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Critiques de Omprakash Valmiki (7)
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Joothan, autobiographie d'un intouchable

Dans cette poignante autobiographie, Omprakah Vamliki nous parle de la société indienne et de l'enfermement que constitue le système des castes. Il explique comment, malgré son interdiction en 1949, il a continué à régir des relations sociales discriminatoires et humiliantes. Il montre bien les conséquences pour les opprimés, tant au point de vue santé qu'éducation, logement et travail. Les atteintes psychologiques sont graves et anéantissent toute idée de vivre dans la dignité.

Deux solutions existent alors pour ceux qui subissent de telles humiliations, et vivent au bas de l'échelle sociale : cacher leur caste aux autres ou au contraire l'assumer et lutter contre le système, avec leurs mots, par l'expression artistique et littéraire, ce que l'auteur a choisi de faire, créant des tensions au sein de sa propre famille.

Il évoque certaines coutumes humiliantes comme par exemple celle qui oblige un futur marié à aller de porte en porte, dans les familles de castes supérieures où travaillent sa belle-mère pour obtenir des dons.

C'est ce qu'on appelle le salaam et c'est l'objet d'une de ses nouvelles. Evidemment le jeune homme et sa petite troupe sont accueillis par des femmes hautaines et imbues de leur condition supérieure...pas du tout prêtes à donner quoi que ce soit.

Une autre coutume les oblige à tuer et dépecer les animaux pour les plus riches que ce soit pour un sacrifice à la déesse Mata ou dans d'autres occasions.

Il nous montre que les violences verbales et physiques sont le lot quotidien des enfants et que les maîtres s'en prennent sans arrière-pensée aux élèves des plus basses castes. Ils n'hésitent pas non seulement à les humilier mais à les frapper jusqu'à les"réduire en charpie". Mais nous voyons bien qu'au-delà de ces souffrances physiques, les brimades psychologiques sont les plus destructrices car elles enferment les enfants en les obligeant à se croire incapables de vivre autrement et d'envisager un autre avenir...



L'auteur alors qu'il vient d'entrer au collège, découvre les idées de Bhimrao Ramji Ambedkar. C'est une révolution pour lui...

Il le prendra pour modèle toute sa vie ce qui lui donnera envie de se battre contre sa condition.

L'auteur sait rester toujours serein et digne en toutes circonstances même si la révolte gronde à l'intérieur de lui-même.

Il prouvera aux opposants, non seulement sa propre valeur, mais celle de tous les dalits, rejetés par une société qui continue aujourd'hui à les considérer comme des êtres inférieurs.

Les inégalités devant la santé et le système de soins (décrite à plusieurs endroits du livre), les conditions de travail (je pense au passage où des ouvriers sont ensevelis par les coulées de boues), la recherche de logement (ce qu'il vit lui-même à chacune de ses mutations professionnelles) sont évidemment révoltantes pour nous occidentaux.

Son combat pour prouver que tous les hommes quelles que soient leur origine, ont les mêmes droits est encore aujourd'hui brûlant d'actualité car après avoir été niées pendant des décennies, les souffrances endurées par les dalits se perpétuent encore, les violences se multiplient et la presse se fait toujours l'écho de prétendus "crimes" perpétrés par ceux que l'on veut simplement, punir et humilier.



Lire cet auteur aujourd'hui, c'est soutenir l'injustice, contrer le sort de milliers d'indiens, qui subissent cette discrimination, mais c'est aussi ne pas baisser les bras ni oublier tous ceux qui dans le monde subissent de telles souffrances.



Omprakash Valmiki est un écrivain indien né en 1950 dans l'Etat de l'Uttar Pradesh. Sa famille appartient à la caste intouchable des balayeurs -éboueurs.

Toute sa vie, il se battra pour l’émancipation des intouchables, ceux qu'on appelle aujourd'hui les dalits (les "écrasés"). Alors que son nom de famille suffit à lui fermer toutes les portes, car il trahit ses origines, il réussira à poursuivre ses études, à obtenir des diplômes et le succès professionnel. Mais toute sa vie, il sera déchiré par sa condition sociale, imposée injustement par sa naissance, et par les souffrances de ses frères dalits...

Au cours de sa vie, il a écrit de la poésie, des nouvelles et de nombreux essais. Il a publié dans divers magazines littéraires. C'est un des auteurs dalits d'expression hindi le plus important de sa génération...

Décédé prématurément en 2013, son autobiographie était jusqu'à présent éditée en deux parties, parues respectivement en 1997 pour la première partie, et 2015 pour la seconde, c'est-à-dire après sa propre disparition.



Dans le présent ouvrage, traduit du hindi par Françis Evrielle et Nicole Guignon, les deux parties ont été réunies pour la première fois.

L'ouvrage est publié par l'Asiathèque, une maison d'édition qui m'a permis de découvrir de merveilleux auteurs et que je remercie ici pour leur confiance. Elle est dirigée par Philippe Thiollier qui est aujourd'hui un des principaux éditeurs français à proposer des ouvrages de littérature contemporaine d'Asie entre autre.

Le livre a été préfacé par Mira Kamdar.


Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Salaam

Ce recueil composé de 14 nouvelles a été remarquablement traduit du hindi par Francis Evrielle et Nicole Guignon pour onze d'entre elles et Marguerite Gricourt pour les trois autres.



Il est paru en Inde en 2000 et vient d'être édité en France pour la première fois, grâce à L'Asiathèque, un éditeur dont je vous ai souvent parlé, qui publie en même temps "Joothan, autobiographie d'un intouchable", qui est tout simplement l'autobiographie de l'auteur, Omprakash Valmiki.

Dans ce présent recueil de nouvelles, l'auteur qui, je vous le rappelle, appartient lui-même à la caste des Dalits (mot qui signifie "brisé","opprimé") ceux qu'on appelait anciennement les Intouchables, nous raconte les difficultés de vivre de cette communauté, condamnée par la société à être considérée comme inférieure aux autres.



Dans la première nouvelle, "Salaam" qui signifie "allégeance" "salutation" et qui a donné son nom au recueil, l'auteur nous fait entrer immédiatement dans l'ambiance.

Kamal et Harish se sont connus à l'école et sont devenus amis. Kamal qui est brahmane, connaît la caste de son ami et accepte de participer aux cérémonies de son mariage. Mais faisant partie du cortège, il prend de plein fouet lui-aussi les humiliations perpétrées par des habitants du village. Il réalise alors que tout ce que son ami Harish lui décrivait est bien réel, et que le rejet vécu par les dalits est le lot quotidien de leur triste existence.

En nous parlant d'un rituel immuable imposant aux jeunes mariés de basses castes de se rendre de maison en maison (de castes supérieures) pour y récolter des cadeaux (rituel que Harish va d'ailleurs refuser de faire)...l'auteur nous décrit la prise de conscience de Kamal qui se souvient alors de la réaction exagérée de sa propre mère à l'annonce de leur amitié naissante.

Une nouvelle riche en espoir pour l'avenir, puisque tous deux sont et resteront amis malgré leur différence de caste...



Les autres nouvelles du recueil ont pour cadre la ville où les dalits sont le plus souvent regroupés dans des quartiers périphériques. Pour s'en sortir les personnes n'ont qu'une seule façon de survivre, c'est d'accepter leur sort ou au contraire de cacher leur statut.

Si par malheur leur caste est mise à jour, ils perdront tous leurs acquis, leur travail, leurs connaissances et amis. Ils ne liront alors sur le visage de leurs voisins ou collègues de travail, que mépris et dégoût profond, là où il y avait de la bienveillance ou même de l'amitié.

Ils seront mis hors de leur logement et se retrouveront à la rue ("Où pourrait bien aller Satich ?"mon premier coup de coeur dans ce recueil).

Certains abandonnent alors leur famille, préférant couper totalement les ponts plutôt que de prendre le risque que quelqu'un par hasard découvre leurs origines. Ils cachent même leur famille à leurs propres enfants ("Tempête").D'autres encore se révoltent...

S'il ne cache pas leur caste, ils ne vivent que humiliation au travail et à l'école, harcèlement moral et physique. De plus, trouver un logement devient le parcours du combattant car personne ne veut les avoir sous leur toit.

D'autres nouvelles ont pour décor les campagnes. Là, le poids des traditions est encore plus lourd à porter. L'injustice sociale est encore plus forte et les brahmanes dominent le village quoi qu'il advienne. Ils auront toujours raison en tout et les dalits ne doivent surtout jamais prétendre le contraire. Ils doivent obéir. Ils se font rouler ("Vingt-cinq fois quatre, cent cinquante"), sont accusés d'actes qu'ils n'ont pas commis ("Le meurtre d'une vache"), abandonnent leurs rêves ("Nomades")...et veulent garder coûte que coûte leur dignité ("Amma", mon second coup de coeur).

Ceux qui par hasard veulent changer les choses parmi la population se voit muter aussitôt...



L'auteur dont l'autobiographie bouleversante a été pour moi la plus enrichissante découverte de cet automne, me ravit à nouveau à travers ces nouvelles incroyablement précises, riches en dialogues et parfaitement rythmées, qui font entrer le lecteur dans une ambiance particulière et le submergent d'émotions de toutes sortes.

L'auteur aborde en particulier le système des quotas mis en place par le gouvernement pour contrer ce système inégalitaire des castes. Ces mesures de discriminations positives n'ont malheureusement pu profiter qu'à une minorité qui en plus se heurte à des représailles...

Nous ne pouvons qu'éprouver de l'empathie et un profond sentiment de révolte, devant ces faits décrits, et la vie de ces dalits, offensés quotidiennement dans leur dignité depuis des siècles et qui voient leur rêves de changement brisés à jamais. Les femmes en plus souffrent de leur condition de femmes et de leur statut d'intouchables. La violence physique et le viol se rajoutent à leurs souffrances quotidiennes.

Les nouvelles sont courtes et faciles à lire. Elles sont accessibles à tous même aux lycéens. Certaines sont davantage chargées en émotion que d'autres. Le cadre varie et les personnages aussi, rendant la lecture très enrichissante. C'est une belle façon d'entrer dans la société indienne, à la fois passée et contemporaine...

Alors que la violence et l'humiliation continuent à être le lot quotidien des dalits, comme nous en avons déjà parlé lors de la présentation de l'autobiographie de l'auteur, la lecture de ce recueil me paraît indispensable pour prendre conscience de ces injustices, inacceptables au XXIe siècle.
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Salaam

Les recueils de nouvelles n’ont jamais été mes premiers choix. Tout d’abord, parce qu’il est difficile de faire mieux que Maupassant, mon maître absolu, et je ne suis guère friand des fins sèches sans avoir eu le temps parfois de cerner davantage les décors et les personnages. Autrement dit, une partie de moi pensait que les nouvelles permettent à des auteurs paresseux d’écrire.



Belle erreur, je ne peux que recommander cette lecture pour plusieurs raisons.



Premièrement, ce livre est le travail de toute une équipe, notamment de traducteurs, un cadeau d’une maison d’édition pour promouvoir un écrivain particulier. J’ai apprécié la présentation de l’auteur, de l’ouvrage, la note liminaire et le glossaire des mots hindis. Tout est étudié avec soin et pensé avec sincérité. Voici une quatrième de couverture des plus réussies.





Deuxièmement, toutes ces nouvelles comportent un intérêt, sans que l’une soit la seule réellement attrayante alors que d’autres meubleraient. Vous allez les dévorer toutes, vous pouvez même les lire dans le désordre.



Enfin, vous allez être malmenés lors de la lecture, comme si vous preniez des claques, que vous souffriez d’une once d’injustice. « Il raconte des faits de quelle époque ? », « Ça existe encore aujourd’hui ? ». Une part de l’Inde se livre à vous, celle des campagnes ou des ruraux fils d’intouchables. L’auteur sait de quoi il parle, né dans une famille des balayeurs-éboueurs. Il m’a fallu digérer chaque nouvelle, prendre le temps de réfléchir sur son message. C’est ce que j’aime d’un film ou d’un livre : qu’il me pousse à la réflexion, une réflexion simple, juste en tant qu’humain. L’émotion est fine, on ne tire pas les larmes du lecteur dans un bidonville. Certaines nouvelles rappellent La Rempailleuse de Maupassant, pour les thèmes évoqués (le sacrifice financier, l’amour pour un proche).



Quant au style, il est sobre, clair, mûr, sans artifice ni recherche élaborée. Omprakash Valmiki s’intéresse plus à faire passer un message, avec succès, plutôt que d’impressionner par son talent. S’est-il autolimité en tant que dalit ? Les phrases sont courtes, dynamiques et chaque nouvelle pourrait être l’objet d’un court-métrage.



Mes félicitations à l’Asiathèque pour ce beau travail, je vais lire de ce pas un deuxième livre de cet auteur : son autobiographie.
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Joothan, autobiographie d'un intouchable

Décidément, les éditions L’Asiathèque nous gâtent en plus du très bon Salaam du même auteur. Joothan (« Les restes » en hindi) est l’autobiographie d’un auteur dalit, probablement non romancée. Né en 1950 dans une famille de balayeurs (une des castes les plus basses), Omprakash Valmiki porte sa caste avec son nom. Valimiki signifie « balayeur » dans une partie de l’Inde. Le récit de son enfance relate des évènements d’une grande dureté, non seulement à cause de la pauvreté, des aléas climatiques, mais surtout par le fait de la méchanceté des personnes de castes supérieures ou intermédiaires. Après avoir lu ce livre, avons-nous encore le droit de dire « Ohhh les Indiens sont tous adorables ? ». Pas entre eux en tout cas. J’ose me consoler en pensant que son enfance concerne l’Inde des années 1950, juste après l’Indépendance. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Ce livre n’est pas sans défaut : des éléments semblent inintéressants, le style n’a rien d’exceptionnel et ce n’est pas un livre écrit pour le lecteur : j’ai sauté des lignes devant cette litanie de prénoms et de noms. Toutefois, ces défauts sont aussi des qualités.

Le style simple, que j’avais déjà repéré dans le recueil de nouvelles Salaam, est en fait voulu :

« J'étais plus attiré par les œuvres traitant de sujets de société que par celles purement esthétiques. »

Si Valmiki est un expert de la littérature indienne et il a même lu de grands auteurs étrangers (Hugo et Balzac), dans cette autobiographie, il ne se complique pas la vie à peaufiner ses écrits, sauf quand il s’agit d’une phrase contre l’attitude d’un Indien de haute caste :

« Lorsque les dalits se dressaient pour affirmer leur fierté, on les accusait de castéisme. Ceux qui proféraient cette accusation étaient eux-mêmes les défenseurs les plus fanatiques de leur propre caste. »

De plus, les évènements racontés sont tellement violents que l’auteur peine à écrire :

« En vérité, écrire Joothan a été si violent pour moi une véritable torture. Chaque mot de ce livre a ravivé des blessures que je m’efforçais d’oublier. »

Valmiki nous offre ainsi un livre politique, son livre cri, pleure, tremble. S’il cite autant de noms, c’est pour leur rendre hommage ou pour régler ses comptes.

Ce livre écrit en deux parties 1997 et 2013 (juste avant sa mort) est l’œuvre d’un auteur reconnu, mais qui est avant tout un acteur, un homme de théâtre, un homme politique dans le sens de « qui s’occupe des affaires de la cité ». Il n’a pas été élu, mais son action dépasse celle de bien des hommes politiques, y compris dalits. Athée (ou attiré par la religion bouddhiste ?), il refuse de changer de nom quitte à ne pas trouver d’appartement ou être mis à l’écart dans une société. Son nom devient pourtant sa marque de fabrique, Valmiki est publié en anglais et en français, en français grâce à une équipe de passionnés à l’Asiathèque. Son père et sa mère, qui sont allés jusqu’à se priver de nourriture pour qu’il étudie et obtienne un petit emploi correct, n’auraient jamais pu imaginer la destinée de leur fils brillant, opiniâtre, généreux et courageux. Un grand livre écrit par un homme exceptionnel.


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Joothan, autobiographie d'un intouchable

"Joothan, autobiographie d'un intouchable" par Omprakash Valmiki"Joothan" - mot hindi désignant les restes de nourriture laissés par une personne ayant fini son repas - est l'autobiographie bouleversante et poignante d'Omprakash Valmiki, un écrivain et poète indien de la caste des dalit, des intouchables.



Ecrire "Joothan", Valmiki a dû être un supplice pour son auteur, mais en l'écrivant il permet au monde de savoir ce qu'être un intouchable en Inde et quelle horreur est de vivre sous cette étiquette.
Lien : https://www.inde-en-livres.f..
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Salaam

Dans les quatorze nouvelles de ce recueil, Omprakash Valmiki met en scène des dalits, que l'on appelait jusqu'ici les intouchables, ces personnes de basse caste, éboueurs, balayeurs, totalement méprisés par les autres castes de la société indienne. Omprakash Valmiki, lui-même dalit, écrit sur la difficulté qui est la leur dès lors qu'ils veulent vivre parmi et comme les autres Indiens, le rejet , la déconsidération, le poids de la tradition voire la tyrannie et l'arbitraire.



Rarement à chute, ces nouvelles tragiques sont des morceaux de vie de personnes dalites. Dans les villes, elles subissent le regard méprisant surtout lorsque leurs interlocuteurs apprennent leur condition par hasard alors qu'avant de la connaître, elles étaient très fréquentables. L'auteur parle également de ceux qui, ayant profité de la politique des quotas, les Scheduled Castes, renient quasiment leur famille et vivent dans la crainte qu'on puisse découvrir leurs origines ; ils perdraient tout, la reconnaissance professionnelle et sociale, leurs fréquentations. Ils préfèrent alors se construire une autre vie. Il y a aussi les dalits des campagnes dans lesquelles la vie est encore plus dure. Exploités, contraints aux tâches les plus basses sans gratification, au contraire, ils sont soumis à une véritable tyrannie de la part des chefs des villages et du reste de la population. Peu de personnes osent s'élever contre cette injustice, et lorsque certaines le font, c'est la communauté entière qui leur fait comprendre qu'elles ne doivent pas insister.



L'Asiathèque publie là un recueil passionnant, fort bien écrit et traduit, qui nous permet de cerner plus étroitement la société indienne. L'auteur va au plus direct, même si parfois, il emprunte les chemins de la description des lieux, des coutumes, des odeurs ; son langage est direct et clair.



Depuis quelques années, on entend beaucoup parler de la violence dans ce pays, à travers notamment les agressions contre les femmes. Ce recueil ne traite pas directement cet aspect, mais l'on y ressent bien toute la violence des puissants envers les faibles et cette envie de révolte et d'en venir à des actes terribles des opprimés. La hiérarchisation des castes, la pauvreté parfois extrême de certains, tout cela est fort bien décrit. A défaut de prendre un livre d'histoire sur l'Inde, lire Omprakash Valmiki permet de s'en faire une idée, vue du peuple le plus humble. J'aime lorsqu'un livre m'apporte plus que le simple -ce qui peut tout à fait suffire- plaisir de la lecture. Là, j'apprends à travers des histoires, des fictions inspirées parfois de faits réels.



Omprakash Valmiki, né en 1950 dans une famille de balayeurs-éboueurs est décédé en 2013. Outre ce livre, l'Asiathèque publie une autobiographie intitulée Joothan.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Salaam

Salaam est un recueil de quatorze nouvelles.



Omprakash Valmik, son auteur, est né avec une étiquette. Il est né dans une communauté dalit. Grâce aux quotas, le seul privilège mis en place en Inde pour cette communauté qui souffre de préjugés, il a pu sortir de la spirale infernale d'être cataloguée même si avec son nom rappelle à chacun sa caste.



Pour écrire "Salaam", l'auteur s'est inspirée de la vie des dalits, les difficultés de vivre de cette communauté, condamnée par la société à être considérée comme inférieure aux autres où le rejet, la déconsidération, le poids de la tradition, la tyrannie et les injustices sont le lot quotidien. Mais nous ouvre également une fenêtre sur la culture dalit.



Les histoires proposées dans Salaam sont très touchantes, parfois elles vous crèvent le cœur.



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