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Citation de Osmanthe


Mais petit à petit, je sortis de ma léthargie. Je rédigeai mon "testament" : Souvenirs, un texte de cent pages. Officiellement, ma première oeuvre. Je voulais, sans rien embellir, raconter tout le mal que j'avais commis depuis mon enfance. C'était à l'automne, j'avais vingt-quatre ans. Je restais assis chez moi, à contempler le jardin envahi d'herbes folles ─ et sans la moindre envie de sourire. A nouveau, je voulais mourir. "Affectation", que toute mon attitude ? Soit. Je croyais vraiment à mon personnage. Pour moi, la vie était un drame. Ou plutôt, le drame était la vie même. Je ne servais plus à personne. Mon unique bien, H., portait une souillure. Rien, non, rien ne me donnait envie de vivre. Comme si j'eusse appartenu à un peuple promis à l'extermination, je me sentais voué au néant et je m'y étais résigné. Le rôle que m'avait assigné l'époque, je devais le jouer fidèlement : rôle triste et sans dignité de l'éternel perdant.

Extrait de "Huit tableaux de Tôkyô"
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