatou, Anatou, Anatou fille de Fanikata et d'Ibayâ ....
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