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Citation de Parthenia


La rue était déserte. Seuls quelques passants attardés se hâtaient de rentrer chez eux. Embusqué au coin de la rue, je ne perdais rien des mouvements des deux jeunes gens.
Je crus un moment qu’ils allaient se séparer, car je vis Bryancourt tendre les mains et saisir celles de Teleny. J’en fus tout heureux. Après tout, me disais-je, j’ai mal jugé Bryancourt ; pourquoi m’imaginer que tous les hommes et toutes les femmes sont amoureux de ce pianiste ?
Ma joie fut de courte durée ; la scène qui suivit me bouleversa : Bryancourt attira sur lui Teleny et... leurs lèvres s’unirent dans un long baiser, un baiser qui pour moi fut fiel et absinthe ; puis, après un échange de quelques paroles, la porte s’ouvrit et ils disparurent dans la maison.
Des larmes de rage, d’angoisse, de dépit jaillirent de mes yeux, je grinçais des dents, je mordais mes lèvres jusqu’au sang ; je m’élançai comme un fou sur la porte close, je la frappai du poing. Des pas s’approchèrent, je m’enfuis. J’errai dans les rues jusqu’à l’aube ; alors, harassé, fourbu au moral et au physique, je regagnai ma demeure. Le lendemain, je pris encore une fois la ferme résolution de ne plus jamais retourner aux concerts de Teleny, de ne plus le suivre, de l’oublier. J’aurais même quitté la ville, si je n’avais pas cru avoir trouvé un moyen de me délivrer de cet horrible amour.
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