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4.3/5 (sur 5 notes)

Nationalité : Turquie
Né(e) à : Istanbul , le 13/04/1914
Mort(e) à : Istanbul , le 14/11/1950
Biographie :

Orhan Veli Kanik est est un poète turc.

Après des études primaires à l'école de Besiktas, il entre comme interne au lycée francophone de Galatasaray dont Hachim avait quelques années auparavant suivi les cours. Orhan Veli y est un brillant élève et montre un intérêt tout particulier pour la langue et la culture françaises.

En 1925, il quitte le lycée de Galatasaray pour suivre sa famille à Ankara. C'est là qu'il fait la connaissance de Oktay Rifat et, quelques années plus tard, de Melih Cevdet Anday. Les trois amis se lisent mutuellement les poèmes qu'ils écrivent. Avec eux, il publie une petite revue lycéenne intitulée Sesimiz (Notre voix).

A sa sortie du Lycée d'Ankara, en 1933, il retourne à Istanbul et s'inscrit à la Faculté des Lettres pour des études de philosophie. C'est vers cette époque qu'il se prend de passion pour les courses de chevaux. Il interrompt ses études en 1936 et s'installe à Ankara où il trouve un travail du bureau.

La même année paraissent dans la revue littéraire Varlik (Existence) quelques-uns de ses poèmes. Orhan Veli Kanik signe ses textes de pseudonymes, mais le plus souvent, selon une pratique traditionnelle en Turquie, de ses deux prénoms, sans nom de famille.

En 1939, il a un grave accident d'automobile avec Melih Cevdet Anday. Orhan Veli reste dans le coma pendant vingt jours.

En 1941 est publié Garip (Etrange), recueil de poèmes écrit en collaboration avec Melih Cevdet Anday et Oktay Rifat. Ce livre suscite de vives réactions parmi lesquelles se mêlent les attaques et les éloges.

La même année, Orhan Veli est appelé sous les drapeaux. Après sa démobilisation, il entre au bureau de traduction du Ministère de l'Education Nationale. Il publie de nombreuses traductions de textes littéraires français dans la collection de Traductions de la Littérature Mondiale créée par ce Ministère : œuvres de Molière, de Musset et Lesage.

En 1947 Orhan Veli publie dans les journaux des articles et critiques où il prend très nettement des positions de gauche. En janvier 1949, il commence à publier à Ankara une revue littéraire, Yaprak (Feuille), dont il assume à lui seul presque toute la gestion.

Durant la nuit du 10 novembre 1950, alors qu’il marchait dans les rues d’Ankara dans un état d’ébriété avancée, il tombe dans dans une tranchée barrant une chaussée en travaux. Il meurt trois jours plus tard.
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Source : Arfuyen
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Bibliographie de Orhan Veli Kanik   (2)Voir plus

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Viendra un jour je m'en irai tout seul
Dans le parfum des filets de pêche sortis de la mer,
D'une île à l'autre
Sur la trace des girouettes.

Il existe des mondes, vous n'avez pas idée,
Les fleurs s'ouvrent dans un grondement,
Dans un grondement sort la brume de la terre.

Et les mouettes, surtout les mouettes,
Toutes plumes dehors !

Viendra un jour je serai bleu jusqu'au cou,
Viendra un jour je serai soleil jusqu'au cou,
Viendra un jour, comme un fou...
(juillet 1947)
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Orhan Veli Kanik
Poème de la solitude

Ils ne savent pas
ceux qui ne vivent pas seuls
comme le silence fait peur
comme l’homme solitaire se parle
comme il court vers les miroirs
en quête d’un être vivant
Ils ne savent pas
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Mais qu'est-ce que tu attends ? Jette-toi à la mer.
Tu vas manquer à quelqu'un ? Peu importe.
Ne vois-tu pas la liberté de tous côtés ?
Sois voile, sois gouvernail, sois poisson, sois eau,
Va jusqu'où tu pourras.

(Cap sur la liberté, octobre 1947)
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Orhan Veli Kanik
J'ECOUTE ISTANBUL

J'écoute Istanbul, les yeux fermés
D'abord une brise légère doucement;
Tout doucement se balancent
Les feuilles sur les arbres dans le lointain,
Tout au loin
Les cloches obstinées des porteurs d'eau
J'écoute Istanbul, les yeux fermés.


J'écoute Istanbul, les yeux fermés
Tandis que passent les oiseaux
Tout là-haut, par longues bandes criardes
Dans les pêcheries on tire les filets
Les pieds d'une femme baignent dans l'eau
J'écoute Istanbul, les yeux fermés.

J'écoute Istanbul, les yeux fermés
Les voûtes du bazar sont fraîches, si fraîches
Mahmut Pacha est tout grouillant de monde
Les cours sont pleines de pigeons.
Des bruits de marteaux montent des docks
Dans le vent doux du printemps flottent des odeurs
de sueur
J'écoute Istanbul, les yeux fermés.

J'écoute Istanbul, les yeux fermés
Une yali aux sombres embarcadères
Dans sa tête, l'ivresse des plaisirs d'autrefois
Dans les ronflements des vents du sud apaisés
J'écoute Istanbul, les yeux fermés.

J'écoute Istanbul, les yeux fermés
Une beauté marche sur le trottoir
Quolibets, chansons, ballades, moqueries
Quelque chose tombe de sa main
Ce doit être une rose
J'écoute Istanbul, les yeux fermés.


J'écoute Istanbul, les yeux fermés
Un oiseau bat des ailes autour de ta robe
Je sais si ton front est tiède ou frais
Si tes lèvres sont humides ou sèches, je sais
Une lune blanche se lève derrière les pins
Je perçois tout du battement de ton cœur
J'écoute Istanbul.
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Beau temps


Le beau temps m'a perdu.
Par un temps pareil j'ai démissionné
De mon poste d'employé,
Par un temps pareil j'ai pris goût au tabac,
Par un temps pareil je suis tombé amoureux ;
Par un temps pareil j'ai oublié
D'amener à la maison le sel et le pain ;
Par un temps pareil, toujours
Ma frénésie d'écrire des poèmes resurgit.
Le beau temps m'a perdu.
Avril 1940

p.83
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Orhan Veli Kanik
Pour vous, hommes, mes frères
toutes choses sont pour vous
La nuit est pour vous
et le jour est pour vous
la lumière du jour et la clarté de la lune
les feuillages dans la clarté de la lune
l’inquiétude des feuilles
la sagesse des feuilles
les verts innombrables dans la lumière du jour
Les jaunes sont pour vous
et les roses
le contact de la main sur la peau
sa tiédeur
sa douceur
le réconfort d’être couché
Les bonjours sont pour vous
et pour vous les mâts qui se balancent dans le port
les noms des jours
les noms des mois
Les couleurs des barques sont pour vous
et pour vous les pieds du facteur
les mains du potier
la sueur qui coule des fronts
et le plomb qui jaillit des fusils
Pour vous les cimetières
les pierres tombales
les prisons, les menottes
les peines capitales
Pour vous
toutes choses sont pour vous
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Mon chef-d'œuvre


Lorsque je suis amoureux, d'habitude
Je n'écris pas de poèmes.
J'ai pourtant écrit
Mon unique chef-d'œuvre
Quand j'ai compris que je l'aimais plus que tout.

Et c'est d'abord à elle
Que je dirai ce poème.
Septembre 1937

p.34
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Passer le temps


Toutes ces belles femmes pensent
Que chacun de mes poèmes d'amour
Leur est destiné.
Malheureusement
Je sais bien que je les écris
Pour passer le temps.
Novembre 1937

p.41
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Orhan Veli Kanik
Cap sur la liberté



Avant la levée du jour
Quand la mer est encore blanche tu partiras.
Au creux des paumes la volupté d’étreindre les rames,
En toi le bonheur de réaliser quelque chose,
Tu iras.
Dans les remous des filets de pêche tu iras.
Surgissant sur ta route des poissons t’accueilleront,
La joie te prendra.
Tirant les filets,
La mer viendra dans tes mains écaille par écaille ;
À l’heure où se taisent les âmes des mouettes
Dans leurs rochers cimetières,
De tous les horizons brusquement
Un tumulte explosera.
Tout ce que tu voudras :
Sirènes, oiseaux, festivités, fêtes, fiestas ?
Cortèges, grains de riz, voiles de mariée, grand pavois ?
Ohéééé !
Mais qu’est-ce que tu attends ? Jette-toi à la mer.
Tu vas manquer à quelqu’un ? Peu importe.
Ne vois-tu pas la liberté de tous côtés ?
Sois voile, sois rame, sois gouvernail, sois poisson, sois eau,
Va jusqu’où tu pourras.
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ROBINSON
De tous mes amis d'enfance
Mon arrière-grand-mère est la plus chérie
Depuis le jour où nous avons inventé mille façons
De sauver le pauvre Robinson de son île déserte
Et pleuré tous deux
En voyant souffrir Gulliver
Perdu
Au pays des géants.
15.12.1937
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