Bande annonce du film Oriana Fallaci (2015), Biopic sur la célèbre reporter de guerre et essayiste italienne
Qui a dit qu'être beau veut dire avoir de jolis traits? Parfois être beau signifie avoir de l'esprit, de l'élégance, de la dignité.
Le peuple , en somme . Ce peuple qui jusqu' à hier t' avait écarté, abandonné comme un chien encombrant, ignoré quand tu disais ne vous laissez pas embobiner par ceux qui vous donnent des ordres,qui vous font des promesse
qui vous terrorisent, qui veulent remplacer un maître par un autre maître, ne soyez pas des moutons , nom de Dieu, ne vous abritez pas sous le parapluie de la faute des autres , luttez , pensez avec votre tête, rappelez-vous que chacun est quelq'un, un individu responsable, artisan de lui-même défendez-le votre moi, noyau de toute liberté, la liberté est un devoir, avant même d'êtreun droit elle est un devoir .
Moi, j'ai vu la mer quand on m'a envoyé dans le Nord et j'y suis allé avec un bateau, et j'ai vu la plage qui est blanche et lisse. Mais la mer me fait un peu peur, parce qu'elle n'a pas d'arbres et qu'un monde sans arbres ce ne me semble pas un monde. Moi avant de mourir je voudrais revoir un coucher de soleil au-dessus des arbres. Tu sais, quand le soleil devient tout rouge et tombe, englouti par les arbres, et que les rizières sont vertes, et qu'une brise légère fait plier les épis.
(Nguyen Van Sam, emprisonné pour attentats à Oriana Fallaci)
Si un enfant meurt écrasé par une automobile à Rome ou à Paris, tout le monde pleure ce grand malheur. Mais si cent enfants meurent tous ensemble, sous une bombe ou une mine, on ne ressent qu’une légère pitié. Un de plus, un de moins, quelle importance ? On les regarde comme on regardait les cadavres des juifs en Allemagne.
Depuis que je suis au monde on me rebat les oreilles avec le drapeau, la patrie ; au nom de ces sublimes sottises, on m’impose le culte de tuer, d’être tuée, et personne ne m’a encore dit pourquoi tuer pour voler est un péché, tandis que tuer avec un uniforme sur le dos est glorieux.
« Il arrive parfois à qui a tout perdu de se perdre aussi lui-même. »
Lorsque huit mois plus tard, je suis entrée à la morgue à la recherche de ton corps, mon supplice était le hurlement sans fin, réprimé, d'une bête blessée, le souvenir de t'avoir souhaité la mort, même à travers une réplique banale, a déchiré ma conscience jusqu'à l'étourdir et, désormais, je n'ai pu m'empêcher d'entendre, telle une goutte qui tombe d'un robinet mal fermé: " Crève, crève, crève, crève."
La mort d’un amour est comme la mort d’une personne bien-aimée. Elle laisse le même chagrin, le même vide, le même refus de se résigner à ce vide. Même si on l’a attendue, causée, voulue par autodéfense ou bon sens ou besoin de liberté, lorsqu’elle arrive on se sent invalide. Mutilé. Il nous semble être resté avec un seul œil, une seule oreille, un seul bras, une seule jambe, un seul poumon, un demi-cerveau, et nous ne faisons rien d’autre qu’invoquer la moitié perdue de nous-mêmes : celui ou celle avec qui on se sentait entier.
J'espère que tu seras un homme tel que je l'ai toujours rêvé; doux avec les faibles, féroce avec les puissants, généreux avec ceux qui t'aiment, sans pitié avec ceux qui commandent

Il lécha une larme qui coulait sur ses lèvres. On l'avait envoyé à la campagne passer les vacances avec ses grands-parents et son cousin Beppe, et c'était un suffocant après-midi d'août. Un de ces après-midi où l'on est liquéfié par la sueur et le sommeil. Le grand-père et la grand-mère dormaient, outre leurs ronflements on n'entendait que le crissement des cigales, et lui se trouvait sur la terrasse avec Beppe qui cherchait un filet de brise. Mais la brise ne venait pas et Beppe avait dit: "Allons prendre une douche, Martino." Ils étaient allés dans la salle de bains, ils avaient pris une douche et...C'était un joli garçon, Beppe. Il avait un corps lisse et doré par le soleil, les fesses rondes, les yeux malicieux, et il le regardait comme les femmes regardent les hommes. Il lui avait caressé une joue. Après la joue, une épaule. Puis le ventre. Rien de plus. Mais la nuit, ils avaient dormi dans le même lit, et ce qui devait arriver était arrivé. La nuit suivante, aussi. Et chaque nuit, nuit après nuit. Comment aurait-il su que s'était un pêché? Il n'avait que treize ans, personne ne lui avait jamais dit que ce drôle de cylindre de chair avec lequel on fait pipi servait aussi à cela: d'après le curé, le pêché c'était de ne pas aller à la messe ou de boire son café au lait avant la communion.